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10/05/2023

Vieillesse

Il est bien contraint d’accepter l’infortune
C’est-à-dire la chute des cheveux et la face bouffie
La détresse de ne voir se lever le bâton
Devant l’adorable et tendre jeunesse
Plus rien ne sera comme avant, l’âge le prend 
Et même si la résistance ne diminue pas
Il devient l’ombre de lui-même
Certes, il a toujours vingt ans dans sa tête
Il s’émeut encore à la vue de seins fermes
Mais inversement comment les femmes
Pourraient-elles s’intéresser au demi-cadavre
Proférant ses derniers tressaillements
Il s’interdit tout miroir, le déplumé
Et le proscrit à son entourage
Elle porte une queue de cheval
Et ne peut admirer sa coiffure
Quelle importance pour lui ?
Il conserve bien quelques poils
Au bas du ventre, blanchis par les ans
Mais cette toison n’est plus contemplée
Certes, il s’est empli de sagesse
Mais à quoi donc lui sert cet entendement 
Puisqu’il ne peut en faire profiter autrui ?
Que lui reste-t-il ?
Il plonge en lui-même sans regarder en arrière
Un océan calme et plat
Dans lequel il s’enfonce progressivement
Cela ne devrait plus tarder
Il s’évanouira dans les replis de sa conscience
Refermé sur lui-même… Perdu… Sans vie…

 

09/05/2023

Souvenirs

Délivré de lui-même, le cœur sur la main
Il se présenta, seul devant la cour
Il se réjouissait de revoir la petite
Elle avait marqué ces derniers jours
Malgré son côté désaxé, ses pas menus
Son rire aigu et ses remarques déplacées
Elle n’est pas là, lui répondit son frère
Dommage, c’était une bonne occasion 
Il poursuivit sa route ver le parc
Entra, s’assit sur un banc pâlot
Et réfléchit sous le soleil :
Rien ne vient s’effacer de ta vue
Il la voit toujours riante
Vive comme un ver de terre
Joyeuse comme un pinson réglé
Où vas-tu ?
Au royaume des délaissés
De ceux qui ne tiennent pas à la vie
Et qui regardent, effarés leur frayeur
Courir derrière eux en criant
Ainsi se perdirent les héros
D’un matin morose
Au bord du trottoir
Attendant le bus scolaire
Qui l’emmenait au lycée 


04/05/2023

je t'ai donné

Je t’ai donné mon trésor
Préparé la nuit, pendant le sommeil
De ceux qui n’ont pas d’inquiétude
Je l’ai laissé murir dans ma tête
Jusqu’au jour où il n’était plus rien pour moi
Je l’ai relu, j’ai corrigé quelques pages
Puis j’ai jeté au vent du large
Les feuilles mortes qui volaient
Plus rien ne reste de ces souvenirs
Tes poches sont vides
Dit adieu à ce moi qui erre encore en toi
Et va dans la nuit, le front dégagé
Marche vers l’eau et prend un bain
Oublie-toi devant l’immensité 
Et plonge dans l’oubli
Sans oublier ton trésor

26/04/2023

L'absence

Entre les nuages et les écueils
J’ai promené mon regard
Et n’ai trouvé à voir que l’ignorance
Le silence et l’absence
Et pourtant je poursuis jusqu’à quand ?

23/04/2023

fétu

Ce n’est qu’un fétu de paille
Qui vole au-dessus de nous
Et virevolte comme un hélicoptère
Il t’emplit la tête et tremble l’atmosphère
Adieu moustique, évade-toi
Laisse reposer ton cœur
 Des pesanteurs de l’univers
Où tu cherches l’inconnu

 

20/04/2023

Au coeur de la glace

Au cœur de la glace palpite la liberté

Volcan des humeurs, privilège de la fuite

Elle s’engorge de contradictions

Mais toujours éclaire celui qui la porte

Dans le noir de l’être survit encore

Le fer rouge du bonheur

19/04/2023

 Miasmes

Rien ? il ne reste rien de nos rêveries d’antan
Quand tu courais aux murs de notre inconscience
Veillant sans cesse à nos intérêts et possessions
À nos souvenirs enfermés dans nos mémoires
Et au fond desquels se cache la puissance de l’amour
Le grain d’espoir revenu du monde endormi
Repu d’invisibles sursauts de miasmes de regrets
De n’avoir pu profiter de ces moments heureux

Tu es l’invincible femme de fer et d’or
Qui soutient mon souvenir et ma foi
Les fils suspendus de nos aventures
Et même de notre existence échevelée
Le nuage d’inconsistance de nos amours

Merci de ces jours cocoonés de rêveries
De ces échappées dans la steppe de nos mémoires
De ces villes où nous avons vécu
De ces voisins amicaux et joyeux 
Des marchés où nous avons posé nos pas
Des trésors enfouis dans nos souvenirs
Et qui seront perdu à jamais

Tu fus longuement mon bâton
Tu me caresses la main et me dis ton amour
Comme une jeune fille regarde l’homme aimé
Et ton cœur s'emplit d’air et de douceur
Tu pleures sur notre amour et la tendresse de nos images
Enfouies au plus profond de nous-mêmes

06/04/2023

Rêve

Rêves-tu ou vis-tu ?
Tu ères sans cesse en ta prison
Tu te promènes, abandonné
Sans savoir où t’accrocher

Captes ton espérance
Rends-la présente
Fais-la vivre en toi
Ouvre les yeux sur toi-même

05/04/2023

Adjuvent

Seul dans l’univers
L’homme est-il l’unique ?
Un poil-à-gratter

Dieu seul se gratte
Il fait tomber ses bourgeons
Et sourit d’aise

03/04/2023

Rêve

Tu te penches sur toi-même
Tu regardes dans le fond de ton œil
Tu entends le bourdonnement de tes rêves
Tu plonges ton regard vers l’inconnu
Tu ne sais où tu es
Mais tu sais où tu vas, les yeux fermés
Sans savoir à quel moment tu ne seras plus
Une seconde de trop, un cri dans la nuit
Et rien derrière...


Juste l’aimé pleure dans tes rêves antérieurs
Et tu la regrettes déjà

01/04/2023

Attente

Attente, attente d’une fin la meilleure possible
Certains n’en savent pas la valeur
D’autres sont désenchantés d’une chute si lente
Ils rient encore du bon tour joué à leurs proches
Beaucoup ignorent encore cette fin proche
Ils s’amusent sans connaître l’illusion
Ou encore n’ont-ils par le temps de s’en apercevoir

Escamotables sont-ils ces derniers instants
Où chacun est face à lui-même
Regardant la feuille blanche de leur vie
Peinant à distinguer de vrais comportements 
D’humains fiers de leur passé
Fermant leurs yeux sur leur chef d’œuvre  

29/03/2023

Lassitude

Lassitude, existe-tu ?
Las de taper toujours la même lettre
Sur un clavier muet. Laquelle ?
Tu cherches dans ta tête
Où se trouve-t-elle ?
Hier, elle était là
Aujourd’hui elle a disparu
Raccrocher ton souvenir
A ce qui te donne espoir
L’ai-je vécu pleinement ?
Mais tu es là, près de moi
Tu me tiens chaud
Et je suis rasséréné 
La nuit, que d’aventure
Réelle et rêvée !

28/03/2023

En avant

Il se tortille, s’enroule et te regarde
Il ne voit que toi, une ombre parmi les autres
Noir et gris, il se glisse derrière toi
Te prend par la main et t’entraîne
Dans son rêve d’esthète
Et passe les ombres immortelles
Dans les rues désertes et silencieuses
Dans la main tu ries, tu t’esbroufes
Tu cherches un refuge doré et reposant
Mais ton corps veille et refuse de bouger
Adieu le vers contorsionné sur ses idées
Folle d’un jour sans grâce
Ne te laisse pas aller
Avance toujours dans la vie
Et contemple ton passage 
Dans ce monde éperdu
Trace ton chemin et va de l’avant
Dans jamais regretter ce que tu a fait

26/03/2023

Humanité

Toi, toujours en moi, présente en toute chose
Et la vie se fait grâce. Bonheur d’un jour
Joie d’être vivant, présent avec toi
Dans ce monde ouvert et plein de surprise
Et nous voilà partis, ensemble, main dans la main
Vers cet horizon retaillé pour nous
Et nous avançons vers l’inconnu
Ne sachant où nous allons et ce que nous faisons
Tiens ma main et vois large
nous respirons l’air diaphane
du retour vers l’humanité

22/03/2023

Bois

Une puce sur un tas de bois
Elle court sans déséquilibre
Et fuit jusqu’au stade sombre
Dans les interstices superposés
Un rat s’y trouve, coincé
Il pousse un cri désespéré
Attaqué par la puce verte
Rien n’existe en dehors de cela
Le monde s’arrête et fait silence
Comment cela se fait-il ?

 

20/03/2023

où vas-tu ?

Sens cette aigre chaleur
Qui passe dans ta gorge
Sens ce nuage qui te baigne
La splendeur du réveil
Cette ombre qui se lève
Et efface tout souci
Un jour nouveau vient 
Il te donne l’amour
Il te donne la lumière
Il te donne la vie
Il évacue tes pensées 
Dans l’atmosphère 
Tu vis et tu es bien
Lève-toi et va où te mènent tes pas

19/03/2023

Au revoir

Elle est là, seule, perdue
Rien ne la fera varier
Elle tend sa main petitement
Elle tremble et te regarde
Elle sourit prudemment
Tu la regarde, maigrelette
Tous se demande ce que tu vas faire
Rien ne vient à point
Tu passes et souris
Tes pieds esquivent une danse
Puis s’échappent prestement
Tu es déjà loin
Au revoir l’enfant

18/03/2023

Rencontre

Il allait détendu sur la plage
Et marchait, seul, en riant
Il s’effondra aux pieds de la belle
Tous le virent tendre ses mains
Et chanter son amour à la tendre
La voix était profonde et mâle
Ses yeux couraient sur ses seins
Elle le regardait s’égosiller 
Et monter ses suppliques aigres
Il se tourna vers elle
Et lui demanda : « Viens donc
Allons au marché et mangeons »
Elle lui prit la main
Cacha ses yeux vifs
Pleura quelques instants
Puis s’enfuit sans un mot
Son silence était de marbre
Les veines couraient sur sa poitrine 
Bleutées et palpitantes
Le bleu du ciel rayonnait
La fusion fit illusion

Ils ne sont plus
Seuls leurs noms sont connus
Mais non-dits à tous

17/03/2023

Etrange

Étrange, étrange, étrange…
Il est perdu celui qui te vient à l’esprit
Tu le cherches sans cesse
Tu caresses ta mémoire
Lui parles, lui dis des mots doux
Mais rien ne vient
Le blanc, sans autre couleur
Le désert, l’oubli de soi
Et des autres eux-mêmes
Quel malaise
Où donc se trouve la réponse

Il partit ainsi, en esprit
Au-delà du connu    
Dans l’obscurité des souvenirs
Dans l’anéantissement du présent
L’effacement du passé
Le trouble de l’avenir
Tu n’es qu’une bulle vide
Un parfum sans odeur
 Vive la liberté…

15/03/2023

Il est mort en héros

Il est mort en héros
Il a fermé les yeux
Après s’être regardé dans un miroir
S’est souri et a décidé
Plus de personnage intransigeant
Plus d’ombre à bord
Juste un regret
Celui de n’avoir pas su
Se faire connaitre de tous
De n’avoir pas révélé à tous
Le poids du passé,
La présence du présent
L’incertitude de l’avenir
Il emportera dans sa tombe
Ce regret éternel
La révélation est là
A porté de main
Mais il ne flancha pas
Et appuya sur le bouton
Comme on tire la chasse d’eau

L’explosion fut terrible
Le monde était sauvé
Il fut le seul à ne pas être regretté
Par les badauds présents 

14/03/2023

De profondis poème (datant du 62-04-05)

Résonnez trompettes d’argent, résonnez.
Pour la patrie, des hommes, las, sont tombés.
Dans le crépuscule se dressent, raidis, 
Les cadavres des héros qui sont partis.

Le désastre est achevé
Et sur leurs étalons, dressés,
Les généraux s’affrontent, hirsutes,
Dans une dure et âpre lutte.

Leurs montures, sauvages, se mordent.
Dans la nuit, telle une horde,
Rugit leur choc rude et barbare.

Mais bientôt, ô solitude, la nuit tombe,
Le crépuscule vit leurs ombres, la nuit fut leur tombe.
Sombres, de rosée, les corps se parent.

13/03/2023

L’eau morte coule le long des tuyaux (poésie de Janvier1964)

L’eau morte coule le long des tuyaux
J’entends son gazouillis dans le creux de ma main

Goutte à goutte le temps s’écoule

Les gens dans leur bêtise hautaine
Glissent le long des trottoirs embués
Tandis que l’œil morne des fenêtres les observe

Les vents poussent la brume et les franges des manteaux
Traînant dans la boue houleuse de nos pas

Une main fine a essuyé les larmes qui creusent l’œil
D’un geste mouillé et gémissant

Les rues fuient les rues sans se séparer
Et la nuit abat sa longue cape de deuil

L’eau ruisselle et éponge le son des pas
Et les passants cachent leur misère
Derrière un col ou sous un parapluie

Marche continuelle et pressée
Qui ne finira jamais sa danse effrénée

Le fer de mon balcon a perdu sa beauté
Comme les volets ont fermé leur bras

Les ombres regagnent la clarté enfermée
Dans le sein des flancs de ces rues
Pendant que s’étend la grande bête noire

Goutte à goutte le temps s’écoule

12/03/2023

Rêves et insomnies (poésie de mars 1964)

Les flambeaux étaient des mains
Et leurs bras étaient ma mort
Des longues rides sillonnaient leur bronze

Les quais étirent paresseusement leurs pierres
Et la statue jette sa main en l’air
Tandis que le jaune égraine ses écailles de feuilles
Sur le gravier qui frôle ses pieds nus

Les deux fêtards se tournent le dos
Alors que brûlent leur veston 
Et que les notes s’envolent dans le froid
Gémissantes sous le doigt alangui

Blonde est ma chambre que cachent ses ombres
Et les têtes des candélabres me surveillent
De leurs yeux de feu dans la glace piquée
Au plafond coure un cheval de plâtre
Autour de lampe noircie par le soleil

Le marbre de la cheminée est nu
Je vois ses veines et son teint de cadavre
Qui jaunit déjà par endroit

Derrière une forêt de grands tuyaux
Des pattes d’échassier aux ailes ployées
Écrasent de leur ombre la paresse du tapis
Et la lyre du piano allonge ses pieds
Sous ma chaise aux cheveux de paille

Sur les riantes parois de la bibliothèque
Les cloques de l’acajou ont crevé par endroit
Laissant la chair claire pénétrée de lumière

Dors donc, me dit la rose qui repose… 

08/03/2023

Dans ma solitude

Dans ma solitude, tu m’as regardé
J’étais encore tremblant et faible
Dans ce désert de pierres amoncelées
Tu m’as observé de ce regard fragile
Que tu accordes aux êtres abandonnés
Et je suis descendu vers la plaine
Vers les jardins de ton amour neuf
Où le silence n’est plus une vertu
Où l’être est mis à nu, naïf et attachant
Sous le pouvoir de ton rire
Et mon corps redevenu vivant
Danse à tes jeux d’enfant

07/03/2023

Conversation

Tu te parles à toi-même
Tu te tutoies en toi 
Tu t’interroges sur tes actes
Tu décides de ce qui est bon pour toi
Comme de tes insuffisances
Pars au loin de tout cela
Erres sans cesse dans la campagne
Noie tes pensées dans le brouillard
Tu seras l’inconnu au regard d’acier
Observant son être de loin
Souriant aux camarades perdus
Jusqu’à n’être qu’une présence
Eperdue de bonheur et d’amitié
Va mon fils et trouve ton chemin
Relève la tête et sois sans crainte
Tu marches sur ton chemin de vie
 Et vois celle-ci sans fin
Va au-delà de toi-même jusqu’au lieu
De la défection 
Ne te perds pas en route !

06/03/2023

Destins

Dieu n’est pas manchot
Et, dans le même temps
Il n’hésite pas à bouleverser
L’ordre imaginé par les humains
Alors des uns qui ressentent
L’appel de la religiosité
Il barre d’un trait de plume
Les impulsions débordantes
Des inconnus au cœur fêlé
Inversement il accorde aux maladroits
Le pardon des insuffisants
Et leur offre leurs rêves espérés
Quel brouillon montre-t-il
Aux humains qui subissent ses choix
Mais ceux-ci restent la raison
Pour les privilégiés en recherche
Le nez dans les nuages
Il hume le savoir-faire
Et fait franchir la porte
A ceux qui savent voler
Adieu mes petits, larguez vos sentiments
Et laissez-vous aller vers ce ciel bleu
Qui envahit votre âme 
Et vous fait transparent aux yeux du monde

 

05/03/2023

Glacial

Le repos, c’est une étendue d’eau
Froide, visqueuse, glaçante
Comme une loutre au bord d’un fleuve

Où nous conduit-il ? A la passoire
Ne reste qu’un souvenir de froid
Le passage d’une anguille dans les veines
Et un cri immortel, sauvage
Qui vous fait dire : « c’est fini ! »

Pourtant vous êtes au calme
Veillant sur vous-même
Votre pouls reste égal
Aucune larme ne se manifeste

Vous n’êtes plus qu’une masse inerte
Sans attente, sans idée de confrontation
C’est un repos sans contestation
Je ne pense plus, je suis simplement
Rien ne me fera bouger
Immobile, je surnage dans le froid

04/03/2023

Ronde cosmique

Une étincelle en toi
Et tu repars de plus belle
Tu te crois au bout du rouleau
Et l’étincelle te pousse en avant
Encore à découvrir, encore à penser
Encore à rire, encore à pleurer
Le monde est en marche
Il tourne et va où il veut
Et t’entraîne avec lui
Dans une ronde sans fin

De rage, il se laisse aller
Il cherche au-delà de l’horizon
Dans les vertus des objets
Dans les amas de pensées
Qui tournent sans cesse autour de lui
Et voilent la face de la terre
Mais ce n’est que brouillard
Le monde se dilate
Projette les pensées autour de lui
Disperse ses trésors autour de lui
La ronde continue
Elle ne cesse pas

Tu es une étoile ne marche
Perdu parmi les autres étoiles
Et cette ronde s’accentue jusqu’à la fin des temps

28/02/2023

Négation

« Un point est-ce qui n’a pas de parties »
Proclame Euclide dans les Éléments
Le point est donc la plus petite figure géométrique possible
Et Denis Henrion précise qu’il n’a 
Ni longueur, ni largeur, ni épaisseur
Tel est le début de la géométrie
Une définition négative
Qui dit ce qu’elle n’est pas
Une trace d’inventivité et de mystère 
Indéfinissable concrètement

27/02/2023

Homme

Il marche petitement
Se balançant sur ses jambes
Agitant les bras pour se rétablir
Riant de ses dents blanches
Pleurant parfois devant la difficulté 
Mais repartant aussitôt avec un sourire

Allons-y ! se dit-il en lui-même
Tous autour de lui s’extasient
La mère sourit aux anges
Le père ne dit rien
Mais ses yeux brillent de satisfaction

Tous se réjouissent de sa bravoure
Les uns applaudissent, 
les autres crient Bravo
et l’enfant rie de voir leur enchantement
savent-ils les efforts inaudibles qu’il produit
les heurts et bleus perçus

jusqu’au jour où tout devient logique
où l’être navigue sans difficulté
Parmi les pièges de la vie
Puis lentement peine à poursuivre 
La chasse aux exploits
Jusqu’au jour où il fatigue à avancer
Puis s’effondre sur lui-même

Adieu la terre
C’est un autre monde
Plus souple, plus consistant
Qui élève l’être vivant
Et lui fait comprendre
La beauté de la vie
Trop tard, tu ne peux en profiter
Alors tente de te souvenir que tout cela t’est donné !