Deux vies (11/06/2017)

Nous avons vécu tant de jours brûlants
Tant d’heures intrépides et de secondes essoufflées
Que nous ne savons plus vivre simplement
 Main dans la main sur les couronnes de laurier

J’aimais courir dans les herbes hautes et mêlées
Te cueillir dans les bras de la victoire méritée
Surmonter dans tes yeux les défaites amères
Et toujours me recueillir dans la tiédeur de ton corps

Nous vivions en esprit, le cœur haletant
Légers comme l’air à l’automne de la vie
Sans attache à la pratique quotidienne de l’inquiétude
Nous laissions voler nos âmes et s’évanouir nos certitudes

Sur le dos de l’histoire, nous cavalcadions activement
Sans prévision ni soucis, sûrs de l’indulgence des nôtres
L’amour simple et nu nous tenait lieu de mémoire
Et courrait devant nous dans cette fuite hors du présent

Maintenant vient le temps des regards croisés
Tu me rêves toujours, enfant de tes désirs
Je te contemple, jeune fille sincère et enivrante
Nous partirons mêlés comme au moment du premier baiser

©  Loup Francart

07:20 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature |  Imprimer