Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/03/2021

Nature profonde

Le monde tient parce qu'il bouge

Rien n'est fixe, tout est mobile

 

07/08/2017

L'origine

Il n’y a pas d’espace ni de temps, seulement un être vivant qui se meut, et l’espace-temps naît avec lui.
François Cheng, Le dit de Tianyi,
1998, Albin Michel (chap. 3, p.27)

 

 On a tendance à penser que l’espace et le temps sont des concepts indépendants et précèdent en tant que concepts le mouvement. Ce n’est que récemment que les deux premières notions sont apparues dépendantes du mouvement. Sans mouvement, ni espace ni temps. Un changement d’espace (de lieu) implique un certain temps pour l’accomplir. Plus subtilement, un changement de temps implique également un changement de l’espace environnant, mais à une échelle beaucoup plus grande. Même si je reste au même endroit, cet endroit évolue dans l’espace cosmique, les objets évoluent, vieillissent et même meurent.

Il y a cependant une grande différence entre l’espace et le temps. Le premier peut se parcourir dans les trois sens, largeur, longueur, hauteur. Le second ne s’écoule que dans un sens. Mais ceci n’est vrai que physiquement. Psychiquement, le temps se parcourt dans tous les sens, comme l’espace et aussi instantanément. A la limite, psychiquement, le mouvement n’est plus nécessaire pour changer d’espace ou changer de temps. Jusqu’à un certain point cependant. Sans la mémoire, ce changement sans mouvement deviendrait dangereux.

Alors, contrairement aux idées reçues, on s’aperçoit que c’est le mouvement qui engendre le temps et l’espace. Sans lui, le monde, figé, s’écroulerait irrémédiablement. Mais le mouvement n’existe que par les objets, c’est-à-dire la matière. Sans matière pas de mouvement, sans mouvement, ni espace ni temps. La matière elle-même n’existe que par la lumière. La lumière est composée de grains de matière qui naissent, se meuvent et meurent par entropie. Rien ne peut se déplacer à la vitesse de la lumière. Mieux même, la lumière est à l’origine du mouvement (elle est ondulatoire) et de la matière (elle est corpusculaire).

On peut interpréter la parole de François Cheng de différentes manières. En premier lieu, l’espace et le temps sont des concepts humains. Seul existe le mouvement et, selon l’être humain, l’espace et le temps varient, car c’est lui qui les invente.

Mais François Cheng va au-delà. Il prétend que chaque être vivant crée son propre espace et son propre temps puisqu’ils ne sont qu’imaginaires. Et seul compte dans cette phrase énigmatique le terme vivant. L’être en tant qu’être vivant est plus que simple matière. Il engendre un processus nouveau et salvateur qui permet de construire un monde cohérent et qui donne sens à l'existence de l'univers.

29/06/2017

"Je suis celui qui suis"

Dieu ne se nomme pas lui-même. Il n’est que celui qui est. Il est le seul qui sache qui il est.

L’homme se cherche en permanence sans jamais se trouver. Il se cherche à l’extérieur de lui-même, sans cesse aux aguets. Puis il se cherche en lui. Mais qui cherche qui ? Débarrassé de son moi, il continue de se chercher. Dieu devient Toi et non plus Il. L’autre est peut-être la réponse à cette interrogation. Mais cet autre n’est pas moi, juste un double de moi-même qui ne sait qui il est. Dans un troisième temps, je parle à Dieu et l’écho résonne dans la caverne de l’univers, puis, au-delà, du vide. Ce vide est-il le néant ou autre chose, Dieu peut-être ?

Ainsi, je suis homme et je suis par celui qui « suis ». En fouillant au fond du moi, l’homme trouve le soi. Mais s’il cherche à nouveau au-delà, il découvre que le soi n’est que le suis de celui qui est. Je ne sais qui je suis, mais je sais que je suis semblable à celui qui est, de toute éternité.

Dieu n’a pas de nom ou, plutôt, il a tous les noms. Dépouillé de moi-même, je n’ai plus de nom et je deviens tous les noms, sauf le seul qui est « Je suis ». Et je ne peux dire je suis parce qu’il est en moi, au plus profond de moi-même. Je ne suis plus parce qu’il est moi. Alors lui seul peut dire « Je Suis ».

Parce qu’il dit « Je Suis », le vide devient plein, le néant devient le tout, l’obscurité devient lumière. Il n’y a plus ni extérieur ni intérieur, il y a « Je Suis » qui est Lui, Toi et Moi, c’est-à-dire Soi.

Voilà pourquoi Dieu ne peut être la propriété des croyants d’une religion, quelle qu’elle soit. Dieu m’est si intérieur et je suis si unique, si singulier, que je ne peux dialoguer avec lui qu’en bannissant le moi. Alors, je suis parce que Je Suis est en moi.