Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/01/2021

La mue (17)

Nous sommes le 3 septembre. Cela fait un peu plus d’un an que j’ai rencontré la colombe. Je n’ai pas de toit, je n’ai qu’un sac vide, je ne transporte pas de pierre pour reposer ma tête lorsque le soir tombe. Qu’ai-je fait ? Je ne peux vous le dire, c’est une affaire entre le ciel et moi. Je n’ai pas eu un instant de libre, mais je suis le plus libre des hommes. C’est un jour nouveau, mais particulier. Ce matin, j’ai reçu mon attestation. C’est la saison de la mue pour les oiseaux. Je ne suis pas inquiet. Je l’attends avec impatience, sans chercher à imaginer ce qu’elle sera. Ma vie continuera sous une autre forme et je serai toujours Imer.

5 septembre, je ressens les premières transformations. J’ai l’impression de retrouver mes jambes d’humain et je perds pas mal de plumes. C’est véritablement une mue. Qu’est-ce qui va les remplacer ? Mon bec devient mou, je ne peux plus casser une graine. Pourtant j’ai bien encore mes ailes et elles me soutiennent en l’air sans aucune difficulté. Elles semblent même plus agiles que d’habitude.

6 septembre. Je ne me sens pas bien. Reste sous ton arbre et attends, me disent mes compagnons. Je voudrai bien, mais je suis tiraillé sous ma peau. J’ai perdu presque toutes mes plumes, sauf sur les ailes, mais elles ont blanchi et deviennent plus lisses d’heure en heure. J’ai presque retrouvé mes jambes. Elles sont alertes, beaucoup plus qu’auparavant.

7 septembre. J’ai mué. Je suis un homme muni d’une paire d’ailes. Je n’ai pas la même tête qu’avant la première mue. Je ne me décrirai pas. J’ai trouvé une robe blanche au pied de l’arbre sur lequel je m’étais réfugié. Elle me va parfaitement. Si Joséphine me voyait ! Et en un instant, je me trouve aux côtés de Joséphine. Comment cela se fait-il ? Je n’ai fait que penser à elle et je suis auprès d’elle.

– Bonjour Joséphine. Alors, es-tu heureuse avec ton nouvel homme ?

Joséphine est étonnée. Elle se demande qui je suis. Je la regarde, resplendissante, mais elle est maintenant sans attrait pour moi. Elle n’est plus qu’un être humain avec ses instants de bonheur et de malheur, entraînée par les circonstances, tentant de comprendre ce qui lui arrive et dérivant entre ses interlocuteurs.

29/01/2021

Vivre dans le présent

Tous nos problèmes et nos maux viennent de ce que nous ne vivons pas dans le présent.

En fait, nous vivons plus dans le passé et l’avenir que dans l’instant présent. Presque toutes nos pensées sont des résurgences du passé ou des projections dans l’avenir. Nous ne vivons dans le présent que lorsque nous sommes concentrés soit sur une pense, soit sur un désir, soit sur une action. Le reste du temps, notre pensée se partage entre l’avenir et le passé. Elle rêve, nous ne sommes pas réellement éveillés.

Le rappel de soi de Gurdjieff n’est au fond qu’une méthode pour vivre le présent, méthode qui nécessite une concentration intense, donc permet un développement accru du mental.

Plutôt que de se dire « je dois vivre dans le présent et vivre chaque instant avec intensité », il est peut-être préférable au début de bannir toute pensée venant du passé ou orientée vers l’avenir. Ainsi nous sommes tournés vers le présent, ce qui ne veut pas dire que nous n’avons que des pensées matérielles, au contraire, cars alors dans l’action nous agirons vraiment avec concentration, concentration qui pourra être volontaire si nous avons besoin du mental pour agir ou automatique dans les actions quotidiennes ou le corps agit par habitude. Dans le cas des actions automatiques, le mental libéré peut alors se reporter sur des pensées plus hautes et pratiquer la méditation permanente en choisissant un thème ou encore en faisant le vide. Ainsi, l’action vécue gagnera en profondeur et en vérité puisqu’elle sera effectuée avec concentration.

28/01/2021

Conclusion sur la musique sacrée

NOTE MELODIE CONTREPOINT HARMONIE
l'intemporalité

la temporalité

la relativité du temps l'éternité
l'instant dans la durée la durée dans la succession des instants la durée dans la juxtaposition des instants l"union de l'instant et de la durée
DECREATION RECREATION PURIFICATION

UNIFICATION

neume de 3 ou 4 notes

Utilisation d'une formule mélodique

juxtaposition des formules avec accord de 2 notes : tierce, quarte, quinte, octave harmonisation avec accord de 3, 4 5 notes
le neume redonne de la force à la note et purifie le lieu de son émission la formule mélodie ouvre les lieux de l'être la juxtaposition purifie les lieux de l'être l'harmonisation unifie l'être au monde et à Dieu

 

la musique sacrée crée un changement de l'écoulement du temps :

Le présent intensément vécu,

hors du dialogue mental,

devient éternité

25/01/2021

Méditation

Travailler d'abord l'expire 
(inspiration : faire sortir de soi l'agitation)
puis percevoir le moment entre l'expire et l'inspire : temps mort
(mort de soi, vide en soi)
enfin travailler l'inspire jusqu'à l'inspiration
(moment où une présence s'empare du moi)

expiration : lâcher prise, don de soi, abandon
inspiration : ouverture, visitation, plénitude

24/01/2021

Et avant ?

Qu’y avait-il avant treize virgule sept milliards d’années ?
On ne connaît qu’un mur de photons, une lumière fossile
Appelé fonds diffus cosmologique. Rien de visible au-delà !
La science cherche, inventorie, fait preuve d’imagination
Planck décrit ce mur conceptuel, né d’une singularité initiale
Qui ne dure pas ou si peu, entre l’instant zéro de l’univers
Et 10-43 seconde, le temps de Planck ou l’ère de Planck

On se demande même à quoi rime cet instant zéro
Puisque les lois de la physique s’arrêtent devant le mur

Derrière : une énigme sans temps, sans espace, sans matière ?

Y a-t-il eu un instant zéro, nul ne le sait, et pourtant
Planck a bien identifié ou conceptualisé cet instant unique
Pendant lequel les quatre interactions fondamentales
S’appliquaient simultanément dans un bang so big

Avant le bang, il n’y avait rien de matériel
Cela veut-il dire qu’il n’y avait rien ?
Que signifie rien ? N’est-ce qu’une absence ?
L’absence est liée au manque de présence
Et la présence ne serait qu’un signe matériel,
Il y a quelque chose ou il n’y a rien

Mais imaginer ce rien, n’est-ce rien ?
Imaginer ce rien est-il interdit ?
Ce rien est sans consistance, sans temps ni espace
Et pourtant il est et nous pouvons en parler
Nous pouvons même concevoir différents rien(s)
Les comparer, les analyser et imaginer
Leur impact sur la réalité. L’imaginaire existe
Mais qu’est-il ? A-t-il une existence propre ?
Le monde imaginaire ou plutôt les mondes imaginaires
Sont, mais n’existent pas au sens matériel
Ces bulles sans existence physique sont et faits
D’une matière non consistante mais réelle
Puisque je peux les utiliser et progresser
Dans ma vision du monde, même matérielle
Elles font preuve d’une réalité différente
D’un monde d’idées qui se cherchent, se battent
Gagnent ou perdent sur une échelle de différenciations
Réelle, mais sans consistance, vide de matérialité

La bouillie des idées est un autre monde
Différent, réel, mais imaginaire
Où Dieu se conçoit et se construit sans fin
Et ce n’est pas encore le monde divin !

23/01/2021

Verte

Le décor n’a guère changé
Le vert en compose la toile de fond
Vert de la fièvre de l’enfance
Vert des délires verbaux
Vert des fumeries d’opium
Vert d’un mal de tête
Et pourtant tu trônes hors de toi-même
Dans l’obscurité de tes maux
Et la blancheur de tes pouvoirs
Le décor se meut hors de toi-même
Tu marches léger, en chaussettes
Un brin d’herbe entre les dents
Tu regardes défiler ta vie
Un va et vient d’automne
Une immobilité bienvenue
Une queue de rat comme main courante
Qui parfois s’immobilise
Pour mieux te piéger et tromper
Ton sens aigu de l’écoulement du temps
As-tu vu passer ces années ensoleillées
Ta jeunesse dans ses craintes
Tes désirs ambigus et vertueux
La caresse troublante et passionnée
De celles que tu convoitais
Jusqu’au jour où tu la rencontras
Verte de vertus esseulées
Parapluie contre l’adversité
Immortalisée et tremblante
Sous la pluie de sa beauté
Que toujours tu contemples
Encore maintenant et à jamais
Le regard fixe et émerveillé
Seul point fixe dans ton rêve
D’une vie de jeune homme
Toujours à fleur de peau
Oui, le vert te va bien
Même lorsqu’il jaunit

22/01/2021

La mue (16)

– Mais il faut du temps pour arriver à une telle chose, objecta quelqu’un.

– Non, il faut que vous soyez possédé par le sentiment de l’urgence : urgence à vivre la vraie vie, urgence à aider les autres à découvrir ce que j’avais découvert, urgence à transformer le monde par l’amour qui peut tout. Savoir qu’au bout du chemin existe la mort et ne rien faire jusque-là, c’est gâcher sa vie et celle des autres par absence d’attention. Néanmoins, je concède que le temps est indispensable pour parvenir au but.

– C’est quoi ce but ? dit un autre en équilibre sur un fil téléphonique.

– C’est le bonheur, quoi qu’il arrive dans notre vie. Cette compréhension demande du temps, certes, mais la transformation peut venir en un instant.

Je m’interroge. Comment cette colombe a-t-elle pu rallier tous ces oiseaux alors qu’hier j’étais pratiquement seul avec elle ? Serait-ce tout simplement qu’elle possède la conviction et que celle-ci entraîne les autres, qu’elle possède la pureté et que celle-ci convainc les autres. Et moi, et moi, que deviens-je dans tout cela ? C’est alors qu’il m’apparaît clairement que je suis directement concerné par ce que proclame la colombe. Je me tiens immobile et médite cette nouvelle vie qui s’ouvre devant moi. Je me sens le cœur léger, l’esprit aventurier. Mes réflexes d’homme moderne ne m’ont pas sauvé du désastre ; inversement, je suis encouragé par cette colombe qui me dit de tout abandonner, ce que je vais faire à partir d’aujourd’hui. Voilà, c’est fait, j’ai oublié mon passé et me tourne vers le présent et l’avenir. Non, je me tourne vers le néant et celui-ci est aimable et grand. Quelle idée ! Et pourtant, c’est vrai, ce vide m’attire et me donne la chair de poule. Adieu ma vie, en route pour la vraie vie.

La colombe prend son envol, tournoie autour de moi, plane et se pose à mes côtés. Elle me regarde avec tendresse, mais fermeté et dit :

– Toi, Rémi, je connais les événements qui t’ont conduit ici. Je vois tes efforts et ton cheminement intérieur. Tu as, par expérience, compris ce qu’est la vie, la vraie, celle qui est au-delà de ce que nous percevons et ressentons. Dorénavant tu ne t’appelleras plus Rémi, mais Imer. Tu te consolideras toi-même, tu flotteras pour aider les autres et tu connaîtras une nouvelle vie, la vraie, bientôt.

La colombe me caresse de son aile, me regarde une dernière fois et dit :

– Je ne te verrai plus. Tu en sais suffisamment pour voler de tes propres ailes. Sois fort, ta prochaine mue est pour bientôt.

Sur ces paroles que je ne comprends pas réellement, elle s’envole, fait un rond au-dessus de ma tête et s’éloigne. Je suis seul, mais je suis habité d’une nouvelle force qui me guide et me donne détermination et certitude. Je prends mon envol et pars, loin de mon appartement et de Joséphine. Le cordon est coupé, en avant !

21/01/2021

Les formes de musique sacrée

Alain  Danielou  distingue  plusieurs  formes  de  musique  religieuse  et  de  danses  sacrées. Dans ces formes, la musique modale tient une place essentielle. 

Les formes de musique religieuse
* les bruits ou complexes sonores, qui servent à créer un climat de terreur sacrée ; 
* les formes à prédominance rythmique qui servent de base aux danses sacrées ; 
* les  musiques  royales  et  guerrières  destinées  à  donner  de  la  grandeur  aux  cérémonies civiles et religieuses ; . 
* les psalmodies des textes sacrées, avec trois grands courants : 
    la psalmodie védique (2° millénaire avant Jésus-Christ) ; 
    la psalmodie du monde méditerranéen, d'origine juive ; 
    la psalmodie bouddhique, beaucoup plus récente ; 
* les   musiques   modales   savantes,   employées   comme   moyen   de   concentration   intérieure ; .
*  les hymnes chantés, dérivés des formes savantes et populaires ; 
* la  musique  savante  de  style  profane  créées  pour  donner  plus  de  grandeur  aux  cérémonies religieuses. 

Les danses sacrées
Elles comprennent : 
. les  danses  extatiques  et  prophétiques,  dont  les  plus  fondamentales  sont  d'origine  africaine, hindoue et turques (derviches tourneurs) ; 
. les danses à signification cosmologique (cérémonie chinoise et japonaise) ; 
. la  danse  théâtrale,  conception  spécifiquement  hindoue,  mais  qui  s'est  également  manifestée dans la célébration des mystères du moyen-âge. 

La musique modale
La musique sacrée est partout spécifiquement modale, car c'est cette forme de musique qui exerce l'action psychologique la plus efficace. 
Les raisons tiennent à l’existence : 
. d'une tonique, son de référence autour duquel tourne les notes de la mélodie ; 
. d'intervalles répétitifs agencés en formules ou groupes de notes semblables ; 
. d'une finale dont l'arrivée procure un temps de silence et de plénitude ; 
. d'un rythme qui divise le temps dans la durée et non dans l'instant. Ce rythme n'a rien à voir avec le rythme tel qu'il est compris actuellement : ainsi la valse adopte non pas un rythme à trois temps, mais un rythme à 24 temps (3 fois 8), car ce sont les groupes de 8 mesures qui exercent une action psychologique sur les danseurs. 

20/01/2021

Fil d'Ariane

Vous arrive-t-il d’être muet
Et de n’avoir aucune pensée 
Rien qu’un vague écœurement 
Qui vous fait rejeter l’environnement
Et vous contraint à vous lover
Sur un délicat et discret secret ?

Le monde vous délaisse
Eh bien laissez-le tomber
Prenez votre tête en main
Et courez la mettre au coffre-fort
Puis sortez en toute liberté
Aux vues de tous et toutes

Montrer vos faiblesses
Faites entendre vos plaintes
Transformer votre solitude
Jusqu’à ce point unique 
Où tout ne rime à rien
Et rien devient le tout

Alors se dévoilera l’absence
Ce tendre matelas de laine
Où s’enfonce ce moi
Et d’où émerge le soi
La légèreté faite autre
Hors de toute connaissance

Flottez au-dessus du quotidien
Mêlez-vous à l’inconsistant
Aux nuages sans image
Jusqu’à n’être plus qu’un filament
Encore attaché au pouvoir
D’être homme sans devenir

A… Dieu…
Ne rompez pas le fil…

19/01/2021

Parution "Les voyages intérieurs"

Les voyages intérieurs

20-12-15 Les voyages intérieurs  1° couv.pdf.jpg

« Deux jours plus tard, ils entrèrent sans coup férir dans la place, soigneusement déguisés en paysans rustres et avinés, ayant caché leurs armes dans les tonneaux emplis de vin. Réfugiés dans une auberge à cent sous, ils partirent en reconnaissance, dispersés, se mêlant au bon peuple qui n’avait pas l’air si réjoui de la présence anglaise. Le plan fut mis au point pour la prochaine sortie de Jeanne de sa prison, quel que soit le moment, avant ou après le jugement. »

 

Le livre contient 4 nouvelles :
. L’essence de Pierre Heurtebise de Praguilande,
. L’homme sans ombre,
. Ephistole Tecque,
.La fin de l’histoire

Date de parution : 15 janvier 2021
Prix public : 19,90 €
Page : 232
ISBN : 978-2-7547-4426-3

https://www.amazon.fr/voyages-int%C3%A9rieurs-R%C3%A9cits-insolites/dp/2754744266/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&dchild=1&keywords=Les+voyages+int%C3%A9rieurs+loup+francart&qid=1609752597&s=books&sr=1-1
https://www.editions-pantheon.fr/catalogue/les-voyages-interieurs/
https://livre.fnac.com/a15593144/Loup-Francart-Les-voyages-interieurs?oref=00000000-0000-0000-0000-000000000000&Origin=SEA_GOOGLE_PLA_BOOKS&esl-k=sem-google%7cng%7cc294196405911%7cm%7ckpla374773846696%7cp%7ct%7cdc%7ca58200328279%7cg1553156614&gclid=EAIaIQobChMIz4j4hY727QIVWunmCh26zgM3EAQYASABEgKQ3fD_BwE&gclsrc=aw.ds
https://www.furet.com/livres

Entrer en soi-même pour y faire la découverte de l'extraordinaire et du paradoxal dépassement de soi. Cette plongée éminemment personnelle est la condition sine qua non à ce que les personnages de ces nouvelles vont vivre comme une libération. Pierre, Mathis, Éphistole et Nicéphore tâtonnent, trébuchent, avant de faire l'expérience de la vacuité de soi et de cette liberté chèrement acquise. Car relever la tête a un prix. Lequel êtes-vous prêt à payer ?

Loup Francart imagine avec humour et une lucidité aiguë les remises en cause intimes de quatre hommes. Méditation, philosophie et tendre ironie font bon ménage sous sa plume si caractéristique.

Auparavant expert en stratégie et gestion de crise, l'auteur se consacre aujourd'hui à ses passions artistiques, la peinture, la musique, la littérature. Il tient également un blog dans lequel il fait part de ses réflexions sociétales et personnelles.

AVIS DE L'ÉDITEUR : Dans ces nouvelles extra-ordinaires, Loup Francart démontre la puissance de deux incontournables du développement personnel : l’introspection et la méditation.

 

18/01/2021

La mue (15)

Je me dirige vers mon appartement. Où irai-je autrement ? Elle est là, je vois son ombre dans la cuisine. Je m’approche de la fenêtre. Ah, elle n’est pas seule. Ça y est, il est adopté. Ça n’a pas duré longtemps. Mais, ayant maintenant un peu de recul, je constate que j’ai fait de même plusieurs mois auparavant. Alors, pourquoi reprocher à cet homme ce que j’ai fait moi-même ? Sur le rebord de la fenêtre, je médite : j’ai reçu Joséphine en cadeau du ciel, il l’a reçoit en cadeau, quoi de plus normal. Est-elle coupable ? Non, ce sont les circonstances qui l’ont conduite à cette attitude. Ma disparition de sa vie est logique et correspond à ce que recherchent les autorités. Alors, laissons-les, éloignons-nous et parcourons le monde pour y trouver la paix. Hum, plus facile à dire qu’à faire. Je m’installe non loin de là. Je ne suis pas encore suffisamment libre pour m’éloigner sans un regard.

Ce matin, je m’installe tôt sur le toit de l’église. Je ne veux pas rater la venue de la colombe. Elle n’est pas encore là. Mais je remarque plusieurs races d’oiseaux qui sont là. D’ordinaire, ils ne se côtoient pas. Aujourd’hui cela ne les gêne pas, chacun pépie dans son propre langage, le front haut, la plume légère. Tous semblent attendre. Attendraient-ils la colombe ?

Celle-ci apparaît, un brin d’olivier dans le bec, semblable à son image. Elle la dépose à ses pattes, regarde les oiseaux présents, les salue de la tête et leur parle dans leur cœur :

– Chers amis, je suis heureuse de vous retrouver. Cela prouve que vous avez médité mes paroles et que vous avez commencé à vous transformer. Je ne vous demande pas une métamorphose. Non, une simple mue. Restez ce que le créateur a fait de vous, chacun unique et possédant sa vocation propre. Mais transformez votre cœur, réveillez votre intelligence, ouvrez votre âme à la vie et celle-ci deviendra enrichissante et multiple. Ne vous souciez pas de ce que vous allez devenir, vivez que diable, sans aucune arrière-pensée. Soyez dans l’instant, là où vous êtes, sans penser à un autre temps ou un autre lieu. Faites le vide en vous et l’univers vous pénètrera. Vous vous unirez à lui ; vous ne serez plus, vous vivrez.

17/01/2021

Le monde caché

 

IMG_1863.JPG

Derrière la grandeur et la beauté de l'univers

se cache la lumière divine, tremblotante

mais sûre d'elle

qui jamais ne se confond

avec la consistance de la matière

IMG_1864.JPG

L'infini derrière le moi

qui apparaît avec modestie

dans l'émerveillement du Soi

16/01/2021

La musique sacrée : voie de purification (10)

L'harmonie

Le but ultime recherché dans la musique est alors atteint. L'âme devient réceptacle, vase transparent où les vibrations s'harmonisent et se complètent. L'invisible s'unifie au visible dans l'âme devenue vierge, le visible laisse entendre les sons de l'invisible. Chaque chose, chaque être exprime totalement l'amour divin avec lequel il a été créé.

Ainsi parle l'apôtre divin : "depuis la création du monde, les choses invisibles sont contemplées à travers les créatures". Si à travers les choses visibles les invisibles sont contemplées, dans une bien plus grande mesure les choses visibles sont approfondies à travers les invisibles par ceux qui s'adonnent à la contemplation. Car la contemplation symbolique des choses spirituelles à travers les visibles n'est autre que la compréhension dans l'Esprit des choses visibles à travers les invisibles. Maxime le Confesseur

En celui qui atteint cette harmonie inexprimable faite d'amour brûlant pour tous et tout, les deux aspects qui semblent parfois s'opposer dans la musique se réunissent. Celui qui écoute avec l'ouïe de l'âme rejoint pleinement celui qui joue ou qui chante. Le musicien entre dans la magie divine de la création, il devient créateur non dans l'effort et le travail, mais dans la co-naissance et le vécu. Il est unifié intérieurement et uni à l'univers et à Dieu.

Dans la connaissance, l'esprit offre les essences spirituelles de l'univers, comme autant de dons qu'il fait à Dieu. Dans l'existence, l'esprit reçoit des dons en explicitant par la vie toute la splendeur de la sagesse divine déposée invisiblement dans les êtres. Maxime le Confesseur

Le musicien, le chanteur, se laisse enivrer par l'Esprit qui s'exprime à travers son art. Ce n'est plus lui qui joue avec sa vision personnelle du monde, avec sa culture et ses connaissances musicales. Quelque chose, quelqu'un de plus grand que lui, joue en lui, chante en lui avec des gémissements ineffables, avec des cris de joie, avec la tendresse de l'amour, avec les larmes de la compassion.

La musique trouve alors sa véritable finalité. Elle dévoile l'harmonie qui existe entre le créé et l'incréé, le visible et l'invisible, le son et le silence. Elle conduit celui qui la pratique à s'harmoniser lui-même avec le visible et l'invisible. Elle participe à l'acte créateur, elle devient voie d'expression du Verbe.

Le but de la foi, c'est la vraie révélation de son objet. Et la vraie révélation de l'objet de la foi, c'est la communion indicible avec lui... Et cette communion est le retour des croyants à leur principe comme à leur fin... et donc le rassasiement du désir. Et le rassasiement du désir, c'est la stabilité éternellement en mouvement des désirants autour de l'objet désiré... et donc l'éternelle jouissance sans séparation... la participation aux choses divines. Et cette participation aux choses divines est la similitude du participé et des participants. Et cette similitude, c'est, selon l'énergie, l'identité des participants avec le participé... Cette identité, c'est la déification. Maxime le Confesseur

15/01/2021

La vie

Le vers de terre est un drôle d’être
Comment ne pas lui donner raison ?
Il lui arrive d’être prisonnier
Mais il se délivre sans difficulté
En se lovant sur lui-même 

L’oiseau moqueur a une grande gueule
Et un petit bec prétentieux
Il ne sait pourtant pas protester
Face aux attaques des petits
Qui l’accablent et rient de son inconséquence

L’homme dans sa naïveté frêle
Court après la vie sans pouvoir la doubler
Il lui tend même des embuscades
Sans toutefois pouvoir la piéger
Il ne sait pas feinter le dernier jour

14/01/2021

Peinture

IMG_1861.JPG

En préparation

formes apparaissant

la clarté en jeu

13/01/2021

Rêve d'automne

 

IMG_1827.JPG

Fumée du diable,

c'est mieux que l'herbe viable,

de Castaneda.

 

11/01/2021

La mue (14)

Je sais bien que je ne me parle pas à moi-même. Alors, qui est-ce ? Je regarde autour de moi. A côté, sur le même toit, je vois une colombe qui me regarde. Elle est arrivée sans bruit et s’est posée là, comme pour converser avec moi. Elle parle comme vous et moi alors que je ne comprends rien aux pépiements des autres oiseaux. Mieux même, elle me parle directement dans ma tête sans avoir besoin de la voix, organe naturel de la parole.

– Croyez-vous ma situation enviable ?

– Ce ne sont pas les situations qui comptent, mais la façon dont on les vit.

– …

– D’ici tu vois toute la ville, tu devines les peines et les joies selon les circonstances, mais tu sais intimement que ce n’est pas ça l’important. Ce qui compte, c’est ce que l’on fait de ce qui nous arrive. Fabrique-t-on du miel ou du fiel ? Et tu sais qu’il n’appartient qu’à toi de choisir, même si tu ne penses qu’à toi pour l’instant.

– Mais qui êtes-vous, vous qui me parlez ?

– Je ne suis qu’un simple pigeon. Ma seule liberté tient à l’amour. Celui-ci est tout puissant et universel. Je vole sur le monde sans m’attacher à ce qui se passe, mais à ce qui est vécu. Je ne connais que l’intérieur de l’homme et le laisse se saisir des situations. Il apprend dans l’expérience, il saisit dans la science, il comprend dans la conscience et enseigne l’obédience aux intuitions de l’âme.

Que répondre à cette déclaration ? L’ai-je d’ailleurs bien comprise ? Cette colombe est assurément plus qu’un simple pigeon ou une vulgaire tourterelle. Alors je m’efforce de la voir sous un autre jour. Mes yeux s’ouvrent, mon cœur éclate, ma rationalité cède et je découvre l’amour. Cette simple créature devient un être à part entière, plus qu’un humain, au-delà de son apparence physique au demeurant charmante.

– Va mon frère. Tu en as assez appris aujourd’hui. Médite ces paroles et reviens demain.

J’obéis et plonge dans le vide céleste apparu devant moi et qui me porte d’espérance. Je suis léger, détendu et plein d’énergie. La vie s’ouvre et devient nouvelle. Je la découvre et le monde devient autre.

10/01/2021

La musique sacrée : voie de purification (9)

Purification et unification

La musique sacrée méditative donne à l'homme un moyen de concentration. Cette concentration le purifie. La purification conduit à l'unification de l'être.

La première qualité de ce type de musique doit être de permettre la concentration, c'est à dire de calmer le mental, d'évacuer peu à peu le dialogue intérieur qui sans cesse s'impose à nous, malgré nous. C'est l'attention sur la mélodie qui mène à la concentration en en faisant le fil conducteur des pensées. Le but de l'harmonie, lorsqu'elle est jointe à la mélodie, est de créer l'ambiance intérieure sans distraire la concentration. La musique modale où le rythme et le rappel de formules mélodiques créent un univers sonore particulier, est plus appropriée à cette recherche que la musique dite classique, c'est à dire formée à partir de gammes mineures ou majeures.

Lorsque l'esprit a atteint un certain calme, le corps va pouvoir s'éveiller aux sons. La musique n'est plus entendue par l'intermédiaire de l'ouïe. L'ensemble du corps, devenu perméable aux vibrations, se laisse pénétrer par la mélodie qui l'enveloppe et le fait vibrer. Les sens s'éveillent, libérés de la tyrannie du mental. Le corps apprend à co-naître par lui-même. Ce n'est plus la mémoire des sensations qui s'impose, mais la sensation elle-même, pure, dans l'instant. C'est ici et maintenant que je suis, et non hier ou demain, là ou là-bas. L'instant saisi dans toute sa plénitude ouvre alors à l'éternité.

Le mental et le corps purifiés vont permettre au cœur de s'ouvrir. Pour les Pères de l’Eglise, le cœur est le lieu de l'esprit purifié, le centre de l'homme, l'endroit d'où tout doit venir. Il faut d'abord le débarrasser de ce qui l'opacifie, séparer les émotions des sentiments et les sentiments de l'amour, sentiment ultime, vie du cœur. La musique sacrée fait fondre les cœurs de pierre, les purifie et les transforme en calice pur, coupe offerte au monde et à Dieu.

L'être unifié, purifié d'un moi dominateur, devient prêtre dans toute la plénitude du mot, c'est à dire intermédiaire actif entre Dieu et l'univers. Offert en totalité à la vie divine, il fait monter vers Dieu le cri du monde et renvoie au monde la réponse divine de l'amour, la plénitude de l'Esprit. Temple du Saint Esprit, l'être se transfigure et se divinise.

C'est ainsi qu'en réalité cela devrait être, la grâce divine habitant au plus profond de nous, dans notre cœur. Le Seigneur a dit : "Le royaume des cieux est au-dedans de vous". Par le royaume des cieux, il entend la grâce du Saint-Esprit. Ce royaume de Dieu est en nous maintenant. Le Saint-Esprit nous illumine et nous réchauffe. Il emplit l'air ambiant de parfums variés, réjouit nos sens et abreuve nos cœurs d'une joie indicible. Staretz Séraphim de Sarov

09/01/2021

Jeu de miroirs

 

IMG_1947.JPG

 

IMG_1943.JPG

Mystère et rêve

La nature se regarde

Et toi, où es-tu ?

 

08/01/2021

Perception

Lorsque la conscience s'abandonne, c'est-à-dire lorsque la perception de soi se résume à un voile transparent entre le naturel et le surnaturel, l'univers se dévoile : la distance et la durée, l'espace et le temps s'abolissent, chaque chose, chaque être peuvent être perçus intérieurement.

07/01/2021

Conscience et paradoxe

Être là ou l’absence
Quand tu es là où es-tu?

Seul ton corps est présent
Il est là
Il occupe une part de l’espace-temps
Il peut lui arriver de bouger
Il passe du temps à changer d’espace
Il change d’espace en prenant du temps
Espace et temps sont une seule et même chose

Le mouvement c’est la vie
Et la vie c’est la conscience de ce mouvement
La conscience est seule intemporelle
Et donc non spatiale ni temporelle
Mais pour en prendre conscience
Il faut l’oublier

La conscience n’existe réellement 
Que lorsqu’elle n’est plus
Ou plutôt lorsqu’on n'en a plus conscience

 

06/01/2021

La mue (13)

Elle vient vers moi, retire le voile, me regarde sans animosité, mais sans amour. Je suis devenu un meuble de plus dans l’appartement qu’elle a adopté alors qu’il m’appartenait. C’est sans doute pour cela qu’elle ne me met pas à la porte. Elle n’ose pas. Je vois son œil noir. J’ai bien envie de me jeter dessus avec le bec et de le crever. Mais je ne bouge pas. Que se passerait-il si elle me mettait à la porte ?

Nous sommes mardi. La femme de ménage arrive après le départ de Joséphine. Elle aussi a pris l’habitude de recouvrir la cage du voile opaque. Elle peut fouiller dans nos affaires sans vergogne, personne ne la verra. Je l’entends farfouiller dans le secrétaire, là où je mets mes papiers. Que peut-elle bien faire ? Je l’entends ouvrir grand les fenêtres. Tout à coup, j’ai envie de promenades. J’ouvre la cage sans qu’elle me voie, je me glisse sous le voile, jette un œil et comme elle se trouve dans une autre pièce, je m’envole par la fenêtre. Enfin, de l’air frais et un peu de liberté ! C’est agréable de virevolter dans le soleil du matin, d’aller dans toutes les directions, de se poser sur une branche ou un toit et de rêver devant l’étendue de la ville et ses buildings.

Je suis présentement perché sur le toit de l’église, au soleil. Le clocher est haut ; il domine la ville et cela m’enchante. Je me sens élevé, plus spirituel, moins préoccupé par mes problèmes quotidiens. Je m’interroge sur ma vie. Qu’a-t-elle été jusqu’à maintenant ? Une succession d’événements, des joies et des peines, des gens à côtoyer ou à rejeter. Rien qui ne m’incline à réfléchir sur ce que j’ai fait ou même ce que je vais faire. Je ressens un grand vide lorsque je me penche sur tout cela, un vide un peu écœurant, très différent de ce que j’imaginais à vingt ans. J’avais alors la flamme de la jeunesse, le rêve des entrepreneurs, la richesse du début de l’existence, la tendresse envers ceux qui partageaient avec moi ces moments privilégiés d’un avenir non encore décidé. Je dévorais la vie à pleines dents et n’avais pas besoin de dentiste. Cela a changé depuis. Les émotions se sont tassées, les sensations se sont amoindries, les sentiments ont évolué, mon approche rationnelle des événements s’est même modifiée. L’infini n’est plus ouvert, il se referme peu à peu, surtout ces derniers temps. Il est même tellement fermé que je me demande ce que je fais sur terre. Prisonnier d’une cage ou libre de mourir seul, quel choix ridicule et malsain.

– Mon ami, pourquoi te rends-tu malade comme cela ? me dit tout à coup une voix dans ma tête.

05/01/2021

La musique sacrée : voie de purification (8)

Enfin, la musique fait appel à l'intellect de deux manières : . Par le son et les rapports entre eux, elle est un phénomène mathématique, quantifiable. Déjà les grecs, il y a deux mille ans, étudiaient la musique pour y trouver les lois de l'univers. Le solfège, l'étude de l'harmonie et du contrepoint, sont une science exacte, une mathématique complexe faisant appel aux bases 7 et 12. C'est la mise au point de l'écriture musicale qui a transformé, en Occident, la conception de la musique. Le chant, par la lecture, s'est intellectualisé, est devenu plus savant, mais a perdu sa spontanéité, son jaillissement intérieur. . Par l'évolution progressive des possibilités musicales, la musique contemporaine est devenue un art d'intellectuel, réservé à une élite qui admire les constructions mathématiques, la technicité poussée à son maximum. Dans cette forme d'art, qu'on retrouve dans certaines œuvres cubistes, dans le Nouveau Roman, l'artiste se met en valeur et évacue souvent la dimension sacrée de l'art. En conclusion, le moi n'est pas permanent. Son aspect momentané dépend de la fonction activée du moment. Il évolue sans cesse. En quelques instants, je passe du raisonnement à l'émotion, du sentiment au désir. Généralement il y a une fonction qui prédomine en nous : la présence physique ou l'intellect est plus marquée chez l’homme ; la femme vit plus dans l'affectivité. Mais ce ne sont que des tendances générales. Notons également qu'à travers la musique, nous pouvons prendre conscience que chacun de ces centres existant en l'homme possède un aspect positif et un aspect négatif. Ainsi, la rêverie romantique recherchée dans la musique accentue l'aspect négatif de l'imagination qui n'est dirigée vers aucun but précis. L'oubli des pensées négatives que permettent certaines musiques constitue une utilisation instinctivement positive de la musique.

Le lieu du moi

La voix humaine n'est pas seulement un moyen d'expression. Elle est aussi un instrument de connaissance, un indicateur de l'état d'être du moment et au-delà de notre véritable être. Chacun sait que la voix trahit l'émotion, que son débit, sa hauteur indique l'état émotionnel du moment. Les comédiens et les chanteurs apprennent à contrôler leur voix, en travaillent les inflexions et pratiquent l'imitation pour arriver à la maîtrise de l'émission. Dans le domaine spirituel, les maîtres se penchent sur l'origine physique de la voix : où le moi résonne-t-il en moi lorsque je dis moi?Expérience intéressante à pratiquer dans la solitude : je prononce moi à haute voix, je chante moi, et je tente de saisir où, en moi, résonne le mot, d'où part la vibration profonde de l'évocation du moi. Cela peut se situer dans la tête, dans le cœur, dans le ventre, ou encore entre deux. Cette sensation de lieu indique la fonction dans laquelle nous vivons le plus : l'intellect, l'affectivité, le centre moteur... Ce lieu se révèle dans la voix, car il est le point de naissance du verbe. Ainsi, au fond de lui, chaque être a sa propre harmonique, son propre son qui entre en vibration avec d'autres sons. Ce son n'est jamais pur. Son timbre est voilé par l'aspect négatif de chaque fonction (la crainte, le désir de raisonner, le contentement du moi, etc.). Sa hauteur dépend du lieu de l'être où se situe le moi. Sa profondeur dépend de l'harmonie qui existe ou non entre chaque fonction.

04/01/2021

Voeux aux lecteurs d'un jour

Un point crée l’univers
Puissance de la volonté divine
Il souffla sur la poussière 
Et celle-ci devint créatrice à son tour
Engendrant la beauté et la vérité
Le souffle divin sur la braise cosmique
Crée l’infini et vous fait participant de l’infini

Que nous tous rêvions d’être créateurs
Faisant avancer l’année
Par de beaux projets
Et apportant notre pierre
Ainsi sera comblé l’infini
En nous conduisant à notre réalisation

Bonne année 2021 à vous tous,
connus ou inconnus,
qu’elle vous apporte espérance et amour du monde.

 

03/01/2021

La grande Charlotte

Plus rien ne sera comme avant
Elle n’aura plus ses cheveux blonds
Ne sera plus harnachée de la tête aux pieds
Elle ne partira plus sans que l’on sache où
Elle n’errera plus dans les rues de Tokyo
Ni dans celles de Topahunca la désolée

Dorénavant, elle ira comme sa sœur 
Sage et froide comme la mort
Elle sourira aux passants échevelés
Elle caressera les plumes du paon
Elle ira bravement à la ville voisine
Voir si son professeur de musique
Joue toujours du violon à cinq cordes
Elle partira courir aux pieds du Mont Blanc
Et toujours reviendra fraîche et jolie
Auprès de tes rêves les plus fous
Jusqu’à t’enjôler et te rendre fou 

Ainsi dépassa en une matinée
L’image dévoyée de la grande Charlotte
Qui dansait la nuit dans les rues de Paris
Et pour moi, ce n’est plus qu’un souvenir
Qui passe au creux de ma mémoire
Et s’évapore au fond d’un rêve

 

02/01/2021

La mue (12)

Aujourd’hui, à huit heures du soir, je perçois la clé dans la serrure. La porte se referme. J’entends parler Joséphine. Je ne sais ce qu’elle dit, mais une voix d’homme lui répond, assez grave et douce. Puis j’entends « Chut ! » Elle vient vers moi, seule et l’air de rien. Elle prend le voile opaque et le met sur la cage. Je ne vois plus et entends très mal, d’autant plus qu’elle met une symphonie de Beethoven assez fort. J’ai beau tendre l’oreille, je ne comprends pas ce qu’ils se disent. J’ai beau faire du bruit, agiter mes ailes, cogner mon bec sur les barreaux, rien n’y fait. Je ne suis plus là pour elle et elle m’ignore totalement. Après leur dîner, il semble s’incruster. La musique devient douce et moderne. Un chanteur noir remplace le classique. Oui, ce n’est pas mal, mais que font-ils ? Je n’entends plus rien, sauf quelques soupirs de temps à autre. Je comprends que j’ai définitivement perdu l’amour de Joséphine ou du moins, que je suis remplacé comme prétendant. Cela me fait une drôle d’impression. C’est une deuxième rupture, presque plus pénible que celle de la mue. Joséphine, que fais-tu ? Je me souviens des nuits passées à nous raconter nos vies respectives, à nous caresser doucement, à échanger nos salives dans des baisers de feu, à explorer nos corps et à les rapprocher. Elle avait un grain de peau très doux, elle savait m’embrasser avec fougue, passer ses doigts sur mon dos pour le faire frémir. Je lui prenais la tête et baisais son cou qui sentait le caramel. Je lui imprimais mes mains sur ses seins et parfois m’aventurais plus bas. Et tout cela n’est plus. Je suis remplacé par un inconnu qui peut faire la même chose, sans vergogne. Non, je ne chanterai pas pour protester, je resterai silencieux. Je finis par m’endormir, blotti sur mon nid douillet.

Je me réveille. Je n’entends rien, ils doivent dormir. Ah, voici Joséphine. J’entends ses pieds nus sur le plancher. Elle va se faire un café à la cuisine. Elle passe devant ma cage. Je suis toujours sous le voile. Je pépie. Mais rien n’y fait. Elle fait semblant de ne pas entendre. Elle vit sa vie sans s’occuper de mon sort. Que vais-je devenir ? Je ressens l’angoisse des relégués, de l’employé que son patron cherche à virer, du sportif moins performant qui ne convient plus à son entraîneur, de l’amant évincé, de l’enfant sans parents. C’est dur cette vie inutile qui n’intéresse personne. Je pleure doucement derrière mon voile, hoquetant de petits gazouillis. J’entends l’homme se préparer à partir. Pourvu qu’elle ne parte pas avec lui. Non, la porte claque et je l’entends marcher.

01/01/2021

Parution d’un nouvel ouvrage de Loup Francart

Parution d’un nouvel ouvrage de nouvelles, de Loup Francart :

 1° couv.jpg

 

Article disponible à partir du 15 janvier 2021,

livraison à partir de 0 €01, en précommande dans les magasins FNAC, au Furet du Nord, aux Editions du Panthéon

232 pages, 4 nouvelles

https://www.editions-pantheon.fr/catalogue/les-voyages-in...

https://www.furet.com/livres/les-voyages-interieurs-loup-francart-9782754744263.html  

https://livre.fnac.com/a15593144/Loup-Francart-Les-voyages-interieurs?oref=00000000-0000-0000-0000-000000000000&Origin=SEA_GOOGLE_PLA_BOOKS&esl-k=sem-google%7cng%7cc294196405911%7cm%7ckpla374773846696%7cp%7ct%7cdc%7ca58200328279%7cg1553156614&gclid=CjwKCAiA57D_BRAZEiwAZcfCxW_U3p6XYvtJO17nqXc72BjzwEnTZeJbZQOHlac8rjMS94CzfXtIRhoCNSwQAvD_BwE&gclsrc=aw.ds

 

« Deux jours plus tard, ils entrèrent sans coup férir dans la place, soigneusement déguisés en paysans rustres et avinés, ayant caché leurs armes dans les tonneaux emplis de vin. Réfugiés dans une auberge à cent sous, ils partirent en reconnaissance, dispersés, se mêlant au bon peuple qui n’avait pas l’air si réjoui de la présence anglaise. Le plan fut mis au point pour la prochaine sortie de Jeanne de sa prison, quel que soit le moment, avant ou après le jugement. »

Entrer en soi-même pour y faire la découverte de l'extraordinaire et du paradoxal dépassement de soi. Cette plongée éminemment personnelle est la condition sine qua non à ce que les personnages de ces nouvelles vont vivre comme une libération. Pierre, Mathis, Éphistole et Nicéphore tâtonnent, trébuchent, avant de faire l'expérience de la vacuité de soi et de cette liberté chèrement acquise. Car relever la tête a un prix. Lequel êtes-vous prêt à payer ?

Loup Francart imagine avec humour et une lucidité aiguë les remises en cause intimes de quatre hommes. Méditation, philosophie et tendre ironie font bon ménage sous sa plume si caractéristique.

Auparavant expert en stratégie et gestion de crise, l'auteur se consacre aujourd'hui à ses passions artistiques, la peinture, la musique, la littérature. Il tient également un blog dans lequel il fait part de ses réflexions sociétales et personnelles.

AVIS DE L'ÉDITEUR : Dans ces nouvelles extra-ordinaires, Loup Francart démontre la puissance de deux incontournables du développement personnel : l’introspection et la méditation. En route pour la libération.

 

Bonne année 2021 à vous tous, qu’elle vous apporte l’espérance et l’amour du monde.

N’oubliez pas de commander ce nouveau livre de nouvelles.