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30/03/2017

L'ordonnancement du monde

Réveil quatre heures dix ! Je mets la cafetière sous tension et attends les premiers glouglous de la machine qui ne tardent pas à arriver. Je tourne les yeux vers la fenêtre, noire, silencieuse, un trou béant devant l’inconnu, lorsque ceux-ci tombent sur un tas de cuillères dispersées dans l’égouttoir. Vision banale au possible. Mais ce matin, l’illuminharmonie,ordre,monde,univers,divination. Me vient à l’esprit les mots L’ordonnancement du monde. Comment, à partir d’un tas de cuillères jetées là en arriver à penser à un ordonnancement du monde ? Comment a pu me venir cette association d’idées ?

Le terme ordonnancement fait penser immédiatement aux termes ordre, organisation, arrangement. Mais l’association des termes ordonnancement du monde est assez rare. Parle-t-on de l’univers visible, des atomes qui s’organisent dans l’espace et forment des galaxies qui s’équilibrent entre elles ? Je cherchai sur Internet ces deux termes associés et tombai sur un titre : Plotin et l’ordonnancement de l’être, de Bernard collette-Ducic[1]. Pour Plotin, le monde intelligible est formé de trois substances : l’Un, l’intelligence et l’âme. L’Un est inconnaissable, on ne  peut le définir, on ne peut que dire ce qu’il n’est pas. Il est source de tout et assure la cohésion de toutes choses. C’est Dieu. L'Intelligence ou l'Esprit est l'être intelligible de Platon qui rend la réalité cohérente et harmonieuse. Elle est principe de toute justice, de toute vertu, de toute beauté. L'âme est la médiation entre l'Intelligence dont elle procède et le monde sensible qui en émane. L'âme est une sorte de mouvement logique, rationnel, organisateur. Elle crée un monde ordonné et se divise en âmes individuelles (celles des hommes, des animaux et des plantes). L'âme humaine est donc une parcelle de cette Âme engendrée par l'Intelligence contemplant l'Un. Autant dire que chaque âme est une parcelle de Dieu, que Dieu est donc présent en chacun de nous. Le monde matériel est le point ultime de la diffusion divine (http://sos.philosophie.free.fr/plotin.php).

Pour Plotin, chaque être sensible doit être compris comme une partie d’un tout et contribue à la plénitude de ce tout. La raison qui est en elle produit l’harmonie et l’ordonnancement. Cet ordonnancement n’abolit pas les différences entre les êtres, mais permet leur communication, leur interaction que Plotin nomme sumpatheia : l’unité du monde sensible vient du fait que l’univers est un tout en sympathie avec lui-même ; c’est comme un vivant qui forme une unité.

Sans entrer plus avant dans le monde de Plotin, considérons cependant cette profonde intuition : le monde sensible est en harmonie et ordonné et il appartient à chacun d’en goûter les bienfaits et de participer à cette harmonie. Et ces quelques cuillères ramassées ensemble par la main de celui ou celle qui a fait la vaisselle m’a, en un instant fortuit, fait accéder à cette idée merveilleuse : le monde a un sens, même si nous le comprenons pas. Seule notre âme sensible nous permet d’y accéder, sans compréhension intellectuelle, par le fait qu’elle entre en harmonie avec le monde. En un éclair, l’âme s’échappe et devient une, à l’égal de Dieu qui devient accessible par osmose.

Baigné par l’ordonnancement du monde, je commençai la journée libre de tout désagrément, vide tout souci, exalté par cet infini qui devient intime et pénètre chaque parcelle du corps.

 

[1] https://books.google.fr/books?id=MP9dN4KtQ00C&pg=PA21... p.21)

21/02/2017

Pensée

La grandeur des arbres se perd dans l’enceinte de l’univers. Pourtant, ce n’est pas leur taille qui nous illusionne, mais l’ignorance de l’enceinte. Nous ne sommes que des fourmis qui se disent pensantes. Qu’est-ce au juste que penser : confondre l’univers avec le monde des fourmis ? L’esprit y tourne en rond et ne peut en sortir. La pensée, c’est de la fumée dans une bouteille de verre. Nous sommes comme ces marins qui construisent leur bateau dans une bouteille et la pose sur la cheminée pour la contempler. Si l’océan et le désert attirent l’homme, c’est qu’il y voit la possibilité d’une évasion. La pensée se noie ou meurt de soif en cours d’évasion. Ce qu’il faut trouver, c’est la substance vitale qui traversera le verre. Alors la fumée s’échappera. Encore faudrait-il procéder prudemment et ne pas rompre ce fil qui relie l’astronaute à sa cabine.

17/12/2016

Une porte

Une porte est un passage entre deux mondes, celui que l’on connaît et un autre, inconnu avant de la franchir. Elle peut n’être faite que de brindilles séchées ou de chêne épais, ou même renforcée de ferrures, la porte reste un mystère, car elle cache ce deuxième monde, que l’on ne voit que lorsque la porte est ouverte.

Les grands se cachent derrière leur porte et la font garder. Nul ne sait ce qu’ils font et ce qu’ils vivent derrière. Les rois n’ouvrent jamais une porte. Elle leur est ouverte. Ils peuvent parfois saluer d’un signe de tête l’homme qui tourna la poignée et fit faire un quart de tour à la cloison. Mais le plus souvent ils passent sans s’en rendre compte d’un monde à l’autre sans qu’ils y trouvent le changement. C’est pourquoi les rois disposent d’une continuité de pouvoir que les autres humains n’ont pas. Pour eux, il n’y a pas de mystère. Notons qu’il en est de même des malheureux qui n’ont, eux, pas de porte. Ils errent dans le monde sans pouvoir en trouver d’autres, ils portent leur misère sur le dos et restent à leurs côtés, car elle est leur seule richesse.

Les autres humains, ces hommes et femmes normaux, sachant se servir de leur poigne pour faire faire un quart de tour à un rond de porcelaine ou à un levier rigide, usent et abusent de cette faculté notoire : passer d’un monde à l’autre sans savoir ce qui se trouve de l’autre côté. Il peut leur arriver d’étranges choses : trouver un cadavre fraîchement expédié, ouvrir sur une femme faisant sa toilette, surprendre un enfant les doigts pleins de confiture. C’est toujours un choc que cette rencontre avec l’inconnu.

Alors certains n’osent ouvrir, ils entrebâillent. Ils jettent un œil sur la partie visible de l’inconnu, croît connaître l’autre partie, entrent d’un pas assuré pour tomber dans un inconnu qui les surprend. Les plus malins n’entrent pas, ils ne passent que la tête. Certaines finissent au panier, guillotinées de surprise, les yeux ouverts sur l’inconnu pour toujours. D’autres enfin ne mettent que le pied dans cet entrebâillement, n’osant tirer plus en arrière la cloison, mais n’ayant pas non plus la force de la refermer, par faiblesse sans nul doute.

La mémoire reste un argument essentiel pour ce passage. La plupart connaissent ce qui se trouve au-delà de la ligne de la porte lorsqu’elle est fermée. Ils ne regardent même pas, ils poursuivent leur rêve ou leur dialogue mental et ne vivent ainsi qu’une vie, bien triste parce que toujours la même. Seuls quelques curieux, distraits, innocents ou éclairés, savourent cet instant où, la clenche cédant, l’inconnu se dévoile auréolé de sa splendeur occulte, voilée aux yeux des passants peu curieux qui restent du côté de la vie, refusant de plonger dans l’inconnu. À peine ouverte, la porte crée l’aspiration. Ils sont projetés de l’autre côté de la frontière, muets d’étonnement, sourds aux injonctions du passé encore présent, les bras tendus vers l’inconnu, aveuglés de déraison qui leur chatouille les idées. Nombreux sont ceux qui ne s’en remettent pas. Certains se figent sur la ligne, n’osant aller plus avant ; d’autres tombent de saisissement, les deux pieds dans le même sabot, peu entrent en majesté ou alors les yeux fermés. Ils retardent l’instant où l’inconnu se dévoile. Les écaillent tombent des globes oculaires, un jour nouveau apparaît, la vie nouvelle s’offre à eux, ils sont légers, neufs et nus devant le spectacle de la nouveauté.

Alfred de Musset, ce grand voyant devant l’éternel, avait raison de proclamer qu’il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée. Quand on est chez soi, on est dans la rue, dit la marquise. Oui, seuls les rois et les indigents n’ont pas de chez eux !

23/05/2016

L'espace, le temps et la matière

Longtemps on parla de l’espace d’un côté et du temps de l’autre. On n’y mêla jamais la matière qui semblait un concept différent. Einstein fut le premier à intégrer ces trois concepts ensemble. L’univers serait-il un tout indissociable ou un rêve qui cache une autre réalité ?

On sait depuis Einstein que la structure de l’espace-temps dépend de la répartition de la matière dans cette structure et du mouvement donné à cette matière. L’univers ne serait-il qu’une répartition de la matière dans l’espace et son mouvement qui crée le temps. L’espace n’est que par le temps, c’est-à-dire le mouvement, et le temps n’est que parce que la matière se meut dans l’espace. Espace et temps sont indissociables. Supprimons la matière, il n’y a plus d’espace et de temps. Supprimons l’espace, le temps cesse de s’écouler. Supprimons le temps, l’espace s’écroule par ce qu’il n’y a plus de mouvement.

Dans un espace-temps à l’échelle corpusculaire, c’est-à-dire dans une vision quantique, la position des électrons dans l’espace-temps est imprévisible. Ils peuvent même être détectés dans deux lieux à la fois et l’on ne peut définir précisément leur position dans le temps et l’espace. On a l’impression qu’à cette échelle l’univers se décompose et se met à danser une sarabande incompréhensible. Est-ce la limite entre le monde physique et un monde autre, celui de la pensée et/ou celui du divin ? Un monde empli d’informations qui finissent par engendrer une intention à l’origine du Big Bang. Et l’homme pourrait participer de ces deux mondes par le mystère de la pensée et sa puissance créatrice. Alors on pourrait réconcilier les deux appréhensions du monde, l’appréhension scientifique, qui base ses fondements sur le physique et l’expérience, et l’appréhension mystique dont l’objectif est la fusion en Dieu, autre sorte d’expérience, intime et pratiquement intransmissible. Derrière la seconde du Big Bang, une appréhension complètement différente de l’univers apparaît, probablement sans matière, faite d’informations circulant comme les électrons circulent dans le monde quantique jusqu’au moment où elles se condensent pour atteindre un processus de création. Alors sont engendrés ensemble la matière, le temps et l’espace qui créent l’univers que nous connaissons.

Peut-être alors peut-on s’interroger : Dieu ne serait-il qu’information ? Très certainement non, ce monde informationnel n’étant qu’un monde intermédiaire derrière lequel le concept de Dieu n’apparaît qu’en filigrane. De lui naît la pensée, mais cette pensée n’est pas le divin. Celui-ci se trouve au-delà. Ajoutons que ce monde informationnel n’a rien à voir avec ce qu’on appelle vulgairement l’information dans notre monde moderne. On peut le concevoir comme la noosphère décrite par Vladimir Vernadsky et Teilhard de Chardin : une enveloppe pensante qui crée l’unité de plus en plus consciente des âmes.

03/10/2015

Voie lactée

https://www.youtube.com/watch?v=3BHDUhX68hs


" Cette vidéo utilise plus de 400 000 photographies prises par le Spitzer Space Telescope qui a photographié l’espace en infrarouge de manière optimale entre 2003 à 2009.

En combinant les images et en les retravaillant, sans ajout d’images de synthèse, pour ajouter de la profondeur daveachuk nous donne l’impression que l’on flotte dans l’espace pendant que les étoiles de notre galaxie défilent devant nos yeux."

25/09/2015

Illogisme de la logique

C’est le mathématicien Gödel qui démontra que la logique contient toujours de l’illogisme. Tout système logique est incomplet en lui-même, car il existe toujours des propositions indécidables dans tout système arithmétique, c’est-à-dire des énoncés mathématiques dont on ne peut jamais dire s’ils sont vrais ou faux. Tout système est incomplet en lui-même. Il faut lui ajouter des axiomes supplémentaires extérieurs à lui pour qu’il soit cohérent.

Ainsi des failles logiques se manifestent dès qu’on aborde des propositions autoréférentielles, c’est-à-dire qui font référence à elle-même. Deux exemples :

« La présente phrase est fausse. » Si la phrase est vraie, elle est fausse ; si elle est fausse, elle est vraie. La logique se contredit.

« Un habitant de Séville est rasé par le barbier de Séville si et seulement s’il ne se rase pas lui-même. Alors, est-ce que le barbier de Séville se rase lui-même ? » S’il se rase lui-même, il ne peut être rasé que par le barbier de Séville, donc il ne se rase pas lui-même ; mais s’il ne se rase pas lui-même, il est rasé par le barbier de Séville, donc il se rase lui-même.

Ces deux exemples sont tirés du livre de Trinh Xuan Thuan, Le chaos et l’harmonie, la fabrication du Réel, Arthème Fayard, 1998. Sa conclusion : l’univers est conscient de lui-même et le fait que l’homme ne subisse pas aveuglément  les lois de la nature sans les comprendre est porteur de signification. Nous avons le don de comprendre parce que l’Univers n’est pas qu’une collection de particules de matière inerte. Il est la manifestation d’un principe infiniment plus subtile et élégant. L’univers a un sens, et c’est l’homme qui, en le comprenant, lui confère ce sens.

Mais la science ne pourra jamais aller au bout du chemin par les mathématiques. Il faut à l’homme d’autres outils et d’autres modes de connaissance pour le comprendre, telle l’intuition mystique.

04/01/2015

Zen

J’ai découvert qu’il est nécessaire, absolument nécessaire, de ne croire en rien. C’est-à-dire : nous devons croire en quelque chose qui n’a ni forme ni couleur – quelque chose qui existe avant l’apparition de toute forme et de toute couleur.

Shunryu Suzuki, Esprit zen, esprit neuf, Le Seuil, 1977

 

Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?

Stephen Hawking, Y a-t-il un grand architecte dans l’univers ? Odile Jacob, 2010.

 

Les mêmes interrogations dans deux personnalités franchement différentes. Mais, me direz-vous, ces deux propos n’ont rien à voir entre eux ! L’un nous dit de ne croire en rien ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas croire. Trouvez ce qu’il y a au-delà de tout. Quel programme !

Stephen Hawking prend le problème à l’envers : pourquoi y a-t-il quelque chose. Et que nous dit-il ? La gravitation déformant l’espace et le temps, elle autorise l’espace-temps à être localement stable mais globalement instable. À l’échelle de l’Univers entier, l’énergie positive de la matière peut être compensée par l’énergie négative gravitationnelle, ce qui ôte toute restriction à la création d’univers entiers. Parce qu’une loi comme la gravitation existe, l’Univers peut se créer et se créera spontanément à partir de rien. La création spontanée est la raison pour laquelle il existe quelque chose plutôt que rien, pourquoi l’Univers existe, pourquoi nous existons. Il n’est nul besoin d’invoquer Dieu pour qu’il allume la mèche et fasse naître l’Univers. L’univers serait donc né du néant et retournerait au néant.

Dans les deux cas la vie est éphémère. Mais pour l’un il y a quelque chose au-delà du tout, alors que pour l’autre il n’y a rien. Et nous en sommes réduits au mystère de l'avant Big bang : qu'y a-t-il derrière le mur de Plank, interrogation virtuelle sur l’information. Dieu serait information, un mathématicien de génie, qui par la puissance de sa pensée a créé l’univers. On commence à rejoindre la bible : une étincelle et le monde est créé, Que la lumière soit et la lumière fut. Mais la bible nous dit qu’au commencement Dieu créa les cieux et la terre, c’est-à-dire un monde visible et un monde invisible ou encore un monde immatériel et un monde matériel, avant même l’étincelle de la première lumière. Et le monde invisible se mouvait au-dessus du monde visible qui était informe et vide, c’est-à-dire à l’état d’informations, un monde virtuel qui naîtra avec le Big bang.

Toujours la même question : l’univers est-il ou non né de rien, c’est-à-dire du néant. Mais on peut poursuivre l’interrogation : qu’est-ce que le néant ? Nul ne le sait. Ce qui est sûr c’est que ce monde ne peut connaître que ce qu’il conçoit et que concevoir le néant et l’au-delà du néant est une tâche impossible à qui vit dans le monde.

Alors poursuivons avec détermination notre quête, tout en acceptant notre sort.

28/06/2014

Le langage universel

Si l’enfant qui tient son cône de glace
Savait qu’il porte le plus grand mystère
Celui de l’origine  et du devenir
De notre univers dont les galaxies
Filent dans le cosmos et s’éloignent
Toujours plus loin de notre compréhension

A sa pointe, rien, une poussière, si petite
Si ténue, si dépourvue de visibilité
Que l’homme la balaye d’un souffle
Qu’est-elle ? Nul ne le sait
Le mur de Planck cache la vérité
Si évidente, mais inatteignable

A l’autre bout du cône, le vide, le rien
Vers lequel se précipitent les astres
Certes il leur faudra du temps pour mourir
Leur vitesse augmente sans cesse
Ils fuient ce monde comme le prisonnier
S’évade en esprit et reste libre

Et plus ces objets, semblent-ils inanimés
S’éloignent et prennent de la vitesse
Plus leur propre temps ralentit
Plus cette fuite leur semble vaine
Ils courent, mais comme pour le vieillard usé
Chaque foulée est si courte qu’elle l’englue

La gravitation courbe leur propre temps !
Il s’entortille comme le fil de fer
Jusqu’à ne plus faire qu’un point
Puis s’évade vers un imaginaire pur
Que seules les algèbres déformées
Peuvent appréhender à l’échelle de Planck

Le temps devient espace, il ne coule plus
L’espace est immobile et mesurable
Le temps imaginaire et l’espace présent
Se mêlent, s’emberlificotent,
Jouent à cache-cache. Qui êtes-vous ?
L’univers n’est plus, il perd sa consistance

Quelle soupe étrange, une vraie tempête
Inappréciable, inabordable, un maelström
De particules invisibles et tenaces
Qui tiennent le monde entre leurs mains
Sans être soumises à sa loi habituelle…
Une énergie noire qui guide vers l’avenir !

Le temps s’arrête, c’est un trou noir
Il s’enfonce hors de l’univers, il fuit
Tous courent vers la mort assurée
Le sourire aux lèvres, la tête haute
Ils franchissent le mur de Planck
Ils ne sont plus, ils ont perdu l’espace-temps

L’univers est soumis aux mêmes lois
Que l’humain. Le trou noir de la mort
Ne serait-il pas gage de renaissance
Dans un autre univers sous une autre forme ?
Cette fuite du temps, cette accélération folle
N’est pas l’entropie, mais la surprise de la vie

Certes l’intelligence collective n’en est pas là
Elle creuse son sillon en inversant la loi
Plus elle avance, plus le temps se dévoile
Il est la clef de la compréhension du monde
Un jour viendra où le langage des savants
La mathématique universelle, dévoilera

La pensée de Dieu à la pointe du cône de glace

© Loup Francart

21/05/2014

Le visage de Dieu, d’Igor et Grichka Bogdanov

Le livre d’Igor et Grichka Bogdanov, Le visage de Dieu, Grasset, 2010, a soulevé de nombreuses polémiques. Hors de cela, il a un avantage. Il met à la portée de tous les réflexions des plus grands savants actuels sur la naissance de l’univers : le Big Bang  et ce qui pouvait être avant celui-ci. Commentant les images de l’univers naissant transmises par le satellite COBE, George Smoot, prix Nobel de physique, s’exclame : « Pour les esprits religieux, c’est comme voir le visage de Dieu ! ». Cependant, aujourd’hui le mystère reste entier. Ce dont nous sommes certains, c’est que l’univers possède un code, les lois physiques, dont l’origine est au-delà de l’univers créé, au-delà du temps et de l’espace qui sont, avec la matière, nés avec l’univers. Paul Davies (The Mind of God, Simon et Schuster, 1992) dit que ces lois ont un caractère abstrait, intemporel, éternel. Il écrit : « J’appartiens au nombre de ces chercheurs qui ne souscrivent pas à une religion conventionnelle, mais refusent de croire que l’Univers est un accident fortuit. L’univers physique est agencé avec une ingéniosité telle que je ne puis accepter cette création comme un fait brut. Il doit y avoir, à mon sens, un niveau d’explication plus profond. Qu’on veuille le nommer « Dieu » est affaire de goût et de définition. »

Au-delà de l’histoire de ces recherches et des récentes découvertes de la cosmologie, Igor et Grichka Bogdanov tente, sans doute maladroitement, mais toute idée nouvelle est perçue comme maladroite, une explication de ce qui a donné naissance au Big Bang. Faisant suite à l’interrogation de George Smoot (Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Pourquoi y a-t-il de l’Etre ?), ils posent la question de l’ADN cosmique, ce code de l’Univers au-delà du temps, de l’espace et de la matière.

« L’un des objectifs de la science consiste, pour l’essentiel, à réduire la complexité apparente des phénomènes, à leur donner une explication simple. Si vous ramassez une poignée de neige au creux de votre main, vous verrez très vite que chaque flocon est différent des autres. Certaine sont cristallisés en étoiles, d’autres en hexagones, d’autres encore en cercles parfaits couronnés de six petites pointes : tous uniques, les flocons peuvent être ramifiés d’une infinité de formes, ces myriades de combinaisons  vont se résoudre en une réalité très simple, commune à tous les flocons ; il suffit de les faire fondre dans votre mains pour réduite l’infini des figures géométriques à quelques gouttes d’eau ; un soupçon d’hydrogène et un souffle d’oxygène. »

Les auteurs répondent-ils à leur question du chapitre 21, le dernier : d’où vient le Big Bang ? Leur réponse : l’information. Malheureusement cette hypothèse, qui n’est certes pas idiote, est insuffisante pour être prise au sérieux et surtout insuffisamment réfléchie et expliquée, d’autant plus qu’ils ajoutent : « Y a-t-il encore quelque chose au-delà ? Si nous acceptons l’idée que l’Univers est un message secret, qui a composé ce message ? Sans doute l’absence de réponse est-elle écrite dans le message. »

Ont-ils ajouté leur toute petite pierre à la compréhension de notre origine ? Cette réponse semble bien insuffisante et même s'ils apportaient les preuves de leur affirmation, que signifie le terme information ? S’agit-il d’un contenant ou d’un contenu. L’information n’est qu’un terme vide qui ne dit rien du contenu. Ils ont transposé le fait que toute réalité est information pour dire qu’à l’origine de l’univers il y a l’information. Cela rappelle cette affirmation de Proudhon : « Dieu est la force universelle, pénétrée d'intelligence, qui produit par une information d'elle-même, les êtres de tous les règnes, depuis le fluide impondérable jusqu'à l'homme » (Pierre-Joseph Proudhon, Confessions d’un révolutionnaire, Garnier Frères, 1849). Oui, l’information certes, mais laquelle, que contient-t-elle et d’où vient-elle ? Comment aurait-elle pu se fabriquer toute seule ?

12/01/2014

Au commencement...

Rien et Tout, en une première seconde

L’infini naît du fini
Qui lui-même est né du vide
Et ce vide contenait tout
Le vide était présence
Il donna l’existence
 Et passa de l’absence
A l’essence même des choses

Le vide transcende-t-il le plein
Ou le plein émane-t-il du vide

Aspire au vide pour être plein
Car le plein n’est que vide
Dans l’âme qui se cherche

© Loup Francart

23/10/2013

Avant le big bang

Avant le big bang, qu’y avait-il ?
Le néant, le vide, l’inexistant ?
Ou le Tout, la vie pleine, le créateur ?

Qui a mis cette étincelle en route ?
Cela craque une allumette
Et tout commence par une explosion

"Au commencement Dieu créa le ciel et la terre"
Rien et deux mondes, le psychique et le physique
Le ciel ne se mesure pas. Il vous prend
Et son parfum vous le fait désirer

"Que la lumière soit et la lumière fut"
Transpercé par ce coup de lance
Le monde se mit à bouger. Première nuit
Plongée dans la matière. Quel dépaysement…

© Loup Francart 

20/10/2013

Matière et esprit

Est-il possible que nos scientifiques ne prennent comme objet d’étude que la matière ? Ignorent-ils que la pensée existe ? Surement pas ! Pourtant, pour eux, seule la matière est réelle. L’esprit ou l’âme, ou le moi et le soi, n’existent pas. L’intelligence ? Peut-être. Un simple assemblage de cellules qui, par le hasard ou la nécessité, est devenu un objet capable de produire de la pensée.

Mais qu’est-ce que la pensée ? Une activité psychique (et non physique) ou une représentation psychique permettant de concevoir le monde (pensare : peser), c’est-à-dire se le représenter et s’en faire une idée. La pensée, nous dit Platon, est le « discours que l'âme se tient à elle-même sur les objets qu'elle examine ». Elle établit, grâce aux informations fournies par nos sens, une sorte de miroir face au réel qui lui permet d’émettre un jugement et de prendre des décisions. Peut-on dire que toute cette merveilleuse machine qui permet la connaissance n’existe pas ?

Theillard de Chardin donne, à la suite d’autres philosophes (et maintenant, imperceptiblement, de quelques scientifiques), une explication : chaque parcelle de matière est faite d’un extérieur (perceptible par nos sens et étudié par la science) et d’un intérieur, qui échappe à l’étude de l’extérieur. Il y aurait donc un psychisme de la matière comme elle a un physique : chaque particule de matière dispose d’une psyché. Ce n’est que récemment que l’homme s’est rendu compte que non seulement les animaux, mais également les plantes pensaient et même agissaient. La mécanique quantique décrit la structure et l'évolution dans le temps et l'espace des phénomènes physiques à l'échelle de l'atome. Elle montre que « les électrons ne sont ni vraiment des ondes ni vraiment des particules. (…) Le monde quantique est étrange, le flou probabiliste y règne et au fond, il indique une structure sous-jacente aux phénomènes qui est au-delà de l'espace et du temps » (www.futura-sciences.com). Cela expliquerait le principe de superposition dans lequel un système physique peut se trouver dans un état et dans un autre (le chat de Schrodinger).

Mais n’entrons pas dans ces considérations trop compliquées pour nous et contentons-nous d’une réflexion d’hommes ordinaires. Certes, la science (mais laquelle ?) prend bien en compte le psychisme en tant que données d’étude permettant à la médecine et la psychologie d’établir des règles et de définir des principes. Mais inversement, la pensée en soi est exclue de l’étude de l’univers en tant qu’élément important pour le comprendre. On sait maintenant que la compréhension, c’est-à-dire toute vision de l’univers, dépend de la position de l’observateur (donc de son point de vue). Il y a ainsi une imbrication étroite entre l’univers physique, dit réel, et un univers psychique ou plutôt entre une vision de l’univers extérieur et une vision intérieure.

Oui, nous avons besoin de commencer à rapprocher philosophie et science, métaphysique et physique. C’est un des plus grands défis posé à nos chercheurs : agrandir la vision de ce qu’ils ont à chercher.

11/10/2013

Ton âme

Ton âme, un univers en soi…
Tu pars dans l’immensité
Et tu retournes au point de départ…
Tu en fais vite le tour…
Elle est emplie de vide
Et ce vide t’aspire, t’attire
Broie tes doutes et tes vertiges…
Ce globe précieux
Que tu chéris tendrement
Est ton talisman…
Sans lui tu n’es rien
Avec lui tu n’es plus…
Et n’être plus te mènes
Dans l’espace chaleureux
De l’absence du moi…
Garde ton âme
Et perds le reste
C’est ton seul bien
Au-delà de toi…

© Loup Francart

 

01/10/2013

La naissance de l'univers

Qu’y avait-il avant le big-bang ? La science s’interroge sur la question de la naissance de l’univers qui auparavant relevait de la théologie.

La réponse qui simplifie tout, tout en laissant en l’air l’interrogation, est qu’il n’y a pas d’avant puisque le temps n’existait pas. Quel paradoxe. En un instant, le temps, l’espace et la matière se décide à exister. Avant : rien. Bref, on escamote la question et il n'y a pas de réponse.

D’autres répliquent qu’il n’y a pas un seul univers. Andrei Linde, un des théoriciens de l’inflation, explique que notre univers est une bulle d’espace-temps noyée dans une mousse d’autres univers. Ainsi le big-bang n’est pas la naissance du cosmos à partir du rien, mais une expansion dans un « faux vide ». Ce faux vide se caractériserait par une énergie très élevée et un champ gravitationnel répulsif, une sorte de gravitation " négative " ou antigravitation : remplissez un ballon de faux vide, il se dégonfle ! Les physiciens utilisent aussi le terme " champ scalaire " pour désigner ce faux vide. Cette expansion de bulles donne naissance à des bébés univers possédant leur propre temps, espace et matière.

Mais là aussi se pose toujours la question de la formation du premier bébé univers. L’univers, ou plutôt les univers, se sont-ils formés à partir de rien. Oui répliquent certains astrophysiciens. L’univers initial, très petit, recourt à la physique quantique où les mêmes conditions initiales peuvent aboutir à des résultats différents. En mécanique quantique, un corps peut violer les lois classiques de conservation de l’énergie pendant un très court instant. C’est ce que les physiciens appellent l’effet tunnel. Certes, cette explication est intéressante, mais pourquoi le rien engendre-t-il le tout ? Serait-ce le hasard seul qui l’aurait décidé. En fait cette théorie résout le problème par un jeu de dé sans capacité d’expliquer pourquoi l’on joue. La théorie des cordes ou cosmologie branaire envisage un super-univers doté de dimensions supplémentaires. Notre univers est enfermé dans une structure appelé brane (minuscules brins d’énergie), né de la rencontre de deux branes d’une autre dimension. Là aussi cette théorie ne se contente-t-elle pas de reporter toujours plus en arrière dans le temps et l’espace le problème de la naissance d’un univers, le nôtre ou un univers plus large dans lequel le nôtre baignerait ?

Alors ce bouillonnement de l’univers quantique dans lequel il n’y a ni avant ni après, où l’on peut être en plusieurs lieux à la fois, est-il une réponse satisfaisante à la question de l’origine de l’univers ? Restons sur notre quant-à-soi. Il y aura d’autres réponses dans les années à venir.

Mais qui nous fera faire le saut de la rencontre entre la théologie et la science ?

10/09/2013

Le changement (suite de l’article du 25 février 2013)

Le changement caractérise notre monde. Tout y change sans cesse, rien n’est jamais pareil, ni les êtres, ni la matière, ni l’univers lui-même. Et pourtant nous ne le percevons pas. Nous nous habituons à un monde immobile qui nous convient mieux car il ne nous demande pas d’effort.

Ce qui s’oppose à la perception du changement est bien l’habitude qui nous donne un sentiment de sécurité, voire de bien-être. Mais cette habitude apporte avec elle l’immobilisme. Pourquoi entreprendre ?

Acceptez le changement, il est source de rebondissement, de revitalisation, de renouvellement de soi. Acceptez la remise en cause de votre être, des buts que vous vous êtes fixés et renouvelez votre vie, modifiez ses orientations, donnez-vous de nouveaux buts. Quel bain purifiant !

Vivez plusieurs vies, donnez-vous la joie de la nouveauté, abandonnez vos positions installées, gardez simplement de quoi subvenir et abandonnez vos bagages.

Vous en serez plus unique, plus vous-même et vous découvrirez votre moi permanent (le Soi) derrière le moi fugace et malhabile auquel vous êtes habitué.

Et si vous n'êtes pas convaincu, allez voir ce film intitulé "La partition inachevée" : comment le changement intervient à n'importe quel moment !

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05/09/2013

Foi et croyance

Le livre d’Henri Babel, Dieu dans l’univers d’Einstein, l’autre manière de croire, Ramsey/Naef, 2006, p.67, insiste sur la différence entre la foi et la croyance. Le monde occidental, sceptique, confond les deux notions : la foi, c’est croire au sens d’une croyance en une représentation mentale expliquant le monde. Or ce que recherchent les hommes n’est pas une illusion, mais la vérité. La science semble les conduire vers la vérité, péniblement, modestement, pas à pas, en s’appuyant sur des axiomes sans cesse remis en question. Foi et science leurs paraissent inconciliables. Il est vrai que longtemps la foi du charbonnier a prévalu : interdiction de s’interroger sur le sens de la vie, l’origine du monde, la finalité de l’homme, la vie après la mort, en dehors du dogme enseigné par l’église.

Il existe pourtant un point commun aux deux notions, auquel les deux parties tiennent par-dessus tout : l’expérience. La science n’est vraie que parce que l’expérience démontre l’intuition ou que l’intuition naît d’une expérience qu’une nouvelle expérience démontrera à son tour. Ainsi avance la connaissance de l’homme. Eh bien, la foi est une expérience qui marque l’homme de son évidence. C’est une expérience personnelle qui seule donne la compréhension de ce qui nous entoure. Il ne s’agit pas d’un savoir appris, mais d’une étincelle de l’intelligence éblouie par la vérité d’une autre forme de connaissance.

La vraie foi ne peut provenir que du rejet de la croyance qui rend aveugle. La nuit obscure de Saint Jean de la Croix est bien ce mystère qui fait passer de la croyance à la foi : elle conduit à la conviction fondée sur l’expérience vécue d’un lien puissant à l’origine de l’univers et des êtres qui y habitent. Et ce lien n’est pas qu’une simple cause, mais un lien permanent, réel, agissant en permanence, qui entretient le monde tout en le laissant libre de se développer à sa guise. La vraie foi, c’est la liberté et le respect de l’univers et de tous les êtres qui s’y trouvent. C'est le contraire d'une croyance enseignée.

13/03/2013

Amusement sur les pavages de Penrose

 Source : http://serge.mehl.free.fr/chrono/Penrose.html

Éminent physicien et mathématicien, Roger Penrose est diplômé de l'université de Cambridge. Sa thèse (1958) porte sur les méthodes tensorielles en géométrie algébrique.

Entre 1964 et 1973, il enseigne les mathématiques au Birkbeck College de Londres et rencontre le célèbre physicien Stephen W. Hawking, son compatriote, à qui l'on doit un célèbre ouvrage : Une brève histoire du temps, Trous noirs et bébés univers.

Ils travaillèrent ensemble sur une théorie de l'origine de l'univers. C'est ainsi que Penrose apporta sa contribution mathématique à la théorie de la relativité générale appliquée à la cosmologie et à l'étude des trous noirs. Professeur à Oxford, il reçut, avec Hawking, le prix Wolf 1988 pour la physique et fut anobli par la reine d'Angleterre en 1994.

Contrairement à une conjecture que l'on croyait bien assise, à savoir que tout pavage du plan peut se ramener à un pavage périodique, Penrose montra (1974) que l'on peut obtenir un pavage non périodique en faisant usage de ces deux seuls types de "tommettes" judicieusement placées, faisant d'ailleurs apparaître deux types de décagones, éventuellement imbriqués, comportant chacun 5 pavés de losanges fabriqués à partir de deux triangles isocèles obtus et 5 pavés de losanges fabriqués à partir de deux triangles isocèles aigus.

 

Surgi de l’univers, cet ensemble trace sa route vers les humains, comme pour leur dire : "Oui, l’univers est organisé, intelligent et divin ! "

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17/12/2012

Le mystère de la matière noire (Arte-TV)

http://videos.arte.tv/fr/videos/le-mystere-de-la-matiere-noire--7112260.html

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Une matière inconnue occupe 95% de l’univers et elle est invisible. Est-ce de la matière ou autre chose ? Personne ne le sait. On sait ce qu’elle n’est pas, mais on ne sait pas ce qu’elle est. Tous les scientifiques se penchent sur le problème sans pour l’instant avoir trouvé la solution. Ils le tentent par tous les moyens : l’astronomie, les radiotélescopes, l’infiniment petit, sous terre avec le LHC. Rien pour l’instant.

Mieux même, derrière la matière noire se cache l’énergie noire (ou sombre), détectée par le fait que l’univers accélère son expansion. L’espace se reproduit de plus en plus vite et cet agrandissement s’oppose à la gravitation.

Quelle ignorance ! Les atomes ne représentent que 5% de l’univers. La matière noire, inconnue, en représente 23%. L’énergie noire 72%. Et on en sait encore moins sur celle-ci que sur la matière noire. Mais dans le même temps, quel savoir ! Il existe quelque chose dont on ne sait rien, mais on sait, indirectement, qu’elle existe.

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Quelle exaltation ! Nous aurons toujours quelque chose à découvrir. C’est bien le propre de l’homme, cette curiosité insatiable qui le pousse encore et toujours à aller au-delà de ce qu’il connaît. Qui, il y a encore cinquante ans, aurait pu soupçonner que l’ignorance de l’homme était aussi grande. On pensait, en auscultant l’idée du big-bang, arriver à savoir d’où nous venons et où nous allons, et l’on se trouve devant un puit sans fond qui attire les étoiles et les galaxies toujours plus loin.

Jusqu’où « Dieu » va-t-il nous entraîner ?

12/11/2012

Les multivers

L’univers n’est plus seul et unique comme son nom l’indimultivers1.jpgque. Par les mathématiques, nos savants ont découvert qu’il est très probable que l’univers soit multivers. Et l’on commence à avoir des preuves de cette géniale intuition. Ainsi la bulle de notre univers, qui s’étend de plus en plus dans l’espace (mais peut-on encore parler d’espace ?), en expansion constante, côtoie d’autres univers qui naissent et meurent à côté de nous (tout est relatif, ce sont des milliards et des milliards d’années-lumière, immesurables !).

D’après eux, la Totalité (on n’a pas encore trouvé de mot pour désigner cet ensemble de multivers) serait fractale, chaque univers engendrant de nouveaux univers. Le physicien Andreï Linde dénomme « mousse d’univers » cette Totalité, dans laquelle se produit des big-bangs engendrant des univers ayant chacun ses propres lois ou constantes physiques. Mieux même, tout ceci a été découvert par l’exploration de l’infiniment petit. Une explication est donnée dans la théorie des cordes. Celle-ci explique que les particules fondamentales de l’univers seraient des sortes de cordes vibrantes sous tension, à la manière d’un élastique. Leur degré de vibration engendrant des particules élémentaires qui sont à l’origine de notre univers. Dans cette théorie (qui reste pour l’instant théorique), le monde serait non pasEspace_de_Calabi-Yau.png tridimensionnel, mais multidimensionnel. Et ces dimensions s’enroulent les unes dans les autres dans un tissu spatial dit espace de Calabi-Yau (voir schéma ci-contre) qui constitue une forme complexe de 6 dimensions. Ainsi, l'univers observable à quatre dimensions (la quatrième étant le temps) serait une sous-partie d’une Totalité disposant de dimensions supplémentaires, 11 pour certains.

La théorie des cordes suppose que l’univers est fondamentalement constitué de cordes d’énergie en vibrations constante. Elle voit l’univers comme une immense symphonie. Et cette comparaison est assez bonne. Les dimensions de notre univers sont normalement décrites dans un système décimal (multiple et sous-multiple de dix) alors que la musique fonctionne autrement, de façon beaucoup plus complexe, et permet des variations et harmonies impossibles dans un système décimal.

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N’entrons pas dans le détail de cette théorie, contentons-nous de rêver devant l’ingéniosité de nos savants et devant la magie de la musique qui, par le fait qu'elle n'est pas cartésienne, contient probablement une clé de la compréhension de la Totalité.

Dieu est encore beaucoup plus ingénieux qu’on ne le pensait jusqu’à présent.

09/10/2012

Vous montez ou vous descendez ?

 

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Cette photo prise dans l’escalier de la mairie de Brantôme n’est pas sans rappeler les gravures d’Escher où les personnages montent, descendent, errent dans les escaliers fantomatiques.

12-10-09 Escalier 1 Escher.jpg

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Admirons également cette photographie d’Ezekiel (http://www.mayoz.fr/photographe/ezekiel/) :

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Serait-ce une nouvelle forme de labyrinthe ? Un monde sans gravité qui nous entraîne vers des espaces sans fin et non plus seulement des surfaces ?

De quoi nous interroger comme le fait Jean-Pierre Luminet sur la forme de l’univers :

http://luth2.obspm.fr/~luminet/LeMondeSciences.pdf

 

28/05/2012

Un trou noir dévore une étoile

 

« Les trous noirs ont beau avoir une réputation d’insatiables dévoreurs de matière, ils ne mangent pas en permanence, loin de là. Ainsi, avaler une étoile n’est pas le menu du quotidien : un tel événement ne se produit que tous les 10.000 à 100.000 ans pour un trou noir. C’est un tel repas exceptionnel que des astrophysiciens ont pu observer de la première à la dernière miette. Ils publient leurs résultats aujourd’hui dans la revue Nature. »

http://www.sciencesetavenir.fr/espace/20120503.OBS4569/une-etoile-avalee-par-un-trou-noir-portrait-robot-du-devoreur-et-de-sa-victime.html

 

Aspiration de la matière,

Fragmentation des éléments,

Retour à la poussière…

 

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13/04/2011

Méditation de Genèse 1 : du 1er au 7ème jour (suite de Genèse du 29 mars)

 

 

               "La plus belle et la plus profonde émotion que nous puissions expérimenter est la sensation mystique. C'est la semence de toute science véritable. Celui à qui cette émotion est étrangère, qui n'a plus la possibilité de s'étonner et d'être frappé de respect, celui-là est comme s'il était mort. Savoir que ce qui nous est impénétrable exige réellement, et se manifeste à travers la plus haute sagesse, la plus rayonnante beauté que nos faibles facultés peuvent comprendre seulement dans leur forme la plus primitive, cette connaissance, ce sentiment, est au centre de la vraie religion."

Albert Einstein

 

 

 

 

Avant le premier jour

 

* Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre

 

Ce commencement qui nous semble à l'évidence le commencement des temps, est une mauvaise traduction du mot hébreu "bereshit". Le latin "in principio" et le grec "arche" traduisent mieux le sens intemporel du terme hébreu.

Certains exégètes considèrent ce premier verset comme un résumé de ce qui va suivre. Saint Augustin considère quant à lui qu'il s'agit du premier acte créateur, un acte qui se situe hors du temps. Manifestement, ce ciel et cette terre ne sont pas notre ciel et notre terre, créés aux 2° et 3° jours.

 Ce commencement ne marquerait-il pas l'apparition de deux états, de deux possibilités d'être en dehors de l'Etre unique de Dieu. Le premier état serait céleste, divin, mais distinct de Dieu ; le second, évolutif, étant seul imaginable à l'homme. Ce commencement serait donc une limite conceptuelle au‑delà de laquelle la pensée humaine ne peut pénétrer.

Admirons la profondeur du texte en notant que ce premier verset pose en premier lieu le caractère fondamental de notre monde : la dualité. Nous évoluons dans un monde dualiste où rien n'est concevable sans oppositions, différences, changements, impermanence. La pensée humaine elle-même ne peut être qu'en raison de ce caractère dualiste. Au‑delà de la dualité, il n'y a plus de pensée.  

                   

  * La terre était informe et vide

 

Ce verset est sans doute le plus fascinant du récit. Il conduit la pensée jusqu'à sa limite : l'absence de quelque chose. Certains diront qu'il s'agit du néant. Ne serait-ce pas plutôt un état virginal. L'univers, ou ce qui sera l'univers, est vierge. Ce sont les eaux primordiales entourées du néant. C'est l'apparition d'un état qui va permettre à un monde nouveau d'être. L'Esprit de Dieu est là, veillant sur cette nouvelle possibilité d'être avant même qu'elle ne soit. Sans ce souffle divin, les eaux ne seraient pas. Cependant les eaux et le souffle divin sont distincts.

 

 

  

Premier jour

 

Dans cette possibilité d'être que sont les eaux primordiales, Dieu va faire surgir la lumière, premier état matériel de l'univers.

 

 Avant la théorie de la relativité restreinte d'Einstein, les savants avaient décrit l'univers comme le contenant de deux éléments distincts, la matière et l'énergie. Einstein a montré, dans la célèbre équation E = mc2, que la matière est de l'énergie et que l'énergie est de la matière.

 Deux cosmologistes, l'abbé Lemaitre, un jésuite belge, et l'américain Gamow, donnent comme origine à l'univers un prodigieux et unique atome primitif, sorte de noyau de feu fait de pure énergie. Ainsi, la lumière, ou l'énergie, serait bien à l'origine de l'univers. C'est à partir de cet événement que l'espace, le temps, la matière vont pouvoir exister.

           

 Notons aussi que la physique moderne a mis en évidence que la vitesse de la lumière est la plus haute vitesse possible dans l'univers et la seule constante universelle. Sa vitesse ne varie pas en fonction du cadre espace-temps (équation de la transformation de Lorentz).

           

 Enfin remarquons que les savants n'ont encore pu déterminer la nature même de la lumière. Celle-ci, à l'expérience, se révèle tantôt corpusculaire, tantôt ondulatoire. En fait ce sont les conditions de l'expérience, l'observateur lui-même, qui crée le résultat du phénomène observé. Nous sommes ici à la limite des possibilités d'appréhension de l'homme. Celui-ci, spectateur et acteur dans l'univers, est prisonnier de lui-même. Sa raison ne peut aller au‑delà de ce qui constitue les bases de sa propre existence.

Ce premier jour, c'est le big-bang, proposé en 1927 par le chanoine catholique belge Georges Lemaître. Cette théorie de l’expansion de l’Univers fut ensuite mise en évidence par Edwin Hubble en 1929. Consultez les sites consacrés au big-bang et à la première photo de l'univers:

 

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 From : http://fr.wikipedia.org/wiki/Big_Bang

 

     

 Deuxième jour

 

Qui, en regardant le ciel un soir d'été, n'a jamais été saisi par le spectacle angoissant et fascinant de l’univers ? Fugitivement l'être entier se laisse pénétrer par l'immensité de l'espace, par l'inexorable écoulement du temps, par la froideur de la matière stellaire. Empli d'humilité, l'homme entrevoit les limites de la pensée, du savoir, en raison même de sa dépendance cosmique.

 

 Ce deuxième jour est celui où Dieu pose le cadre de notre monde : cadre conceptuel dans lequel la pensée va pouvoir s'exercer, cadre matériel qui est l'univers. Séparant les eaux du dessus des eaux d'en dessous, Dieu limite l'univers et en fait quelque chose de fini, un système propre à lui-même, se développant selon ses lois propres. Après avoir fait apparaître l'énergie et par là la matière originelle, il la limite dans l'espace et par là dans le temps.

 C'est encore Albert Einstein qui, dans la théorie de la relativité générale, mit en évidence que l'univers pouvait être décrit comme un "continuum à quatre dimensions" : l'espace (à trois dimensions), le temps (quatrième dimension) et la masse sont indissociables. Toute réalité existe la fois dans l'espace et dans le temps, et les deux sont inséparables. L'espace est simplement l'ordre de relation des choses entre elles. Si rien ne l'occupe, il n'est rien. En d'autres termes, sans matière, pas d'espace. Et de même que l'espace est seulement un ordre possible des objets matériels, de même le temps est seulement un ordre possible des événements.

 

L'univers se définit donc par la masse de matière qu'il contient. Cette masse originelle reste fermée sur elle-même, immense courbe cosmique close. Dans cet univers, il n'y a pas de lignes droites, seulement de grands cercles, et l'espace, quoique fini, est sans limites.

 

Une bulle de savon ridée à la surface en est peut-être la meilleure représentation. L'univers ne se trouve pas à l'intérieur de la bulle de savon, mais à sa surface, et nous devons toujours nous souvenir que, tandis que la surface de la bulle de savon a deux dimensions, la bulle de l'univers en a quatre, trois dimensions d'espace et une dimension de temps. La substance à travers laquelle la bulle a été soufflée, la mousse de savon, n'est qu'un espace vide. De plus, les observations astronomiques ont montré que toutes les galaxies de l'univers s'éloignent les unes des autres à des vitesses considérables comme si la bulle de savon grossissait en permanence.

 

Voir : http://ciel.science-et-vie.com/2010/07/05/lunivers-entier...

 

 

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Photo de l'univers prise par le satellite Planck.  Depuis sa lointaine orbite, parallèle à celle de la Terre, à 1,5 million de km d’ici, le télescope spatial de l’Agence spatiale européenne (ESA) vient tout juste d’achever la première partie de sa mission : scanner le ciel entier avec son télescope.

   

Enfin, cet univers fini n'est pas seulement une limite matérielle pour l'homme. Il représente également une limite conceptuelle, c'est à dire qu'il limite la pensée qui ne peut fonctionner que dans le cadre espace-temps-objets.

 

Jean E. Charron, auteur d'une théorie unitaire de l'univers, fait apparaître trois niveaux successifs d'appréhension du monde qui nous entoure :

- Le connu, qui s'appuie sur l'observation (méthode phénoménologique), mais qui ne peut faire abstraction de l'observateur. Son langage dit objectif s'appuie sur la notion d'objets.

- Le réel, qui est une généralisation du connu permettant d'accéder à une description de la nature indépendante de l'observateur. Son langage est symbolique. Ainsi la géométrie est le langage approprié à une description de l'univers.

- Enfin, ce n'est pas parce que l'on décrit l'univers au moyen de la géométrie que l'univers est de la géométrie. Ce qu'est l'univers, nous n'en savons rien. Nous n'en connaissons que l'image rationnelle que s'en est faite l'intelligence rationnelle. On ne peut savoir "ce qu'est l'univers" que par intuition, et, par définition, l'intuition est personnelle, donc ne peut constituer les éléments d'une science. Elle ne peut s'exprimer, se faire partager, qu'à l'aide d'un langage symbolique qui ne donne qu'une description et non ce qui "est".

 

  

 Conclusion

A chacun de poursuivre au‑delà cette méditation : apparition de la vie végétale, puis animale, enfin de l'homme. Elle nous a conduits de l'origine du monde à l'homme. Nous avons vu que le problème de l'appréhension de cette origine est moins matérielle que conceptuelle : la pensée rationnelle, fondée sur la dualité, ne peut aller au‑delà d'une certaine frontière. Le monde englobe l'homme ; l'homme, en tant qu'être matériel, est inséparable de l’univers ; il ne peut donc en franchir les limites.

 

 

         En appendice et à titre de curiosité sur ces réflexions qui ne sont pas nouvelles, empruntons ces dix propositions aux "Commentaria en scripturam sacram", de Cornélis Cornelissen von des Steen (1567-1637), jésuite belge, professeur d'écriture sainte à Louvain, puis à Rome.

 

1. Le monde des corps n'est pas éternel, car il a été créé par Dieu au commencement des temps.

2. Toute la création n'a pas eu lieu en un moment, mais elle s'est parfaite peu à peu dans les ères successives.

3. Le premier état de la terre était chaotique.

4. Le premier phénomène dans notre monde fut une grande lumière, ou un feu.

5. La loi que Dieu s'est imposée en créant le monde, c'est que les choses les plus simples et imparfaites apparussent d'abord et que les plus parfaites et complexes se produisent ensuite.

6. La terre, qui plus tard devait apparaître comme sèche et commencer à se couvrir de verdure, a émergé des eaux.

7. Pendant quelque temps, il n'y eut sur terre nulle vie, ni végétale, ni animale.

8. Les plantes terrestres ont émergé avant que les êtres nageant, rampant, marchant, eussent animé les eaux, l'air et la terre.

9. Les mammifères ne sont nés qu'après d'autres animaux moins parfaits et tandis que déjà les eaux grouillaient d'animaux divers.

10. La création de l'homme marque la fin du règne animal.