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20/02/2018

Musique

La musique permet d'atteindre le silence de l'âme

Mais la cacophonie nous rend sourd à jamais

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16/11/2017

Silence

Il se tait…
Ecoute-t-il ou réfléchit-il ?
Personne ne le sait…

Le silence a toujours un double visage
A l’égal de Janus, hors du temps
Parle-t-il sans paroles ou consent-il sans mots ?

L’absence de parole peut être présence
L’attitude dicte les regards
Qui se croisent et étreignent le ressenti

Y a-t-il quelqu’un derrière ta cravate ?
Oui, je suis et j’expire…
Mais rien ne sort de ce silence mondain

Silence apaisant de l’admiration
Silence éternel  des espaces infinis
Silence de l’amour ou silence de haine

La parole manque-t-elle à l’expression
Ou est-elle absence d’impression ?
Immobile, il erre et se perd dans l’énonciation

S’oubliant lui-même
Il préfigure ce qu’il sera
Lorsque le silence deviendra éternel

 ©  Loup Francart

14/12/2015

Deux heures

A deux heures du matin, la maison s’éveille. Auparavant, pas un bruit, ni chez les humains qui dorment du sommeil du juste, ni chez les rongeurs qui achèvent leur nuit. Aujourd’hui, deux heures pile, premiers grattements. Ceux-ci sont insidieux. Un meuble qui craque, cela arrive tous les jours ! Puis, j’entends distinctement les dents qui attaquent le bois. Cela se situe dans le placard, parmi les documents entassés : livres, dossiers, polycopiés et d’autres formes de papier pour noter ce qui vous passe par la tête. Une pause après ces craquements. Puis, ils reprennent, plus exigeants vis-à-vis de l’objet attaqué. Mais cette fois, ils s’accompagnent de roulements, comme une bille que l’animal fait rouler devant lui pour la déplacer. Jamais l’on n’entend les pattes de ces petites bêtes. Elles gigotent avec habileté, sans découragement, sans relâche, produisant une danse perpétuelle dans la résonance du mur.

Ah ! Pendant que j’écrivais cette phrase, arrêt des sons ? Serais-tu fatigué ? Subtilement, le rongeur se tait. Qui pourrait soupçonner que ces bruits sont le produit d’êtres vivants ? Dans ma tête, je le vois, poussant sa noisette par le museau, rectifiant sa trajectoire, lui faisant franchir une aspérité, la laissant rouler dans une inclinaison. Il est intelligent par habitude. Cela fait tant de temps qu’il joue au golf qu’il maîtrise parfaitement le coup de museau et l’itinéraire à suivre. Toujours proche du Par ! Au fait, comment fait-il pour trouver des noix au premier étage ? A ma connaissance, elles sont dans les paniers de la cuisine et nulle part ailleurs. Alors ? Eh bien, je n’en sais rien et pour le savoir il faudrait teindre en rouge les noix et voir si ce sont bien elles qui montent au premier. Quel travail !

Ah, cela repart. Tiens, ce n’est probablement plus le même animal et le bruit vient directement du mur. Il est plus important, on sent l’animal se déplacer dans l’étroitesse du boyau qu’il empreinte. Il court parfois, d’autre fois il ronge. C’est son métier. Il le fait avec précision. Je me demande s’il ne va pas surgir tout d’un coup dans la pièce et criant : « Me voilà ! » Ce n’est pas encore arrivé, mais on peut l’espérer. Lui, je n’aimerai pas mettre mon doigt dans son trou. Il ne reviendrait pas entier. Les gencives musclées, entraîné à percer, il domine le problème et gratte, gratte sans cesse. Il ne sait pourquoi, mais c’est un instinct basique qui le satisfait, lui donne du cœur au ventre et le fait saliver. Je me souviens d’un loir, petite boule de poils que nous avions découverte dans une autre maison, endormi au bord de la fenêtre. Il y était resté presque trois semaines. On le croyait mort, mais quand on le touchait, il était chaud et doux. Et puis, un matin, nous l’avons vu s’éveiller et quitter tranquillement son rebord de fenêtre pour rejoindre un lieu secret, connu de lui seul. Finalement, il est bien possible que ce soit un loir. Pendant ce temps, il continue sa gymnastique et je ne peux m’endormir. Le moindre début de sommeil est dérangé par un grignotement majestueux et puissant. Il faudra attendre la prochaine accalmie…

Ron… Ron… Enfin !

Oui, c'est une vieille maison où tous se sentent bien, les humains comme les autres. Ils se côtoient, mais pas simultanément, les uns le jour, les autres la nuit. Normalement, il n'y a pas de promiscuité. Mais il peut arriver que certains aiment s'éveiller et méditer à des heures incongrues. Cela crée quelques interférences, mais pas de dommages.

06/05/2014

Tom Christopher, peintre de New York

Le bruit en premier lieu, le mouvement en second lieu, la valse des éclairages et des publicités en troisième lieu. Une atmosphère, un cri du cœur et, parfois, un regard blasé. C’est New York, vu par Tom Christopher, un américain qui expose à Paris galerie Taménaga, 18 avenue Matignon.

Il peint parfois en noir et blanc, comme pour une vision double, un angle dans le passé, l’autre dans l’avenir. Les bruits en sont atténués, mais restent présents. L’agitation ne cesse pas, mais le spectateur prend du recul. C’est  comme le cinéma muet, vrai, mais avec lunettes psychologiques.

New York devient un terrain de jeu, un monde virtuel que l’on regarde en clignant des yeux : que de fièvre, d’inquiétude, de soucis emmagasinés  dans ces lignes et ces couleurs. Elles attendent le changement de couleurs, prêtes à bondir au-delà du passage pour piétons, emplies de fureur contenue. Cette trépidation vous prend à rebrousse-poil, la peau se hérisse jusqu’au passage au vert… Et vous poussez un soupir de soulagement.

Et toujours la fureur de vivre, l’élan vital, l’exaltation du mouvement. Il n’y a pas un instant de repos. Ce terme n’existe pas à New York. Les yeux doivent vous sortir de la tête. 

  

Et pourtant, c’est le même artiste qui peu auparavant peignait la ville avec l’âme du peintre sur chevalet en jeune homme bien ordonné dans sa tête. Que lui est-il arrivé ?

 

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Et encore quelques années plus tôt, il peignait bucoliquement dans une campagne loin de tout bruit.

Il a trouvé sa voie en faisant table rase. Voilà un homme qui explore toutes les solutions !

 

"Tom Christopher has become to American painting what Count Basie or Duke Ellington became to American popular music, not completely jazz but owning much to Charlie Parker and Charles Mingus."

(Dr. Louis Zona, Director and Chief Curator, The Butler Institute of American Art, Youngstown). Ohio