Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/11/2017

Compositions de Max Richter

https://www.youtube.com/watch?v=_ikqsb4OmyY


Extraits de Wikipedia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Max_Richter)

"Max Richter, né en 22 mars 1966 à Hamelin en Allemagne, est un musicien et compositeur germano-britannique de musique classique et électronique contemporaine, rattaché au mouvement post-minimaliste, qui vit actuellement à Berlin.

Max Richter a étudié la composition et le piano à l'université d'Édimbourg, à la Royal Academy of Music et avec Luciano Berio à Florence. Sa musique est principalement influencée par celle de Xenakis. Après ses études, Richter a cofondé l'ensemble Piano Circus en 1989 où il est resté pendant dix ans, interprétant entre autres des œuvres d'Arvo Pärt, Brian Eno, Philip Glass, Julia Wolfe et Steve Reich. Durant cette période, l'ensemble a sorti cinq disques sur le label Decca.

En 1996, il a notamment travaillé avec Future Sound of London sur leur album Dead Cities. Initialement prévu en tant que pianiste, il a finalement travaillé sur plusieurs pistes et en a coécrit une (titrée Max). Il a aussi collaboré pendant deux ans sur leur album suivant, The Isness, en tant que mixeur, coproducteur et coécrivain de plusieurs pistes. Il a aussi travaillé avec Roni Size sur l'album In the Mode.

Depuis 2004, Max Richter se produit régulièrement en concert et travaille sur des musiques de films comme celle de Valse avec Bachir. En octobre 2006, il sort son troisième album sur le label FatCat. En 2008, il réalise la musique du ballet Infra de Wayne McGregor. Pour le film Shutter Island de Martin Scorsese, son titre On the Nature of Daylight (sur l'album The Blue Notebooks) est utilisé avec les paroles et la voix de Dinah Washington. La Deutsche Grammophon lui permet en 2012 de réaliser, pour une collection spéciale « Recomposed Series », une réinterprétation des Quatre Saisons de Vivaldi qu'il projette depuis environ 10 ans."

 

 

 

14/11/2017

Hammers et autres improvisations, de Nils Frahm

https://www.youtube.com/watch?v=H7FO2xJgssw


 

Un petit pois dans la tête qui vibre, vibre, vibre...

Une musique obsessionnelle, mais douce à l'âme,

et tu te noies dans l'écoute de ces gouttes de sons

qui t'entraînent au-delà de ce que tu croyais être

 

 

08/01/2017

Palimpseste, de Siméon ten Holt

https://www.youtube.com/watch?v=OSX-TK_8Y90


Décédé en 2012 à l'âge de 89 ans, Simeon ten Holt est un compositeur néerlandais très connu dans son pays. Lié au mouvement De Stijl, il a étudié pendant cinq années à Paris sous la direction d’Arthur Honegger et Darius Milhaud. Un moment tenté par l'atonalité, le sérialisme, il élabore un procédé qu'il appelle "dialogisme", Le dialogisme désigne l'art du dialogue, de la conversation, l'art de savoir mener une discussion. Selon Mikhail Bakhtine, qui a mis en place les bases du dialogisme, il s'agirait d'une interaction entre le discours du narrateur principal et ceux émis par les autres personnages. Le dialogisme compris par Simeon ten Holt se caractérise par l’utilisation des tritons (quarte augmentée ou quinte diminuée, soit un intervalle de trois tons).

« Souvent rattaché au courant minimaliste pour son écriture fondée sur des structures rythmiques répétitives, il conçoit des œuvres mouvantes, dont la durée n'est pas fixée, chaque interprétation permettant aux instrumentistes d'opérer des choix propres. De fait, chaque pièce devient une forme organique en perpétuelle évolution, travaillée par des boucles serrées variées. Je le comparerais volontiers à un Morton Feldman en raison de leur goût pour les longues tapisseries sonores. Mais autant l'américain crée un climat de quiétude par la juxtaposition de rares raréfiées, surtout à la fin de sa vie, autant le néerlandais (en tout cas ici) virevolte, caracole, donne à sa musique un caractère virtuose lié à une rythmique volontiers endiablée, infatigable...Deux compositeurs aux extrêmes de la constellation minimaliste, dans des marges très personnelles. » (http://inactuelles.over-blog.com/simeon-ten-holt-solo-pia...)

Musique répétitive, mais tellement endiablée...

01/03/2014

Le miroir dans un miroir (Spiegel im Spiegel), d’Arvo Pärt

http://www.youtube.com/watch?v=iVa8zbqvLUM


Arvo Pärt une fois de plus nous surprend. Quelques notes égrainées accompagnées par un chant très léger… Quelle atmosphère ! S’agit-il d’une musique d’enterrement, d’une nuit sans sommeil, du repos après les feux de l’amour ou encore de la méditation d’un adepte du zen.

Rien de tout cela. Vous êtes seul face à vous-même, vous est renvoyée votre propre image, à l’infini. Rien que moi et ce moi n’est rien. Ce n'est qu’une enveloppe sans fond qui échappe à votre vue. Vous vous trouvez bien dans cette vision incongrue d’une forme invisible. Plus un souvenir, plus de volonté, plus d’avenir et même pas une présence dans l’instant. Et vous vous élevez dans les airs comme la fumée d’une cigarette dans un cendrier abandonné sur une plage. 

Aux frontières de l’absurde ou une entrée dans la non douleur ? Le temps n’existe plus. Il tourne en boucle, avançant gauchement sur le chemin de la sérénité. Parfois une note aiguë résonne dans la tête comme une goutte d’eau qui tombe sur le crâne. Mais rien n’éclate, rien ne vient troubler l’inertie du corps qui n’est plus. Ce n’est plus une attente, ni même une absence. 

Et pourtant le temps s’égrène avec ses trois notes et parfois quatre.

04/07/2013

Musique minimaliste: 4′33″, une facétie ?

https://www.youtube.com/watch?v=HypmW4Yd7SY&list=PL662A05B44145601C

 Faisons un pas de plus par rapport à hier. Est-ce une facétie ou, plus sérieusement, cette pièce est-elle l’apogée de la musique minimaliste. Bien sûr, John Cage tout autant philosophe que musicien, va au bout de sa logique :

L'une des œuvres les plus célèbres de John Cage est probablement 433, un morceau où un(e) interprète joue en silence pendant quatre minutes et trente-trois secondes. Composée en trois mouvements devant cependant être indiqués en cours de jeu, l'œuvre a été créée par le pianiste David Tudor. L'objectif de cette pièce est l'écoute des bruits environnants dans une situation de concert. (…) 433 découle aussi de l'expérience que Cage réalisa dans une chambre anéchoïque dans laquelle il s'aperçut que "le silence n'existait pas car deux sons persistent" : les battements de son cœur et le son aigu de son système nerveux.

(From http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Cage)

 

Du silence émerge le son de l’absence. Et cette absence est attente. Car le premier réflexe du spectateur est bien l’attente : quand va-t-il (le pianiste) jouer ? Il ferme le couvercle du clavier, puis le rouvre, marquant ainsi chaque mouvement. Hors du geste, rien. Même pas un bruit qui est un son sans intention.

Malgré le chronomètre, le temps s’égare-t-il dans l’absence ? Le minimum se noie-t-il dans son maximum ? Encore eut-il fallu un son, un seul, quel qu’il soit.

Alors, il s’agit bien d’une facétie !

 

Promis, je ne le referai plus. Deux jours sur le silence, avec pour seul son d’abord les mots, puis l’attitude. Non, cela donne des boutons !

18/06/2013

Fratres, d'Arvo Part pour douze violons

http://www.youtube.com/watch?v=U20qOk8yORU

 

 

Une pièce mystérieuse, tout en secret. On a l’impression qu’elle a du mal à sortir des instruments, que cela demande un effort inextinguible.

Le son vient du lointain, derrière la tête, d’un double de soi-même. Peu à peu, il envahit tout l’être, fait entrer un froid tendre dans le cerveau. En 04:30, le son se réveille, il prend de la puissance tout en conservant la même mélodie. En 05:45 tout s’achève, la source s’épuise. On respire difficilement, on se croit soulagé, mais la pièce repart, avec le même rythme. Même effet en 07:15, puis en 08:45, enfin en 10:15.

Toute la souffrance de l’humanité semble ici concentrée, dans la fine pointe de l’âme dont l’oreille est attentive à suivre cette mélopée lente et processionnelle. Si l’on voulait être méchant, on pourrait appeler cela la procession des limaces. Mais ce n’est qu’une plaisanterie en réaction à la gravité de la mélodie.

Lorsque la pièce se finit, c’est un soulagement comme si l’on respirait normalement après une crise d’asthme. Pourtant on la réécoute, pris par cet ensorcellement du son et du silence. L'empreinte indélébile de l'humanité a façonné notre âme, une grande langueur s'en empare. Arvo Part a atteint son but :  Qui sommes-nous, frères ?

04/06/2013

Arvo Pärt, Für Alina

http://www.youtube.com/watch?v=CNbuIh_1q1c 

 

Un conte fantastique ! Pas besoin de commentaires. Et comme l’homme, nous en tombons sur... le cul.

La descente est longue jusqu’au moment où il se décide à frapper au-delà des trois marches. Prise de connaissance… par les pieds et les mains, dans la fumée de l’ignorance… jusqu’à l’harmonie ou la folie.

08/11/2012

Triodion, d'Arvo Part

http://www.youtube.com/watch?v=uwmmnmVFTjg&feature=related

Nous avons déjà entendu ce compositeur estonien. Il signe là une œuvre pour chœur mixte chantée a capella, intitulée Triodon.

Cette œuvre est une commande pour le 150e anniversaire de la fondation du Lancing College au Royaume-Uni. Sa première mondiale a été exécutée le 30 avril 1998 par le chœur de la chapelle de Lancing sous la direction de Nicholas Cox à l'abbaye de Westminster à Londres. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Triodion_(P%C3%A4rt)

Le triode est un livre de la liturgie orthodoxe constitué de trois odes qui se chantent au temps pré-pascal. La plupart des canons du Triode ont été composés par St. Théodore de Stoudion (†826) et par son frère Joseph de Stoudion (†830), qui ont complété les chants plus anciens des Saints Côme de Mayuma et André de Crète, du VIIIe siècle (http://fr.orthodoxwiki.org/Triode).

Ces trois odes sont chantées en anglais :   

Ode I: O Jesus the Son of God, Have Mercy upon Us ;

Ode II: O Most Holy Birth-giver of God, save Us ;

Ode III: O Holy Saint Nicholas, Pray unto God for Us.

L’œuvre débute par une prière chantée par une femme, à la manière grégorienne. Puis le chœur des hommes. Selon l’habitude des chœurs orthodoxes, la composition utilise le bourdon, accompagnement du chant par un fond permanent sur une seule note. Les répons sont chantés par l’ensemble du chœur, hommes et femmes.

Le compositeur utilise parfois des accords de seconde qui donnent une note insolite dans la parfaite harmonie classique de l’œuvre.

 

Dans son style minimaliste, Arvo Part nous donne une musique profondément religieuse, apparemment très traditionnelle, presque conventionnelle au début, pour progressivement entrer dans un dialogue insolite, fait de chant et de silence, qu’il faut laisser vibrer en soi pour en saisir la subtilité spirituelle et se laisser envahir par cette prière magnifique. C’est une sorte de méditation intérieure qui donne toute sa force parce qu’au-delà des prières habituelles de remerciement, de supplication et de demande.

02/08/2012

Gymnopédie 1, d’Eric Satie

 

http://www.youtube.com/watch?v=R21ZJBAK_6U

 

Calme, paisible, les notes s’égrainent, rythmées par la musique, minimalisme, mysticismemain gauche, deux notes simples sur un accord de ré majeur augmenté. La droite chante la mélodie, très simple, en écho de l’accompagnement. On ne sait s’il s’agit d’une mélodie ou de la prolongation de l’accompagnement, mais est-ce un accompagnement ? Ne serait-ce pas des gouttes de pluie qui tombe sur le zinc de la gouttière et qui nous ébranle avec toute la douceur du liquide de ces pluies d’automne, une sorte de brouillard d’eau.

On peut parler de musique minimaliste, c’est-à-dire d’utilisation d’un fond régulier, sorte de pulsation qui donne à la musique son ambiance avant de lancer les courts motifs de la mélodie qui elle-même reprend les mêmes notes inlassablement. C’est en cela que cette musique est apaisante.

En fait Satie, sous des dehors humoristes et fantasques, était un mystique et cette pièce, au-delà de tous les attributs musicaux que l’on voudrait lui donner, en est le reflet. C’était un être insolite, une sorte de précurseur de tout un courant de pensée, dont le minimalisme qui n’apparaît aux Etats-Unis qu’en 1965. Il écrivait aussi, de courtes pièces drolatiques qui exprimaient une vision de la vie différente, aérienne et affranchie de toute idée de séduction. Eric Satie était un être entier et, rien que pour cela, il mérite notre attention. Seuls ces gens-là révèlent l’au-delà du miroir à ceux qui ne le voient pas.

 

07/07/2012

Arvo Pärt: The Deer's Cry

 

http://www.youtube.com/watch?v=OO9U4QWZUoI&feature=related

 

Oui, nous avons déjà écouté cette musique minimaliste d’Arvo Pärt, c’était le 27 mai, un magnificat extraordinaire. Aujourd’hui, écoutez le cri du cerf. C’est un cerf qui n’est ni l’animal sauvage et fier de nos forêts, ni l’homme esclave appartenant au seigneur. Ce cerf, c’est vous, c’est moi, qui bramons dans les bois notre soif de l’autre nous-même. C’est cet animal sauvage qui s’humanise et se divinise à la fois dans la durée d’une vie.

 

Christ with me, Christ before me, Christ behind me,
Christ in me, Christ beneath me, Christ above me,
Christ on my right, Christ on my left,
Christ when I lie down, Christ when I sit down,
Christ in me, Christ when I arise,
Christ in the heart of every man who thinks of me,
Christ in the mouth of every man who speaks of me,
Christ in the eye that sees me,
Christ in the ear that hears me,
Christ with me.

 Dans le chœur des hommes, le Christ devient la caresse du vent, l’eau qui coule sur la peau, le baiser tendre d’une mère pour son enfant, le souvenir lointain de jours heureux de l’enfance ou de la plongée dans la nature. Le Christ est partout, avec moi, au-dessus de moi, derrière moi, sur ma droite et ma gauche, présent à chaque moment. Il est avec moi, en moi. Il est moi.

La soprane incarne au contraire la pureté du ciel, la sortie de ce monde contingent, plein de sensations et de sentiments. Son chant est désincarné, abstrait, comme un rappel de notre condition humaine qui nous conduit vers l’achèvement  vers cette rencontre avec le divin. Et cette rencontre éclate par le rapprochement de voix, hommes et femmes dans un jaillissement sonore et lumineux. La rencontre du haut et du bas, de l’humain et du divin, mais aussi celle de la transcendance et l’immanence.

Nous sommes deux au commencement du chant, puis sous l’étincelle de la révélation, nous devenons un, plus fort, plus tendre, plus accompli, comme une symphonie vibrante de cette révélation qui crie au monde sa joie tendre, douce, profonde, qui ne se dit pas, mais qui se vit jusqu’au retour dans le royaume.

Quelle merveilleuse musique, quel chant, profond, tendre, puissant, évocateur de ce que les mots ne peuvent dire, mais de ce à quoi l’âme aspire !

 

27/05/2012

Magnificat, d'Arvo Part

 

http://www.youtube.com/watch?v=1A6BfyhFSVQ&feature=related

 

Entrée au paradis comme une plongée dans l’espace intersidéral. Oubliez votre petit moi, laissez-vous gagner par cette grande solitude face à Dieu qui, malgré l’inconnaissance, vous réchauffe l’âme. C’est le propre de l’espérance : derrière l’apparent vide du soi se cache le retour au divin, qui résonne dans la totalité de votre être et votre joie renouvelée vous conduit à l’ignorance bienheureuse de celui qui se laisse bercer par cette exaltation.

Mon esprit a exulté en Dieu, mon Sauveur !

Quel compositeur, grandiose d’intimité avec le divin ! C’est un estonien qui a fait ces études musicales en URSS et a commencé par la musique sérielle, qui n’a rien à voir avec ce que nous entendons. Dans les années soixante, il se consacre à l’étude du grégorien et des musiciens médiévaux comme Machaut et Josquin des Prés. Il invente le style « tintinnabuli », appelé ainsi parce qu’il rappelle les clochettes et qui se caractérise par l'utilisation simultanée de deux voix, l'une arpégeant sur une triade tonique dite « tintinnabulante » et l'autre reposant sur une basse évoluant de manière diatonique.  

Il se lance dans la musique minimaliste, d’inspiration religieuse, presque simpliste de par les éléments de la composition : utilisation d’harmonie tonale et parfois modale, utilisant le plus souvent les trois notes de l’accord parfait, peu d’instruments, quelques voix, très peu de modulations. La musique minimaliste se caractérise par l’utilisation de la répétition de motifs musicaux courts, qui se projettent en pulsation régulière. Ecoutez « Tabula Rasa » qui met en évidence toutes ces caractéristiques :

 

http://www.youtube.com/watch?v=bxDc24zSuzU&feature=related