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20/02/2023

Maigre souvenir

Encore toi ! tu m’agrippes la jambe !
Souviens-toi de moi, dis-tu !
Mais rien ne sort de ma mémoire
Même pas l‘ombre d’un visage
Ou ta silhouette dans la rue
Juste un nom lié à un message
Écris fébrilement au dos d’une enveloppe
Je tente de me remémorer ton apparence
Mais je ne vois qu’une fumée sans force
Planant au-dessus d’un nid envahi de pépiements
Souviens-toi ! souviens-toi ! crient-ils
Mais rien ne vient dans mes souvenirs
Pas même un son, un geste, une attitude
Si, peut-être, un souvenir de promenade
Un jour d’hiver, dans un froid glacial
Lorsqu’elle se serra contre moi
Raide et tremblante, sans rien dire
Et que j’embrassais sa bouche 
Chaude, ronde, avide, parfumée
Qu’en reste-t-il ?  Un vague nuage
Un brouillard de bonheur
Dans lequel je me débats en vain

25/04/2013

Papier et parfum

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Une fois encore, le jardin du Palais royal et ses galeries s’efforcent de relancer l’attention des passants par d’extravagantes présentations. Malgré la beauté et l’élégance de son péristyle, il n’offre que peu de promeneurs à ses boutiques. Seuls les clients fortunés ou curieux ouvrent la porte de celles-ci pour découvrir divers objets attrayants ou fanés.
Admirons aujourd’hui ce parfumeur qui a trouvé le moyen d’attirer l’œil avec des décors insolites et gracieux. Peu de moyens, de l’imagination à revendre, des éclairages tamisés, qui conduisent le spectateur dans un monde féérique.

La première devanture, de boules et de papier journal, vous introduit dans la peau d’une princesse inca. Pourquoi inca ? Me demanderez-vous. Ah, je me souviens, elle me rappelle la sculpture bouchant l’entrée d’une galerie dans Le temple du soleil, une des aventures de Tintin. Ce regard fixe et inquiétant de la princesse aide à mieux sentir les délices olfactifs de son parfum.

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La seconde devanture rappelle les corridas espagnoles et les señoritas qui cachent leur visage à l’ombre des plis de leur éventail. La chaleur aidant, ceux-ci vous voilent la réalité jusqu’à ne vous montrer que des frémissements de plis et de ronds. Le parfum aidant, vous succombez à leurs charmes.

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La troisième, que l’on pourrait intituler « l’information », est bien aussi une charmante. Mais elle est enfouie dans la profusion médiatique et ne respire que l’encre et le papier. Elle n’a pas droit au parfum qui pourtant se sert d’elle pour se vendre.

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Enfin la dernière ouverture sur ce magasin magique est cubiste tout en restant informationnelle. Mourir enfouie sous les paquets-cadeaux, quelle belle fin, n’est-ce pas ?

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