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04/11/2016

Voyage

Elle porte une toilette en fibres d’or, sourit de toutes ses dents, à genoux dans l’eau, offerte au soleil. Elle se relève, les mains vers le ciel, puis se caresse le cou, descend, arrive aux seins, laisse tomber les gouttelettes d’eau sur sa robe, puis s’enfuit dans le soleil, ivre de liberté, la fausse, celle de la publicité, du voyeurisme et du consommateur enfiévré. Une pause quasi obscène, offerte, les jambes écartées, ventre en avant. C’est l’or de Dior, « J’adore », qui trône sur tous les écrans en même temps dans l’aéroport.

Sans cesse nos sens sont sollicités, les hommes par les femmes, les femmes par les femmes. Oui, il n’y a pas de réciprocité. La beauté et la douceur féminines surclassent largement la force et la virilité masculine.

Arrivée dans l’avion. Les hôtesses gantées sourient, vestales sévères et raides entre les sièges, vous désignant du doigt votre siège, telles des aiguilleuses du ciel. Partis dans un ciel bleu sans nuages ni soucis, la tête près de l’azur, les pieds dans le vide, nous planons au-dessus des eaux blanches d’écume et rêvons d’une autre existence, de liberté réelle et de vide cosmique.

D’un coup, ce manque vous assaille, emportant votre être dans l’éther qui vous passe à travers le corps et remonte jusqu’à la tête. Vous planez, en suspension sous votre ceinture de sécurité. Vous rêvez d’images pailletées, d’eau fraîche, vous descendez en vous-même jusqu’à ce lieu où plus rien n’existe hormis les battements de votre cœur dans ce glissement sans fin vers la lumière. Vous vous réveillez, ébloui par les rayons du soleil qui vous caressent le visage à travers le hublot. Le ronronnement permanent vous reprend, vous envahit la tête. Quand arrivons-nous ?

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