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08/05/2019

La vigilance

« La vigilance est une attention soutenue à veiller, sans défaillance, sur quelqu'un ou quelque chose » (CNRTL).

Quelle belle définition. Mais elle oublie le plus important : veiller sur soi-même. Veille sur ton être tout entier et non sur ce à quoi tu t’attaches. A chaque instant de la vie, je m’attache à ce que je pense, je fais, j’aime, j’évite, etc. Je m’attache à l’instant sans l’inclure dans le tout.

Ce tout c’est le rien ressentit lorsque je ressens ce trou dans la poitrine. Je suis parce que je ne vis plus au sens habituel du monde. Je pèse ce qui n’a plus de poids, cette légèreté qui ouvre mon personnage et lui rend sa liberté. Et cette lumière en moi est ce que j’ai de plus précieux. Je ne sais ce qu’elle est. Mais lorsque je l’approche, j’atteins le fond de l’être et deviens transparent. Et si je prends garde de me maintenir dans cet état d’être, je sens monter en moi une lumière inconnue qui me prend à la gorge et me sort de moi-même.

La vigilance est avant tout un contrat moral passé avec soi-même :

Le royaume est en toi-même.

19/08/2018

Les petits gestes et paroles

Ce matin, je réveille après un rêve dans lequel je cherchais la profondeur d’une relation avec les autres. Et ce n’était que des petits gestes et paroles de tous les jours, anodins et sans intention, gestes faits sans y prendre garde et paroles dites sans y penser. Centaines de gestes faits et paroles dites sans même savoir qu’ils sont émis et surtout sans savoir pourquoi. J’ai ma manière personnelle de descendre de ma voiture, de me donner un coup de peigne, de me lever le matin, d’ouvrir la porte à un inconnu, de demander mon chemin à un passant, de m’installer au piano, de me laver les dents, de rire d’une plaisanterie. Et la somme de ces petits gestes et paroles, finalement, me représentent mieux auprès des autres que ceux que je dispense en connaissance de cause, avec attention.

Voilà le mot lâché : l’attention. Mais il lui manque son compagnon, l’intention. L’attention suppose l’intention. Lequel précède l’autre ? L’attention rappelle qu’il faut une intention pour agir. L’intention fait de l’être un humain et entraîne une attention dans l’exécution de l’action. Laquelle est première ? Tantôt l’une, tantôt l’autre, selon les circonstances. Ainsi, à chaque instant, je suis libre de devenir véritablement humain ou de vivre à côté de mon être. L’attention suppose un minimum de concentration. Penser à ce que je fais. Penser à ce que je fais suppose bien de  savoir pourquoi je le fais. Si je ne sais pourquoi je le fais, je ne fais pas attention ; mais si je ne fais pas attention, je n’ai pas d’intention.

Derrière ces deux mots se cache tout l’humain : je suis homme ou femme parce que je sais que je le suis. Si je l’oublie, je ne suis rien. Être homme ou femme suppose une double démarche : je suis dans le monde et y agis, mais je suis également hors du monde pour savoir pourquoi j’agis. Certes, il ne s’agit pas de devenir moine ou moniale, encore que ceux-ci agissent et parlent sans doute avec plus d’attention et d’intention, mais simplement d’introduire un dialogue avec soi-même qui instaure la conscience. Un troisième mot est lâché : la conscience. Certes, l’humain n’est pas seul à disposer d’une conscience. Le règne animal et probablement le règne végétal disposent d’une conscience. Comme l’homme, l’animal et, dans une moindre mesure, le végétal entretiennent la vie, leur vie, avec attention et intention. Mais la conscience humaine dispose d’un effet miroir supérieur à celui des autres règnes terrestres. J’agis dans un but immédiat et lié au maintien de ma place dans le monde, mais je peux aussi agir dans un but plus lointain dans lequel ma personne n’a plus la première place. La conscience se dédouble et produit un effet miroir qui fait de l’homme un être achevé ou, plutôt, s’achevant par cette démarche consciente qui lui permet de s’échapper de son moi immédiat. Il agit dans le monde, mais se voit également agissant le monde et s’interroge sur cette deuxième démarche. C’est ce deuxième temps de la conscience qui fait de l’homme un être à part, responsable pleinement de ses actes et paroles.

Alors, dans un instant, quand vous fermerez cet écrit, conservez attention et intention, et vivez pleinement cet effet miroir de la conscience qui fait de vous un être humain.