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20/11/2024

Course d'obstacles

Penses-tu aux heures passées à attendre

Au fond de ta voiture, te rongeant les doigts

Rêvant de gloire ou de chute… un temps

Te voyant si haut et si petit, hagard

Galopant parmi les autres, te voyant

Sauter les obstacles déchainés

Avancer au rythme des foulées

Ne pensant qu’à tenir jusqu’au bout

Sans savoir si tu le peux

 

Et tout à coup te trouver en tête

A une centaine de mètres du poteau

Entendant tes voisins, toi qui retenais encore

Celui qui te portait vers la victoire  

 

Ne vient qu’un seul concurrent

Qui te regarde méchamment

Fier de te rejoindre et de pousser

Son cheval sur toi. Trop tard…

 

Il est passé dans un dernier effort

La victoire t’a échappée d’un souffle

Et tu contemples sans le voir

Celui qui t’a pris la place que tu convoitais

Adieu tes rêves de gloire

Adieu ton bonheur d’un jour

Te voici seul avec ta faute

Tu n’es plus rien qu’un fautif

Qui n’a pu réagir…

19/11/2024

La fin approche

Matin...

Elle était là, petite, mais forte

De sa prétendue richesse salée

La mer était belle, encombrée

Par le vent qui poussait sur ses sursauts

Et empêchait les flots de déborder

Rien ne va plus dans le matin noir

On ne voit goutte. La mer s’assagit

La pluie tombe du ciel par paquets

Mais elle se tasse sur elle-même

Et attend patiemment la fin

Rien ne vient, elle ne bouge plus

 

La fin approche, frileuse, tassée

Et elle attend, encore et toujours

Que les flots se calment lentement

Dans la crique envoutée et sereine…

 

Plus rien ne bouge, même pas sa grandeur

Derrière le rocher où elle s’abrite

Elle marque la fin de l’après-midi

Elle n’est plus qu’un tas de chiffons

Refroidi par les gouttes d’eau

Et par sa ferveur vers le ciel

 

« Adieu journée, je ne verrais plus

C’est la mort de la vie, la fin des rêves

D’un bonheur superflu et pourtant réel

Je vivais et tu étais, entièrement vivante

Aux flots de l’abime mouvante des vagues. »

Matin

Matin

Elle était là, petite, mais forte

De sa prétendue richesse salée

La mer était belle, encombrée

Par le vent qui poussait sur ses sursauts

Et empêchait les flots de déborder

 

Rien ne va plus dans le matin noir

On ne voit goutte. La mer s’assagit

La pluie tombe du ciel par paquets

Mais elle se tasse sur elle-même

Et attend patiemment la fin

Rien ne vient, elle ne bouge plus

 

La fin approche, frileuse, tassée

Et elle attend, encore et toujours

Que les flots se calment lentement

Dans la crique envoutée et sereine…

 

Plus rien ne bouge, même pas sa grandeur

Derrière le rocher où elle s’abrite

Elle marque la fin de l’après-midi

Elle n’est plus qu’un tas de chiffons

Refroidi par les gouttes d’eau

Et par sa ferveur vers le ciel

 

« Adieu journée, je ne verrais plus

C’est la mort de la vie, la fin des rêves

D’un bonheur superflu et pourtant réel

Je vivais et tu étais, entièrement vivante

Aux flots de l’abime mouvante des vagues. »

 

18/11/2024

Importuniste

Le pauvre diable se meurt

Il n’a plus rien sur lui

Juste un peu de laines des moutons

Qui sentent la rivière d’en bas

Celle qui coule goutte à goutte

Dans la chair dénudée

 

L’homme s’affaire, solitaire

Se régale de chair fraiche

De pain d’épice clairsemé

Et court dans les prés

Dans l’herbe mouillée

Au devant des têtards

Qui s’égaillent dans la mare

 

Adieu, fiers saltimbanques

Cachez-vous en fermant les yeux

Les rois ne sont pas vos cousins

Tout justes des amis revenus des songes

Riant et pleurant à la fois

De tant d’horreurs contenues

Dans un aussi petit cadavre

Qui s’étale devant eux

Et va au fil de l’eau rejoindre son âme

Dans la douceur du printemps

Au devant des myosotis desséchés

Pleurant les larmes de son corps

Et réjouit de se voir aussi pauvre

 

Adieu jeune ingénu, va

Et ne vient plus m’importuner

De tes ombrages noirs et maigres

 

16/11/2024

Vérité

rité ! quel besoin

Exigence de l’âme humaine

Combien de fois est-elle annihilée

Mais en sommes-nous nous même épris

Devant les autres toujours battant

Et devant toi-même ?

La vérité est un idéal à professer

Mais parfois la vérité danse devant toi

Et oscille à toute heure

Tu laisses passer les heures creuses

Sans un souffle de regret

Tu encourages leurs occupations

Sans t’occuper de la certitude des faits

 

15/11/2024

Encore toi !

Encore toi !

Cache tes mains

Sanglantes, elles sont

Regarde tes moignons

Ils ne sont plus

Ton visage est brouillé

Des larmes coulent de tes yeux

Je ne sais plus qui tu es

Baisse ton regard et marche

Je vais au-delà de moi-même

A la rencontre de mon être

Adieu ! plus rien ne m’intéresse !

14/11/2024

Je suis, mais pas seul

Je suis ?

Qu’es-tu ?

Je ne sais !

Comment le sais-tu ?

Tu me parles, je te réponds !

Il faut donc être deux pour être ?

Deux ou plus !

Seul comment saurais-je que je suis ?

L’existence ne peut être connue qu’à deux !

13/11/2024

Vieillesse

Il est bien contraint d’accepter l’infortune

C’est-à-dire la chute des cheveux et la face bouffie

La détresse de ne voir se lever le bâton

Devant l’adorable et tendre jeunesse

Plus rien ne sera comme avant, l’âge le prend

Et même si la résistance ne diminue pas

Il devient l’ombre de lui-même

Certes, il a toujours vingt ans dans sa tête

Il s’émeut encore à la vue de seins fermes

Mais inversement comment les femmes

Pourraient-elles s’intéresser au demi-cadavre

Proférant ses derniers tressaillements

Il s’interdit tout miroir, le déplumé

Et le proscrit à son entourage

Elle porte une queue de cheval

Et ne peut admirer sa coiffure

Quelle importance pour lui ?

Il conserve bien quelques poils

Au bas du ventre, blanchis par les ans

Mais cette toison n’est plus contemplée

Certes, il s’est empli de sagesse

Mais à quoi donc lui sert cet entendement

Puisqu’il ne peut en faire profiter autrui ?

Que lui reste-t-il ?

Il plonge en lui-même sans regarder en arrière

Un océan calme et plat

Dans lequel il s’enfonce progressivement

Cela ne devrait plus tarder

Il s’évanouira dans les replis de sa conscience

Refermé sur lui-même… Perdu… Sans vie…

 

 

12/11/2024

Dans la campagne

Seul, il allait dans la campagne

Sous la pluie, renfrogné et alangui

Marcher jusqu’à plus soif ni faim

Écoutant son cœur battre la mesure

Du temps qui passe, pas à pas

Il croisait parfois des passants

Emmitouflé dans leur manteau de pluie

Ruisselant d’éclairs vivants

Au regard d’un rayon de clarté

C’est moi, mes frères

il protégeait ses compatriotes

levant les yeux sur leur malheur

et bénissant leur démarche de liberté

 

10/11/2024

Ils sont

Un seul contre tout un peuple

La puissance contre la volonté

La liberté contre l’étouffement

Respire et vois grand !

Les héros contre l’agresseur…

09/11/2024

Debout, il est temps !

Tristesse des jours sans jour

Des glauques matinées sans couleurs

Du brouillard vert qui s’étend

Eu haut de la rue aphone

Je tends l’oreille sans réponse

J’avance la main dans le sable

Et ne touche qu’un magma informe

Un révulsif honteux qui m’étreint

 

Allons debout petit homme

Montre-nous ton visage altier

Et va dans la ville grise en riant !

08/11/2024

Départ vers le passé

Aujourd’hui départ dans le passé

Revoir les jours d’antan

Revoir les premiers jours

Revoir les fantômes qui nous hantent

Les nuits sans sommeil

Dans quelques instants

Dans le noir de la nuit

Prendre une voiture inconnue

Voir passer le paysage

Et me réveiller dans la fraicheur

Du pays de notre rencontre

Parmi le brouillard blanc

Celui de la chaleur du corps

De la belle endormie

Qui erre dans le froid

De l’hiver qui monte

Et je te vois, toi

Dans ton élément

Blonde, claire, à l’aise

Parmi les fantômes du passé

 

Je ferme les yeux

Je pose ma main sur ton bras

La douceur m’envahit

Je suis à toi entièrement

Prisonnier du filet des souvenirs

06/11/2024

Âme

Au milieu du silence de la nuit

Quand rien ne trouble la paix de l’âme

Quand tu aspires à l’évasion du corps

Et au partage avec toi-même

Derrière ton être glacé

Qui te projette loin de l’habituel

 

Alors, et seulement alors,

Nait en toi la joie opportune de l’inconnaissance

De l’immensité de toi-même

Du cortège de bonheur que tu possèdes

Dans ton être intérieur

Qui s’ouvre à la vie sans encombre

Aspirant à cet instant solennel

Où tu n’es qu’un brasier

Qui te consume dans l’extase du rien

Et dans la bienfaisance du tout

 

Le vide, grand, fort, accueillant

Du tunnel du monde vécu

Désiré et indésirable

Dans l’opportunité de son salut

Se mêle de regrets et d’enfer

Tu es celle qui est, grande et dévorante

Jusqu’au retour à ton enfance

Dans le vert des prés qui t’entouraient

Et qui pleuraient de te voir indifférent

A leur étendue glacée de l’ombre

La brume se rend plus solide au loin

Une couche d’ouate emprisonne

Son regard perdu de souvenirs

Qui sans cesse se rappellent à lui

Et, lentement, surgit à nouveau

Les traces de ton inconséquence

Il est là, lui, le passé sans présent

Qui te tend les mains vers ton destin

Plus rien ne surgira de ce temple mortel

Que sont les souvenirs du monde d’antan

Magnifié de rires et de pleurs mêlés

31/10/2024

Beau et bon

Comme ils sont proches ses mots

Définir la beauté revient à appeler

La bonté en soutien

 

Le beau est bon

Le bon est beau

 

Ils sont indissociables

Même les plus endurcis

Se laissent prendre par la beauté

Sinon par la bonté

 

Elle est belle la bonté

Elle est bonne la beauté

Chacune des deux vous prend

Et ensemble vous conduisent vers la lumière

 

Associées, elles donnent à l’être humain

Son ultime caractéristique

Origine de tout : la transparence

Voir au-delà de ce qui n’est pas visible

Ressentir en soi cette sensation

D’évaporation extrême

Cette fragilité tendre de la chair

Lorsqu’elle s’allie avec la pensée

Et avec le cœur

Ah ! que n’es-tu cela

Que d’expériences malencontreuses

As-tu fait au nom de l’humain !

30/10/2024

Je n’ai que mon âme à te donner

Je n’ai que mon âme à te donner

Elle n’est qu’un filet d’eau

Qui coule goutte à goutte

Suintant un amour discret

 

Il lui faut la tendresse de l’agneau

L’odeur du foin montant des prés

Les cris aigus des hirondelles

Lorsque le ciel s’assombrit

Pour ouvrir à nouveau son intimité

Et aspirer au bonheur de donner

 

Alors, émerveillée de fraîcheur

Elle s’envole librement

Et vient un instant se réchauffer

Au creux de ton épaule

Écouter l’histoire de celui

Qui est toi au-delà de ce moi

Dans l’ensevelissement du soi

 

29/10/2024

Âme : Méditation

Au milieu du silence de la nuit

Quand rien ne trouble la paix de l’âme

Quand tu aspires à l’évasion du corps

Et au partage avec toi-même

Derrière ton être glacé

Qui te projette loin de l’habituel

 

Alors, et seulement alors,

Nait en toi la joie opportune de l’inconnaissance

De l’immensité de toi-même

Du cortège de bonheur que tu possèdes

Dans ton être intérieur

Qui s’ouvre à la vie sans encombre

Aspirant à cet instant solennel

Où tu n’es qu’un brasier

Qui te consume dans l’extase du rien

Et dans la bienfaisance du tout

 

Le vide, grand, fort, accueillant

Du tunnel du monde vécu

Désiré et indésirable

Dans l’opportunité de son salut

Se mêle de regrets et d’enfer

Tu es celle qui est, grande et dévorante

Jusqu’au retour à ton enfance

Dans le vert des prés qui t’entouraient

Et qui pleuraient de te voir indifférent

A leur étendue glacée de l’ombre

La brume se rend plus solide au loin

Une couche d’ouate emprisonne

Son regard perdu de souvenirs

Qui sans cesse se rappellent à lui

Et, lentement, surgit à nouveau

Les traces de ton inconséquence

Il est là, lui, le passé sans présent

Qui te tend les mains vers ton destin

Plus rien ne surgira de ce temple mortel

Que sont les souvenirs du monde d’antan

Magnifié de rires et de pleurs mêlés

21/10/2024

Ton passé

Ferme ton œil

Vois ton avenir

Caché en toi

Et regarde ton être

Cette bulle vide et transparente

Bientôt si vide que tu ne la verras plus

As-tu oublié ton ancre

Ne laisse pas fuir le temps

Accroche-toi aux rochers de ton passé

Et court après ta vie !

20/10/2024

Descend en toi

Descend en toi

Où te trouve-tu ?

Plus tu descends

Plus il devient difficile de te suivre

Un fond blanc ou grisâtre

Quelques cris inaudibles

Le toucher de velours

Le rêve de l’artiste

Parti avec son cahier

Puis le songe de l’absence

Le gris du brouillard

Le noir de l’aveugle

Un lendemain de fête

 

Réveille-toi, le dormeur

Prends sérieusement les choses

Ne laisse plus ta pensée

Errer derrière toi, morte

Où vas-tu ?

 

19/10/2024

Piscine aérienne

Retour au centre du jeu

Plus rien ne sera comme avant

Le rouge et le noir chancellent

Ils se mélangent et perdent toute valeur

Gris es-tu ?

Plus rien ne gagne, plus rien ne perd

Obscur, je cherche la fin des poulettes

Au revoir les petites

Vos danses m’ont bien amusées

Vos repos aussi sur le fil du grillage

Tu pars en vol tombant

Et te retrouve au milieu

Du carré de vos ébats

Entre deux congénères

Indifférentes à votre malheur

 

Adieu les poules

Volez bien dans

Votre piscine aérienne

Piscine aérienne

Retour au centre du jeu

Plus rien ne sera comme avant

Le rouge et le noir chancellent

Ils se mélangent et perdent toute valeur

Gris es-tu ?

Plus rien ne gagne, plus rien ne perd

Obscur, je cherche la fin des poulettes

Au revoir les petites

Vos danses m’ont bien amusées

Vos repos aussi sur le fil du grillage

Tu pars en vol tombant

Et te retrouve au milieu

Du carré de vos ébats

Entre deux congénères

Indifférentes à votre malheur

 

Adieu les poules

Volez bien dans

Votre piscine aérienne

16/10/2024

Machinerie

La machinerie tourne sans cesse

Des engrenages rougis d’usure

Des roues éperdues de courage

Un peu de fumée verte court

Au plafond sans visibilité

Le temps s’enfonce en vous

Sans pouvoir imprimer

Le passé et l’avenir

Rien qu’un long ruban mouvant

Qui court après lui dans le noir

Tressautant sur la page des jours

Hoquetant par moment

Ou courant en ligne droite

Avant l’arrêt complet

Et un repos bien mérité

Plus de fumées, plus d’astuces

Un calme silencieux et vain

L’hiver entre en action

Dans la brume grise du matin

Seul claironne les soupirs

Des colonnes de glace

Qui décongèle dans l’azur

Seul reste le souvenir du temps

Qui passe au loin, si loin

Que le passé n’est plus

15/10/2024

Bonheur

Enfin, la voici…

C’était une montagne

Elle est devenue poussière

La considérer de loin

Inutile, mais chérie

Comme un bouton sur le cœur

Qui fait plaisir à l’élu

Et le rend plus attrayant

A celle qui ouvre son attention

 

Merci ma douce, ma très humble

Je te revois, blonde comme les blés

Agrandie de ta beauté tendre

Courant sur mon corps

Caressant ma poitrine

De ta main enchantée

Tu es là, toujours

A mes côtés, attentive à notre bonheur

Jusqu’à la fin des jours et des temps

14/10/2024

L"amour

L’amour, un peu d’amour

Un bain de jouvence dans l’eau fraiche

Et un soleil étincelant

Cela suffit à l’homme poudré

Qui règne dans la rue

Il marche pesamment

L’air de rien vêtu de blanc

Avec un foulard rouge autour du cou

Il regarde les filles, fièrement

Montrant par là qu’il est bien lui-même

Celui qui bouleverse le pays

Qui jette son regard sur le bleu des yeux

Et en fait une tempête de gris

Il va, seul, en vainqueur

Les filles se cachent derrière les portes

Et voilent leurs yeux embués :

Adieu la rascasse. Cours toujours

Tu ne nous attraperas pas !

Il rêve de la petite brune

Et de la blonde de l’épicerie

Elle se cache derrière les sacs de fève

La brune, plus discrète, fille du facteur

S’enveloppe de blanc par poignées

12/10/2024

Qu'es-tu ?

Brouillard…

Trouble…

Rien ne va plus

Où es-tu ?

 

Et vient, seul

Dans la campagne

L’être aux mille visages

Il avance à pas menus

Et s’approche, encourageant :

 

« Je ne suis rien d’autre que toi

Tu ne m’as jamais vu ailleurs

Quand donc te reverrai-je

En chair et en os

Perdu sur le toit du monde

Auscultant ton voisinage

D’un œil métallique

En te grattant le cou

Adieu mon double repu

Regarde-moi et va au loin

Ecarte-toi de toute pensée maléfique

Cours aux vestiges de la fin

Et contemple-toi, vide…

 

Qu’es-tu ?

10/10/2024

Retour

Retour…

Que d’images perdues

Que de souvenirs éparpillés

Que d’absences sans fins

Je suis, tu étais

Ils sont, debout, vaillants

Attendant l’illumination

Qui ne vient pas

Il erre dans la maison

Reconnaissant les objets

La statue offerte un jour

Quand, il ne sait plus

Il la regarde et ne sait plus

Il se trouve dans le vide

Dans l’absence, dans le noir

Où es-tu, toi la protectrice ?

 

 

Rien

Il fait frais, presque froid

On sort le matin, presque nu

Frissonnant, claquant des dents

Pour dire, d’une voix étouffée :

« Y a presque plus de café ! »




Regarde les arbres qui te tendent les bras

Regarde les sapins qui baissent leurs jupons

La fraicheur du monde s’envole au loin

L’homme se résout à n’être rien

09/10/2024

Reprise

Pluie, eau, dégoulinade

Apnée, plus un mot

Le silence des gouttes

Tout est mouillé

Retour au commencement

Quand le monde n’était qu’un désert

De matière et de liquide

 

Lave-toi, petit homme

Laisse couler l’eau bienfaisante

S’épanouir sur ton corps

Quelle jaillisse du ciel

Et pénètre ton esprit

L’emplissant de douceur

Que sa bienfaisance

Te berce de miel

Et s’empare de toi

Seul parmi les autres à vivre

Un tel rafraichissement

 

Sors et grelotte de froid

Sous la fraicheur de l’onde

Qui coule de l’azur

Et vois ton adieu

Au monde nettoyé

08/10/2024

L’infini des jours

As-tu encore vu les oiseaux du ciel

Se perdre dans l’azur sans limites

Et s’arrêter en plein vol, suspendus

Contemplant les petits d’hommes

Courant à droite, à gauche, parfois droit

Mais, le font-ils exprès, ou inversement

Cherchent-ils à nous impressionner

Dans leur sillage masqué de bonheur

En volant sans cesse jusqu’à la délivrance

D’un air lourd et plein d’intention

Malveillance et crainte vont de pair

Face aux pluies abondantes et continues

Es-tu de retour sur cette terre desséchée

Trouve-toi un nid douillet et rembourré

Pour chanter la fin de ta captivité

Et pleurer sur ce que tu n’as pas vu

Adieu, petits d’hommes, nous nous reverrons

Sans doute un jour lorsque le soleil s’éteindra

Derrière la planche du temps

Qui baigne l’accès à l’infini des jours

07/10/2024

Contraste

Saute, me dit-elle.

Et je   lâchais la prise

J’errais dans la campagne

Vêtu de ma nudité augmentée

Je me laissais faire

Les doigts de pieds écartés

Planté sur mes sabots de bois

La bouche ouverte

Regardant, seul, mes coreligionnaires

Qui, tous, portaient un bagage

Au bout d’un bâton, dans un mouchoir

Qu’as-tu dans ton sac ? Demandais-je 

Sans mot dire, il se pencha vers moi

Me fit signe de regarder

Puis pleura doucement

Une montre cassée, un centime

Et trois fèves encore vertes

Puis il se détourna de mon regard

Et partit à petits pas vers la gare

Où rien ne l’attendait

Je remontais son mon vélo

Et pédalais à l’opposé

Vers le bruit de la ville

Qui m’emplissait les oreilles…

 

02/10/2024

Nuits

Enfin, la tête s’éclaircit…
Les grains de brouillard s’estompent
Une légère blancheur se montre
Que vois-je : rien
J’entends la cloche de l’église
Sonner quatre heures
Cela résonne en tremblement
Dans une tête vide, des éclairs sublimes
Tandis que tous dorment paisiblement
Dans la chaleur bienfaisante de l’été
Que deviens-tu ? Où cours-tu en pensée ?
Les images passent, se chevauchent,
S’envolent loin de toi, en bouquet
Une gerbe de dilatations s’échappe
Tout devient rouge
Je suis au bout…