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30/06/2017

L'allégement

Le poète n’en a pas plein la tête…
Au contraire, il est voué à l’allégement…
Faire le vide, c’est s’enrichir
Se dépouiller de ses artifices
C’est revêtir la toge du sage…
Alors, il partit le nez au vent
Rien ne pouvait le retenir
Ni l’or des balcons fermés
Ni le vernis des joutes de salon
Nu même la tiédeur des amours…
Il partit et s’en fut
Vert de peur et rouge de fureur
Jaune des échecs successifs
Bleu des oppressions d’antan…
Peu à peu il perdit toute couleur
Et acquit la transparence du pauvre
Le soleil le traversait sans peine
Aucune ombre ne s’attachait à lui
Il n’était plus miroir, non !
Il devenait vitre sans tache
Eau translucide roulant
Sur la roche des souvenirs
Poussant parfois un caillou
Jusqu’à ce qu’il résonne
Dans la clairière dénudée
De l’absence d’amour propre…
Chaque jour il marchait son soul
Usant ses chaussures sur l’asphalte
Avançant toujours plus loin
Jusqu’à cet abîme révolté
Qui s’ouvre dans la faille du temps…
Là, au bord de l’absence
Le souffle coupé par l’inspiration
Il hurlait à l’absolu son rejet
Jusqu’à ce que, sans voix
Il se mette à genoux
Et pleure l’assèchement aigre
De son personnage inexistant…
Il pouvait alors repartir
Secouant sa crinière rousse
Et heurtant les arbres effeuillés
Il avait vomi l’emprise du monde
Sur son être affaibli et douteux…
Plus rien ne lui dira sans cesse
"Edifie ton destin de roi
Et tourne ton regard vers l’avenir…"
Non, il privilégie le présent
L’herbe bleue des mers sans fin
Le chant des matins acidulés
Le goût chocolaté des soirs d’été
La rondeur des amours d’un jour
La splendeur de la fidélité
Le caprice ailé de la déraison
La baignade des commémorations
Et le plein éblouissement
De la révélation…
Puissions-nous, nous aussi
Conquérir cette étrange foi
Envers l’imaginaire débridé
En courant vers l’abîme
Qui engloutit le personnage
Et donne naissance à l’être
Celui qui est, qui était et qui vient
Dans toute la brillance
De sa chair nacré d’ignorance…

©  Loup Francart

29/06/2017

"Je suis celui qui suis"

Dieu ne se nomme pas lui-même. Il n’est que celui qui est. Il est le seul qui sache qui il est.

L’homme se cherche en permanence sans jamais se trouver. Il se cherche à l’extérieur de lui-même, sans cesse aux aguets. Puis il se cherche en lui. Mais qui cherche qui ? Débarrassé de son moi, il continue de se chercher. Dieu devient Toi et non plus Il. L’autre est peut-être la réponse à cette interrogation. Mais cet autre n’est pas moi, juste un double de moi-même qui ne sait qui il est. Dans un troisième temps, je parle à Dieu et l’écho résonne dans la caverne de l’univers, puis, au-delà, du vide. Ce vide est-il le néant ou autre chose, Dieu peut-être ?

Ainsi, je suis homme et je suis par celui qui « suis ». En fouillant au fond du moi, l’homme trouve le soi. Mais s’il cherche à nouveau au-delà, il découvre que le soi n’est que le suis de celui qui est. Je ne sais qui je suis, mais je sais que je suis semblable à celui qui est, de toute éternité.

Dieu n’a pas de nom ou, plutôt, il a tous les noms. Dépouillé de moi-même, je n’ai plus de nom et je deviens tous les noms, sauf le seul qui est « Je suis ». Et je ne peux dire je suis parce qu’il est en moi, au plus profond de moi-même. Je ne suis plus parce qu’il est moi. Alors lui seul peut dire « Je Suis ».

Parce qu’il dit « Je Suis », le vide devient plein, le néant devient le tout, l’obscurité devient lumière. Il n’y a plus ni extérieur ni intérieur, il y a « Je Suis » qui est Lui, Toi et Moi, c’est-à-dire Soi.

Voilà pourquoi Dieu ne peut être la propriété des croyants d’une religion, quelle qu’elle soit. Dieu m’est si intérieur et je suis si unique, si singulier, que je ne peux dialoguer avec lui qu’en bannissant le moi. Alors, je suis parce que Je Suis est en moi.

28/06/2017

L'homme sans ombre (1)

Voici un nouveau récit insolite. Un homme est devenu transparent. Il laisse passer les rayons du soleil et n'a plus d'ombre. Il ne marche plus sur terre, mais sur un coussin d'air. Il lévite. Qu'est-il ?

 

Noémie, la fiancée de Mathis, n’en croit pas ses yeux. Ils sont quatre dans le soleil couchant, et pourtant elle ne voit que trois ombres. Avant de dire quelque chose, elle vérifie son impression. Oui, il n’y a bien que trois ombres. A qui appartiennent-elles ? Celle-ci, allongée et filiforme est à Lauranne, la femme de Patrick. Elle se gratte la tête et son ombre l’imite. Celle-ci… Eh bien, mais c’est la mienne ! Je soulève mon bras et elle fait de même. La dernière est obligatoirement celle de Patrick. Il porte un chapeau aux larges bords qui, sur son ombre, prend les dimensions d’un parapluie. Et Mathis, il est bien là, à côté de moi. Mais où est passée son ombre ?

Noémie s’écarte de lui et prend du champ. Rien n’y fait. Son ombre n’est pas cachée derrière la sienne. Il n’en a pas. Pourquoi ? Elle n’a encore jamais vu cela. L’ombre est l’indispensable appareil qui vous accompagne toute la vie. Certes, elle n’est pas toujours visible. Mais là, en plein soleil, elle est obligatoirement présente. Eh bien, non. Bon, tout d’abord, ne l’alarmons pas immédiatement. Faisons comme si de rien n’était.

Noémie entame une conversation avec Lauranne pendant que les deux hommes devisent ensemble. De temps à autre, elle jette un coup d’œil vers le Nord-Est pour vérifier qu’elle ne s’est pas trompée. Non, il n’y a toujours que trois ombres alors qu’ils sont quatre. Lauranne voit bien qu’elle est distraite. Elle ne comprend pas pourquoi. Elle pense que Noémie est fatiguée, peut-être en raison du soleil qui tape assez fort à cette heure de la journée. Elle suit des yeux le regard de son amie et le voit concentré sur Mathis. Pourquoi le regarde-t-elle ainsi ? Sans y prendre garde, elle s’aperçoit soudain que celui-ci n’a pas les pieds au sol. Un léger jour se fait entre ses chaussures et la terre. Dieu du ciel, est-ce possible ? Elle s’essuie les yeux, les ouvre à nouveau : toujours cette légère couche d’air entre son corps et le sol. Pourtant Mathis ne semble nullement dérangé par cette position. Il bavarde avec son meilleur ami sans aucune gêne, ils plaisantent entre eux et, même, Patrick lui donne une grande bourrade qui ne le fait pas tomber pour autant. Lauranne ne sait que penser. D’ailleurs, elle ne pense pas ! Un fait aussi surprenant ne peut que vous dérouter. Imaginez-vous en lévitation pendant que vous parlez de choses et d’autres avec un ami. Vous ne le pouvez. Oui, c’est extraordinaire. Alors ?

Brusquement, Noémie se penche vers Lauranne et lui demande :

– Qui a-t-il ? Tu ne me réponds même plus quand je te parle ?

 – Je suis simplement distraite, lui rétorque Lauranne qui ne sait quoi lui répondre. Elle n’allait pas, sans y avoir réfléchi, lui dire quelles sont les raisons de sa distraction.

– Cela ne t’arrive jamais ? Ajoute-t-elle.

– Je ne sais pas, répondit Noémie.

– Oui, cela dépend des circonstances et je comprends qu’en ce moment tu t’interroges. Car toi aussi, tu me sembles distraite et pas dans notre conversation. Qu’y a-t-il qui te distrait également ?

Noémie n’ose pas non plus répondre franchement à la question de Lauranne. Elle non plus ne comprend pas ce qu’il se passe, mais étant de plus la fiancée de Mathis, elle se sent encore plus gênée. Elle n’arrive pas à y croire. Son fiancé, sans ombre et se défiant de la pesanteur ! Ce n’est tout simplement pas possible.

 

27/06/2017

Centre

Lumière, centre

de ton être intérieur,

d'où jaillit le Soi !

 

1-17-06-27 Emprise.jpg

 

26/06/2017

La fièvre du jazz

https://www.youtube.com/watch?v=jZsx1lKLKh4


C'est du piano de rue ou de supermarché. Mais c'est bien autre chose encore: une fièvre, un délire enchanteur qui broie le coeur, fait danser la gigue, endort la conscience et vous fait sortir du corps. Un merveilleux jeu, un rythme fabuleux, on s'élève et on s'éclate !

Et pourtant, l'insolite de cette manifestation ne sembla pas ravir les passants. Peu s'arrêtent, alors qu'en d'autres lieux ils sont prêts à payer pour écouter de célèbres pianistes. Comme quoi, il est difficile de sortir des habitudes et d'être prêt à se laisser enchanter.

Allez, un autre round:

https://www.youtube.com/watch?v=9MQc9MTafU4


25/06/2017

Un singulier souvenir

Brusquement, un souvenir autre lui revient, tellement différent qu’il ne sait plus de quand il date. Sa volonté est tendue comme un arc, son être entier se concentre. Jérôme est allongé dans son lit. Rien d’autre n’existe. Il ne sait où il est. L’univers se résume à ce lit sur lequel il repose. Non, le terme est mal choisi : sur lequel il est tendu à l’extrême. C’est bien une sensation corporelle et non un simple effort mental : chaque partie du corps collabore à cette tension et y participe. Le corps auparavant eau, donc flexible et prenant les positions que la conscience lui demande de prendre, se gélifie, devient progressivement rigide, rigoureux, de manière inflexible. Et cela dure, dure. Il ne sait combien de temps. C’est un effort de volonté extraordinaire qu’il effectue sur lui-même, qu’il ne peut s’empêcher de tenter, car il sait qu’il va le conduire vers une expérience qu’il n’a jamais faite. Allez, cherche, concentre-toi, encore, et encore… Et tout à coup, il s’élève au-dessus de son lit sans quitter son corps. Celui-ci, toujours rigide, s’est allégé et ne pèse plus. Il flotte. Il se sent libre, aérien. La mémoire lui revient. Pas la reconnaissance d’un lieu, celui de sa chambre habituelle, mais un vague souvenir terrestre. Oui, il est bien toujours dans ce monde où la pesanteur est contraignante, mais il peut par un effort de volonté important, y échapper et contempler le monde de plus haut. Il est bien toujours dans la même position, à plat dos ; mais il voit sol, l’horizontal et le plafond comme si ses yeux pouvaient fonctionner de tous côtés, sans contrainte d’orbite limitant à une vision droit devant elle. Tente de t’éloigner, a-t-il l’impression d’entendre. Alors il fixe un point peu éloigné et sa conscience l’emmène là, d’abord lentement, puis de plus en plus rapidement. Il ne s’agit d’abstraction à l’espace, mais d’une capacité de voyage par l’esprit. Elle est toutefois limitée à quelques mètres. Il ne voit pas son corps puisqu’il est avec lui, hors du sol, mais dans le même temps, il ne se sent plus lourd, encombrant, refusant tout mouvement que la pesanteur lui interdit. Une sensation irréelle et pourtant présente. Une sortie des conditions habituelles d’existence.

Brutalement, une grande fatigue, il ne maîtrise plus sa conscience qui se libère de cette tension. Comme un pneu qui se dégonfle, il se sent redescendre, se réinstaller dans le poids du corps, retrouver le tassement des draps et du matelas sous l’effet de sa masse. Le goût d’un air autre, cette sensation d’un vide en soi, comme un gaz lui donnant un pouvoir d’abstraction, s’efface progressivement. Il regagne sa condition humaine, il se réinstalle dans la vie quotidienne.

24/06/2017

Réjouis-toi !

Réjouis-toi, être unique
Et contemple le monde
Avec les lunettes du bonheur !

Réjouis-toi, être revivifié
Et tourne ta face
Vers l’autre toi si vivant !

Réjouis-toi, être singulier
Et trouve en toi
Le trésor de ton intimité !

Réjouis-toi, être humain
Et ne cherche plus
Tu as réalisé l’unité !

©  Loup Francart

23/06/2017

Le cavalier de l’espace, nouvelle de Barrington J. Bayley

Cette nouvelle est un traité imaginaire sur des formes présumées de continuum espace-temps autres que celui que nous connaissons. « Notre continuum est étroitement, automatiquement, synonyme d’univers contenant choses et événements, et donc, inéluctable ; sans lui plus d’existence. »science fiction,espce,temps,matière,lumière,multivers

Par le truchement d’un jeu d’échecs dont le cavalier se personnifie sous forme d’un voyageur d’un autre espace, l’auteur nous présente un système analogue au jeu d’échecs, où l’espace au lieu d’être continu et homogène comme le nôtre, est constitué de positions discontinues et infinies où les entités lui appartenant peuvent faire varier leurs déplacements de manière plus  ou moins ingénieuses selon leur degré d’évolution. Ce système serait appelé transitionnel par rapport à notre espace tridimensionnel.

Le cavalier expose ensuite qu’il existe un grand nombre de formes d’espace-temps :

* Les espaces tridimensionnels dont la vitesse de la lumière varie du nôtre ;

* Les espaces transitionnels dont il donne quelques exemples :

   . Espace qui bien que continu n’est pas symétrique dans toutes les directions,

  . Espace où l’image d’un objet ou d’un individu a les mêmes caractéristiques et les mêmes facultés que l’original ;

* Les espaces ayant un temps réversible ;

* Les espaces où la matière est continue et confondue à l’espace qu’elle occupe.

En fait, pour ce voyageur de l’espace, la notion d’espace est intimement liée au nombre. A chaque nombre correspond au moins un espace. Le centre de gravité de notre espace est le Un : l’unicité représente la totalité d’un objet de notre monde. Dans l’espace venant après le nôtre, la plénitude correspond au chiffre deux : la dualité est idéale tandis que la singularité est incomplète. En s’éloignant encore d’autres mondes sont fondées sur le trois, quatre, jusqu’à l’infini. Il existe même des espaces transfinis dont Cantor a découvert l’existence mathématique.

22/06/2017

Lettre ouverte à un jeune homme, d’André Maurois

Quatre règles de vie :
•    Il faut vivre pour autre chose que pour soi ;
•    Il faut agir ;
•    Il faut croire à la puissance de la volonté ;
•    Il faut être de ceux qui ne déçoivent jamais.

Les obstacles :
« Il faut se dire chaque matin : aujourd’hui j’aurai à faire à un important, à un ingrat, à un brutal, à un fourbe » (Marc-Aurèle).
Ne répondez pas à la haine par la haine.
Pardonner en expliquant le pardon, n’est pas pardonner.
Vivons avec ceux qui nous aiment.

L’objectif :
Je suis capable de gentillesse. Je ne savais pas refuser durement, ce qui est la seule façon de refuser.
Choisissez bien le point d’application de vos efforts ; puis, le choix fait, il suffit que vous soyez tout entier derrière votre décision.
Il faut apprendre à faire la moindre chose de la façon la plus grande.
L’objectif, c’est d’être heureux.

Les loisirs :
Il faut choisir très jeune un sport et y exceller.
Acquérir une culture artistique.

Votre carrière, le chef, la conduite des hommes :
Deux attitudes, soit vivre dans l’ombre, un des chemins de bonheur, soit se jeter dans la mêlée.
Il n’y a point de faveur imméritée qui puisse durer. La chance sera fragile, si au temps du jeu ou de l’amour, ne succède le temps du travail.
Les vertus du chef : l’objectivité, une ardeur passionnée, le respect par la rigueur envers soi.

Les femmes :
Faites-vous une jeunesse tendre et passionnée.
Les femmes ont besoin qu’on s’occupe d’elle, qu’on leur parle.
Le temps passé auprès des femmes n’est jamais perdu.
Ne cherchez à tenir une femme que de sa propre volonté.

Le bal masqué :
La vie est un bal masqué. Faut-il toujours y porter le même masque ? Cela dépend du masque… et de vous. Mais attention ! Le masque fera pour vous le bal.

L’entraînement :
Commencez par le plus facile.
Au début, écrivez des choses courtes.
Prenez confiance en vous. Et surtout, ne dites jamais du mal de vous-mêmes. On vous croirait.

On peut ne pas être d'accord sur tout. Mais André Maurois reste un fin observateur de la vie !

 

21/06/2017

Construction japonaise

La lune a surgi

à un ordre artificiel

succède le plein

1-17-06-20 Clair de lune.jpg

 

20/06/2017

L’espérance

L’espoir est un coup de poing dans le ventre
L’espérance est un débordement de confiture

L’espoir est rude et incertain
Il est terre à terre et provisoire
L’espérance est ronde
Féminine, miel pour l’humanité
C’est un trou dans la poitrine
Qui vous habite à tout instant
Et qui protège des coups de la vie

Certains pensent qu’elle est opium
Et que le peuple doit s’en libérer
Est-ce si sûr ?
Faut-il errer sans but ni intention ?
Faut-il ne voir que l’immédiat ?
Doit-on ne se fier qu’à la société
Et ne plus chercher en soi-même ?

Pour d’autres, c’est une vertu
Elle donne force d’âme
Et faire tendre l’homme vers le bien
Par le seul fait d’un idéal
Mais bien souvent la vertu
Reste un attribut difficile à acquérir
On la prêche, mais la pratique-t-on ?

Pourtant, peut-on vivre sans espérance ?
Son absence est cause de dépression
Voire de mise à mort volontaire
Son absence est un poids sur les épaules
Poids du néant, poids de l’inexistence
Ecrasé d’utilité, enfermé dans les organisations
L’homme a-t-il encore une liberté ?


L’espérance est-elle mystification ?
On la sort du chapeau en un clin d’œil
Et on la fait briller bien visible
Mais ce n’est qu’un morceau de verre
Dont l’éclat n’est qu’un reflet
Des incertitudes du destin
Et de l’ignorance inhérente à l’humanité

Et pourtant, envers et contre tout et tous
L’espérance vous porte, vous allège
Vous délivre, vous enchante
Elle vous accompagne à chaque instant
Elle est compagne de route
Et tient compagnie au fou
Qui n’a rien pour se protéger
Elle tire la pensée vers le haut
Et empêche la noyade dans le quotidien
Elle est le propergol de l’existence

Et jusqu’au dernier souffle
Elle vous conduit à l’amour
Pour soi-même et les autres
Pour le rêve et la réalité
Pour le matériel et le spirituel
Pour ce qui nous enfièvre
Elle fait de nous un chant
Qui clame la lumière
Que tout être porte en lui
Même s’il a du mal
A lui donner sa transparence

 ©  Loup Francart

19/06/2017

Les boîtes chinoises, nouvelle de Graham Charnock

Ce n’est qu’après réflexion que l’on perçoit la profondeur réelle de cette nouvelle qui date de 1970 et est parue dans une anthologie de Maxim Jakubowski. C’est une histoire au fond banale, dont le développement anecdotique ne présente pas de réel intérêt parce que prévisible au milieu de la lecture. Une fois achevée, la nouvelle laisse perplexe ; que peut-on y trouver d’intéressant ?

Le titre seul peut nous mettre sur la voie. Pourquoi les boîtes chinoises ? Au centre d’une pièce,17-06-17 Galaxies-interieures, de Graham Charnock.jpg une boîte. Elle et au centre de la nouvelle. Elle contient un homme, sans raison de vivre. Dans la pièce, un autre homme, le gardien, qui se nomme Carpenter, sans raison de travailler. Le premier vit parce qu’il faut vivre. Le second travaille parce qu’il le faut également. Dans une autre boîte encore, qui englobe les deux autres, la société Chemitect, qui connaît une partie des clés de la liberté, mais qui ne peut la dévoiler. Seul sait l’inconnu, l’homme au briquet en forme de boîtes chinoises. Mais il sait aussi  que les autres ne peuvent savoir sans détruire l’ordre du monde.

Carpenter sait que l’homme dans la boîte vit une expérience, mais il découvre progressivement que lui-même est sujet d’expériences.

18/06/2017

But de vie

A vingt ans, le nombre de possibilités heureuses qui s’ouvrent devant soi paraissent infinies. Progressivement, cette ouverture se resserre. L’avenir se dessine en ombre et lumière, ébauche un chemin et transforme le rêve en réalité. Celle-ci peut être dorée. Mais elle peut également se ternir et s’effacer brusquement. L’avenir semble tracé, mais il ne l’est jamais à jamais. Pour certains il devient même inexorable et oppressant.

Toujours garder cet équilibre à réaliser : l’imagination éclaire le chemin, fournit un but, mais celui-ci peut être plat, en dénivelé ou se perdre dans les marais.

Avoir un but,

Mais ne pas en être prisonnier.

 

17/06/2017

Ney

https://www.youtube.com/watch?v=zVzZc8zsJ0k


La fabrication d'un ney n'est pas évidente. Mais lorsque celui-ci est prêt, quel son, suave, coulant, modulant, enchanteur de l'âme qui monte au septième ciel par la pureté de ses vibrations.

16/06/2017

Fin

C’est la fin…
Qu’a-t-il ?
Rien, plus d’envie, plus de désir
Il est atone
Et son regard est vide
Il a bien tenté quelques jours
De faire semblant
En marquant un intérêt sordide
Aux vendeurs de mirage
Dans les rues de la casbah
Mais submergé de bagouts
Il s’est laissé aller
A la magie des mots
Et, soulé de paroles
Les a vomis sur le palier
Avant de se coucher
Environné de poètes
Pourtant la poésie n’est pas son fait
Il n’a jamais pu résister
A la pesanteur du silence
Et à la douceur négligée
Des draps de la volupté
Il enchaîne son vocabulaire stérile
L’enroule autour du cou
Et chauffe ainsi ses cordes
Pour proclamer sa vertu
Hélas bien petite
Depuis il se vautre dans la solitude
Et chante seul sa haine des autres
Et son espoir d’en finir au plus tôt

Mais de qui parlez-vous donc ?
Ne serait-ce pas de celui
Qui vous colle à la peau
Et qui vous ressemble
Comme deux gouttes d’eau ?
Oui, c’est bien mon double
Celui qui a pris ma place
Dans une vie fade et nauséeuse
Je l’ai longtemps regardé
Comme un compagnon intime
Aimable et guignolesque
Qui déchirait le commun des jours
Et l’ignorance des nuits
Mais il a pris trop de place
Et je le vois maintenant
Avide d’être et d’avoir
Plongeant en l’autre
Pour le déposséder
Et jouir de ses biens
Sans souci, avec condescendance

Que faire, l’assassiner ?
Le laisser s’épanouir en soi ?
Faire comme s’il n’était pas ?

Comment êtes-vous si sûr
Que cet être malveillant
N’a rien à voir avec vous ?
Il vous ressemble pourtant
En plus solide et avenant !

Qu’a-t-il de plus que moi-même ?

Il parle pour ne rien dire
Il dit sans rien penser
Il pense mais n’est rien
Qu’un oiseau chantant
Ses vers de mirliton
Qui font frémir le peuple
C’est la fin, la fin d’une vie
Qui ne pèse pas plus qu’une plume au vent
Et qui s’envole dans l’univers

Adieu, cher camarade
N’oublie pas ton double
Lui ne te laissera pas !

©  Loup Francart

15/06/2017

Rappel : Parution de "Récits insolites", déjà 6 mois

« Remontant à la surface pour respirer, elle regarda l’au-dehors, puis l’au-dedans. Aucune rupture. Elle n’éprouva aucun changement d’impression, aucun décalage entre les deux regards, aucun déclic inaudible. Rien, un monde lisse et pourtant ô combien différent. »

1e de couv RI.jpgAprès quoi courons-nous ? L’argent, la gloire ou l’amour ? Au fond, qu’est-ce qui nous anime, nous transporte et nous imprègne ? Enfin… qu’est-ce qui nous fait vivre ?

 Avec ce recueil de nouvelles, Loup Francart reprend la plume avec une profondeur nouvelle, affûtée au contact du fantastique. En prenant le quotidien pour cadre, dans tout ce que la vie courante se réclame de banale, il baisse notre garde et nous touche en plein cœur. Voyages initiatiques à part entière, chacun de ses récits sonde nos existences, nos doutes et nos attentes. Que sont devenus nos espoirs d’une vie meilleure ? Décorseté par le surnaturel, l’ordinaire vibre de sa fonction primaire : donner un sens. Épris de liberté, nos existences prennent enfin le chemin différent, éveillé et souriant auquel nous sommes destinés. Sitôt affranchis, le fantastique s’estompe pour laisser place à l’accoutumée. Insolites, ces nouvelles le sont assurément : mais n’est-ce pas le cas de chacun d’entre nous ?

 Avec humour et tendresse, Loup Francart patine de nostalgie cet ouvrage intimement philosophique, le troisième paru aux Éditions du Panthéon.

€ 21,90 TTC
314 pages
ISBN 978-2-7547-3158-4

Je serai enchanté que tous ceux qui ont apprécié ce recueil de nouvelles, veuillent bien mettre un petit mot pour donner leurs impressions et leur appréciation sur les sites suivants :

  • Amazon
    • https://www.amazon.fr/livre-achat-occasion-litterature-roman/b?ie=UTF8&node=301061
    • Tout en haut dans la case blanche taper Récits insolites et cliquer
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A la fin du mois, un nouveau livre doit sortir de presse. Le mystère reste entier !

14/06/2017

Se voir tel qu'on est

 

Se voir tel qu'on est et non pas tel que l'on voudrait être.

Voir les autres tels qu'ils sont et non pas tels que l'on croit qu'ils sont.

Ce n'est qu'alors que l'on peut assumer la lourde tâche d'être.

 

13/06/2017

Equilibre chinois

L'art de l'équilibre délicat uniformément réparti qui envahit l'espace et engendre le temps :

 

art cinétique,op' art,peinture,dessin

 

12/06/2017

Maxime

 

L’amour peut naître de deux manières :

Soit par l’attendrissement,

Soit par l’admiration.

Mais il ne peut se prolonger

Que si ces deux sentiments sont intimement liés.

 

 

11/06/2017

Deux vies

Nous avons vécu tant de jours brûlants
Tant d’heures intrépides et de secondes essoufflées
Que nous ne savons plus vivre simplement
 Main dans la main sur les couronnes de laurier

J’aimais courir dans les herbes hautes et mêlées
Te cueillir dans les bras de la victoire méritée
Surmonter dans tes yeux les défaites amères
Et toujours me recueillir dans la tiédeur de ton corps

Nous vivions en esprit, le cœur haletant
Légers comme l’air à l’automne de la vie
Sans attache à la pratique quotidienne de l’inquiétude
Nous laissions voler nos âmes et s’évanouir nos certitudes

Sur le dos de l’histoire, nous cavalcadions activement
Sans prévision ni soucis, sûrs de l’indulgence des nôtres
L’amour simple et nu nous tenait lieu de mémoire
Et courrait devant nous dans cette fuite hors du présent

Maintenant vient le temps des regards croisés
Tu me rêves toujours, enfant de tes désirs
Je te contemple, jeune fille sincère et enivrante
Nous partirons mêlés comme au moment du premier baiser

©  Loup Francart

10/06/2017

Pause

Prenez une pause insolite
Gardez-la au-delà du naturel

Surtout ne vous laissez pas submerger
Par la tension de l’attitude

Au contraire, laissez-vous étirer
Disjoignez vos extrémités
Explosez ce corps ramassé sur lui-même

Que vos mains s'échappent vers l’autre
Et que vos pieds s’éloignent l’un de l’autre
Que votre regard fixe le point unique
Où l’œil devient main et la main caresse

Déployez vos membranes ailées
Et, écartelé, devenez le vagabond
A minuit, de l’immense clair de lune
Qui berce vos souvenirs d’enfant
Et éparpille les trésors d’une nuit
Dans laquelle chaque nuage va vers l’inconnu

Alors, et seulement à ce moment
Rassemblez vos membres éparpillés
Regroupez vos pensées dans le cœur
Enfermez vos émotions au creux du ventre

Et, lentement, pleurez sur vous-même
Sur votre innocence perdue
Et votre transparence compromise

Le souffle de l’esprit vous prendra en douceur
Et vous conduira aux portes de l’infini
Là où le rien est plus que tout
Et le tout rien d’autre que l’abîme

Miel que cette tension rompue
Et ce lent passage sur l’ineffable

©  Loup Francart

09/06/2017

Girafes

https://www.youtube.com/watch?v=N4RlsJSAbSE


Un troupeau de girafes se lance dans un enchaînement de plongeons acrobatiques de haut vol dans une piscine olympique déserte.

Une idée impressionnante !

08/06/2017

A voix haute, un film de Stéphane de Freitas

https://www.youtube.com/watch?v=-KLE7PTx92U


Un concours d’éloquence à Saint Denis, dans le 93, quelle idée ! Et pourtant, oui, quelle idée géniale ! Tous se passionnent, acceptent les contraintes, s’encouragent, se donnent à fond pour se prouver à eux-mêmes et aux autres qu’ils peuvent y arriver. Et ils y arrivent !

Quelle plus belle leçon que ces six semaines de préparation qui se terminent par le concours : cris de joie et sérieux, paroles qui donnent à rire ou à pleurer, où l’émotion submerge le rationnel, mais où toujours l’argument doit être mis en avant, sans concession. « Ce n’est pas un argument, il n’y a rien ! », répète sans cesse l’avocat qui a eu l’idée de ce concours. Ils sont interloqués ces garçons et ces filles qui se sont inscrits. « De quoi parle-t-il ? ». Alors ils apprennent à creuser leurs idées, à les affiner, à en faire des couteaux tranchants comme une arme. Ils apprennent à se battre avec les mots, sans invectives, mais avec passion, certitude et même éloquence.

C’est bien le titre du concours Eloquentia, créé par Stéphane de Freitas en 2012 qui récompense le meilleur orateur du département de Seine-Saint-Denis et c’est le même qui filme cet apprentissage et ces joutes oratoires avec Ladj Ly. C’est dur, même très dur, pour ces jeunes qui ont plus l’habitude de hurler et d’échanger des sarcasmes plus tôt que de parler et d’argumenter. Alors ils apprennent à tourner sept fois leur langue dans la bouche, à utiliser leurs gestes, à moduler les sons, à user de leurs émotions pour convaincre. Oui, s’il ne faut qu’un mot pour définir le film, c’est convaincre. Et ils vont y arriver.

D’ailleurs, il n’importe pas seulement de savoir parler et de convaincre. Il s’agit d’apprendre à se connaître, à s’estimer, à se grandir, à se dévoiler à soi-même et aux autres. L’avocat Bertrand Périer, un des formateurs au concours, les entraîne comme des champions, se donne à fond et avec bonne humeur et humour permanents pour les séduire avant qu’ils ne puissent eux-mêmes convaincre.

On partage ces six semaines avec Souleïla, Franck, Elhadj, Leila, Eddy, Camélia et beaucoup17-06-08 A voix haute-photo-groupe.jpg d’autres. Le film ne raconte pas une histoire individuelle, même si certaines sont ébauchées, comme celles de deux finalistes. On partage leur enthousiasme, leurs difficultés, leur retenue, leurs espoirs. Ils impressionnent, émeuvent et finissent par s’imposer individuellement, collectivement. Ils découvrent leur être propre au-delà de l’apparence de l’éloquence et cette découverte de leur moi profond grâce à l’émergence du moi social par la parole est la plus belle leçon de vie qu’ils peuvent donner.

Le vainqueur : Eddy ! Le marcheur qui fait chaque jour dix kilomètres pour se rendre à la fac. Il raconte ses parents et leur vision de la vie : « Quand j’entends "Bravo Eddy" je comprends : "Bravo à tes parents pour l’éducation qu’ils t’ont donné", raconte-t-il. "Ils m’ont toujours encouragé à faire ce que j’aime, sans jamais m’obliger à aimer ce que je fais", clame-t-il avec son talent de poète moderne. »

Oui, elle est belle notre jeunesse, belle d’enthousiasme, d’espoir, de respect mutuel. Elle peut être loin des clichés qu’en donnent les médias. Alors un grand bravo à ce film émouvant, révélateur d’un avenir meilleur.

07/06/2017

Maxime

 

Renoncement à soi :

Donner peut être le fait de l’égoïsme

Qui consisterait à s’aimer en tant qu’on se donne

 

06/06/2017

Echec

L’échec n’est le plus souvent qu’un mal passager…
Il arrive, repart sans qu’on y prenne garde
Mais il peut sans relâche vous accompagner
Et vouloir assurer votre arrière-garde...

Méfiez-vous ! Il vous envahit en copain…
Bientôt vous rend démembré à la pesanteur…
Plus de lumière intérieure, comme pour Aladin…
Rasé de près, vous sombrez en incubateur…

Plus rien en vous ne s’intéresse et n’est charmé
La morne plaine de vos passions démontées
Un désert barbare parce que nu et sans espoir…

Alors vous vous laissez aller et préférez
Vous tourner en vous-même et le vide contempler…
Ressaisissez-vous, ne vous laissez pas échoir !

©  Loup Francart

 

05/06/2017

Te souviens-tu

Te souviens-tu du clocher où fleurissaient les mousses de l’été ? Tu y allais souvent pour entendre les bourdons chanter.

Te souviens-tu encore du grincement des roues de bois sur le chemin du hameau ? Nous y allions ensemble voir passer les chevaux.

Je me souviens aussi de la rivière aux eaux rares qui se coulait entre les peupliers. Tu aimais le rire frais de ses rives embourbées.

Je me souviens de plus du bois vers qui sifflait dans la grande cheminée aux dalles odorantes. Nous y pressions nos dos courbées vers la chaleur des flammes dévorantes.

Les feuilles d’or des peupliers nous ont oubliés le jour où elles tombèrent. L4hiver et le temps ont enfouis leur mémoire au creux des terres amères.

Seul peut-être, le hibou aux grands yeux ronds se souvient des rires dans la nuit qui nous jetions au long des feuillées enneigées.

04/06/2017

Wang Jianzhong - Liuyang River

https://www.youtube.com/watch?v=TEmst1WVTlk


Une pure musique chinoise traduite en musique occidentale, c'est-à-dire avec un environnement sonore mêlant harmonie et contrepoint. Cela donne une musique fluide, coulante comme l'eau qu'elle évoque.

 

03/06/2017

Les moines volants

Bien sûr ce ne sont pas des moines, mais ils volent entre les barres :





02/06/2017

Un arbre

Ce n’était qu’un petit arbre
Un arbre comme les autres
Fragile à sa naissance
Puis devenu fort comme un turc
Bien que sa chair tendre
Réponde aux critères
D’une féminité doucereuse

Lorsque vous arrachez
Ses pousses abondantes
Il s’’en dégage une odeur
Persistante et violente
Que vous ne pouvez définir
Elle envahit votre intimité
Elle trahit votre perspicacité
Vous la rejetez, trop prenante
Et attirante malgré tout
« Reviens-y » semble-t-elle dire
Et pourtant elle pue !

A ses pieds poussent et repoussent
 Ses petits, d’un vert tendre
Presque jaune, aux pieds fins
Vous le tirez en biais
Et tout reste dans la main
Une petite boule blanchit
Qui ne s’attache à la racine
Que par l’opération de l’esprit

Dans cet état indolore
Il est simple de l’éliminer
Mais quelques jours plus tard
Le nourrisson revient
Avec assurance, heureux
De vous montrer sa vitalité
Me voici, semble-t-il dire
Étonné, rageusement
Vous lui donnez le coup de grâce

Mais il revient, perspicace
Jusqu’à ce que vous laissiez
De guerre lasse ou par inadvertance
Une pousse bien cachée
Envahir votre espace
Préoccupé par d’autres tâches
Vous ignorez sa puissance virtuelle
Mais un jour de printemps
Il devient arbre réel, envahissant
Au bois dur et flexible
Un arbre réel et rugueux
Bien qu’encore en culottes courtes
Il se moque de vous
En vous regardant dans les yeux :
« Tu vois, dit-il, je suis là ! »
Alors vous décidez de le garder
Pour voir comment il pousse
Et ce qu’il deviendra

Vous n’y pensez plus
Jusqu’à l’automne
Jour de grand ménage ou jardinage
Où est-il ce petit arbre ? vous interrogez-vous
Vous vous appuyez sur un tronc
Sans savoir qu’il est là
Sous votre main, fermement
Établi dans sa robustesse
Ligneux, épanoui, jovial
Étincelant de santé
Aux feuilles bien découpées
Que vous brisez par inadvertance
Et qui repousseront patiemment
Sans cri ni esclandre
Parce que c’est sa tâche
Vivre toujours quoi qu’il arrive
Et décourager l’humain
Trop impatient et indécis
Que faire de ce rejet
Qui sourd des entrailles
D’une terre chaleureuse
Qui donne tout ce qu’elle a
Et même plus encore !

©  Loup Francart

01/06/2017

Parole

L'orateur s'agite derrière la vitre. Un bourdonnement me parvient, mais l'horloge des pensées tourne sans grincement.

Son estrade? Une maison de verre qui l'isole de la foule assise. Une main dans la poche, le regard ailleurs, il agite l'autre main dans un geste d'évidence.

Ecoute-t-on la parole connue ?