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30/11/2017

Concupiscence

Surréaliste ce dessin ! Un monde imaginaire qui vogue dans la noosphère en mélangeant des notions différenciées à commencer par les règnes du minéral, du végétal, de l'animal et de l'humain. Est-ce possible? Oui, mais uniquement dans l'imagination qui transforme la réalité en un vaste champ de possibilités.

 

Concupiscence 1.JPG

Concupiscence
Encre de Chine
1969

29/11/2017

Maxime

L'homme reste encore attaché à l'esprit de possession, même dans le renoncement.

Il n'a pas le droit de savoir qu'en renonçant à tout il le possède, car s'il le sait, il s'attache encore à cette possession dans le renoncement et ne possède rien.

On ne possède vraiment que lorsqu'on croit ne rien posséder.

28/11/2017

Haïku

 

Las et délaissé,

Il se terre, essoufflé.

N’a-t-il plus de foi ?

 

27/11/2017

L'homme sans ombre (36)

Plongé en lui-même, Mathis regarde son personnage. Il se perçoit tel qu’il est et non tel qu’il croit être. Il observe l’être impulsif et dissimulateur qu’il peut devenir à certains moments. Que veut-il ? Il ne sait plus. Faire grandir en lui le tulkou et faire briller l’école de méditation qu’il a créée ? Rassembler de nombreux disciples et recevoir leurs hommages ininterrompus ? Il comprend soudainement la vanité de ce destin : les cérémonies interminables où il doit s’imposer une dignité qui n’existe pas en lui, les heures passées en lotus pour paraître et être admiré, la pauvreté d’une vie réelle, bien à lui, qu’il ne peut développer par peur d’être démasqué.

Plus profondément, Mathis entrevoit les désordres de ses pratiques de méditation : la pratique du calme mental, appelé Chiné au Tibet, où l’on place l'esprit dans un état de vigilance, sans distraction, ouvert à lui-même tel qu'il se présente, sans tension. Il saisit ses erreurs conduisant à un état de frustration et de culpabilisation inutiles : sa « crainte des pensées, son irritation ou son inquiétude de leur apparition, sa croyance que l'absence de pensées est une bonne chose en soi. Lorsqu'il médite, le plus grand empêchement vient véritablement des productions mentales surajoutées, des commentaires sur soi-même et des préconceptions[1]. »  Alors il tente la pratique de « Lhaktong » qui conduit à la vision supérieure : exploration du corps comme support de méditation, examen de la nature qui parfois l’a conduit à un nihilisme exagéré, observation de l’esprit qui met en évidence que celui-ci n’est qu’une continuité d’instants.

Il découvre brutalement que toute sa recherche mystique ne porte que sur la connaissance. Certes, une connaissance supérieure à la connaissance rationnelle des chercheurs en cosmologie, mathématiciens et physiciens, une connaissance du domaine du fonctionnement de l’esprit, mais dont l’objet a pour but la croissance du moi et non l’expérience de la vacuité du soi. La seule connaissance de l’amour qu’il ait est son attachement à Noémie. Il n’a expérimenté que l’amour humain et la connaissance mystique. Il ne sait rien de la connaissance savante des hommes et de l’amour mystique des chercheurs de Dieu.

Un intense découragement le saisit. Aurait-il raté sa vie, poursuivi une chimère, développé des pouvoirs plus ou moins occultes sans aucun bénéfice réel ? Il essaie de se souvenir comment s’est passé le choix des envoyés du monastère pour désigner le Toulkou. Oui, certes, il avait « reconnu » certains objets qui appartenaient à l’ancien rimpoché. Il les avait désignés sans peine, mais pourquoi ? Il ne savait pas. Pas d’hésitation, mais pas de certitudes non plus. Il avait fait plaisir à ces gens, mais sans comprendre les enjeux que cela représentait. Il était fier d’être la cible de tous les regards, des sous-entendus que cela impliquait, de l’attention de l’ensemble du monastère à ce qu’il faisait ou disait. Il tint son rôle sans peine, mais qu’était-il, lui, derrière son personnage ? Il a grandi en prenant garde à ce que pourraient penser les gens, ce qu’ils pourraient dire, ce qu’ils pourraient ressentir. Il s’est coulé dans le personnage d’un Toulkou et il l’a tellement bien joué qu’il ne voyait pas ce qu’il aurait pu être d’autre. Et pourtant, était-il satisfait ? Il est maintenant conscient de son manque de détachement intérieur, de son défaut d’intériorité réelle. Tout ce qu’il a fait s’effectuait dans le domaine de la connaissance et non de l’amour. Il était, il est encore le maître de pensée, mais il ne connait rien à l’amour, à ce qui lie les humains entre eux plus fort que l’intérêt quel qu’il soit.

 

[1] Bokar Rimpoché, La méditation, conseil aux débutants, Editions Claire lumière, 2007

 

26/11/2017

L'invisible

 La matière, rationnelle, organisée, connaissable
Satisfaisante pour l’esprit curieux et logique…
Elle est là, fidèle, présente, toujours au même endroit
Elle barre la route aux démons de l’imagination
Elle s’oppose aux tourbillons de la pensée
A l’illusion d’une échappatoire impalpable
Aux vertiges d’une création personnelle

Refus de la lessiveuse tournoyante
Au profit de la solidité définitive !

17-11-24 L'invisible derrière le visible +LF.JPG

Mais derrière ce monde visible
Derrière cette évidence maquillée
Quelle certitude sans fondement
Et pourtant si forte et prenante
S’empare de votre être et lui donne
L’énergie, l’espoir et la joie
Ce vide au creux de l’aine
Qui pèse plus lourd que la poussière
Et conduit vers une autre totalité

Elle vous accompagne vers la lumière
Entraperçue derrière le visible
Suggérée par le tremblement
De l’être vidé de lui-même
Nu devant la grandeur ineffable
De ce rien qui devient tout
Derrière l’infini de l’univers
Qui emplit le visible
Sans satisfaire l’esprit

 ©  Loup Francart

 

Acrylique sur bois, avec kapla ; 70x70 cm; novembre 2017

25/11/2017

Louange

Des couleurs à la non couleur… du bruit au silence bienfaisant…. Du mouvement à l’immobilité…

Et ces mouvements infimes de l’action à l’être ébranlent progressivement la certitude. Qu’est-ce que la vie ? Une étincelle. Entre les yeux, ce vide intense qui éclaire tout. Ce n’est pas le néant. Ce n’est pas le rien. C’est l’infini imaginaire, encore plus puissant que l’infini matériel. Une tornade impalpable qui tourbillonne, puis se calme pour devenir aussi tendre qu’un baiser. Et c’est la jonction entre ces deux infinis, quels qu’ils soient, qui produit l’étincelle.

 

L’émotion éprouvée par l’âme est faite de rires et de sanglots,

Parce que seule l’âme est sensible aux contraires

Et perçoit les différents aspects des choses.

24/11/2017

Maxime

 

Renoncement à soi, même au don de soi !

Donner peut être le fait de l’égoïsme

Qui consisterait à s’aimer en tant qu’on se donne

 

 

23/11/2017

Affection

Trois jours de folie… Dans mon lit…
Étendu sur ma couche, sans volonté…
Un rat crevé, la bouche de fièvre embellie…
Rien ne pouvait m’en faire bouger…

Les vagues bruits de la circulation
Les cris d’une cour de récréation
L’automne sale qui coule aux murs
Et rend la traversée d’une rue si peu sûre

Et moi, engoncé dans mon cocon
L’oreille pâle et l’œil hagard
Clignotant à l’ombre du balcon
Ecrasé dans les draps du placard

Seul, perdu dans la chaste défaite
De l’être gaillard et sûr de lui
Je me laisse partir, nu, sans fête
Glissant jusqu’au bout des nuits

J’entends les voix des jeunes filles
Qui devisent et courent dans la rue
Esquivant à l’image des anguilles
Regards et gestes des malotrus

Pourtant que ferais-je sans relève
Sans ces rappels incessants
De la vie, des corps et de la sève
Qui gonfle un sommeil rayonnant

L’être encore maintient son rire
Et évacue sa torpeur envahissante
L’œil agite son iris pour s’enquérir
De toute originalité resplendissante

Les jours s’écoulent, sans répit
Pour celui qui git, sourit, pâlit
Se caresse les joues rêches
Et rêve d’un verre d’eau fraîche

 ©  Loup Francart

22/11/2017

L'homme sans ombre (35)

Plongé en lui-même, Mathis regarde son personnage. Il se perçoit tel qu’il est et non tel qu’il croit être. Il observe l’être impulsif et dissimulateur qu’il peut devenir à certains moments. Que veut-il ? Il ne sait plus. Faire grandir en lui le tulkou et faire briller l’école de méditation qu’il a créée ? Rassembler de nombreux disciples et recevoir leurs hommages ininterrompus ? Il comprend soudainement la vanité de ce destin : les cérémonies interminables où il doit s’imposer une dignité qui n’existe pas en lui, les heures passées en lotus pour paraître et être admiré, la pauvreté d’une vie réelle, bien à lui, qu’il ne peut développer par peur d’être démasqué.

Plus profondément, Mathis entrevoit les désordres de ses pratiques de méditation : la pratique du calme mental, appelé Chiné au Tibet, où l’on place l'esprit dans un état de vigilance, sans distraction, ouvert à lui-même tel qu'il se présente, sans tension. Il saisit ses erreurs conduisant à un état de frustration et de culpabilisation inutiles : sa « crainte des pensées, son irritation ou son inquiétude de leur apparition, sa croyance que l'absence de pensées est une bonne chose en soi. Lorsqu'il médite, le plus grand empêchement vient véritablement des productions mentales surajoutées, des commentaires sur soi-même et des préconceptions[1]. »  Alors il tente la pratique de « Lhaktong » qui conduit à la vision supérieure : exploration du corps comme support de méditation, examen de la nature qui parfois l’a conduit à un nihilisme exagéré, observation de l’esprit qui met en évidence que celui-ci n’est qu’une continuité d’instants.

Il découvre brutalement que toute sa recherche mystique ne porte que sur la connaissance. Certes, une connaissance supérieure à la connaissance rationnelle des chercheurs en cosmologie, mathématiciens et physiciens, une connaissance du domaine du fonctionnement de l’esprit, mais dont l’objet a pour but la croissance du moi et non l’expérience de la vacuité du soi. La seule connaissance de l’amour qu’il ait est son attachement à Noémie. Il n’a expérimenté que l’amour humain et la connaissance mystique. Il ne sait rien de la connaissance savante des hommes et de l’amour mystique des chercheurs de Dieu.

 

[1] Bokar Rimpoché, La méditation, conseil aux débutants, Editions Claire lumière, 2007

 

21/11/2017

Détruire, dit-elle, de Marguerite Duras (2)

Alissa n’est pas encore allée au-delà de la folie, de cette folie apparente engendrée par la destruction. Elle est la destruction (détruire, dit-elle) et en fait elle qui déclenche le drame, car rien ne serait arrivé ans elle. Alissa sait, dit Max Thor, mais que sait-elle, se demande-t-il. Sans doute, ne le sait-elle pas elle-même, n’est pas capable de le formuler. Seul Stein pourrait le faire, mais Stein ne répond pas. Alissa comprend Stein d’instinct, intuitivement. Elle le sent fémininement et Stein la comprend, c’est pourquoi l’amour naît aussitôt entre eux, ontologiquement pourrait-on dire.

Max thor n’est pas encore du même camp. Il cherche. Il s’interroge, il regarde de la même manière dont regarde Elisabeth Alione. « Quelque chose le fascine et le bouleverse dont il n’arrive pas à connaître la nature », aussi bien chez Elisabeth que chez Alissa. Il ne connaît pas Alissa, sa femme. Il la cherche, car il sait que c’est en elle que doit être la réponse ; et ce problème, le seul qui le touche vraiment, s’effacera de lui-même, sans qu’il ait besoin d’en avoir la réponse, au cours du troisième temps du livre, au cours de l’affrontement. Alors il saura ce qu’est Alissa et Stein. Elisabeth Alione le fascine également. Il l’aime d’un amour différent de celui qu’il éprouve pour Alissa (amour inquiet et interrogateur, tourné vers l’avenir), d’un amour tourné vers le passé qu’il ne peut encore quitter tout à fait, ne connaissant pas l’avenir.

Enfin, il y a Elisabeth Alione, qui, en fait, n’existe pas en elle-même, c’est-à-dire en tant qu’être propre, individuel et personnel. Elle croît à ce que les autres disent d’elle. « Elle est à celui qui la veut, elle éprouve ce que l’autre éprouve. Elisabeth Alione, c’est le passé. Tout n’existe pour elle que par le passé et l’avenir lui fait peur car aucun passé ne s’y rattache. Aussi a-t-elle peur des trois autres et surtout d’Alissa, peur d’eux qu’elle ne comprend pas parce qu’elle ne sait rien d’eux alors qu’eux savent tout d’elle. Une fois dans sa vie, Elisabeth aurait pu être en tant qu’être véritable, mais elle a eu peur de cette lettre du médecin qu’elle a montré à son mari parce que, là encore, elle avait peur d’un avenir différent du passé, inconnu. Puis elle a regretté son geste parce que quelque chose en elle disait oui à la lettre. Sa maladie véritable venait en fait de cette contradiction entre ce qu’elle croyait être et ce qu’elle était réellement, intérieurement. La destruction de l’ancienne Elisabeth commence le jour où elle rencontre Alissa, puis Stein. Elle découvre par l’intermédiaire d’Alissa la véritable cause de sa maladie. Elle ne peut plus redevenir ce qu’elle était auparavant, bien qu’elle ne s’en rende pas compte, et au-delà de la peur qu’elle a éprouvée, elle découvre le dégoût (ces nausées… Ce n’est qu’un début, dit Mas Thor. Bien… Bien… dit Stein).

« Il y a eu un commencement de… comme un frisson… non... un craquement de… du corps », dit Stein.

« Ce sera terrible, ce sera épouvantable, et déjà, elle le sait un peu ».

La destruction a fonctionné comme cette musique, cette fugue de Bach qui s’arrête, reprend, s’arrête à nouveau, repart jusqu’à ce qu’elle passe la forêt, fracasse les arbres, foudroie les murs.

20/11/2017

Détruire, dit-elle, de Marguerite Duras (1)

Le décor : un périmètre dans la forêt où les gens viennent s’isoler, s’apprendre à vivre eux-mêmes dans le repos. Ici les livres, qu’ils soient à lui, Max Thor, ou à elle, Elisabeth Alione, ne servent à rien. Ils font partis du décor. Rien ne se passe dans cet hôtel, tout commence et rien ne s’achève, car aujourd’hui n’a plus de rapport avec hier. Le temps ne soule plus, ou coule sans souvenirs, sans souvenirs d’impressions durables, sauf, peut-être, le souvenir de ce qui est et non pas de ce qui arrive.

C’est dans ce monde où rien ne compte qu’être, que fonctionne la destruction comme cette musique des dernières pages, cette fugue de Bach, qui s’arrête, reprend, s’arrête à nouveau, repart, jusqu’à ce qu’elle fracasse les arbres, foudroie les murs. Elle arrive en trois temps, trois actes du livre. Sans un premier temps, il n’y a rien, rien ne se passe, on regarde, Marguerite Duras pose le décor et ses personnages, puis arrive Alissa qui est la destruction à l’œuvre et cette destruction plante ses racines et les enfonce dans le décor, imperceptiblement. Enfin, dans un troisième temps, les deux forces opposées, l’avenir avec le groupe d’Alissa de Stein et Max Thor et le passé avec Bernard et Elisabeth Alione, s’affrontent et se déchirent, enracinant la destruction chez Elisabeth Alione sans même qu’elle s’en soit rendu compte, sans toutefois aller jusqu’au bout de l’acte, jusqu’à ce qu’il y a au bout de la destruction, c’est-à-dire la folie. La folie, c’est Alissa, l’inacceptation de tout état de fait, la destruction de tout le passé, c’est-à-dire de toutes les habitudes.

Les personnages maintenant : qui sont-ils ? Il y a en fait deux forces en action, deux clans qui s’opposent, ceux qui sont tournés vers l’avenir, qui savent ce que les autres ne savent pas, qui ne savent même pas qu’il y a à savoir, qui sont leurs habitudes.

Stein sait. Il sait au-delà de la folie, vers ce vide qui est au-delà. C’est un sage, une sorte de moine, pourrait-on dire. Il se refuse à tout, à tout ce qui semble constituer la vie de chacun, le mariage, un métier, des projets. Il peut se permettre de faire des choses que les autres ne feraient pas, qu’ils appelleraient indiscrètes. Les autres ne l’intéressent pas vraiment. Il les regarde comme on regarde un troupeau. Lui-même ne l’intéresse pas, il se regarde comme il regarde les autres, sans retenue aucune (quelques fois j’entends ma voix, dit-il).

19/11/2017

Maxime

 

L’intelligence,

Ce sac à malices que tous voudraient porter,

Mais que personne ne se vante de porter,

Préférant le mérite du travail.

18/11/2017

Compositions de Max Richter

https://www.youtube.com/watch?v=_ikqsb4OmyY


Extraits de Wikipedia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Max_Richter)

"Max Richter, né en 22 mars 1966 à Hamelin en Allemagne, est un musicien et compositeur germano-britannique de musique classique et électronique contemporaine, rattaché au mouvement post-minimaliste, qui vit actuellement à Berlin.

Max Richter a étudié la composition et le piano à l'université d'Édimbourg, à la Royal Academy of Music et avec Luciano Berio à Florence. Sa musique est principalement influencée par celle de Xenakis. Après ses études, Richter a cofondé l'ensemble Piano Circus en 1989 où il est resté pendant dix ans, interprétant entre autres des œuvres d'Arvo Pärt, Brian Eno, Philip Glass, Julia Wolfe et Steve Reich. Durant cette période, l'ensemble a sorti cinq disques sur le label Decca.

En 1996, il a notamment travaillé avec Future Sound of London sur leur album Dead Cities. Initialement prévu en tant que pianiste, il a finalement travaillé sur plusieurs pistes et en a coécrit une (titrée Max). Il a aussi collaboré pendant deux ans sur leur album suivant, The Isness, en tant que mixeur, coproducteur et coécrivain de plusieurs pistes. Il a aussi travaillé avec Roni Size sur l'album In the Mode.

Depuis 2004, Max Richter se produit régulièrement en concert et travaille sur des musiques de films comme celle de Valse avec Bachir. En octobre 2006, il sort son troisième album sur le label FatCat. En 2008, il réalise la musique du ballet Infra de Wayne McGregor. Pour le film Shutter Island de Martin Scorsese, son titre On the Nature of Daylight (sur l'album The Blue Notebooks) est utilisé avec les paroles et la voix de Dinah Washington. La Deutsche Grammophon lui permet en 2012 de réaliser, pour une collection spéciale « Recomposed Series », une réinterprétation des Quatre Saisons de Vivaldi qu'il projette depuis environ 10 ans."

 

 

 

17/11/2017

L'homme sans ombre (34)

Ne pouvant plus méditer, il décide d’aller faire une promenade. Il met de bonnes chaussures de marche, un K-wai et sort pour marcher dans la campagne. Il s’efforce de ne plus penser à ses problèmes. Pour cela il regarde autour de lui, fait attention aux plantes, regarde au loin ou essaye de repérer les anomalies du paysage. Mais il revient vite à la crise qu’il subit. Rien à faire, il ne peut s’en abstraire. Il marche prisonnier de ses pensées. Il ne voit pas, il ne sent pas, il ne fait que ronger ce qui le tracasse sans même arriver à le définir. Il divague sans éclaircir ses pensées. Alors, il rentre au monastère. Le soir venu, il dîne de bonne heure avec les moines, retourne dans sa cellule et reprend sa posture. Il s’efforce de suivre strictement les conseils de son ancien maître lors de leurs échanges. Il se souvient d’une phrase : « Un bol plein d'une substance ne peut plus contenir autre chose. Un bol vide est disponible. » Mais ce qui encombre son esprit résiste. Rien ne vient, mais tout est là, tellement présent qu’il ne peut y échapper. Heureusement, il est sauvé par la fatigue de la marche et s’endort assez facilement.

Le lendemain, il veille à ne pas renouer avec l’expérience de la veille, à ne pas penser à ses échecs répétés. Il prend garde à sa respiration, à l’air qui passe dans sa gorge pour qu’il emplisse correctement ses poumons. Puis, il évacue son être de tout de ce qui s’y trouve. Mais un bruit infime le ramena à la perception de l’extérieur et le flot de pensées se remet en route. Rien à faire. Cela reprend, comme hier, comme avant-hier. Alors, il se lève, prend quelques effets, va voir le père abbé et lui dit qu’il s’en va pour quelques jours, il ne sait où, pour oublier. L’Abbé ne dit rien, le laisse partir, espérant qu’il revienne rasséréné.

Comme il faut se donner un but, il suit le chemin des pèlerins de Compostelle. Il ne s’est pas préparé à un pareil périple. Il se sent vite fatigué d’arpenter d’abord l’île de France, puis le Berry. Il arrive à Bourges et là, rencontre un compagnon marcheur. C’est un homme intéressant et qui s’intéresse à lui. Celui-ci le voit tellement en peine qu’il lui propose de passer deux jours près de la cathédrale, sans marcher. Mathis s’installe dans les jardins derrière l’édifice et se plonge en méditation. Il ne sait plus où il en est. Les images s’embrouillent en lui. Il se voit errant sur les routes, il se voit dans le monastère, il se voit en lama, puis, auparavant, en tulkou. Il ne sait qui il est ni ce qu’il veut devenir. Il se pose et ne pense plus à rien. Sa volonté est vaincue, il se remet à son destin, sans intervention de sa part. Enfin !

16/11/2017

Silence

Il se tait…
Ecoute-t-il ou réfléchit-il ?
Personne ne le sait…

Le silence a toujours un double visage
A l’égal de Janus, hors du temps
Parle-t-il sans paroles ou consent-il sans mots ?

L’absence de parole peut être présence
L’attitude dicte les regards
Qui se croisent et étreignent le ressenti

Y a-t-il quelqu’un derrière ta cravate ?
Oui, je suis et j’expire…
Mais rien ne sort de ce silence mondain

Silence apaisant de l’admiration
Silence éternel  des espaces infinis
Silence de l’amour ou silence de haine

La parole manque-t-elle à l’expression
Ou est-elle absence d’impression ?
Immobile, il erre et se perd dans l’énonciation

S’oubliant lui-même
Il préfigure ce qu’il sera
Lorsque le silence deviendra éternel

 ©  Loup Francart

15/11/2017

Maxime

 

Encouragé par l’imprévision des événements,

Comment ne pas se laisser aller à l’inconséquence des décisions ?

14/11/2017

Hammers et autres improvisations, de Nils Frahm

https://www.youtube.com/watch?v=H7FO2xJgssw


 

Un petit pois dans la tête qui vibre, vibre, vibre...

Une musique obsessionnelle, mais douce à l'âme,

et tu te noies dans l'écoute de ces gouttes de sons

qui t'entraînent au-delà de ce que tu croyais être

 

 

13/11/2017

L'homme sans ombre (33)

S’il n’y eut pas de bruits ni de vagues extérieurement, l’être intime de chacun en fut profondément bouleversé. Patrick ne s’attend pas à un voyage vers un Orient inconnu. Lauranne sent combien son rôle est trouble : attaquer le fiancé de sa meilleure amie dans ses convictions les plus vives. Noémie se perçoit au centre d’un tourbillon qu’elle n’avait jamais soupçonné. Mathis enfin, est pris entre deux passions et visions du monde si différentes qu’elles le conduisent à un grand écart quasi impossible.

Il avait choisi de faire retraite dans une abbaye chrétienne proche de Paris. Si l’on avait besoin de lui, il lui était facile de se rendre disponible. Il avait averti le Père Abbé qui n’avait pas vu d’inconvénient à cette retraite malgré le fait qu’il n’était pas catholique. Dès 10 heures 30 du matin, il prend la position du lotus et commence sa méditation. Comme la veille, il a beaucoup de mal à faire le vide en lui. Quand enfin, au bout d’une heure, il y parvient, il ressent une telle fatigue qu’il doit arrêter et faire un somme d’une demi-heure avant le repas de midi. Celui-ci est pris avec les moines, en silence, puis retour dans sa cellule. Reprise de concentration, mais sans succès. Sans cesse reviennent les images de ce qui s’est passé ces derniers jours sans possibilité d’arrêter ce défilement en permanence renouvelé.

– Que m’arrive-t-il ? se demande-t-il sérieusement. Suis-je tellement perturbé ?

Assis sur son coussin, reprenant la position du lotus, il reprend le processus au commencement : une position ferme, le dos droit, la tête dans le prolongement du buste, le menton rentré, le regard intérieur entre les deux yeux. Son objectif : sentir l’air glisser entre les narines, monter dans la tête, être filtré dans la gorge et remplir de vacuité l’être en chassant dans tous les recoins ce moi qui ferme la porte. Il se force à l’attention d’une respiration posée, il perçoit l’air entrer et sortir, mais la pleine conscience ne vient pas. Les images des récents jours réapparaissent sans fin, elles l’environnent sans vouloir s’éloigner et submergent sa volonté de vacuité. Il est prisonnier de ce fil qui le ramène toujours devant lui, dans sa faiblesse et son incapacité à franchir la frontière. Il revient toujours au même constat : il ne peut s’affranchir de cette blessure, car c’est bien une blessure et ses pensées tournent autour sans pouvoir s’en éloigner.

Soudain, il voit. Il voit son inconstance, ses désirs de puissance, son intensité à vouloir montrer le meilleur de lui-même, son combat contre les autres moines pour s’imposer. Jamais il n’avait connu cette élévation qui le guide hors de lui, face à lui-même. Il balance sur cette frontière tenace et n’ose sauter le pas. Qu’y a-t-il derrière ? Il le savait, mais maintenant il ne sait plus. Il est prisonnier de ses pensées et cela l’empêche de franchir la ligne. Qu’il est loin de ce qu’il pensait être et de ce qu’il est. Il lui faut se détacher de ce qui en lui dit : « Je suis un tulkou, le chef spirituel d’une lignée de lama. Mais je suis corrompu. Pourtant, depuis que je connais Noémie, j’ai trouvé la paix. Je ne me regarde plus, je la vois et je ne suis plus parce qu’elle m’illumine. Je ne peux être la lumière, mais je peux transmettre la lumière reçue. Cela ne se fait qu’à une condition : devenir transparent. J’ai perdu ma transparence. » Là, ses pensées s’arrêtent. Le silence se fait en lui. Il voit les grains d’ego qui obscurcissent son esprit et il accepte ces ténèbres. Il ne les chasse pas. Cela est ainsi. Cela vient et cela part. Ne rien retenir, ne rien convoiter. Laisser faire et contempler ce qui agit en soi.

12/11/2017

Transcendance

Au sein du bouillon habituel de l’être
Se lève parfois une bulle différente
Elle explose avec vigueur sans réémettre
La langueur d’une habitude accaparante

C’est un éclair dans ce paysage désolant
Qui illumine la vie et la rend enviable
Une chevauchée mortelle du cerf-volant
Reliant l’immonde et l’inconnaissable

Une montée asphyxiante vers le bonheur
Une apnée subite dans un hoquet convoyeur
Un réveil éclairant dans un monde sans pensées

Elle plane la victime de cet évènement
Elle déploie ses ailes avec raffinement
Et s’envole réjouie avant même de s’élancer

 ©  Loup Francart

11/11/2017

Maxime

 

La pudeur est ennemie de l’amour,

Autant celle du corps que celle de l’esprit.

 

 

10/11/2017

Côte à côte

Ce n'est plus l'harmonie telle qu'en 03/06/2016. Ici chacun se cherche sans réellement se trouver. On est côte à côte, mais on ne se mêle pas, même dans les proches couleurs.

Une impression insaisissable...

 

16-05-16 Construction 1.jpg

09/11/2017

Course

Accélération…
Mes jambes vont-elles encore me porter ?
Les poumons me brûlent !

Encore, encore un effort, un peu, beaucoup
C’est la dernière côte, il faut accélérer
Malgré l’extinction du souffle
L’évanouissement des sensations

Je ne suis plus qu’un serpent qui court
Dans l’air respiré en saccade…

Allez, les autres ne tiendront pas ton rythme…

Voilà, j’entends les râles de mes voisins,
Ils ralentissent, asphyxiés, à bout

Surmonte ta fin, pousse encore
Malgré le trou dans ta poitrine
Malgré le crissement de tes genoux
Malgré la sueur coulant entre les sourcils

Oui, tu es seul en haut de cette côte
Ils sont derrière, ne peuvent plus te suivre
Ne t’arrête pas malgré l’envie
Tire ton souffle au-delà de toi-même
Agite le soufflet, laisse-le chanter
Plus que trois cent mètres…
Tu les entends revenir sur toi

Il faut tenir,
Exalter ce corps qui peine
Devancer l’être qui s’épuise
L’imaginer courant devant toi
Libre d’une volonté implacable
Survolant sa faiblesse joyeusement

Ils reviennent…
Ils reviennent à ta hauteur
Des forges… Ils n’en peuvent plus
Moi non plus d’ailleurs…

Mais encore un dernier effort
Malgré l’absence d’air
Qui ne parvient plus aux jambes
Malgré le vide qui se creuse en toi
Malgré la mollesse qui s’empare de tes pas

Allez, poursuis, encore
Plus que cinquante mètres
Tu ne sais comment cela va finir
Mais tu veux la victoire
Tu la veux, tu la veux !
Les soufflets s’éloignent
Ils capitulent…
D’un râle tu franchis la ligne

Tu pars titubant, inconscient
Tu ne peux t’arrêter
Tu t’écroule à terre
Tu n’es plus qu’un tuyau en feu
Un pot d’échappement exsangue
Tu t’enfonces dans l’eau salée
D’une transpiration violente

Tu ne sais où tu es
Ni même qui tu es
Plus que ce souffle
Criant sa douleur
Et sa satisfaction
Tu as tenu jusqu’au bout

Quelle belle victoire...
Tu la réalises… Tu la vis…
Plus rien n’existe que cette envolée
Qui t’as propulsé en tête
Dans l’ivresse d’un infini
Où seul le souffle existe
Hors de toute pensée
Et dans cet instant sublime
Tu entrevois les perles de rosée
Autour de la bouche de ton poursuivant
Son extinction et son admiration

Oui, tu as gagné
Dieu, que ce fut dur et exaltant
Tu as couru derrière ton être
Et tu l’as rattrapé
Fondu en un seul
Au dernier moment !

 ©  Loup Francart

08/11/2017

L’éruption du Krakatoa, de Simone Jacquemard

L'éruption du Krakatoa ou des chambres inconnues dans la maison, tel est le titre exact du roman de Simone Jacquemard, paru en 1969.

Ces chambres, ce sont toutes les pièces que nous ignorons nous-mêmes, toutes ces chambres qui n’ont pas encore été explorées et que Simone Jacquemard fouille comme on fouille un grenier, au hasard, d’un objet à l’autre.

Exploration d’une conscience, celle d’Anne, sensibilisée à l’extrême par la souffrance. Nous pénétrons dans le monde extraordinaire de l’imagination et du rêve. Tout se déroule pêle-mêle, le passé le plus proche et le plus personnel, un passé collectif et lointain, la réalité et l’imagination aiguisée par la connaissance, la perception de l’intimité de l’être dans sa construction microscopique, tout cela tournant, s’enroulant en spirales autour d’une idée fixe, faire face à la mort, tenir aux limites mêmes de la mort, vivre encore dans cette zone d’inconscience qui la précède.

Il s’agit bien d’une éruption, d’un éclatement de toutes les couches superposées de la conscience qui fait remonter à la surface le magma primaire d’une conscience collective que nous portons en nous et qui contient le vieux rêve de l’homme, celui de l’immortalité et de la fusion de l’être dans la matrice nourricière de l’univers.

« Tout d’abord l’image s’est imposée d’une bouche, d’un certain cratère de volcan par quoi est déversée sur le monde une certaine sève possiblement mortelle, mais limpide, faite de force et de conscience. Et cette bouche, j’ai compris qu’elle était celle des voyants, des sages, des prophètes dont le rôle d’intermédiaires est d’autant mieux rempli qu’ils sont indemnes de tout désir, de tout égocentrisme (et ce n’est pas le désir, le plaisir qui sont condamnables, mais le temps, l’énergie et la transparence qu’ils font perdre). L’unique fonction de certains vivants serait d’être traversés par la lumière qu’ils attirent comme le paratonnerre la foudre, puis de divulguer vaille que vaille les détails de ce formidable assaut. En laissant couler d’eux sans en rien garder ce qu’ils ont reçu. Car la lumière cesse d’affluer s’ils ne se départent pas aussitôt, eux devenus ne chenal d’une eau clairvoyante. »

07/11/2017

Maxime

 

Pense par delà la tête et le corps.

 

06/11/2017

La chamade, de Françoise Sagan

C’est bien une étude du bonheur que fait Françoise Sagan, une étude dans les conditions idéales, puisque aucun des personnages n’est préoccupé par la vie matérielle. Riches, insouciants, ils ne semblent s’intéresser qu’aux sentiments et ce n’est que lorsque les exigences matérielles s’imposeront que le bonheur se troublera.

C’est dans une atmosphère qu’on peut comparer à celle des salons du XVIIIème siècle, que Lucile, maîtresse de Charles, connaît pour la première fois un amour véritable. Insouciante, libre, elle s’éprend d’Antoine, amant d’une belle courtisane. Le bonheur les prend, avec les angoisses de l’attente, le délire des nuits, la fatigue des matins, la douceur des jours. Un bonheur de six mois sans interruption. Mais Lucile un jour attend un enfant et ce sera Charles qui les aidera à s’en séparer. L’habitude, la monotonie des jours, la pauvreté les lassent peu à peu et Lucile, pour retrouver sa vie de liberté, d’ivresse et de bien-être, quitte Antoine qui ne pouvait lui offrir que son cœur et son corps. Elle reprend alors sa vie avec Charles.

Le livre contient quelques bons mots :

… Un de ces journaux qui se disent de gauche afin de mal payer leurs collaborateurs et dont l’audace s’arrête là…

… A Paris, il ne faut jamais s’excuser de rien ; on ne peut faire n’importe quoi que si on le fait gaiement…

… Les gens ont de plus en plus peur. Ils ont peur de vieillir, ils ont peur de perdre ce qu’ils ont, ils ont peur de ne pas obtenir ce qu’ils veulent, ils ont peur de s’ennuyer, ils ont peur d’ennuyer, ils vivent dans un état de panique et d’avidité perpétuelles…

… Rien n’est plus affreux que le rire pour la jalousie…

05/11/2017

Merci

Une soirée hors du temps
Dans un espace restreint certes,
Mais si empli d’évocations,
Qu’on traverse son souvenir
Avec parcimonie et respect.


L’écho des opéras,
L’évocation des monts de l’atlas,
Le chatouillement des poils du chien,
Le bain dans le rythme des chants,
Le goût délicat des mets,
Nous sortirent de nous-mêmes.

Est-ce cela le septième ciel ?

 ©  Loup Francart

04/11/2017

L'homme sans ombre (32)

Cette explication a fortement perturbé Mathis. Rentré chez lui après avoir raccompagné Noémie, il sent qu’il a besoin de mettre de l’ordre dans les perturbations mentales qui l’assaillent. Qui au monastère cherche à le faire déchoir, pourquoi, comment ? Il a beau tenter de faire le vide en lui, les images de la journée et les questionnements qu’ils avaient évoqués ne cessent de le défier. Il a l’impression de revenir au temps de son apprentissage de la méditation. Pourtant que de paliers a-t-il franchis depuis ! Faire le vide par l’extinction progressive des réactions qu’ont produites en lui les paroles échangées. Il sent bien qu’il est trop concerné par les événements. Il lui faut prendre de la hauteur, voir les choses d’un autre point de vue, dépersonnaliser sa réflexion, accepter la vérité de ce qui se passe et faire abstraction de lui-même. Au bout d’une demi-heure, il sent l’effacement des pensées de son ego, le vide s’installe progressivement, la barrière entre le monde et lui-même s’efface, il entre en harmonie avec l’événement et le contemple sans identification. Soudain, il voit. Il voit ses réactions, son implication égoïste alors qu’il aborde les dernières étapes de la méditation, les grains mentaux qui l’empêchent d’être détaché. Il poursuit sa concentration, visualisant le corps du bouddha jusqu’à une consonance avec celui-ci. Alors, épuisé, il se couche. Il ne peut mettre immédiatement son projet à exécution, il est trop impliqué. Il décide de prendre une semaine de retraite et d’envoyer un autre à sa place au monastère indien. Ce sera Patrick, même s’il n’a pas la culture lui permettant d’échanger avec les moines restés là-bas.

Le lendemain, après avoir accompli ses engagements envers sa communauté, il va chercher Noémie pour se réunir à nouveau chez Patrick et Lauranne. Il lui explique en chemin ses incertitudes, ses interrogations et la nécessité de faire une retraite d’une semaine sans voir personne, y compris elle, sa fiancée. Noémie saisit cette nécessité et, malgré l’inquiétude qu’ont fait naître les événements, accepte. Ils abordent leurs amis avec calme et détermination. Maintenant, Noémie est elle-même impliquée dans le processus.

Très vite, ils tombent d’accord. Mathis va mettre au courant, grâce à Internet, les membres de la secte bouddhiste[1] restés en Inde, avertira de la venue de Patrick, puis fera sa retraite. Patrick préparera son voyage en Inde pour bien montrer la volonté du « rimpoché Mathis ». Noémie organisera les préparatifs du mariage. Lauranne restera en veille, car elle peut être contactée à tout instant par les opposants.

Le lendemain matin, Mathis dit au revoir à Noémie et part à une adresse inconnue, non sans avoir expliqué à Patrick qu’il attende son feu vert pour partir en Inde. D’ici là, pas de bruits, pas de vagues. 

 

[1] Le terme secte pour la religion bouddhiste n’a pas la notion péjorative qu’elle a en France.

03/11/2017

Maxime

 

Le monde vit d'habitudes.

Il a pris l'habitude de l'habitude.

je veux que tu désapprennes l'habitude,

que tu te jettes dans le chaos de l'existence

sans y chercher le renoncement de l'habitude.

 

02/11/2017

Larmes de crocodile

Il vit mille vies
Et pourtant, il n’en a qu’une
Il habite à l’autre bout du monde
Mais il n’est jamais sorti de chez lui
Il est ermite
Et pourtant élastique
Même le temps ne peut rien contre lui
Aussi à l’aise au casino qu’à l’église
Il est tout ce qui n’est pas lui
Il n’est rien de tout ce qui est lui
Il a trouvé la paix un jour de marché
Lorsqu’il a vu les femmes volages
Et les évolutions des hommes
Dans des orbites resserrées
Jusqu’à ne plus former qu’un bloc
Qui prend la fuite sitôt créé
Il reste seul, imaginaire
Au pays des couples ensorceleurs
Où deux font un et un rien du tout
Il n’a qu’un avantage
S’immiscer en trois dans l’un
Et contempler les éclats du deux
Certes, les mathématiques tremblent
Devant cet être chevauchant
L’irrationnel et le merveilleux
Et n’en tirant qu’une larme

L’œil du crocodile s’ouvre
Et la voix profère :
« Que la larme rejoigne les eaux
De l’anonymat et de la luxure ! »

 ©  Loup Francart

01/11/2017

Salon du livre

Samedi prochain, à la Mairie du XV°, a lieu l’après-midi du livre des écrivains combattants au cours de laquelle les écrivains de l’association présentent et dédicacent leurs derniers livres. Cette après-midi est l’occasion de feuilleter les derniers livres d’auteurs très divers, politiques, industriels, chercheurs, journalistes et bien sûr écrivains. Une après-midi passionnante dans les entrailles des auteurs… J’y participe et serai heureux de vous recevoir à mon stand, sans aucune obligation d’achat.

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Les auteurs :

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