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13/11/2021

Largo de Haendel, Andreas Scholl

https://www.youtube.com/watch?v=N7XH-58eB8c


La bouche ouverte

ce fut un ruissèlement

et le silence

11/08/2021

Uniformes (symphonie nippone : photos Gildas de La Monneraye)

© gildas de la monneraye - Symphonie Nippone - 170.jpeg

En marche ou rêveur ou même immobile
Ils se complaisent dans leur apparence
Mais ils savent aussi qu’ils ne sont rien
Si, rentrés chez eux, ils ne se dépouillent pas
De cet uniforme qui cache leur être intérieur 
Et ne les enjolive qu‘un court instant de vie

10/08/2021

Cols blancs (symphonie nippone : photos Gildas de La Monneraye)

japon,élite,silence

Ils sont cols blancs et proprets
Errants, solitaires ou groupés
Au milieu des paysages urbains
Dans le brouillard de la société
Environnés de leur silence intérieur

Va ! Avance dans ta vie
N’écoute pas les bruits de l’usure
Qui emprisonnent ton corps
Pourfend ta solitude intérieure
Et sois le même quel que soit le lieu

Pénètre-toi du silence 
Deviens l’aphasie flegmatique
De l’être intérieur sans mémoire
Et marche sans crainte ni reproche
Vers ton accomplissement à découvrir

20/12/2019

Auréolée de bonheur

Auréolée de bonheur, elle avançait lentement
Tout portait à croire qu’elle ne croyait plus à la vie
Elle avait tout quitté, son mari et sa maison
Et maintenant errait en quête d’inspiration
Le jour se levait et ses yeux s’ouvraient enfin
Sur un monde nouveau si dissemblable de l’ancien
Plus rien ne l’attachait au passé, ni même au présent

Auréolée de bonheur, elle avançait lentement
Elle allait sans savoir et même sans penser
Le gouffre devant ses pieds : « Où tes pas te mènent-ils ? »
Savait-elle ce qu’elle voulait et ce qu’elle était ?
Elle était belle comme les blés un jour d’orage
Ses cheveux poudrés de lumière flottaient au vent
Sa robe volait autour de ses jambes brunies
Un bracelet cliquetait sur son bras émouvant
Un sourire enfin dessinait son avenir

Auréolée de bonheur, elle avançait lentement
Arrivée à la porte, elle se retourna et dit :
« Me voici, Seigneur ! Je quitte une vie tracée
Pour te suivre sans savoir où je vais
Je n’ai qu’une certitude et qu’un seul espoir
Ta présence permanente au fond du cœur
Délestée des visions de l’humanité
Et qui devient tout, emplie de parfum suave
Qui me fait trembler de peur et m’attire néanmoins
Adieu, monde des hommes, j’entre dans le noir
Et entrevois déjà l’amour qui m’enflamme »

Auréolée de bonheur, elle avançait lentement
Elle ouvrit la porte, avança sans regarder
Sentit le silence et l’obscurité l’envahir
Elle entendit les ouvriers monter le mur
S’agenouilla et laissa son cœur s’épancher
Plus rien, sauf la mort, ne pourra désormais
L’empêcher de connaître le souffle de l’inconnu
Qui donne accès au tout ! 

 

©  Loup Francart

03/12/2019

Le silence de l'âme

Celui qui sait ne parle pas
Celui qui parle ne sait pas
Lao Tseu

La connaissance suprême accessible à l’homme est une connaissance qui vient de l’âme. L’homme qui possède cette connaissance s’aperçoit qu’il ne sait rien au sens de la connaissance intellectuelle. Il n’a donc rien à dire parce que ce qu’il sait est inexprimable avec les mots et parce que les autres ne le comprennent pas. C’est un vide comblé par la compréhension directe alors que la connaissance intellectuelle est un savoir dans le vide.

La connaissance de l’âme ne s’acquiert pas par la volonté, car l’effort de l’âme et un effort de passivité attentive. La volonté n’atteint pas l’âme, étant un phénomène actif et physique.

L’attention étant un phénomène passif, elle peut intéresser le corps, l’intellect et l’âme, car elle rejette toute distraction, tout conditionnement.

07/08/2019

Féminisme

Seule, elle délire

Je me suffit à moi-même

Quelle solitude

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20/02/2018

Musique

La musique permet d'atteindre le silence de l'âme

Mais la cacophonie nous rend sourd à jamais

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16/11/2017

Silence

Il se tait…
Ecoute-t-il ou réfléchit-il ?
Personne ne le sait…

Le silence a toujours un double visage
A l’égal de Janus, hors du temps
Parle-t-il sans paroles ou consent-il sans mots ?

L’absence de parole peut être présence
L’attitude dicte les regards
Qui se croisent et étreignent le ressenti

Y a-t-il quelqu’un derrière ta cravate ?
Oui, je suis et j’expire…
Mais rien ne sort de ce silence mondain

Silence apaisant de l’admiration
Silence éternel  des espaces infinis
Silence de l’amour ou silence de haine

La parole manque-t-elle à l’expression
Ou est-elle absence d’impression ?
Immobile, il erre et se perd dans l’énonciation

S’oubliant lui-même
Il préfigure ce qu’il sera
Lorsque le silence deviendra éternel

 ©  Loup Francart

25/01/2017

Un silence étonnant

Arbres gelés.JPG

Ils tendent leurs bras vers le ciel,
Tels des prisonniers revêtus de chaînes,
Leur taille n’impressionne plus.
Seul le silence étouffé par le gel
Crie leur souffrance.
Rien ne bouge.
Ce n'est qu'avec leurs ailes déployées
Qu'ils tiennent encore debout !

 

 ©  Loup Francart

26/07/2016

Les deux réalités de l'homme

L’homme se trouve citoyen de deux mondes : celui de la réalité existentielle, bornée par le temps et l’espace, accessible à la raison et à ses pouvoirs, et celui de la réalité essentielle, qui est au-delà du temps et de l’espace, accessible seulement à notre conscience intérieure et inaccessible à nos pouvoirs. La destinée de l’homme est de devenir celui qui peut témoigner de la Réalité transcendantale au sein même de l’existence.

Karlfried Graf Dürckheim ; La vie Spirituelle, N°592, 1972, p.734.

 

Une telle distinction semble de nos jours purement spéculative et surannée. L’existence semble à tous bien réelle et sans besoin d’autres qualifications pour définir l’homme. C’est  sans doute là que se trouve les problèmes de l’humanité depuis le XXe siècle et la désespérance de l’homme. Pourtant cette préoccupation permanente de l’homme  de se connaître pleinement ne date pas d’hier. Déjà Aristote écrivait : « Qu’est-ce que l’être ? Ce qui revient à s‘interroger sur la substance. » (Métaphysique, Z, 1, 1028 b 5) et, suivant les interrogations de Platon, sa recherche porte sur l’essence et non sur l’existence, car l’existence doit métaphysiquement être pensée par rapport à l’essence qui la rend intelligible. Pour Aristote, l’essence est l’être possible et l’existence l’être réel, ce qui revient à dire que l’existence d’un être est fonction de son essence.

L’essence d’un être, c’est ce qu’il est vraiment, ce qui fait qu’il est ce qu’il est. Malheureusement, peu d’hommes s’interrogent sur leur être propre. Seules les intéressent les événements de la vie et non la vie elle-même. C’est d’ailleurs pour cela qu’à partir du XIXe siècle, les philosophes disent que l’existence précède l’essence. Ai-je un centre qui se trouve au-delà de l’espace et du temps ? Puis-je y accéder ou, au moins, en avoir le pressentiment ? C’est toute la différence entre une religion pourvue d’une vision dogmatique et un constat d’expérience spirituelle qui est le seul vrai événement qui transforme la vie. Maître Suzuki  explique : « Le savoir occidental regarde vers le dehors, la sagesse orientale vers le dedans. Mais si l’on regarde en dedans comme on regarde en dehors, on fait du dedans un dehors. » A condition cependant, que ce regard ne soit pas un regard rationnel, sinon l’on se contente du savoir des psychologues qui ne voir dans le dedans qu’un dehors à analyser.

Alors revenons à ce que nous dit Karlfried Graf Dürckheim. L’homme ne peut agir sur son essence, son problème est simplement de la découvrir.  C’est l’idée de la conversion (con-vertere), du retournement, de la renaissance intérieure. Elle survient après une expérience spirituelle telle celle que vécut Ionesco : « J’avais dix-sept ans, je me promenais un jour dans une ville de province, au mois de juin, le matin. Tout à coup, le monde m’a paru transfiguré, de telle façon que j’étais pris d’une joie débordante et que je me disais : maintenant, quoi qu’il arrive je sais. Et je me souviendrai toujours de ce moment-là. Ainsi, je ne serai plus jamais entièrement désespéré. » C’est ce que Dürckheim appelle l’expérience de l’Être : « Nous nous sentons alors soudain dans une ambiance étrange. Nous sommes entièrement présents, totalement là, et, malgré tout, nullement orientés vers quoi que ce soit de précis. Nous nous sentons d’une façon toute particulière, comme sans aspérités, lisses et harmonieux à l’intérieur de nous-mêmes et tout à la fois ouverts. Grâce à cette ouverture, une plénitude profonde émerge. Nous sommes à la fois absents et présents, débordant de vie. Nous sommes unis à tout, mais détachés de tout. Nous nous sentons incroyablement guidés et pourtant libres et affranchis de toute obligation ; pauvre dans le monde mais comblés de richesse et de puissance intérieure. » (Dürckheim, Pratique de la voie intérieure, Paris, 1968, p.31).

Alors, faisons silence en nous-mêmes et ouvrons-nous à ce vide qui remplit tout.

16/11/2013

Eblouissement matinal

13-10-25 Feu et étendue.JPG

Le soleil commençait à monter sur l’horizon. Le ciel était pur, dénué de toute gêne. Pas un bruit. Je me pinçais le  nez et soufflais pour déboucher mes oreilles, mais cela ne changea rien. Le silence était là, un monde sans un mouvement, sans une manifestation d’activité. Le temps s’était arrêté. L’espace prenait toute sa place, envahissant l’immensité de la voute céleste, la platitude de l’horizon et la granulosité des champs. Il dévorait et figeait les minutes qui passaient. Les secondes ne s’égrainaient plus. Elles semblaient de grosses gouttes de pluie qui hésitent à tomber et restent à se balancer sur la gouttière.

La voiture elle-même se mit à ralentir. J’étais ébloui par ce soleil qui tapait comme en plein jour à l’heure où il est le plus haut. Et progressivement, comme en mourant, le moteur s’arrêta, en accord avec mes impressions. Nous descendîmes sur le bord de la route, incertains, électrisés par cette ambiance insolite. L’air était frais, presque froid, mais les rayons de l’astre en feu réchauffaient les pommettes. On avait presqu’envie de se mettre nus et de se laisser bronzer, étendus à même le sol. Et toujours ce silence presqu’effrayant, extraordinaire, anormalement pesant. Nous fermions les yeux et nous laissions pénétrer par cette douce chaleur qui complétait le froid du matin. Nous devenions une tarte à la croute bien ferme, mais à la chair encore moelleuse, à peine cuite.

Ne pas parler, surtout ne pas crier. Prolonger cet instant de grâce infinie et de lourdeur sans fond. Le cosmos et la matière s’offrait à nous, bruts, étincelants, nettoyés de tout artifice, à portée de main. Nous contemplions l’astre lumineuse sans lunettes, sans peur de se brûler les yeux, l’extase nous prenait et nous devenions aussi léger que l’air. Ce silence extérieur devenait silence intérieur. Plus de pensée, plus de sentiment, une émotion pure qui ne soulevait aucune image. Le temps est arrêté, l’espace se dilue, l’âme se fait palpable, tout se concentre dans ce cœur dilaté qui bat la chamade.

Tout à coup, un froissement de feuilles et de terre, suivi aussitôt d’une galopade étouffée. Un lièvre est sorti de sa forme, nous a probablement contemplés avant de prendre la fuite. Il court sur cette terre fraichement labourée, émettant de petits nuages de poussière et de respiration, délivrant la nature de cette torpeur obsédante, lui redonnant vie. Progressivement on entendit un petit souffle de vent sur l’herbe rase, un camion qui passait au loin sur la nationale, le bêlement d’un agneau venant de l’est. Le monde se remit en marche, avec sa puissance habituelle, comme si de rien n’était.

Mais que s’est-il passé ce matin-là. Un instant d’éternité ou l’angoissant arrêt du mouvement cosmologique ?