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30/07/2018

Mégère

L’homme la regarda, étonné
Quelle femme !

Elle portait des frisettes
Se maquillait de rouge
Chantait comme un oiseau
Et riait aux éclats
Rien ne lui donnera
Le maintien des vierges
La prestance et le charme
La modestie des jeunes filles

Il la suivit derechef
Ce flambeau dans la nuit
Tenait lieu de lumière
Aux plus incompétents
Rien ne sera comme avant
Quand la douceur émérite
Flottait sur le jardin
Et embaumait les chambres

La voici, cinglante
La voix pointue et noble
S’élevant en supplication
Et mourant de se voir ignorée
Rien ne la fera venir à toi
Si tu ne cours pas plus vite
Derrière sa traine blanche
Et son sourire muet

Il ne céda pas
Ouvrit ses bras
Se délesta de tout
Et partit sans un regard

Elle se contempla dans l’eau
Et se voyant déjouée
Sauta à pieds joints
Dans la boue de son passé

 ©  Loup Francart

29/07/2018

Réflexion et action

En chacun de nous, il y a deux tendances : une tendance à la réflexion et une tendance à l’action. Chacun les possède, plus ou moins fortes, l’une prédominant l’autre, l’étouffant parfois.

Ces deux tendances, l’homme les utilise d’abord à des fins personnelles et matérielles : réflexion sur ses actes, sur le monde, sur soi ; action sur l’autre ou sur soi, le plus souvent pour soi, moins souvent pour l’autre. Si l’homme prend conscience du divin, la réflexion devient méditation, puis contemplation du divin et l’action devient accomplissement de la volonté divine dans le sacrifice de soi. En prenant conscience de cela, l’homme peut relier sa vie extérieure et sa vie intérieure, aller au-delà des contradictions qui restent, mais qui ne s’opposent plus, et atteindre l’unité. Peu importe l’action et le lieu de l’action, ce qui compte, c’est son intention.

Ainsi chacun peut réaliser là où il est le but ultime de l’homme : accomplir en lui-même le royaume.

"Le royaume de Dieu est en vous."

 

28/07/2018

Insuffisance

 

La suffisance est sœur de l’insuffisance
Elle dérive couramment de la pauvreté
De sa propre approche de la vie et du monde
Ouvre les yeux et laisse tomber tes lunettes !

Ignorant de ce qui manque à ton destin
Tu l’imagine grand sans en faire le tour
Tu l’enfle démesurément au regard des autres
Jusqu’à l’éclatement de ton euphorie

Alors tu découvres tes déficiences
Et la grandeur insoupçonnée de tes proches
A genoux devant tes déceptions
Modestement, tu contemples ton ignorance  

Tu descends les escaliers glaciaux
Et te revêts d’une fraîcheur nouvelle
Celle de ton insuffisance enfin dévoilée
Qui te dresse la couronne du sage

Alors le jour se lève sur toi-même
Ta transparence se révèle en liberté
Ta suffisance passe aux oubliettes
Et tu deviens toi, sans comparaison

Mets ton mètre dans ta poche
Et pars sur la voie de l’incomparable !

 ©  Loup Francart

 

27/07/2018

L'espérance

 

L’espérance est le ballon d’oxygène
Auquel s’accroche l’homme avec confiance
Et qui le ramène à la surface de la vie
Dans le désordre des bulles du destin

Elle est au-delà de l’espoir aveugle
En deçà de l’imagination délirante
Certitude absolue d’un bien à venir
Qui dépasse entendement et raison

L’espérance est bien plus que désir
Elle est fin supérieure à l’attente
Elle ne cherche rien de précis
Et ouvre à une assurance infinie

Elle n’est cependant pas fuite
Ni même refuge des incapables
Elle vous tire du marais quotidien
Et fait tomber le ciel sur la tête

Tout devient quiétude et verticalité
L’horizon ne fuit plus devant le regard
Ce n’est ni le rose de l’espoir
Ni le gris d’un triste ruminement

C’est une disposition de l’âme
L’ascenseur direct vers la joie
Qui vous donne la bouffée d’air
Et conduit l’être au bonheur

 ©  Loup Francart

26/07/2018

Le divin

 

L’esprit ne peut mener qu’à un entendement du divin.

Le corps, aidé par l’esprit, conduit à l’amour du divin.

Voir et entendre le surnaturel tout en restant naturel.

 

25/07/2018

Le lac (Annecy)

 

Le lac comme un ciel scintillant d’étoiles
Le ciel pâle et tendre d’un Watteau
La profondeur mi-obscure des sous-bois
Et la glissade verdoyante des rives vers l’eau

Passent les humains, êtres étranges
Courent les enfants, vifs et pétillants
Avancent à petits pas les vieillards empesés
Rêvent les yeux ouverts les jeunes filles aux lèvres roses

Les canards pédalent dans l’eau comme des sénateurs
Les oies abordent en majesté le rivage opulent
Le corbeau se perche sur le dossier du banc
Un rouge-gorge babille dans l’arbre qui fait de l’ombre

La nature se dénude au soleil comme l’enfant sauvage
L’arbre dresse ses doigts encombrés de feuillages
De blanc vêtus les arbustes se penchent vers l’eau tiède
L’herbe claire agite ses poils dans la bise rafraichissante

Mais au loin on entend le grondement des montres d’acier
Et les deux notes aiguës et affolantes des voitures rouges

©  Loup Francart

 

24/07/2018

Sentence

 

Les robots, êtres hybrides et sans trêve

Ne sauront jamais que l’espoir et le rêve

Sont les vrais moteurs de l’humanité

Et conduisent au-delà de la rationalité

 

23/07/2018

Le monde merveilleux de l’opéra

FMA-aida-linieres.jpg

Vendredi et samedi nous avons assisté à l’opéra Aïda, de Verdi, dans une cour de ferme. Et nous avons apprécié cette vision de l’opéra qui n’a rien à voir avec les représentions guindées des grands théâtres nationaux. Nous avons vécu le merveilleux minute par minute, seconde par seconde.

Tout se conjuguait pour sortir de la normalité :

* le lieu : le logis de Linières est situé en Mayenne. Demeure seigneuriale, le logis était il y aLinières 1.jpg encore quatre anLinières 2.jpgs une ferme tombant progressivement en ruine. Racheté par la famille Ostini, le logis vit maintenant des heures heureuses et artistiques. Julien est metteur en scène d’opéra et nous fait partager sa passion.

* le temps : la première représentation devait avoir lieu le jeudi 19 soir. Mais l’orage a tout brouillé. En direct des événements, nous avons mesuré le poids de la nature. Le direct spatial et temporel a des exigences que n’a pas Internet et la télévision. La première représentation fut reportée au vendredi, imposant aux chanteurs deux jours consécutifs de représentation.

* la chaleur humaine : montée par plus d’une centaine de bénévoles, ce fut un travail ardu pour mener à terme le spectacle : 5000 repas à préparer, plus d’une centaine de personnes à loger, fabriquer les décors, monter et mettre en œuvre la lumière, préparer la scène, etc. Le tout dans la bonne humeur et l’enchantement.

*  la musique : de grands chanteurs professionnels ont participé bénévolement au spectacle auprès de la multitude de chanteurs et danseurs désintéressés, en particulier Chrystelle Dif39f57f3db45434eac9360fa6ca65747-la-soprano-et-le-tenor-repetent-aida.jpg Marco, soprano, avec Papuna Tchuradze, ténor, les deux personnages principaux de l’opéra. Les membres de l’orchestre, dirigé par Benoît Willmann, ont fait de même. Ils nous ont donné un spectacle merveilleux qui nous a fait monter les larmes aux yeux.

* Les décors : imaginés par le metteur en scène ils furent réalisés par Fabrice Gilod, artiste peintre et sculpteur, habitant de Ballée, et contribuèrent au succès de la représentation.

* La lumière : les éclairages ont toujours une importance prioritaire dans les spectacles de plein air, de nuit. Conclusion : les yeux sortaient des orbites.

* Les costumes: dessinés par Justine Bougeant et fait par les habitants de Ballée, ils nous ont permis de voyager sur les bords du Nil.

Alors, bravo à Julien et Véronique Ostini qui nous ont fait vivre en direct le merveilleux dans une bonne humeur permanente !


 


L’an prochain, ils monteront Le Trouvère de Verdi, les jeudi 25 et samedi 27 juillet 2019. Venez nombreux.

22/07/2018

Homme ou dieu

 

Croire au présent

Se souvenir du passé

Créer l’avenir

 

21/07/2018

Délire

 

Il partit de rien

Il ne put aller plus loin

Cela fit un tout

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 ©  Loup Francart

20/07/2018

Au-delà

Cette barre d’or fin, ruisselante
Qui pénètre l’être de transparence
Et invite tout un chacun au repos
Est-elle ouverture ou limite ?
Comment vous y rendez-vous ?
Certains s’invente la perpendiculaire
Et en font un chemin infaillible
D’autres prennent des voies détournées
Allant de ci de là au gré des passions
Quelques-uns s’embourbent volontairement
Laissant au hasard leur devenir
Un ou deux restent sur place
Les yeux baissés, l’air buté

Vu de la mer, la barre trompe
Elle engendre ses propres mirages
Des îles luxuriantes et prolifiques
Où il fait bon s’étendre et reposer
Remettant à plus tard la quête
Repartir devient un poids trop lourd
Aux maigres épaules de l’humain
Affaissé sur le sol, il s’esclaffe
Pour fuir ainsi sa vigilante tension

Tend les doigts vers l’aiguille brulante
Brûle tes yeux à son éclat
Entend le tonnerre  silencieux
Goûte sa saveur ineffable
Tu ne sais ce qu’elle cache
Mais elle t’attire, elle t’attire
Et un jour ou l’autre
Tu te brûleras à son feu
Et franchiras la frontière
Vers l’au-delà inimaginable

©  Loup Francart

19/07/2018

L'échappée, dictionnaire poétique 3

Ce nouveau recueil de poésies s'appelle L'échappée...

Il est publié aux éditions Sydney Laurent.

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Aspire au vide pour être plein

Car le plein n’est que vide

Dans l’âme qui se cherche

 

L’échappée est le troisième recueil d’une série appelée Dictionnaire poétique. Comme les précédents ouvrages (Dictionnaire poétique et Le souffle des jours),  il est conçu comme un dictionnaire tentant d'éclairer la signification d'un mot ou d'une situation. Certains poèmes sont cocasses, d’autres étonnent, d’autres encore interrogent. Ils parlent de situations quotidiennes, de la connaissance du monde, d’un au-delà du moi, de la nature et du surnaturel, de femmes et d’enfants, bref de tout ce qui fait la beauté de la vie. Un mot, une phrase suffisent pour entrer en poésie, puis poursuivre, à la découverte de ce qui se cache derrière l’expression.

Livre broché : 18,90 € TTC
E-book : 7.99 €
198 pages
ISBN 979-10-326-1094-7

 Les commandes peuvent être passées :
- Sur le site internet de l'éditeur : http://editions-sydney-laurent.fr/livre/lechappee-dictionnaire-poetique-3/         
- Sur Amazon : http://www.amazon.fr/
- A la FNAC : http://livre.fnac.com/

Alors, bonne lecture à tous, quel que soit le moment, le lieu et votre humeur !

 

18/07/2018

L'ambiguïté

L’ambiguïté est la racine mère du doute…
Biais cognitif en présence d’incertitude
Ou paradoxe d’Ellsberg, sa préférence
Pour le connu reste la seule certitude

L’inconnu est un vide non rationnel
Il introduit dans le raisonnement
Le connu comme préférence subliminale
A l’ambiguïté subjective de l’ignorance

La plongée dans la familiarité quotidienne
Conduit à la défaillance cognitive
L’homme aveugle se laisse guider
Dans l’obscurité par sa connaissance

Alors face à l’ambiguïté de l’existence
Il cajole sa voisine sans aller de l’avant
Et préfère au familier la médiocrité
Plutôt que l’éclair de lucidité évaporée

Il  privilégie la préférence éclairée
Plutôt que l’obscure équivoque
D’interprétations sans préalable
Où l’on saute sans justification

La frontière elle-même est inquiétante
Elle est obscurité tenace et tendue
Comment marcher vers la victoire
Sans savoir où se trouve l’ennemi

La vérité peut-elle être ambigüe ?
Les cadres de pensée sont ouverts
Et seul celui qui arrive à en sortir
Porte la lumière de l’inconnaissance

La vraie ambiguïté de l’existence
Devient cette plongée dans l’inconnue
Qui ouvrira à un autre monde
Celui de la plénitude du vide

©  Loup Francart

16/07/2018

solitude de l'homme moderne

L'homme d'aujourd'hui se meurt hors de la société et il n'a jamais été aussi seul dans la société. L'apprentissage de la solitude  volontaire est l'apprentissage de la connaissance de soi alors que la solitude dans la société entraîne la révolte ou l'inaction. Le monde d'aujourd'hui est un monde de solitaires par obligation, aussi n'y a-t-on jamais autant vu de révoltés ou d'inactifs.

Le seul moyen de lutter contre la révolte ou l'inaction est de résister à la solitude  involontaire et de redonner place aux valeurs, c'est-à-dire le bien, le bon, le vrai, le beau, le juste.

15/07/2018

Rejet

Il a toujours su quel était son destin
Enfant déjà, il le traînait derrière lui
Comme une poche autonome et maligne
La nuit, il rêvait des bestiaires endoloris
Et courrait sur le plafond dénudé
Dans son personnage bien sage
Il faisait bon effet et grand clerc
On criait au miracle pour l’ingéniosité
Mais parfois il arrivait qu’il se dresse
Durci au feu et enflammé de colère
Non, non et non. Vous n’obtiendrez rien
Par vos vertes caresses et autres cajoleries
Mes voyages me propulsent et m’entraînent
Là où rien n’est cohérent et habituel
Je pars la tête ailleurs, traînant ma poche
Comme une mythique galoche de terre
Oui mes amis, la vie se détourne
Pour vous conduire au bal de l’inconnu
Là où rien devient un bien précieux
Où  le cher ne vaut pas grand-chose
Où le juste acquiert sa destinée
Où le bandit repose sur le ventre
Et l’hirondelle trille de tout son corps
Les pensées partent en fumée
Les gestes y deviennent lents
La couronne de l’omniprésence
Ceint la tête des filles ondulées
Qui émettent des chants soyeux
Comme la peau des pélicans
Ah, que n’a-t-il pas suivi ses rêves
Et donné de la voix pour acquérir
Un destin ignoré et mystérieux
Qui encourage la recherche des sommets
Et l’épuisante marche dans les profondeurs
Parfois le juste milieu est une faille
Où se glissent les inconséquents
Au milieu des contraires se trouve la sagesse
Disent les braves gens au bon sens
Bien ancré dans un corps repu
Mais il préfère la danse des soiffards
Qui courent sans vergogne
Sur le chemin qui ne mène à rien
Au moins, il s’amuse, seul
Ou avec de rares amis audacieux
Qui cherchent la dérive de la normalité
Et vont droit au but de toute une vie
La flèche pointée vers le cœur
Et l’entendement retenu d’une main
L’autre disant adieu au monde
Sévère et peu avenant de la mondanité

14/07/2018

Perte

 

Entre les feuilles fraîches et maladroites    
Restent les serviteurs de l’année écoulée
Noués comme les cannes des vieillards fatigués
Ils laissent encore passer le suc de la jeunesse
Tu m’as donné les meilleurs jours
Environné de désespoir, j’errais dans l’ombre
Fantôme détrôné à l’esprit déraciné
Me heurtant aux piliers du qu’en-dira-t-on
Tu es venu tendrement comme un nuage
Et tu m’as pris dans ton haleine vaporeuse
L’odeur de la vie m’a submergé et conquis
Ouvrant béatement le puits sans fond
Où j’ai jeté mon embarras et ma folie
Sais-tu que j’ai gardé longtemps ce parfum
Au creux de mes tempes endolories, muet d’étonnement
Je chevauchais la lune, bordé de garde-fous
L’œil acerbe sur mes propres défaillances
Ressentant au plus profond l’effondrement du personnage
Et le souffle vital du renouvellement
Quelle piste d’envol pour l’enivrement
J’ai tout perdu, fort la vie
J’ai trouvé l’âme, ce nid de plumes
Qui pépie et brûle les doigts
Et j’ai atteint le lieu de transparence
Où le cœur n’a plus d’attaches ni souvenirs

©  Loup Francart

 

13/07/2018

Haïku

 

Les nuits sans lune,

Elle va, sur la neige,

Sûre d’elle-même.

 

©  Loup Francart

12/07/2018

L'ambition

Quel mot curieux… A prononcer avec précaution
Un peu, beaucoup, à la folie ou pas du tout
Chacun l’accommode à sa manière, ni trop ni trop peu
Il convient de l’ajuster à sa taille et son poids
Certains se prennent pour la grenouille
Et enflent démesurément, sans vergogne
Jusqu’aux jours de la chute probable
D’autres la laisse dans leur poche
Recouverte de leur mouchoir et leurs rêves
Ils vont dans la vie sans savoir jusqu’où
Cela peut leur réussir, mais échoue le plus souvent
Mais quel est donc cet aiguillon diabolique
Qui pousse certains à l’inatteignable
Ou qui délaisse les neurones des plus faibles ?

L’ambition est ainsi appelée couramment
Folie pour les uns, nécessaire pour les autres
Démesure et rengorgement, pensent les premiers
Audace et gloire, comprennent les seconds
Où donc se trouve le juste milieu :
Est-ce un point sur la ligne du temps ?
Est-ce un pic où manque l’oxygène
Ou s’agit-il d’une source à partager ?
Seule elle ne peut exister et survivre
Elle doit être accompagnée et même encadrée
Pour quoi faire et pour quel devenir ?
Pour qui ? Pour moi-même ou pour l’autre
L’ambition peut devenir obsession
Elle peut aussi  traduire la passion
Ou encore conduire à la création
Elle se conclut parfois par la réalisation
Mais peut aussi mourir d’extinction

Alors laissons-la vivre sa vie
Sans trop se mêler de ses effets
Juste pour rappeler que l’on est
Semblable à l’autre dans son insuffisance
Taillons-nous une image à notre pointure
Et vivons sans y être attaché

©  Loup Francart

11/07/2018

Néant et vide

 

Contrairement à ce que l’on a tendance à croire, le néant est le contraire du vide.

Le néant est rempli de tous les désirs de l’homme, de tous ses actes faits de  désir. Pour sortir de son néant, L'homme doit tendre à faire le vide en lui-même, c’est-à-dire renoncer à tous ses désirs.

Selon son attitude, le monde peut être source de joie et de bonheur parce qu’il a su y renoncer, source de déception et de malheur parce qu’il y est attaché.

 

10/07/2018

Rien

 

Il chercha longtemps

Il finit par découvrir

L’étendue du rien

 

18-07-08 Rien.jpg

 

09/07/2018

Enfance

Qu’ils soient garçons ou filles
Ce sont des enfants
L’enfance est sacrée
C’est le temps des rires et des pleurs
Des bouderies et des câlins
Volte-face, je t’aime
Virevolte, je te déteste
Mais derrière ces comportements
Il y a l’innocence et la fraîcheur
Une pluie d’été qui lave
Et fait oublier la pesanteur
Les ombres et la noirceur

Chaque âge a son empreinte
Le premier n’est qu’un œil clos
Le second la mécanicité du geste
Puis l’odeur du cou béni
Des parents si gentils
Où l’on aime s’ensevelir

Viennent ensuite les premiers signes :
Non !
Rien de plus
Et c’est beaucoup de volonté
Que de remettre en cause
Ceux qui donnèrent la vie
Mais c’est un jeu utile et nécessaire
Pour acquérir l’individualité
Et vaquer dans le monde
En toute autonomie

Je ne veux pas !
L’enfant construit ainsi
Indépendance et caractère
C’est une période difficile
Et bien vivante aussi
Que cet affrontement soudain
Elle peut se traduire en sourires
Ou colère et pleurs de rage
Qui gagnera, nul ne le sait
Chacun joue son jeu
Et exerce son pouvoir
En tentatives de manipulation
Sans cependant avoir une idée précise
De ce qu’il convient de faire
L’expérience finit par créer le succès

L’enfant devient moi
Seul contre tous
Pour affirmer sa personnalité
Une nature qui grandit
Et le façonne par le frottement
Et l’affrontement avec l’autre
Il lui faut percer le mur
De la raison et de l’entendement

Alors l’enfant entre en conciliation
Avec lui-même et s’étonne
De son manque de cohérence
Il franchit le pas et saute
Dans le dialogue intérieur
Remuant la soupe des tracas
Assaisonnée de fulgurantes décisions

C’est un apprentissage lourd à vivre
Que celui que mène l’enfant
Face à lui-même et aux autres
Sans savoir qui il est
Ni ce qu’il deviendra
Certains s’en tirent bien
D’autres ont un profil boiteux
Quelques-uns finissent mal
Enfin il arrive qu’ils ne sortent pas
De cette bouillie d’émotions

Quel enjeu que devenir homme ou femme
Et former le meilleur de l’humanité

©  Loup Francart

08/07/2018

Peinture et prière

 

Un tableau est une prière que l’on fait à Dieu à travers la beauté du monde.

Quel qu’il soit, son dessein est toujours d’exprimer la beauté en utilisant toutes les possibilités d’expression. C’est la prière du simple, une prière manuelle, mais qui nécessite une attention intense du corps et de l’esprit entièrement tendus vers l’œuvre à réaliser. Le tableau achevé apporte le goût de la joie et de la paix que donne la tension vers Dieu, puis sa rencontre.

On ne peut bien peindre que sous l’emprise de l’infini, c’est-à-dire après avoir ressenti l’insuffisance du bonheur matériel ou la nécessité de l’élever à un bonheur spirituel.

 

 

07/07/2018

Haïku

 

Il se consacra

Ferma les yeux de bonheur

Et fendit la foule

 

06/07/2018

Voyage en pleine conscience, film documentaire

Ils méditent, marchent, mangent, font zazen, bref vivent. Ils appartiennent à la communauté du village des Pruniers, situé dans le sud-ouest de la France. Le film est construit sous forme de voyage initiatique sur les pas du maître bouddhiste zen Thich Nhat Hanh, dans la candeur des journées d’initiation à la méditation en pleine conscience. On suit l’entrée dans la communauté, la signification de la tête rasée, les chants sacrés à la sonorité curieuse pour les Occidenta7_830530.jpgux, les petites joies comme celles de la cuisine, les lents regards sur soi-même et les autres dans la paix mentale. De belles images campagnardes, une ambiance communautaire détendue, un retour sur soi-même initiatique. Cela dure, patiemment, dans cette méditation de l’instant présent, seule consigne permanente. Puis on assiste à un séjour à New York de la communauté. Éclairant ces instants en ville sous le regard des New Yorkais, cela fait penser à Alice au pays des merveilles. Que cherchent-ils ? « Trouver la vérité est différent de trouver le bonheur ! », proclame le maître. Le film ne dit pas ce qui est cherché.

Le film est intéressant parce qu’il vous sort des enseignements habituels des religions : règles, croyances, rites, obligations (même s’il y en a). Et si l’on se laisse porter, on constate que la réalité vécue au-delà de cela est semblable, quelles que soient les religions. Les chants de méditation rappellent, avec des sonorités différentes bien sûr, les chants de nos monastères, souvent émis de manière mécanique.

Cependant, le film reste à la périphérie du problème de la méditation. Il ne rend pas compte de ce qu’elle est réellement. Il ne montre que les apparences, mais ne permet pas d’entrer dans la peau du méditant et d’en faire l’expérience dure et amère avant qu’elle devienne un havre de paix. Qu’est-ce que la méditation ? On ne sait. On n’en voit que les gestes, mais pas la pratique et ses difficultés. Même les explications données par les disciples n’éclairent pas. Ce sont de petits cailloux déposés le long du chemin, mais ils ne constituent pas une allée de sérénité.

Peut-être est-ce le seul moyen d’initier : montrer et simplement donner envie d’essayer. Mais comment faire ensuite, c’est le mystère, en pleine conscience ou non.

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« Le “Village des Pruniers”, fondé en 1982 par le Vénérable moine Thich Nhât Hanh, comprend quatre hameaux principaux (deux pour les moines et deux pour les nonnes) et quatre autres petits hameaux “satellites”, tous répartis sur trois départements limitrophes: la Dordogne(24), la Gironde(33) et le Lot-et-Garonne(47). Ce nom provient des 1250 pruniers de la Communauté dont plus de la moitié fut offerte par des enfants, et dont la production est vendue au bénéfice des enfants qui ont faim au Vietnam. Les Enseignements de Thây (Thich Nhât Hanh) sont dispensés par plusieurs centres dans le monde.

Le Village des Pruniers est un lieu où l’on peut se ressourcer, respirer, sourire, et prendre le temps de poser un regard profond sur nos actes quotidiens : s’asseoir, marcher, parler, écouter, laver la vaisselle, répondre au téléphone… Mais c’est aussi plusieurs centaines de Sanghas dans le monde entier, qui pratiquent en groupes la Pleine Conscience et mettent en application les Enseignements de Thây. »

From : https://villagedespruniers.net/

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05/07/2018

Maxime

 

La raison ne peut conduire à la certitude  de l’existence de Dieu que pendant le temps de sa démonstration. Le doute revient ensuite, aussi tenace qu’auparavant, car le propre de la raison est de douter d’elle-même.

 

04/07/2018

Le héron

Trop chaud ! Oui, il fait trop chaud pour rester dans son lit. Il est cinq heures et Paris dort, contrairement à la chanson de Jacques Dutronc.
Après avoir pris un café, je me lève, enfile mon short, mon maillot, et sors dans la fraîcheur. Je pars le long du canal Saint- Martin, puis du canal de l’Ourcq au-delà de pantin. Il fait bon, le calme règne, je prends mon allure 10 km.
Soudain, devant moi, le long du canal, un héron contemplant la nature. Hum, plutôt la ville, dans la clarté du matin ou même la rougeur du matin. Le soleil frappe sur les constructions, leur donnant une couleur merveilleuse d’incendie. Il est là, installé sur la berge, sans crainte.

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Je n’ose m’approcher de peur de le faire fuir. Je sors mon i Phone, mitraille cet extraordinaire animal qui n’a peur de rien : kilomètre 5. Une femme passe en vélo près de lui. Il ne bouge pas, ne la regarde même pas passer. Il est là, comme une statue, vaillant, illuminé d’or, tel un moine bouddhiste en méditation.

18-07-03 Héron 3.JPG

J’avance tranquillement, le dépasse sans qu’il manifeste une quelconque humeur. Je ne suis sans doute pas là pour lui ! Alors je reprends ma course tout en le regardant de temps à autre.

Deux ponts plus loin, je franchis le canal et reviens vers lui sur l’autre rive. Je le cherche des yeux. Je devrais le voir. Mais il n’est plus là. Son heure de méditation est passée. Il est peut-être parti à la pêche. Il faut bien vivre !

 

 

03/07/2018

Buttes-Chaumont

 

L’arbre aux dix doigts exhibe ses œdèmes bravement.
Entouré de verdure, il trône sa fierté.
Sa jupe effilochée s’agite au gré des vents.
Est-il fort cet enfant ouvrant ses bras ouatés !

Entré dans ma bulle, je m’évade du corps.
Flottant à mi-pente, je suis vaporisé.
Pas un oiseau ne chante, la chaleur les endort.
Quel bel après-midi en ce lieu pavoisé.

Passent les promeneurs qui sont les bienvenus,
L’œil brillant de douceur, courbé sous la chaleur,
Devisant ou muets, à petits pas menus,
Sans décoller du sol, lié à la pesanteur.

Enfin, voici l’été, saison sans pénombre,
Les enfants courant nus saisis de vertige,
Les parents cherchant l’eau, ne trouvant que l’ombre.
Seul l’écureuil court au long des tiges.

©  Loup Francart

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02/07/2018

Pictoème en Haïku

 

Il fut projection

La raquette partit vite

Le mental vibra

 

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01/07/2018

L'oeuf de Colomb

L’œuf de Colomb est un véritable défi.
Comment différencier la pensée du faire ?
S’il suffit de penser, Dieu ne peut stupéfaire,
L’homme devient dieu par agilité d’esprit !

Le crâne d’œuf des jeunes universitaires
En toute puissance d’imagination
Sonne des coups portés à sa conformation
Et donne à leur talent la vertu des œillères.

Il marche sur des œufs sans pouvoir avancer
Met-il encore ses œufs dans le même panier ?
Est-il plein comme un œuf et peut-il marcher droit,
Lorsqu’il court, nez au vent, tout en pensant à soi.

Elle venait de sortir, coquille encore intacte,
Mais ses yeux de braise tuent le désir dans l’œuf.
Elle contemplait les hommes le regard encore neuf,
Sans gêne par innocence, jeune autodidacte.

Elle fit l’œuf, comme le jour où elle s’en fut derrière,
Emplie de connaissance, résolue sans barrière.
Elle fit cadeau de l’œuf pour posséder le bœuf
Et du vulgum pecus devint la première meuf.

©  Loup Francart