Taiseuse (18/10/2016)

Elle se tut sans effort
Que pouvait-elle dire ?
Ses mains cachées dans le dos
Battaient la mesure en silence
Effrayées d’entendre encore
Le boléro endiablé de l’automne
Et de sentir sur sa peau
Le vent léger et frais
Venant de la mer

Elle se tut sans effort
Que peut-on en dire ?
Vous l’écoutiez serein
Sans savoir qu’en tirer
Sa beauté s’évanouissait
Au fil des heures et des veilles
Jusqu’à ne plus tenir dans sa poche
Alors elle s’en allait, seule
Danser dans le désert
Et rire à satiété

Elle se tut sans effort
Que peuvent-ils en dire
Ces mâles fiers et penauds
Qui ne justifiaient rien
Et faisaient beaucoup de bruit
Elle baissait les yeux
Mais son corps de femme
Brûlait de tant de soins
De tant de caresses accomplies
Le tremblement léger de ces cils
Lui rendait sa vigueur d’adolescente
Saute dans l’arène et marie-toi !

Elle se tut sans effort
Que peut-il dire ?
Elle l’avait choisi, l’homme
Qui se complait dans son ombre
Il va et vient sans bruit
S’approche de la source de ses lèvres
Et embrasse calmement sa douceur
Puis il la prend dans ses mains
Et caresse sa tendresse
Jusqu’au tremblement suprême
Elle hurle alors d’un cri silencieux :
« Tu es ce que je suis
Car je ne suis rien de ce que tu es »

©  Loup Francart 

07:35 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature |  Imprimer