Après les moissons (15/08/2018)
Dans la nuit, j’ai vu
Des monstres d’acier
Avaler les champs de blé
Et laisser le chaume nu.
Comme des vers luisants
Ils allaient dans la nuit obscure
Chercher tout ce que procure
Les moissons du bon vieux temps.
De petites larves sombres
S’affairaient pour recevoir
Leur pitance en avoir.
Ils allaient tels des ombres.
Puis la pluie est venue
Comme la mort étend sa main
Et les rigoles du chemin
Se sont élargies, nues.
Il a plu tous les jours.
Il pleuvra toutes les nuits
Jusqu’à ce que s’ensuive
La naissance du blé, toujours.
Ainsi l’homme attend
Les monstres sont rangés
Pendant que les blés
Sont à la merci du temps.
Dans le ciel moutonnent
Quelques nuages irascibles
Qui, espérons-le, ne serviront pas de cible
Aux piétons qui randonnent.
Le temps s’est fait meilleur.
Souvenir des belles moissons d’antan
Où le ciel d’azur n’était jamais blanc
Et où les foudres de Zeus vont ailleurs.
© Loup Francart
07:31 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer