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04/11/2021

Capricho arabe


le Capriccio arabe est l’œuvre de Francisco Tarrega (1852-1909). Elle est en ré mineur.

Vous en trouverez une bonne analyse dans

https://www.guitareclassiquedelcamp.com/viewtopic.php?t=13908.

Laissez-vous charmer par son introduction, puis le rythme de la mélodie.

 

03/11/2021

Rondeur 4

escalier,curiosité,sens

un réel diamant

qui peu à peu, s'appauvrit

et devient terne

02/11/2021

Rondeur 3

 

15-10-13 Rondeur 3.jpg

Et elle enfle

Elle devient lune

Accoudée au noir

 

01/11/2021

Rondeur 2

 

15-10-13 Rondeur 2.jpg

Peu à peu, il lit

Et la figure s'agrandit

Elle change de destinée

elle accueille

devient autre

 

31/10/2021

Rondeur

escalier,curiosité,sens

Un monde fermé

Chaque marche est un effort

et rien n'en ressort

 

30/10/2021

Julie Gautier : l'art et le rêve

La légèreté

Elle vole et rêve

l'eau devenu lit

29/10/2021

Prison

Tu es là, présente à toutes choses
Tu ne bouges plus, es-tu ?
Tu es emplie de bruit
Et l’espace se rétrécit
Y a-t-il encore quelque chose ?
Tu ne sais, tu grattes la page
Tu distingues l’essentiel
Qui s’enfuit vers le lointain  
Tu l’appelles : rien
Elle part en toute liberté
Et fuit cet espace entrevu
Dans les plis du temps
Qui es-tu, lui ou elle ?
Tu ne sais qui tu es
Tu es seul, devant toi
Ou peut-être derrière toi
Ou en toi, dans le noir
Invisible aux yeux du monde
Mais bien présent
Adieu beau prétendant
L’absence te recouvre
Et t’enferme dans sa prison

Nous

Es-tu toi-même ou n’es-tu pas ?
Et lui, qu’est-il parmi nous ?
L’autre a dit quoi à qui ?
Je ne suis pas sans toi

Ainsi va le monde, où ?
Sais-tu où te mènent tes pas ?
Vers le bas ou le haut
Ou vers l’horizontale ?

L’huile coule toujours
Et envahit la scène
L’homme marche et choit
Il est couché maintenant

Qu’es-tu toi qui ne bois pas
De quel bois te chauffe-tu ?
Chois-tu en ligne droite
Ou marches-tu sans moi

 

27/10/2021

Haïku

14-01-26 Hélicéchappée 16.jpg

Une seconde :

il dort et franchit le fil.

le vide émerge !

plus rien n'existe.

es-tu enfin seul ?

26/10/2021

Sur le fil du rasoir (15)

Ainsi naît l’enfant, seul au monde nouveau
Il émerge des limbes et ouvre les yeux
Il n’a plus sa migraine ni le choix d’exister
Il est là, plein et entier, jeune encore

Connaissez-vous une telle faveur
Un être vivant survient et transforme
Les belligérances en jeux de plaisir
Montrant ainsi sa prouesse certaine

Progressivement, l’être grandit
S’épanche dans ce nouvel univers
Touche à tout dans le désordre
Jusqu’à se reconnaître du monde

Il ausculte cette nouveauté
Il admire ses prouesses et erreurs
Il se sent utile dans cette mer
Et ne se noie plus en cherchant l’air

Premier mot d’un enfant
Un regard d’amour sur ses parents
Un effort de plus et il parle
Rayonnant de bonheur d’un tel résultat

Il dit sa foi en lui et son orgueil
Sa confiance exaltée par la joie
D’être l’égal aux grands hommes
Qui lui ont fait confiance et l'ont encouragé

Un être de plus peuple la terre
De quel côté penchera-t-il
Son sens de l’équilibre le conduit
Marche en droite ligne et va…

25/10/2021

haïku

Toi, que cherches-tu ?
Moi, je n'ai rien à chercher.
Suis-je sans être ?

24/10/2021

Sur le fil du rasoir (14)

Chaque jour, des dizaines d’humains naissent
Pourquoi ? Pour satisfaire la curiosité malsaine
De deux individus en mal de sensations
Mais que cherchent-ils au fond d’eux-mêmes ?

Les uns se retrouvent sans personne à titiller
Les autres ne veulent plus se voir, même habillés
D’autres encore s’imaginent dénués de pudeur
Enfin, quelques-uns se laissent aller, par paresse

Pas un seul d’entre eux ne décide de relier ensemble
Masculin et féminin pour partir en voyage
Rien ne les atteint, ils s’enferment dans le silence
Et ne disent mot à quiconque, même à eux

Mais qui sont ces individus qui déclament
Une haute expression d’eux-mêmes
Ils se voient étant obéissants jusqu’à la mort
Sans l’ombre d’un jugement chaleureux

Allez donc vanter leurs mérites endiablés
Qu’ont-ils fait de mieux que les autres ?
Ils se sont regardés dans les yeux
Et ont puisés dans leur réserve de vie 

23/10/2021

Sur le fil du rasoir (13)

Mieux même, ils vont plus loin
Là où les convenances interdisent
Toute description de ce qu’ils font
Sinon qu’ils s’aiment à l’envi

L’un ou l’autre (lequel ?) empoigne l’être
Celui qui sait ou fait semblant
Et l’embarque dans une danse
Qui donne à chacun son ultime valeur

Voir les corps s’enlaçant, proches
 Si proches qu’on ne sait plus
Qui appartient à quoi, à toi ou à moi
Quel bonheur de ne pouvoir les dissocier

La longue chevelure des femmes
S’emprisonne dans le rapprochement
Le balai efficace des hommes 
Restaure la foi du charbonnier

De cet ensemble hétéroclite 
Naît le germe du rapprochement
Un oisillon dénudé qui ne dit mot
Mais qui n’en pense pas moins

22/10/2021

Hélicéchappée 17

 

14-01-26 Hélicéchappée 17.jpg

Écrase mon pied

Ne laisse qu'une place

où j'existerai enfin

 

21/10/2021

Sur le fil du rasoir (12)

Ainsi va la peur d’être dépassé
Jusqu’à présent, tout allait bien
Les carottes cuisaient tranquillement
Les hommes vaquaient à leurs occupations

Les femmes couraient de-ci de-là
Chacune attachée à sa casserole
Les enfants piaillaient sans dire pourquoi
Le reste (qui ?) était étendu au sol

Quand tout à coup survint le bruit
Il n’était pourtant ni fort ni impressionnant
On aurait cru la plainte d’une hirondelle
Ou, peut-être, l’agitation d’un lézard

Mais cela prit de l’ampleur, vivement
Où donc avez-vous entendu ce vacarme
Certainement ni chez vous ni chez nous
Ni même dehors, au bal ou au poulailler

Trois vivants réels s’en prenaient à toi
Ils portaient le poids du monde
Et ne quittaient jamais leur verre d’eau
Buvant sans férir des litres et des litres

Le rasoir finit par s’émousser
Les hommes et les femmes, tous ensemble
Passaient de l’un à l’autre mollement
Et finirent au milieu, dans la boue

Enfin, l’arc d’airain est vaincu
Plus jamais il ne coupera la main
Au donateur indigent et velu

Depuis, hommes et femmes s’embrassent

20/10/2021

Pictoème

 

ETOILE 5.jpg

Va et cours, l'enfant

l'ombre attachée à l'être

ne s'envole pas

19/10/2021

Sur le fil du rasoir (11)

Elle partit un jour vers de lointains pays
Là où rien n’est attendu, où rien ne survient
Bien qu’on l’ait espéré ou même envié
Rien ne vient et tout est là, sous tes fenêtres

Elle avance à pas menus, la tête penchée
Regardant l’ombre de mes suivants assoiffés
Tend la main décharnée et se plonge
Dans une méditation qui empoisonne l’avenir

Mais qu’est-elle, cette maniérée douce
Débordante de vitalité et d’énergie sauvage
Qui, d’un regard innocent, règle ses pouvoirs
Sur la façon dont elle te voit et te pèse.

Adieu petite, l’ombre de ton indétermination
Continue à frapper mes oreilles attentives
Tu erres en pirate sur tes rêves et cauchemars
Et va, de plus, les yeux fermés d’aise et d’espoir

Mai rien ne se passa comme prévu, immobile
Tu encensais tes déboires, les regrettant
 Jusqu’au jour où tu perçus la caresse
D’un jour nouveau si différent des autres jours

Ah, mourir sans savoir ce que tu caches dans ta main
Ouvrir patiemment tes doigts de rêve
Et voir ton sourire épanoui s’élargir de joie
Tu me donnes la vie et la mort en un même mouvement

 

18/10/2021

Sur le fil du rasoir (10)

Enfin, par hasard, vint le grand escogriffe
Il apparut un jour de marché, l’air fatigué
Errant de ci-delà jusqu’à ce que son regard
Fut attiré par l’insolite d’une jeune fille

Que diable, cette personne vaut l’or des Caraïbes
Regardez ce cou incurvé et cette main volante
Elle va et vient devant les gens innocents 
Et s’empare modestement des trésors enfouis

Un sourire de douceur vous prend le cœur
Et vous conduit à concéder l’innommable
Changement de mains et changement de pieds
Un ordre nouveau s’établit hors des apparences

Le galop n’est plus ce qu’il était, tranquille
Il devient un bouillonnement intérieur
Une cascade de rires et de baisers
Sur le marché des hommes affables

S’empare de tous la folie de la joie
Une danse incertaine et bredouillante
L’ombre d’un autre monde perdu
Qui jette un regard condescendant

Cours, cours au regard de la fille
Montre-lui ton apparence et ta réalité
Met dans des yeux une escarbille
Et enfouit tes lèvres dans son cou

Le monde n’est pas ce que tu crois
Un mystère plein de vide et d’odeur
Une cloche qui résonne d’aisance
Et va danser vivement au loin

C’est un puits discret et chaleureux
Caché au fond des cèdres, à l’ombre
Comme une lumière enchantée
Qui ne se montre qu’aux frileux

Sur le fil du rasoir (9)

Enfin, vint le jour où les hommes découvrirent
La faillite de leur pensée extrême : rien ne va plus
Un seul mal à cet étrange ballet : le trou attire
Et rien n’attire autant que l’aspiration indéfectible

Attirer par le rien, les croyants se mettaient à penser
Qu’une autre voie était probable et possible 
Ils erraient, incertains, au-delà du mal
Et rêvaient d’un ciel plus pur que le brouillard

Rien ne déviait les hommes d’un droit chemin
Allant au but ultime, comme une ligne à suivre
La voie du juste milieu, rompue à assumer
L’équilibre entre les maux incorrigibles 

Soit, tu tombes dans le vide inexistant
Et tu ne sais où tu vas et quel avenir t’habite
Soit, tu t’engages vers un mariage forcé
Sans savoir où tu vas et ce que tu deviens

Au milieu il y a le vrai, le fil du rasoir
Que tu ne vois pas et qui te prends
T’entrainant dans son sillage bouillonnant
Vers un pays inconnu, en des lieux inexistants

Plus rien n’y est comme avant, autrefois
Quand les poules avaient des dents
Et qu’on sautait à la corde avant de choir
Épanoui sur ordre du qu’en dira-t-on

Sur le fil du rasoir (8)

Toujours cet élan qui inspire et dilue
Et cette retenue automnale amaigrissante
Qui retient l’être dans son étroit rôle
Revenu aux temps anciens du blanc et noir

Où donc se situe cette ligne qui semble imaginaire
Que l’on enjambe à la va-vite et qui pousse
Les vivants à poursuivre un être de sens
Qui donne à chacun espoir et nouveauté

De quel côté es-tu, toi l’imagier perclus
Qui erre dans ce monde sans formes ni couleurs
Jusqu’à voir, au-delà de la vue ténue
L’ombre de la cavalcade déjantée

Il va, engoncé dans son arrogance 
Passant et repassant sans préparation
Au-dessus de la ligne d’or et de pourpre
Sans comprendre l’importance de son existence

Marche toujours, raide et entière
Sans la chaleur de ton inquiétude
Sans savoir où tu mets les pieds
Et avance dans l’ignorance de ton avenir

Adieu petite, rentre tes blancs manteaux
Et ton altière combinaison de rats
Va au-devant de ton obscure destinée
Et comble de bonheur tes augustes parents

17/10/2021

Sur le fil du rasoir (7)

Enfin, par hasard, vint le grand escogriffe
Il  apparut un jour de marché, l’air fatigué
Errant de ci-delà jusqu’à ce que son regard
Fut attiré par l’insolite d’une jeune fille

Que diable, cette personne vaut l’or des Caraïbes
Regardez ce cou incurvé et cette main volante
Elle va et vient devant les gens innocents 
Et s’empare modestement des trésors enfouis

Un sourire de douceur vous prend le cœur
Et vous conduit à concéder l’innommable
Changement de mains et changement de pieds
Un ordre nouveau s’établit hors des apparences

Le galop n’est plus ce qu’il était, tranquille
Il devient un bouillonnement intérieur
Une cascade de rires et de baisers
Sur le marché des hommes affables

S’empare de tous la folie de la joie
Une danse incertaine et bredouillante
L’ombre d’un autre monde perdu
Qui jette un regard condescendant

Cours, cours au regard de la fille
Montre-lui ton apparence et ta réalité
Met dans des yeux une escarbille
Et enfouit tes lèvres dans son cou

Le monde n’est pas ce que tu crois
Un mystère plein de vide et d’odeur
Une cloche qui résonne d’aisance
Et va danser vivement au loin

C’est un puits discret et chaleureux
Caché au fond des cèdres, à l’ombre
Comme une lumière enchantée
Qui ne se montre qu’aux frileux

16/10/2021

Sur le fil du rasoir (6)

Enfin, vint le jour où les hommes découvrirent
La faillite de leur pensée extrême : rien ne va plus
Un seul mal à cet étrange ballet : le trou attire
Et rien n’attire autant que l’aspiration indéfectible

Attirés par le rien, les croyants se mettaient à penser
Qu’une autre voie était probable et possible 
Ils erraient, incertains, au-delà du mal
Et rêvaient d’un ciel plus pur que le brouillard

Rien ne déviait les hommes d’un droit chemin
Allant au but ultime, comme une ligne à suivre
La voie du juste milieu, rompue à assumer
L’équilibre entre les maux incorrigibles 

Soit, tu tombes dans le vide inexistant
Et tu ne sais où tu vas et quel avenir t’habite
Soit, tu t’engages vers un mariage forcé
Sans savoir où tu vas et ce que tu deviens

Au milieu, il y a le vrai, le fil du rasoir
Que tu ne vois pas et qui te prends
T’entraînant dans son sillage bouillonnant
Vers un pays inconnu, en des lieux inexistants

Plus rien n’y est comme avant, autrefois
Quand les poules avaient des dents
Et qu’on sautait à la corde avant de choir
Épanoui sur ordre du qu’en-dira-t-on

 

15/10/2021

Sur le fil du rasoir (5)

Un autre jour, ils découvrirent qu’ils étaient trompés
Certes, ils tiraient la patte, mollement, doucettement
Mais celle-ci s’activait plus que l’autre et excellait
Dans l’art de découvrir le caché derrière l’apparent

Elle marchait sans vergogne, mais avec discernement
Entraînant l’autre à la suivre (bien obligée !)
Fouillant dans son passé et son présent difficile
Quant au futur, n’en parlons pas, il s’évanouit

Alors, il laissa aller ses revendications et médisances
Et tomba de Charybde en Scylla, les deux monstres
Qui gardaient le détroit, convaincus de leur efficacité
A préserver du danger les marins franchissant le fil

Ainsi va le monde qui s’égare et cille des yeux
Ne voyant que les voiles blanches courant sur l’eau
Tandis que sous les eaux s’activent les idées
Qui font courir le monde à leur perte fatale

13/10/2021

Sur le fil du rasoir (4)

Un jour, ils découvrirent qu’il y avait un fil
Sans même mettre le pied dessus, juste à côté 
Ils sentirent sa chaleur prenante et puissante
C’était comme une coupure sur la peau

Ils se retournèrent et regardèrent en arrière
Non, rien n’empêchait la marche, même lente
Ils ne virent aucun des deux esclaves de la vie
Ni l’espace déroulé, ni le temps galopant

Et pourtant, il y avait bien quelque chose
Comme une piqure d’insectes au bas du pied
Ou comme une main prenante qui vous tire
Et vous empêche d’avancer en toute quiétude

Que diable, je ne vais pas traîner sans cesse
Un tel bazar tout au long de ma vie, chaque jour
D’autant plus qu’il devient de plus en plus lourd
Au fil des jours qui se déroulent et passent !

Alors il se penchèrent sur le fil attentivement
Observant l’impossibilité de le couper ferme
Juste un peu, histoire de se croire fort
Et de savoir qu’on a raison tout de même
 
Après tout, sauter un peu n’est pas un effort
Qu’importe cette gymnastique époumonant
L’essentiel étant de vivre dans la bonne humeur
Sans se soucier d’obstacles qui encombrent

Alors, ils vécurent avec, tirant la patte
Portant parfois le paquet sous leurs bras
Se demandant pourquoi ils devaient le porter
Mais ils n’arrivaient pas s’en débarrasser

12/10/2021

Sur le fil du rasoir (3)

Le fil du rasoir n’est qu’un maigre fil
Il traîne par terre, invisible aux passants
Et, bien sûr, à tous les prétendants
D’une vie claire, droite et modeste

Il ne se tient ni en hauteur ni en profondeur
Il n’empêche nullement son franchissement
Il ne provoque ni lassitude ni rejet
Il dépend de la volonté de chacun

Il est sans exister et ne se remarque pas
Aussi certains le poudrent de craie rouge
Et s’en vont rayés à l’air libre, heureux
De montrer à tous leur singularité

Ce trait de coup de fouet est une libération
Ils sont délivrés de l’esclavage humain
Et avancent à droite ou à gauche
Sans se priver ni même le savoir

Laisse filer le fil sans tension
Ne tiens plus les rênes de la peur
Laisse aller ton cœur et ton âme
Au fil sans rasoir de ton humanité !

11/10/2021

Sur le fil du rasoir (2)

Bien pire cependant : peu savent qu’il y a un rasoir
Le fil pour eux n’existe pas, le paysage reste entier
Ils ne savent d’ailleurs pas où sont la droite et la gauche    
Ils errent le nez au vent, sans but dans l’espace

Peut-être connaissent le temps. Et encore !
Que viendrait faire le souffle d’un passé
Alors qu’ils ne regardent pas devant eux
Savent-ils même qu’il y a un avenir à vivre ?

Ils flottent dans la vie, mangeant leur guimauve
Mâchant, l’air dépité, d’une moue dédaigneuse
La pâtée quotidienne des avatars d’un jour
Sans savoir de quoi demain sera fait

Ainsi va la vie pour eux, déshérités
Partant sur une longue route sans bagage
Ne sachant où se trouve la droite de la gauche
Heurtant l’écoulement du temps et de l’espace

Parfois, l’un d’eux trébuche sur le gazon
Se prenant le pied dans une taupinière
Ils tirent la jambe quelque temps
Sans vraiment comprendre ce qui leur arrive 

Le plat de l’océan s’étend à perte de vue
Y a-t-il même un horizon sur cette étendue ?
Ils marchent à bout de force, les yeux baissés
Sans même voir leurs compagnons de route

Ils trouvent parfois une compagne de vie
Qui éclaire la nuit de leur lent voyage
Jusqu’au jour où ils expirent de lassitude :
À quoi sert donc ce vide immense ?

10/10/2021

Sur le fil du rasoir

Chacun de nous est toujours sur le fil du rasoir
Tantôt à gauche, tantôt à droite, jamais sur le fil
Jusqu'au moment où il franchit la frontière
Oh, misère, attention aux pieds : ça coupe !

Peu se rendent compte de ce passage
Ils n’ont pas conscience du changement
Ils avancent les yeux ouverts sur le monde
Sans savoir ni ce qu’ils sont ni où ils vont

Ils marchent comme les caméléons
En tenue camouflée, levant le menton
Regardant l’autre avec dédain et condescendance :
Qu’est-il cet autre qui me ressemble ?

Sous la torture de la pensée et des émotions
Ils regardent à leurs pieds, les mains tendues
Ouvertes sur le rien de ce qu’ils savent être
Qui partira un jour dans le vent de la défaite

Entre en toi-même, se disent-ils sérieusement
Mais ce toi-même, qu’est-il, où va-t-il ?
Ils errent en marchant sans pouvoir s’arrêter
Et regarder le désastre derrière eux et en eux

 

09/10/2021

Possession

L’inculture gagne du terrain
Qu’est-ce qu’un vers et une strophe
Au regard de ferrailles et de pierres
Rien qu’un amas fragile et sans consistance

La pensée n’est qu’un éclair dans la nuit
Bien vite perdue dans le toucher invisible
De souvenirs ou de sentiments
Ou encore de fureur et de dénégations

Que pensent les infirmes dépités
Les ensorcelés de l’amour
Les enivrés de notes claires
Les caressants aux mains fortes !

Seuls comptent le ferme et le décisif
Que l’on tient dans sa poigne acerbe
Tel l’avide qui serre autour de lui
Ses possessions emprisonnées

Quelques souvenirs hantent également
La mémoire de ceux-ci, parfois
Dans une résurgente recherche
D’aventures et d’inconnus rares

08/10/2021

L'étouffoir

Retour à l’intériorité ouverte…
La sincérité est une vertu
Elle conduit les hommes au franc-parler
Et garde les cœurs purs

Qui ose dire ce que tous pensent tout bas !
Seuls quelques êtres crient dans le désert
Mais où se trouvent la vérité ?
Ne rien dire ne sert à rien

Parler non plus, disent les autres
Respectons le politiquement correct !
Plus rien n’exprime la vérité
Qui se cache derrière le masque

Le groin du silence s’épanouit
Que rien ne bouge dans l’allée du pouvoir
Laissez les consciences à leur place
Ne bougez pas l’équilibre précaire

Muselez vos propos sans bruit
Que vos cœurs soient vierges
Plus tard, peut-être pourrons-nous dire
Ce que nous avons vécu : l’étouffoir

05/10/2021

Anniversaire

Toi, seule dans la foule des récipiendaires
Les yeux ouverts sur la vie et l’amour
La main sur le cœur et le cœur en bandoulière
Tu marches parmi tes souvenirs, heureuse

Lorsque nous nous sommes unis
Toi, belle comme une colonne d’airain
Moi, te contemplant, émerveillé
Notre dernière heure est apparue

Nous avons fait un vœu de longévité
Toujours près l’un de l’autre
Caressant notre rêve d’infini
Deux en un, un parmi les autres

Et la vie passe… Entre nous
Toi toujours présente, là et ailleurs
Près de la beauté des souvenirs
Jusqu’au bout du monde, un et deux à la fois