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06/01/2023

Temps

Le temps est le régulateur de nos sociétés
Il s’empare de vous et façonne votre vie
Vous êtes liés à lui comme la mer aux vagues
Son rythme obsédant vous submerge
Chaque matin connaître déjà sa journée
Et savoir que d’autres, que les autres
Copient votre vie, vous imitent, vous entraînent
Dans la même mélasse et le même brouillard
Endormis comme le singe sur son arbre
Prêt à bondir pour défendre sa routine
Ou pour se jeter à terre et voler leur temps
Aux malheureux qui marchent sans savoir
Où se trouve leur centre de gravité
Alors, ils se replient sur eux-mêmes
Enfermés dans leur enveloppe plastique
Isolés de tout tracas et de conflits
Hors du temps et de l’innocence 
En calcul chafouin d’un inatteignable 
Instant de pudeur vécu subrepticement

Continue, vieux camarade, ferme les yeux
Et regarde ta vie partir en fumée
Seconde après seconde dans l’azur défraîchi

05/01/2023

Présente au fond de moi

Toi, présente au fond de moi
Comme une brume d’enchantement
Jouant un air de flûte, calme 
Tu es là, enfouie en moi
Riante de toutes tes dents
L’œil vif, me regardant

Je t’ai aimé le premier jour
Sans connaître ton passé
Ni envisager ton avenir
Tu souriais et j’aimais déjà
Ton regard adouci
Et tes mains que je n’osais prendre

Toi-même, ouverte, innocente
Que je cherche depuis si longtemps
Tu t’es donné, et, depuis
Je baigne dans ton parfum de soie
Je t’aime et meurs chaque jour
Devant ta présence ineffable  

04/01/2023

Il pleut

Il pleut. Je vois les gouttes tomber lentement du toit.
Je voudrais dormir et je ne peux.
Il pleut. Mon cœur dans la brume sale se noie.
Ne suis-je pas las de si peu ?

O morne journée, je respire ton amère parfum.
Je voudrais m’enfuir, et je ne peux
O triste matin, devrai-je rester jusqu’à la fin ?
Et pourtant, je t’ai aimé un peu.

Coule l’eau le long de mon château
Qui n’a ni tourelles ni linteau
Car je suis enfermé dans une tour nébuleuse.

Et lorsque reluira un rayon chaud,
Je remontrai sur le vaisseau
De la gaîté heureuse, caravelle joyeuse.

03/01/2023

Solitude

Une ombre m’étouffe 
Le noir t’envahit
Réfugié sous terre
Tu contemple ta rondeur
Et t’exhale dans ton intérieur
Qui n’est qu’un reflet de la vérité
Mais qu’est-elle celle-ci ?
Je l’ai cherché partout
Dans les bois, les déserts,
En toi et en dehors
Dans ton absence et ta présencea
Dans l’être de chair et l’imaginaire
Dans le concret et l’abstrait
Dans l’amour et l’indifférence

Cette ombre perdure, m’étouffe
Me prend à la gorge 
Je la sens sur moi
Je la vois en moi
Je suis l’ombre de moi-même
Et lui, il part d’un pas ferme 
Sans penser à mal
Laissant l’homme seul face à lui-même

28/12/2022

Matin

Le brouillard de la pensée
Chaque jour différent
Chaque jour une nouvelle idée
On s’installe devant la machine
On fait le calme en soi
On cherche le trou dans le manteau
Jusqu’à ce que l’on tombe
Sur le vide, l’absence d’une seconde

Elle vient sans crier gare
Elle se tait dans sa petitesse
S’échappe du cerveau
Et s’établit sans crier gare
Jusqu’au prochain rendez-vous
Instant de délice incontrôlé
Rendez-vous avec l’inconnu

Le brouillard persiste et signe
Rechercher l’origine de ce mal
Devient pressant. Mais rien.

Le brouillard persiste et ne signe plus
L’homme part seul avec sa pensée
Dans un sens giratoire obligatoire 
Sans fin, occupant le vide du cerveau
Jusqu’au sommeil interrompu…

27/12/2022

Entre deux portes

Entre deux portes
Entre le 25 et le premier
Jours sans mémoire
Jours de faillite du cerveau
Plus rien ne tien, Où es-tu ?

Tu tâtes ton corps sans vie
Tu cherches ton aspiration
Dans l’absence d’être
Le vide s’installe en toi

Tu es assis sur ton nuage
Dans les vagues de bonheur étouffé
Regardant ton être entier
S’épancher dans la poudreuse
Pensées intimes, sauvages
Sans forme ni consistance

Adieu l’année écoulée
Au revoir hier, avant-hier
Et les jours passés
Plus rien ne compte que le trou de l’avenir
Qui s’ouvre béant devant toi
Prend ton courage à deux mains 
Et plonge sans référence dans la boue
Qui t’empoisonne la bouche
Et étouffe ton avenir

Une seule lumière illumine
La vie jusqu’au dernier jour
L’espérance d’une nouvelle naissance
Aux aventures multiples 

25/12/2022

Réveil campagnard

Réveil campagnard…
Les bruits du travail : un tracteur passe
Les bœufs ne sont pas sortis
Derrière sa cigarette passe un homme
Il chantonne en lui-même : encore une journée
De marche dans les champs
Donne-moi tes pensées
Ne va plus dans ta tête
Voler les images destinées à d’autres
Va où rien ne te guide
erre dans les prés
Marche sans regard derrière toi
va au-delà de ton être
dans la puissance de l'humain
et la douceur de ta vie

24/12/2022

Touché

Touché, tu es touché
Ta tête ne se soutient plus
Ton corps entier est mort
Affaissé dans l’ombre
Tu ne sais plus qui tu es
Ce que tu fais, ce que tu deviens
Tu erres le nez au vent
Et marche dans le vide
De l’absence d’appuis solides
Tu n’es plus et pourtant tu étais
Une douche de sensations
D’impressions, d’épouvantes aussi
Rien ne va plus
Tu joues ta vie et tu attends
Que le temps te laisse 
Que l’espace t’emprisonne
Que ton être ne soit plus
Envole-toi, flotte parmi les autres 
Disperse-toi dans l’univers
Oublie ton tas de chair
Et va au dehors de tout ton être
Regarde le soi, chéris-le
Et deviens autre, tout autre…

23/12/2022

Jour mort

Il est parti l’oiseau
Plus jamais son chant ne résonnera
Au lever du jour derrière l’obscurité
La nuit est encore là fraîche
Le renard jappe, le réveil t’engourdit
Une souris gratte dans le bois du mur
Elle se moque de toi

Silence de la fin de nuit
Début d’un nouveau jour
Il se détourne de sa naissance
Et te regarde, anxieux

Que faire aujourd’hui
La pluie tombe 
Maussade est la perspective
D’un jour sans vie…

22/12/2022

Nouvelle année

Un jour sans lien 
Ni passé, ni avenir, ni même présent
Perte dans l’espace et le temps
Et pourtant une année s’est écoulée
Enjolivée de bonheur, d’espoir et de rêve
Assombrie de regrets et de déceptions
Alors, prenons l’engagement
De ne plus nous laisser berner
Par les évènements, heureux ou malheureux
Et de vivre sans nous soucier du monde
Sentons l’air frais de l’absence
Marchons sans faiblesse devant notre corps
Et propulsons-nous à l’aventure
De l’absence de projets

21/12/2022

Le courant d’air de l’éternité

Rejoins ta bille de silence
Là où rien ne s’agite ni ne parle
Le silence te berce, le froid t’envahit
Rejoins ce reste d’inexistence
Lorsque le glaçon te prend
Et t’entraine vers l’inachèvement
Ressens-tu ce froid qui t’envahit ?
Et rien ne te dit sa beauté
Tu découvriras des bienfaits inestimables
Tu découvriras un être de bonheur
Tu planteras ton regard dans l’œil malicieux
Des voisins qui t’accompagnent
Et tu te gonfleras d’ivresse sauvage
Adieu les accompagnants 
Adieu le brouillard de la vie
Voici le soleil de la vérité
Qui luit sur toi-même et te fait perdre
Le masque du moi
Désormais, va la tête haute
Et laisse-toi pénétrer
Par le courant d’air de l’éternité

05/12/2022

Vrai

Elle est là près de moi
En elle, je me noie 
Je m’enfouis dans sa chaleur
Et j’y trouve un semblant de bonheur

Tu es celle qui me guide
Tu es celle qui m’enchante
Je reconnais le vide
Qui te rend bienveillante

Tu es proche et si loin
Que je ne sais où aller
Sinon me blottir en toi
Et rester à jamais béat

Merci, amour
Tendu comme un tambour
Je vibre de tout mon être
Et n’éprouve plus de mal-être   

04/12/2022

D'où ?

Enfants, allez-donc jouer ailleurs !

Mais où aller, tout est plein !

Soyez comme les grains de sable
Cachez-vous sous votre ombre 

Elle est si petite qu’elle devient invisible
je ne vois plus mon corps sous son obscurité

Toi, la bavarde, tais-tu, tu m’entends !
Avancez dans le noir et tenez-vous la main

On joue au mille-pattes ? questionne-elle
Aïe, crie-t-elle après s’être cognée la tête

Avance sous les boules et tais-toi
Elle sortit rouge de sang
Et contempla le monde : quelle naissance…

03/12/2022

Incertitude

Et çà bavarde, et çà bavarde…
Jusqu’où aller ? Quelle effroyable gabegie...
Ça trotte sans cesse dans ce maelstrom 
Qu’est la vie assistée d’un cerveau 

Çà bouge, çà remue, çà s’éparpille
Rien n’est semblable, mais tout est différent
À mille lieues de tes horizons habituels
Le brouillard se disperse, le noir s’éclaircit

Au fond, le blanc va à l’âme 
Même accompagnée de beauté
Étoiles folles sur le fond
Qui blanchit sur la vie

Et te voici boiteux, honteux
De ce blanc qui s’estompe 
Et cache le réel devenu vérité
N’arrête pas, va… et viens…

02/12/2022

Silence...

Silence…
Un silence ignorant
Plein de lourdeur

Comment le porter ?
Chercher à le cerner
Mais jamais le prendre
Entre ses mains vides

Il fuit, seul, vide, séduisant
Mais sans un bruit
Même pas un frottement
Où donc es-tu passé ?
Il ne sait plus
Rien ne va et vient

Est-il seul ou deux ?
Il ne sait plus
Il est plus léger que l’air
Il ne dit pas un mot
Il ne pousse pas un cri
Mais il Est…

Pourtant il le porte
Il courbe ses épaules
Il affaisse ses hanches
Et l’entraine vers le centre
Là où rien n’existe
Hors ce poids invisible
Qui n’est vu de nulle part 

Mai il est là, c’est sûr
Il le goutte et son cœur déborde
D’eau et de verdures
Il caresse ses épaules
Sans bruit, ni alerte

Il Est…

01/12/2022

Saison

Riant, le soleil fait sa pause
Il a suffisamment travaillé ce matin

Ouvrir les volets, écarter le rideau
Essuyer avec les doigts la buée
Des vitres qui donnent sur la rue
Et tenter d’apercevoir le clocher
Qui s’enfonce dans la brume  

Ah ! Le boulanger est levé
Il est donc cinq heures et demie
Brr… Quel froid ce matin
Une lueur se lève vers l’est
Le ciel est clair et l’eau prudente
D’ici un moment, il luira
De toutes ses forces vaines

Le village se lèvera, courageux
Et les adultes partiront au travail
Les uns à la cueillette, les autres à la traite
D’autre encore sur leur tracteur
Pétaradant à qui mieux mieux

Dieu, qu’il fait chaud ! se dit-il
C’est l’été, ne sais-tu pas !

 

30/11/2022

L'envol

Un jour comme un autre… Lassitude...
Et pourtant, ce gong qui résonne dans la tête
Et t’oblige à voir ta misère et ta délivrance

Réunion des contraires…
Tu es et tu n’es pas
Tu te sais vivant
Mais ta vie est autre
Tu l’as abandonné…

Tu es l’enveloppe d’un autre toi-même
Une mince couche transparente
Tu te cherches, mais ne te trouves pas
Tu ne sens que l’air qui passe en toi
Et t’envoie derrière la barrière
Là où rien n’est arrêté

Tu pars loin de tout
De tout ce qui n’est rien
Et tu découvres ce rien qui est tout 
Mais que tu ne fais que deviner

Le divin te tend la main
Prends là et ne la quitte plus…

Tu t’envoles…

28/11/2022

Jour après jour

Quelques jours encore et… la délivrance…
Réfugié en son intérieur
Il végète dans la moiteur
D’un extérieur devenu pesant
Il a tenté de reprendre la main
Mais rien ne venait à lui

Il attendit tout le jour, 
Puis une nuit encore
Il finit par craquer
Chaque jour reprendre pied
Puis céder par faiblesse
Devant une telle force de vie

Éclatement devant la face du monde
Es-tu encore celui que tu étais
Ou t’es-tu rangé parmi les autres
Perverti par cette vie molle
Qui te conduit sans faille
Auprès de celui t’entraine
Loin de tout ce que tu aimes


Un rien sans vie
Mais l’amour en prime…

26/11/2022

Où ?

Encore toi !
Tu étais belle le soir de ton mariage
Un joyau parmi les coquillages
Tu luisais dans l’eau tiède
Et souriait au monde

Depuis, tu ne cesses de sourire
A la vie, à l’univers et à Dieu

Je garde au fond de moi
Le souvenir de tes vingt ans
Et le filet de tes charmes
M’entraîne vers d’autres cieux

24/11/2022

Loin

Qu’abandonne-t-il ?
Il sait les attraits de la vie
Le rire de la présence
L’absence de l’ennui
Il est à la périphérie de l’être
Là où rien ne passe
Sans le retournement

Pourquoi appréhende-t-il la nuit
Cet espace coupant et cinglant
Le tranchant de la lame
Le crissement du fer sur le fer
Et l’arrêt de tout, d’un coup

Il mesure l’appréhension
Non, il ne peut pas
Il a froid et claque des dents
Le gel de la solitude
Un pôle nord intérieur
Une marche jusqu’au bout
Et après, qu’y a-t-il ?

Il rêve, mais ne voit pas
Le noir ou le rouge
Ou encore le rien, sans couleur
Une bille dans le vide
Non, pas une bille
Mais rien de rien
Même pas un trou
Par où va-t-il passer ?

Oui, plus rien au dehors
Tout est en lui
Il est seul
Mais que signifie être seul
Il n’a plus une main à attraper
Plus un sourire à regarder
Plus rien à laisser au suivant
Mais existe-t-il celui-ci ?

Il se retourne
Étire sa peau de caoutchouc
Pousse un soupire

Adieu camarade !

22/11/2022

Belle vie

Tremblements…
Le vrai se dévoile patiemment
Il prend des détours inimaginables
Il te conduit sans te le dire
Et te met au pied du mur
Sans que tu le saches

Tiens-toi éveillé
Regarde autour de toi
Laisse tomber ton égo
Sois humble de cœur
Et large d’esprit
Entends la goutte t’effleurer
Et te presser dans ses bras
Tu seras sauvé

Le vide t’envahit
Un abime s’ouvre devant toi
Saute à pied joint dans ce gouffre
Et regarde encore l’espace
Qui devient ouragan et sifflement 
Il t’engage à aller plus loin
Vers cet inconnu attendu
Que tu espères par crainte

Cache-toi sous le tapis
Et attends ta part patiemment
Elle vient sans que tu le saches
Respire l’air dans ton intérieur
Laisse passer la brise entre tes narines
Et sens le vent t’envahir
Et t’emporter au loin
Là où rien n’existe ni ne meurt

Ah ! Dieu que la vie est belle !

21/11/2022

Réunion de famille

Elle commence toujours par la bouffe
Et se poursuit par la bouffe
Accompagnée de gorgées rafraichissantes
Qui lient ensemble les participants aux libations
Sans cependant les contraindre à des obligations

Parler devient difficile, mais se taire impossible
La langue se délie et ne peut s’arrêter
C’est si bon de se retrouver 
Peu importe même l’occasion !

Ce n’est pas le paradis
Ce n’est pas non plus l’enfer
Mais une oasis entre deux
Qui fait du quidam un esthète 

17/11/2022

Moi, soi

Oui, il est là !
Où donc ?
Derrière-toi !
Mon Dieu, où est-il ?
Autour…
Où ?
Là !

L’autre lui montra
L’air environnant
La chaleur de l’été
La douceur des sourires
L’ombre de l’amitié
Les pleurs des enfants
La grandeur de la solitude
Et quoi d’autre ?

Ce vide dans la poitrine
Cette tête d’épingle
Qui se tient en toi
Et te maintient droit

Ne plie pas
Reste toi-même, 
Mais un toi
Devenu soi, autre
Ne le laisse pas s’échapper
Il est ton seul bien

16/11/2022

Energie

Énergie…
Tout devint lumineux
Je ne voyais rien d’autre que la réalité des choses
Mais elles étaient différentes
Plus nettes, plus réelles
Nettoyées des poussières de l’humain
Reliées entre elles de liens nouveaux
Je respirais l’air frais coulant dans ma gorge
Je me sentis léger, aérien
Et je regardais, indifférent
S’agiter le monde sans y participer

Fermé à nouveau
À jamais peut-être ?
L’autre s’éloigna, me laissant seul

Perdu, je suis perdu…
Je n’ai plus que l’ombre du souvenir
Et la légèreté du cœur
Qu’en faire ?

Fusion, une seconde
Le tout en un point
Qui, lui-même, n’existe pas
Rien que ce point d’énergie
Que l’on ne peut palper
Simplement le vivre

11/11/2022

Règles de vie

L’homme est bicéphale
Il contient les opposés
Et ces opposés se livrent bataille 
Jusqu’à la délivrance ou l’anéantissement

Une fleur peut naître entre les deux
Elle met du temps à germer
D’abord prendre conscience
De l’existence des opposés

L’enfance ne te dévoile pas
Ces conflits permanents en toi
Entre la colère et la compassion
Ou du moins l’indifférence

Peu à peu tu découvres ton ambivalence
Tu ne sais pas encore ce que tu désires
La paix ou la guerre, le blanc ou le noir
Tu nages entre deux eaux grises

Adolescent, tu te révoltes
Contre la société et ses contradictions
Tu te fais champion de la radicalité
Mais sais-tu mieux ce que tu veux ?

Maintenant tu as trouvé une place
Tu la creuses patiemment
Tu fais ton trou dans la société
Tu t’y sens mieux et plus fort

Tu croyais savoir ce que tu voulais
Et tu te découvres non satisfait
Mais que veux-tu donc à la fin ?
Ton esprit erre vers d’autres souhaits

Tu ne sais, mais tu ne vas plus bien
Ton insatisfaction t’enrage
Nouvel âge, nouvelle recherche
Tu grattes entre tes os et ne trouves rien

Espère, mais n’attends rien
Ris sans pleurer ta vie
Aime sans penser
Et va sans juger

10/11/2022

Aventure

Quelle enveloppe !
il la cherche en lui et ne voit rien
il tâte son corps sans trouver la porte
Fond de brouillard et de troubles
Continue, continue, n’arrête pas…
Devant ce mur noir et rouge
Poursuis envers et contre tout
Et respire, respire, respire…

L’écran ne bouge pas
Seul ton œil est la pointe de ton âme
Tu ne vois rien
Une petite lueur apparaît
Elle envahit l’atmosphère
Le noir et l’horizon, une séparation

Il perçoit le glissement du souffle
Pénétrant son intérieur
Il se sent vide en partie
Mais la plénitude de l’absence n’est pas là
Aller et retour, noir et blanc
La courbure de la frontière
Est ressentie dans la gorge
Une chute des perceptions s’engage
Laisse-toi faire, ne juge pas
Ne bouge pas, l’enveloppe s’entrouvre

La fraîcheur t’envahit… 
Délivrance…

09/11/2022

Ouvre-toi

Toi…
Mais qui, toi ?
Quiconque je croise dans la rue
C’est Toi, pas une autre !
Des milliers de toi
Et tu es seule au monde
Seul parmi des milliers
Je te reconnais tout de suite
Tu souris et l’autre te regarde
Il sourit également
Le jour s’illumine
La terre luit d’or
Je te tends les bras
Et je m’ouvre comme une écluse...
Tout part, quel soulagement !

Ouvre-toi et le monde sera autre…

08/11/2022

Paysage

Il entrouvre la fenêtre, sans bruit
Il jette un œil dehors… Le calme
Rien ne bouge, rien ne s’exprime
Il sort la tête, précautionneusement
Non, rien de rien…
Alors, patiemment, il penche son buste
Sort un bras, puis l’autre
Toujours rien, il n’entend rien
Que voit-il ? Rien, pas un arbre
Pas un brin d’herbe, pas un être vivant
Quelques cailloux fermes
Plus ou moins gros et brillants
Qui envoient des scintillements
Derrière un soleil pâle et maigre
De la poussière, encore et toujours
Qui se lève et tourbillonne 
Des éclairs zèbrent le ciel
Non, il n’y en a pas

Des particules, c’est tout
Mais que fait-il dans cette galère ?

04/11/2022

Un, deux, trois et ...

Deux, un chiffre magique
Zéro n’est qu’un mirage
Un existe, mais il est seul
Jusqu’à quand tiendra-t-il ?
Alors vient le chiffre le plus humain
Le deux est né ou est arrivé
Le un s’est-il dédoublé ?
Le un a-t-il protesté ?
A-t-il été étonné de se voir dédoublé ?
Aussi loin que l’on remonte
0n ne sait pas ce qui est arrivé
Un jour, une compagne…
Qu’est-elle ? Que vient-elle faire ?
Comment est-elle venue ?
Il était seul et elle est arrivée
Sortant de l’eau, même pas mouillée
Bonjour, a-t-elle dit, fraîche
Il tourna la tête, regarda la créature
Surpris par le pincement qu’il ressentit
Qu’est-elle cette compagne qui vient
Qui s’assied et me comble
Je me sens mieux, très bien même
Elle sourit d’aisance, me regarde
Une lueur dans les yeux
Mon cœur s’élève au-dessus des arbres
Et contemple le monde devenu autre
Il est entré quelque chose
Dont on ne percevait pas l’absence
Mais quoi, il ne sait !
Ils se serrent contre l’autre
Cela tient chaud, c’est doux
Encore, tiens-moi, serre-moi
Je t’abrite sous mes bras
Et te protège du monde
Qui n’est là que pour nous aider
Parfois nous craignons ses attaques
Mais toujours nous nous louons
De cet abri si bon et chaud
Qu’est celui qui est mon double
L’homme pour la femme
La femme pour l’homme
Puis vint un jour un trois
Mon Dieu, que d’ennuis
Ils n’eurent plus un instant à eux
Une occupation de tous les instants
Mais qu’il était beau ce petit d’humain, 
Homme et femme, pleurant et riant
Le trois est devenu l’idole


Cela a continué immanquablement
La terre est peuplée d’humains
Une vraie basse-cour !

 

03/11/2022

Rien...

Rien…
Plus rien…
Toujours rien…
Encore rien…

Elle attend le cœur vide 
Elle ne sait plus où elle est
Elle tourne en rond, échevelée
Le brouhaha s’amplifie
Cela éclate de tous côtés

Enfin… 
Le calme…
La tempête s’évanouit…
Un silence impressionnant
Pas un cri, pas un pas
Pas un geste, pas une caresse

Rien…
Plus rien…
Toujours rien…
Encore rien…