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23/01/2021

Verte

Le décor n’a guère changé
Le vert en compose la toile de fond
Vert de la fièvre de l’enfance
Vert des délires verbaux
Vert des fumeries d’opium
Vert d’un mal de tête
Et pourtant tu trônes hors de toi-même
Dans l’obscurité de tes maux
Et la blancheur de tes pouvoirs
Le décor se meut hors de toi-même
Tu marches léger, en chaussettes
Un brin d’herbe entre les dents
Tu regardes défiler ta vie
Un va et vient d’automne
Une immobilité bienvenue
Une queue de rat comme main courante
Qui parfois s’immobilise
Pour mieux te piéger et tromper
Ton sens aigu de l’écoulement du temps
As-tu vu passer ces années ensoleillées
Ta jeunesse dans ses craintes
Tes désirs ambigus et vertueux
La caresse troublante et passionnée
De celles que tu convoitais
Jusqu’au jour où tu la rencontras
Verte de vertus esseulées
Parapluie contre l’adversité
Immortalisée et tremblante
Sous la pluie de sa beauté
Que toujours tu contemples
Encore maintenant et à jamais
Le regard fixe et émerveillé
Seul point fixe dans ton rêve
D’une vie de jeune homme
Toujours à fleur de peau
Oui, le vert te va bien
Même lorsqu’il jaunit

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