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31/08/2018

Pranayama

Prânâyâma…

Retenue du souffle

Qui lave les impuretés

Les émotions prennent du recul

Les pensées vident le mental

L’esprit se révèle

Car le souffle signifie esprit

Enfin… Accès à l’invisible

11-04-03 Prânâyâma red.jpg

 

30/08/2018

Lullaby in Celestial Night, composé par Takashi Yoshimatsu

Pacifiant, telle pourrait être la qualification de ce compositeur.

 https://www.youtube.com/watch?v=JtpVk_2RZyI


 

Voici ce que dit wikipedia de ce compositeur japonais :

“ Il était un fan des Walker Brothers et des Ventures quand il avait 13 ans, mais à 14 ans, il a été fasciné par les symphonies de Beethoven et de Tchaïkovski. Il a commencé à composer de nombreuses pièces avant de se faire un nom en 1981 avec « Threnody for Toki » marqué par le sérialisme. Peu de temps après, il s'est éloigné de la musique atonale, et a commencé à composer dans un style néo-romantique libre avec de fortes influences du jazz, du rock et de la musique classique japonaise, renforçant sa réputation avec son concerto pour guitare de 1984. En 2007, Yoshimatsu avait composé cinq symphonies, des concertos pour basson, violoncelle, guitare, trombone, saxophone alto, saxophone soprano et pour les instruments traditionnels japonais, ainsi que deux concertos pour piano (un pour la main gauche seule et un pour les deux mains), un certain nombre de sonates, et diverses pièces plus courtes pour les ensembles de différentes tailles. Ses « Atom Hearts Club Suites » pour orchestre à cordes rendent explicitement hommage aux Beatles, aux Pink Floyd et Emerson, Lake & Palmer.”

 Sa musique de piano est calme, envoûtante et légère en même temps. Les notes s’égrainent peu à peu, en cascade ou isolément. Elles introduisent un rêve imaginaire, une sorte d’état second, proche de l’avant-sommeil : encore une perception de la réalité, mais doublée d’un léger strabisme. Alors votre être est pacifié et repose dans le creux de votre main, clignotant de douceur.

29/08/2018

Haïku et plus

 

Il tendit la main

Elle tressaillit sous l’invite

Ils partirent à deux…

 

L’esprit libre

Le cœur ouvert

L’âme sereine

 

Jusqu’au dernier jour

Ils "nuagèrent" dans le bonheur...

Finir, œil dans l’œil !

 

 ©  Loup Francart 

 

 

28/08/2018

Science

La grande faiblesse de la science, qui fait en même temps sa force, tient à ses méthodes mêmes : l’analyse scientifique d’un phénomène, qu’il soit statique ou dynamique, suppose l’isolement de ce phénomène par rapport à ce qui l’entoure. Cet isolement, nécessaire pour mettre en évidence les lois le régissant, fausse la réalité qui est faite  de relations s’établissant sur une ligne d’évolution spatiale et temporelle. L’isolement du phénomène permet l’analyse de son apparence après observation, mais ne permet pas la connaissance du réel. C’est pourquoi la physique moderne en est venue à distinguer le connu du réel et à tenir compte de cette distinction dans ces équations.

Plus tard sans doute,  les sciences arrivant à un stade de développement où l’analyse des phénomènes isolés aura été poussé à son maximum (et non jusqu’à la connaissance totale, puisque l’explication finals n’est possible que par l’explication de tous les autres phénomènes et de leurs relations), on en viendra à l’élaboration d’une science des relations qui sera la véritable science issue des autres sciences (la chimie et la physique expliquant la cytologie, celle-ci expliquant avec les deux autre la biologie, etc.).

 

27/08/2018

Zhangjiajie (Hunan, China)

De beaux films de propagande ou de publicité ?

Mieux que cela, l’image d’une Chine éternelle, suspendue dans les siècles et les airs, emprunte de majesté et de beauté.

Un rêve éveillé, entre ciel et terre, passé, présent et avenir…

 

https://www.bing.com/videos/search?q=zhangjiajie+hunan&qpvt=zhangjiajie+hunan&view=detail&mid=EB8710D5261B7C03AB98EB8710D5261B7C03AB98&&FORM=VDRVRV

 

25/08/2018

Beauté

Il y a deux sortes de beauté :

* La beauté issue de la fragilité. Elle s’identifie en tant qu’unité isolable et possède certaines caractéristiques personnelles indissociables. Dans cette identité fragile, l’homme retrouve les mobiles de son angoisse et plus elle semble fragile, plus elle est belle.

* La beauté issue de la puissance. Elle caractérise un ensemble qui possède certaines caractéristiques personnelles, mais celles-ci peuvent être dissociées en éléments isolées. Dans cet ensemble, l’homme retrouve les mobiles de son optimisme et plus il semble puissant, plus il est beau.

La première est émouvante et creuse le vide en soi. La seconde est impressionnante et tasse le plein en soi. Que vaut-il mieux : un vide qu’il convient de combler ou un plein qu’il convient d’employer ? Disons que la jeunesse recherchera la seconde et que l’âge mûr choisira de se dépouiller.

 

24/08/2018

Violoncelle et piano

Petites routes et chemins pour se rendre au "concert". C’est ainsi qu’est appelé ce rendez-vous avec un piano et un violoncelle : repérage cartographique, puis l’aventure, facilitée par une lecture attentive. Entrée dans un chemin couvert, un long bras sorti des feuillages, comme un trou de souris dans la ouate doucereuse. Débouchée sur un bâtiment, à gauche, environné de personnages fantômes. La maîtresse de maison s’avance. Oui, nous la connaissons : quelques jours avant, elle était venue nous porter un papier expliquant le concert. Elle s’avance d’un pas serein, vêtue d’une robe longue, dévoilant le bas des jambes, modestement. Une ceinture portée haute, presque sous les seins, rappelle ce XIXe siècle romantique, sage et endolori. Et ce sera bien l’intonation de la soirée, la marque que garderont nos esprits dans ce brouillard irréel d’un soir de fin de vacances.

Les lieux ? Arbres et verdure, une éclaircie sur la droite, un pré sans clôture, à l’herbe mi-haute, dans lequel nous garons la voiture. Quelques bâtiments que nous distinguons peu, enfouis sous les pousses d’arbrisseaux. Nous n’y prenons pas garde, préoccupés par les quelques personnes semblant attendre d’un air las. Nous en saluons quelques-unes, échangeons quelques mots avec l’hôtesse nous rappelant notre rencontre de la veille. Elle nous indique l’entrée dans un grand bâtiment, ressemblant plus à une grange qu’à une maison, dont la béance grise reste mystérieuse. Allons-y !

Nous pénétrons dans une grande pièce, mi-empierrée, mi-chaulée, recouverte de deux poutres monumentales. Un piano, un Schimmel si me souviens bien, sévère et tendre, étale son clavier. À ses côtés, un fauteuil vide. C’est le seul décor sur cette partie de la pièce où il faut maintenant accéder à une place. Peu de sièges, disparates, quelques bancs, quelques coussins, plusieurs tapis. Des gens silencieux, en attente, dont on se demande s’ils vont se mouvoir et s'émouvoir lorsque résonneront les premières notes. Nous finissons par trouver un canapé dans lequel est assise une jeune fille, ou plutôt une jeune femme d’une trentaine d’années. On s’assied en se tassant et ce rapprochement des corps réchauffe le cœur et donne à l’inconnu une impression de civilité. On attend, dans le silence compassé de l’ignorance de ce qui va advenir. Alors, on regarde la pièce. Une magnifique cheminée, forte, seigneuriale, mal jointe, il faut le dire, prend la salle sous sa protection, telle une main immense se fermant sur la passivité des spectateurs languissants. Nous sommes dans la salle d’apparat d’un châtelet et, ma foi, nous nous y trouvons bien. Elle est, malgré sa sobriété, chaleureuse et décorée avec goût.

Enfin, les derniers arrivants installés, la compositrice et pianiste Christine Jeandroz présente en quelques mots la jeune violoncelliste Mathilde Reuzé et la première partie du concert. Applaudissements… Silence… Installation de l’artiste… recueillement et… les premières notes : courante de la 6e suite pour violoncelle de Jean Sébastien Bach, mon musicien préféré. C’est difficile pour une jeune musicienne de commencer seule un concert. Elle le fait avec assurance, une technique parfaite, le cœur un peu serré, ce qui l’empêche d’y mettre toute la chaleur de l’âme qu’on attend d’une écriture musicale si assurée. Peu importe. On se laisse emporter par ces phrases de Bach qui prennent et reprennent le thème, explorant toutes les possibilités qu’offre le professionnalisme et l’intensité de l’émotion du grand compositeur. Précise, presque mathématique, mais empreinte de mysticisme, la mélodie se déroule et enchante nos oreilles, notre corps, notre cœur et notre esprit. Oui, Bach reste inégalé par sa capacité à émouvoir l’ensemble de l’être et à l’élever au-delà de l’apparence quotidienne.

Du piano, je ne retiendrai que le premier impromptu de Franz Schubert et le commentaire du programme : « Une femme amoureuse se souvient : la rencontre avec l’homme, les battements de sœur, l’attente.. Le reverra-t-elle ? L'amour naissant, la douceur, le désir, la complicité, puis les tensions, les apaisements, la passion, les ruptures, les retrouvailles, la douleur, la douceur, à nouveau. Et toujours, dans son cœur… l’amour. » Les notes s’égrainent, la mélodie se déploie, les sentiments s’expriment et l’âme s’envole. Je suis dans le salon de Georges Sand, parfois de la comtesse de Ségur, revivant les jours de l’adolescence où le romantisme prédomine.

Retour au violoncelle, accompagné par le piano dans la troisième partie du concert. Le jeu de la violoncelliste dépasse maintenant le seul aspect technique. À dix-sept ans, elle joue merveilleusement, avec retenue. Nocturne de Tchaïkovski, puis une composition de Christine Jeandroz. Enfin, un bis de Chopin, comme toujours, aérien.

Nous restons sous le charme de cette soirée hors du commun, parlons avec les uns et les autres autour d’une table emplie de verres et de friandises. La nuit est tombée, on fait connaissance sans presque se voir, ce qui ajoute au mystère de la soirée.

Il fait froid, il faut rentrer. Merci aux deux musiciennes de nous avoir enchantés en nous plongeant dans l’atmosphère intimiste du XIXe même si les pièces jouées dépassaient ce siècle mouvementé.  

 

23/08/2018

Glissade

Se lever dans la nuit et errer dans ses pensées
Jusqu’à l’instant attendu, coupant comme une lame…
Lente glissade du corps hors de ses parois…
Laisser le foret creuser le trou de l’absence

C’est une rupture imperceptible et volage
Un vol diaphane de libellule dans la lourdeur de l’air
Il faut le saisir avant qu’il ne s’enfuie
Et tendrement enlacer ce rien qui brûle l’être

Entrer en vibration, c’est une aventure
À renouveler chaque matin, sans fard
Se dégager du poids des miasmes éthérés
Et ouvrir le corps et le cœur à l’imprévu

Elle entre par une fuite dans la carapace
Un petit bruit proféré sans attention
Qui doucement, emplit l’être d’effroi ou d’ardeur
Le dedans devient le dehors, sans effort

C’est un bain rafraîchissant d’apesanteur
Qui transporte l’être vers le plus être
Un coup de vent qui balaye l’occupant
Et le rend craintif comme une biche

Au cœur de ce rien qu'est l’humain transi
Surgit l’être isolé dans sa magnificence
Revêtu de sa robe de gloire immaculée…
L’âme est dévoilée… Incline la tête…

 ©  Loup Francart

22/08/2018

L'homme riche

Parabole de l’homme riche : « Insensé, cette nuit même, on va te réclamer ta vie, et ce que tu auras amassé, qui l’aura ? »

État d’esprit de la société actuelle qui est une société d’accumulation. Gagner sa vie pour la perdre ! L’accumulation n’est qu’un bonheur en devenir qui n’est jamais satisfait. La prévoyance n’est pas dans l’accumulation des richesses ou du savoir. Elle est de pouvoir se dire qu’à chaque moment on peut partir sans rien perdre.

Ne pas vivre dans le quantitatif, mais dans le qualitatif.

 

21/08/2018

La beauté

 

Sens métaphysique de toute beauté : une voie ouverte vers l’éternité.

Les critères de beauté évoluent,

Mais l’essence de la beauté ne change pas.

Plus l’homme s’oublie lui-même, plus il est accessible à la beauté.

 

20/08/2018

La pensée

La sagesse et la folie sont les deux extrêmes de notre pensée dite normale. L’une et l’autre procèdent de la perte de l’habitude de pensée.

Dans le cas de la sagesse, cette perte d’habitude est volontaire, impliquant le parfait contrôle de soi alors que, pour la folie, la perte de l’habitude est involontaire et tourne autour d’une idée fixe.

L’une procède par intériorisation et conduit au plus être, l’autre appartient à l’évasion et aboutit au moins être. Entre les deux, évoluent différents types de conscience qui se rapprochent plus ou moins des deux extrêmes.

Ne pas se laisser tenter par l’imagination combleuse dont parle Simone Weil, car cette recherche ne peut conduire qu’à un manque d’être de plus en plus prégnant.

19/08/2018

Les petits gestes et paroles

Ce matin, je réveille après un rêve dans lequel je cherchais la profondeur d’une relation avec les autres. Et ce n’était que des petits gestes et paroles de tous les jours, anodins et sans intention, gestes faits sans y prendre garde et paroles dites sans y penser. Centaines de gestes faits et paroles dites sans même savoir qu’ils sont émis et surtout sans savoir pourquoi. J’ai ma manière personnelle de descendre de ma voiture, de me donner un coup de peigne, de me lever le matin, d’ouvrir la porte à un inconnu, de demander mon chemin à un passant, de m’installer au piano, de me laver les dents, de rire d’une plaisanterie. Et la somme de ces petits gestes et paroles, finalement, me représentent mieux auprès des autres que ceux que je dispense en connaissance de cause, avec attention.

Voilà le mot lâché : l’attention. Mais il lui manque son compagnon, l’intention. L’attention suppose l’intention. Lequel précède l’autre ? L’attention rappelle qu’il faut une intention pour agir. L’intention fait de l’être un humain et entraîne une attention dans l’exécution de l’action. Laquelle est première ? Tantôt l’une, tantôt l’autre, selon les circonstances. Ainsi, à chaque instant, je suis libre de devenir véritablement humain ou de vivre à côté de mon être. L’attention suppose un minimum de concentration. Penser à ce que je fais. Penser à ce que je fais suppose bien de  savoir pourquoi je le fais. Si je ne sais pourquoi je le fais, je ne fais pas attention ; mais si je ne fais pas attention, je n’ai pas d’intention.

Derrière ces deux mots se cache tout l’humain : je suis homme ou femme parce que je sais que je le suis. Si je l’oublie, je ne suis rien. Être homme ou femme suppose une double démarche : je suis dans le monde et y agis, mais je suis également hors du monde pour savoir pourquoi j’agis. Certes, il ne s’agit pas de devenir moine ou moniale, encore que ceux-ci agissent et parlent sans doute avec plus d’attention et d’intention, mais simplement d’introduire un dialogue avec soi-même qui instaure la conscience. Un troisième mot est lâché : la conscience. Certes, l’humain n’est pas seul à disposer d’une conscience. Le règne animal et probablement le règne végétal disposent d’une conscience. Comme l’homme, l’animal et, dans une moindre mesure, le végétal entretiennent la vie, leur vie, avec attention et intention. Mais la conscience humaine dispose d’un effet miroir supérieur à celui des autres règnes terrestres. J’agis dans un but immédiat et lié au maintien de ma place dans le monde, mais je peux aussi agir dans un but plus lointain dans lequel ma personne n’a plus la première place. La conscience se dédouble et produit un effet miroir qui fait de l’homme un être achevé ou, plutôt, s’achevant par cette démarche consciente qui lui permet de s’échapper de son moi immédiat. Il agit dans le monde, mais se voit également agissant le monde et s’interroge sur cette deuxième démarche. C’est ce deuxième temps de la conscience qui fait de l’homme un être à part, responsable pleinement de ses actes et paroles.

Alors, dans un instant, quand vous fermerez cet écrit, conservez attention et intention, et vivez pleinement cet effet miroir de la conscience qui fait de vous un être humain.

18/08/2018

Sentence

 

Critère de la laideur : une certaine indisposition d’être en face de l’objet considéré.

Critère de la beauté : une contemplation qui oublie tout.

Mais celle-ci implique la renonciation, y compris celle de l’imagination.

 

16/08/2018

L'incertitude

L’incertitude est cet épais brouillard
Qui vous prend à la gorge sans préambule
Et vous plonge dans une mélasse opaque
Alors que vous ne pensez qu’à elle

D’où vient-elle ? Vous ne savez
Vous ne connaissez que le dernier maillon
Celui d’une fausse origine de la frappe
Une cuillerée de confiture noire
Qui tombe dans votre gamelle
Sans crier gare ou même crier tout court

Elle est là, vous n’y prenez pas garde
Elle s’installe tranquillement dans votre tête
Puis produit sa première étincelle
Comme un caillou qui tombe à l’eau
Et qui éclabousse votre pré tranquille
Les ondes s’étalent avec lenteur
Débordant du cercle habituel
Et gagne peu à peu votre inconscient
Venant frapper le rivage obstinément
La plage s’élargit, découvrant le sable fin
De votre égo vulnérable et dénudé

Apparemment vous marchez normalement
Mais le feu est subtilement entré en vous
Et vous lèche la pointe des pieds
L’incertitude vous ronge et vous broie
Elle est entrée dans la place
Par où ? Vous ne savez
Pour combien de temps ? Ignorance
Avec quels dommages ? Tout s’écroule
A la place du cœur une épine
Le lac des pensées devient un torrent
Qui bouleverse tout sur son passage
Si encore vous saviez d’où cela vient
Qui s’introduit dans votre pré carré
Ce qu’il sait et ce qu’il ignore
Rien ! Le blanc opaque et propre
D’un drap qui sèche sur une corde

Parfois l’incertitude n’est pas méconnaissance
Elle est plus subtile et dangereuse
Et empêche la résolution attendue
Que faire ?
Penser l’ignorance est une chose
Décider d’agir est une autre
Vous vous réfugiez dans votre immobilisme
Vous vous y complaisez benoîtement
Et votre corps lui-même refuse toute avancée
Vous tendez le bras, mais jamais entièrement
Vous touchez l’objet de l’incertitude
Mais refusez de le serrer entre vos mains

Alors votre être dévoilé et pantelant
Offert à la vindicte populaire
S’offre en sacrifice suprême
Crucifié dans l’indifférence
Meurtri pour de longs mois

L’incertitude est un piège mortel
Qui entraîne aux confins de l’enfer
Mais qui peut devenir également  
Une étrange voie de guérison
Pour celui qui se laisse porter
Et plonge au-delà de l’égo

Dépouillez de vous-même
Vous errez dans un paysage sans décor
Quand, d’un mouvement impulsif
Le silence s’installe et vous broie
Le monde s’immobilise
Vous n’avez plus rien
Et ce rien devient tout
Vous n’êtes plus là
Puisque tout est là
La puissance créatrice
Vous rend inatteignable
Vous n’êtes rien
Et vous devenez tout

Va où t’entraîne l’incertitude
Mais reste droit et souple !

©  Loup Francart

15/08/2018

Après les moissons

Dans la nuit, j’ai vu
Des monstres d’acier
Avaler les champs de blé
Et laisser le chaume nu.

Comme des vers luisants
Ils allaient dans la nuit obscure
Chercher tout ce que procure
Les moissons du bon vieux temps.

De petites larves sombres
S’affairaient pour recevoir
Leur pitance en avoir.
Ils allaient tels des ombres.

Puis la pluie est venue
Comme la mort étend sa main
Et les rigoles du chemin
Se sont élargies, nues.

Il a plu tous les jours.
Il pleuvra toutes les nuits
Jusqu’à ce que s’ensuive
La naissance du blé, toujours.

Ainsi l’homme attend
Les monstres sont rangés
Pendant que les blés
Sont à la merci du temps.

Dans le ciel moutonnent
Quelques nuages irascibles
Qui, espérons-le, ne serviront pas de cible
Aux piétons qui randonnent.

Le temps s’est fait meilleur.
Souvenir des belles moissons d’antan
Où le ciel d’azur n’était jamais blanc
Et où les foudres de Zeus vont ailleurs.

©  Loup Francart

14/08/2018

Sentence

 

L’amour est le sable que les dieux jettent aux yeux des hommes

pour éblouir la longue peine des jours,

mais l’espoir est le grain de folie

qui leur permet de survivre à la froideur des nuits.

 

13/08/2018

Perspective

 

art cinétique, visual art, dessin, peinture abstraite

Une étrange construction

pourtant bien géométrique

mais qui ne correspond à rien

12/08/2018

Sentence

 

Écarter toute passion,

C’est-à-dire ne pas s’identifier à ce que l’on fait,

Car la passion naît de l’attachement

Et de l’attachement surgit l’égoïsme.

 

11/08/2018

L'ignorance du savoir

Noires ou pas, elles sont…
Et nous ne savons rien sur elles :
68% d’énergie et 27% de matière.
Il ne reste que 5% de connu,
Et encore, pas tant que cela,
Dans cet univers qui s’accroit sans cesse.

Elles ne sont pas noires par opposition au blanc,
Pas non plus parce qu’elles sont en deuil.
Elles sont et nous ne savons rien sur elles,
Sinon qu’elles sont, invisibles,
Donc noires de connaissance.
Une matière invisible et agissante,
Une énergie débordante et repoussante,
Qui soumettent le normal
À des comportements anormaux.

Dieu, quelle nuit !

Au fait, le créateur serait-il caché
Dans cette noirceur invisible ?
Tenterait-il d’écarter les murs
D’une normalité minimale
Pour dévoiler, au-delà du visible,
L’immensité de l’inconnu ?

N’oublions pas non plus
Que les pensées sont réelles,
Sans cependant avoir du poids.
Y a-t-il une noosphère
Qui éclairerait le noir ?
Ce noir permettra-t-il de savoir ?

Le Big Bang fut un éclair de lumière.
Et l’on découvre, sacrilège,
Qu’il engendra le mystère
De 95% de notre univers.

©  Loup Francart

10/08/2018

L'échappée, dictionnaire poétique 3

 

Voici la vidéo de présentation du dictionnaire poétique 3, édité chez Sydney Laurent, en juillet 2018 (voir le 19/07/2018 parution de "L’Échappée") :

 

https://youtu.be/vYXbNtLojSM

 


 

envoyez-la à vos amis !

et envoyez-moi un commentaire qui me sera utile pour améliorer la présentation.

Bonne vidéo... Puis, bonne lecture.

09/08/2018

L'indescriptible

Décrire l’indescriptible, quelle ambition ! Mais de quel indescriptible parle-t-on ? 

Certes pas de l’horreur qui est indescriptible lorsqu’elle atteint un certain degré d’insupportable. Ce n’est pas l’indescriptible qui est en cause, mais la capacité émotionnelle à voir, lire, écouter des faits horribles. De nos jours, l’espace de l’indescriptible a largement diminué par le fait du cinéma (capacité à produire) et de la communication informatique (capacité à diffuser).

La psychologie entre dans cette zone difficile à décrire où les relations entre les mots et les concepts restent difficiles à cerner. Approfondir les relations entre les hommes est une ambition complexe qui frôle l’indescriptible, mais plus par manque de clarté du sujet que de son opacité réelle.

De même la science se fait fort de réduire le champ de l’indescriptible par sa capacité à investiguer à la limite du connu. Elle invente même de nouveaux langages permettant de décrire l’indescriptible, élargissant ainsi la connaissance du monde.

Mais alors de quoi parlons-nous ?

L’indescriptible est au-delà de l’image, du son, du toucher, au-delà de la description des sens. Mieux même, l’indescriptible est au-delà de la pensée. Ne plus savoir comment penser conduit obligatoirement à ne plus pouvoir décrire. L’humain peut-il mettre un pas dans cet espace qui n'en est plus un ? Et d’abord, comment décrire ce qu’on ne peut concevoir. Ce serait mettre la charrue avant les boeufs que de pouvoir le faire.

Et pour ajouter à la confusion, citons cette phrase de Miller Levy, l’artiste qui se définit comme un artiste de “variétés” en raison de la multitude des supports de ses productions (peinture, sculpture, vidéo, dessin, installation, design, photo) :

"Les choses qui n’existent pas n’existent pas pour rien."

Comprenne qui pourra !

 

08/08/2018

Prière

 

La prière naturelle est :

un combat de la volonté,

une aspiration du coeur,

une ouverture du mental.

La prière surnaturelle est communion de l'esprit.

 

07/08/2018

Trésor

Il est lourd et rond.

Il se cache comme un voleur...

Au doigt d'une femme !

 

18-08-07 Trésor3.jpg

06/08/2018

Jour et nuit

Noir et silence…
La nuit envahit l’horizon
Et dévale la pente du souvenir…
Combien de nuits a-t-il vécu ?
Combien de jours se sont glissés
Entre les fentes d’obscurité ?
En faire un bilan actif
C’est se donner un défi
Impossible à tenir

Il a aimé les premiers repos
Si longs que les nuits mangeaient les jours
Puis il a détesté ces nuits
Qui interrompaient le jour
Et préféraient au matin manger le jour
Certains même font de la nuit le jour
Et deviennent veilleurs impénitents

Parfois même, le créateur lui-même
Trompe réellement son monde
Et provoque une nuit en plein jour
Mais, pour l’instant, nous n’avons pas vu
Le jour en pleine nuit, même par pleine lune

Enfin, vient le temps où les yeux se ferment
De manière inopinée, involontairement
La machine s’enraye et crée de fausses alarmes
La nuit envahit les jours de longues trainées
Et fonctionne sans attention ni repos
Hors contrôle, en déconnexion
Jusqu’au moment où la nuit gagne définitivement
« Il s’est endormi dans la nuit sans fin »
Entendons-nous autour de nous

Pourtant cette nouvelle nuit est lumineuse
Elle éclaire une vie d’espérance
La vraie lumière est là, présente continuellement
Et réchauffe le cœur de ceux qui sont partis
Dans la nuit sans fin
Le jour devient nuit
Mais la nuit devient jour
C’est le retournement
Donné par l’éternité

 

05/08/2018

L'intention

 Ce ne sont pas nos actes, mais nos intentions qui comptent vraiment.
Bahrâm Elâhi,
La voie de la perfection, éditions Seghers, 1976.

 

L’homme vivant et pensant dans le monde n’a pas l’habitude de différencier l’action et l’intention de cette action. Pourquoi fais-je cela ?

Le plus souvent, son intention est limitée dans le temps, l’espace et les circonstances de la vie qu’il mène. Plus encore, il ne recherche que son bien propre lié à ces trois limites. Il ne prend donc pas en compte, le plus souvent, la durabilité de son action, son universalité et son désintéressement.

Toute action s’inscrit tant dans le monde matériel que dans le monde spirituel. Dans le premier, l’action prime et donne un résultat qui influence le monde matériel, visant le plus souvent à apporter un bienfait salutaire à l’être agissant. Dans le second, seule l’intention importe. Cette intention est personnelle et ne concerne que la personne qui agit, son avenir spirituel. Elle s’inscrit durablement, universellement et est fonction de son abnégation.

On peut agir apparemment de manière désintéressée alors que l’intention reste personnelle et vise un avantage matériel et terrestre. Certes, c’est un pas en avant que de vouloir dépasser l'intention immédiate et de rechercher un bien tendant vers le spirituel. Mais la plupart du temps, l’action reste attachée à la mise en avant de sa personne, c’est-à-dire de son égo. Il reste à franchir le second stade de l’accomplissement : se détacher du résultat personnel recherché par l’action entreprise. Ce deuxième stade nécessite l’acquisition du détachement vis-à-vis de soi-même.

Agir sans intention personnelle. Alors seulement, le résultat de l’action est durable, universel et totalement altruiste.

 

Bahrâm Elâhi est le fils du maître Elâhi, né au Kurdistan iranien en 1895 et mort en 1974. Ce dernier a exercé la fonction de magistrat dans différentes villes d'Iran, puis, progressivement, les chercheurs spirituels vinrent à lui et suivirent son enseignement. Son fils Bahrâm a poursuivi sur la lancée de son père et les a transcrits dans deux livres : Le chemin de la lumière et La voie de la perfection.

04/08/2018

Sentence

 

Tu es ce que tu penses.

Maîtrise ta pensée,

Tu connaîtras le bonheur.

 

03/08/2018

Bain de boue à Chatelaillon

 

La boue… Noire… Collante… Visqueuse…
Ils reviennent en hommes grenouilles
Vêtus d’une combinaison noire…
Ils ont nagé dans la mélasse chaude
Ils ont crié sans respirer
Ils se sont couchés dans la fange
Et en sortent guillerets
Ils passent devant nous, méconnaissables
Un sourire aux dents blanches
Seuls les cheveux restent blonds
Et les yeux brillants de malice
Quel bain !

 ©  Loup Francart