18/09/2019
Chicaneurs
L’ombre du bonheur retenait le malheur.
Le froid intense retournait les sens.
Tous les chicaneurs devinrent chineurs.
Quelle transparence dans ce contresens !
© Loup Francart
07:58 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
17/09/2019
Transparence
Devant toi, je suis nu…
J’ai même abandonné la peau
Que j’entretiens chaque jour
Pour qu’elle reste tendue
Parfois elle se relâche
Alors, je redouble d’efforts
Pour la gratifier d’attention
La chair à nu, je suis plus vif
Comme un poisson sorti de l’eau
Qui gigote pour y revenir
Mon sang devient plus fluide
Je le vois courir dans mes veines
Sans jamais prendre un sens interdit
Après s’être chargé de nourrissants déchets
Transparents et de petites vertus
Je me dresse pour voir au loin
Mais ce n’est qu’une plaine sans fin
Un désert clame et plat
Qui m’entraine à la sagesse
A quoi sert ce coup d’œil
Sur la vie lointaine et inconnue
Limite-toi au doux connu
A cette partie de toi-même
Qui glisse sur ton corps
A ce zéphyr calme et tranquille
Qui t’entraîne vers la fin
Avec la douceur d’une caresse d’enfant
Je me laisse m’insinuer
Dans les plis d’un corps devenu autre
Ragaillardi de tant d’audace
Avance, mais petitement
Dans la connaissance de toi
Jusqu’à ne plus connaître
Que le reflux persistant d’un bonheur
Sauvage et enivrant
La vie n’est-elle que le passage
D’une bille d’air dans les veines
D’un inconnu qui l’emporte ?
© Loup Francart
07:35 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
16/09/2019
Habitude
L’habitude, une grande dame
Qui fait courir au-delà du possible
Pour la seule joie de se retrouver
On ne peut toujours inoculer
La nouveauté au cœur de l’être
Le corps se lasse et le mental s’épuise
Alors on se repose sur l’acquis
Comme le chameau traverse le désert
Et on amène ce que l’on connait
Se laisser glisser dans le connu
Sans effort, en convergence
Avec la connaissance
La boucle se boucle
Le connu étouffe
Crève le trop-plein
On imagine, on batifole
On ouvre l’œil sur la vie
On largue le bagage des mots
C’est une nouvelle naissance
Le froid de l’inconnu
Prend à la gorge le voyageur
La boucle se reforme
Enrobée sur elle-même
Un autre cycle commence
Et ainsi de cycle en cycle
Jusqu’au dernier vécu
Avant l’ouverture à l’inconnu
© Loup Francart
07:01 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
13/09/2019
Portes
Après un instant de sidération
Il franchit la première porte
Le noir, lueur de l’espoir
La seconde céda d’effroi
Le brouillard l’environna
Tends les bras et marche !
La troisième dansa sous ses yeux
Tricherie, pensa-t-il, ce n’est
Qu’un point noir sur un halo de blanc
La quatrième ouvre sur un silence éperdu
Avance sur la pointe des pieds
Sais-tu seulement où tu vas ?
Enfin, la lumière, faible
Une rosée dans la nuit obscure
Pointe fichée dans le cœur
Entré dans la cour du vide
Il la trouva vivante
Emplie du mystère de l’absence
© Loup Francart
07:39 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
10/09/2019
Devenir
Il n’est plus qu’une colonne dans le cosmos
Qui puise au plus profond de la matière
Et qui monte au plus haut de la conscience
Le souffle crée le mouvement et l’entretient
Lie étroitement espace, temps et matière
Intègre de même inconscience et conscience
Conduit le vivant du collectif au particulier
Lui, qu’est-il dans cette danse cosmique ?
Le divin est immanent
L’immanence surgit de la matière
Il est aussi transcendant
La transcendance est l’œuvre de l’esprit
Surgit des grains de matière élémentaire
Aspirant à une union dans l’esprit
Le vivant tout entier se personnalise
L’esprit est là et l’enrichit
L’obscurité devient lumière
Il est et devient personne
Seul et tous, transparent
Dans la lumière divine
© Loup Francart
07:25 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
08/09/2019
Automne
Silence de l’après-midi.
Les camions passent,
Ébranlant les feuillages.
L’eau coule, plus bas,
Transparente et froide…
Elles savent qu’il arrive.
Leurs racines se rétractent.
Elles sont fatiguées.
Alanguies près des iris.
Les marguerites ne sont plus,
Seules leurs tiges perdurent,
Tels les cheveux sur un crâne nu.
Le sécateur à la main,
Il s’avance sans vergogne.
Que signifie ces tiges fanées
Dans un si beau jardin ?
D’un regard mélancolique,
Il chatouille un brin desséché,
Puis ouvre la paume,
Écarte les tenailles d’acier
Et, d’un coup sec,
Écrase les deux poignées.
Petit bruit, pas une plainte.
Elle ploie et tombe
A genoux, puis couchée.
Ce n’est plus qu’une brindille,
Morte, les feuilles pendantes.
Alors l’homme fut pris d’une frénésie,
Les pieds ne furent pas épargnés.
Pêle-mêle, les tiges furent étendues.
Le sol apparu dévêtu.
L’homme ramassa les corps,
Les chargea dans sa brouette.
Ne restait plus que le pubis nu
D’un lieu hier fleuri.
L’amour a ses saisons,
L’homme ne le sait pas.
Lui aussi un jour s’étendra
Et sera porté en terre,
Dans un juste retour des choses.
© Loup Francart
07:32 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
04/09/2019
Nuit
Elle est verte et belle la grenouille aux grands pieds
Fuis les hirondelles, va sous les groseilliers
Si l’eau vient à manquer, tu seras à l’abri
En tant que réfugiée dans le vert paradis
Le cœur battant, Madame, tu cours aux bois, cachée
Si tes seins réclament la caresse adorée
Pas de frémissements ni même un baiser
Vivante intensément, tu fuis la volupté
Le ventre arrondi, la jambe légère
Le rein plein d’appétit, un sourire aux lèvres
Elle s’approcha de lui et lui toucha la main
Il ouvrit ses grands yeux, vit la belle offerte
Son regard merveilleux et la porte ouverte
Il fondit dans la nuit, mort jusqu’au lendemain
© Loup Francart
07:51 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
02/09/2019
Le petit chat gris
Le petit chat si gris s’enfuit par la courette
Il aimait pourtant les heures chaudes du soir
Quand la caresse de l’air emplit les murs
De douceurs volatiles, mais inestimables
Aujourd’hui est un jour différent
La peau palpite et grogne, volage
Il découvre ses gencives et attend la morsure
Couché sur le dos il palpite
Plus rien ne le fera quitter la cour
Les chats du quartier ont rendez-vous
Il se tend de tout son corps
Sort ses griffes et tend la patte
L’envie lui prend de griffer la chair
Cette partie visible de l’humain
Qui sent la prunelle et la mort
Odeur des plis de l’être, tenaces
En fécondes promesses et attraits
Il s’assagit et miaula une fois
Puis tendit son cou à l’enfant
Qui jouait là, insolemment
Il s’empara du petit chat gris
Et s’enfuit en courant, droit devant lui
Laissant la porte ouverte
L’absence et le vide s’installe
L’heure tourne, le regard chavire
Le chat ne reviendra plus
La cour se désole
L’éternité s’enracine
Qui fera revenir le petit chat gris ?
© Loup Francart
07:44 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
01/09/2019
N'importe quoi !
Es-tu mort, tout simplement
Ou ta tête t’entoure-t-elle encore ?
Il leva la main vers son chapeau
Et la trempa dans le mou du cerveau
Touille, touille, l’œuf en gelée
Et presse, presse, l’inspiration
Jusqu’à ne plus tenir que la pâte
D’une farce juvénile et étrange
D’un être à mi-course sans grande consistance
Rien ne va plus, crie l’aveugle à l’étage
Je ne trouve plus la rampe de l’escalier
Ni même la marche des profondeurs
Ne bouge pas, dit l’unijambiste
Je monte te chercher dans la nuit
Tourne juste la clé dans mon dos
Et va jusqu’à la mort du ressort
Ainsi fit-il. Il tourna
La clé cassa, le regard se voila
L’ombre descendit dans la nuit
Et fit monter au ciel la lumière des anges
Le poète n’est plus
Seule reste la poésie
© Loup Francart
07:39 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
26/08/2019
En rang
Englué de pensées, il ne put s’échapper.
Il revint sur lui-même, épris de dilemme
Et se prit du recul, comme la particule,
Sans savoir où il va, hors de tout canevas.
Il erra longuement, il s’en fut savamment
Entouré de halos, cheminant au galop
Il ne découvrit rien, mais en ressortit bien
Le néant est pire, rien ne vaut un sourire
Enfin, il reposa, et dans les mimosas
Reprit son absence en toute licence
Il gagna la folie et la mélancolie
Mais n’oublia jamais la fente du regret
Si rien ne t’échappe et si tu l’attrapes,
Mêle-toi au rire sans jamais réagir
Prends garde à toi, frère, ne joue pas les pères
Et sois plutôt femme usant de ses charmes
© Loup Francart
07:30 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
22/08/2019
Marcher
Marcher, c’est un peu courir derrière soi
Dès les premiers pas d’une randonnée
On ne sait qui est devant qui
Sans le savoir je passe de l’un à l’autre
Pourtant c’est toujours le moi qui commence
Le soi traine des pieds et rechigne
Mais il suit sans déplaisir et sans mot dire
Le moi l’entraîne, en chantant
Belle journée n’est-ce pas pour vagabonder ?
Il monte la côte herbeuse, les pieds au frais
Arrive en haut sans peine ni rancœur
Encore loin derrière celui qui le guide
Sans se soucier de son retrait
Le ciel s’ouvre et sans fin gazouille
Peut-être y a-t-il autre chose derrière ?
Le moi peine à trouver sa marque
Essoufflé, il se retire en lui
Et attend impatiemment la halte
Rien ne l’oblige à tirer cet être bizarre
Qui en veut toujours plus en étant moins
Dieu, quelle époque !
Comment sortir de ce ballet à deux
L’un devant et l’autre derrière
Il est temps de prendre la main
Et de courir au secours de ce guignol
Arrivé en haut, le soi se découvre
Une vocation insolite et grandiose
Marche derrière moi et tiens-toi prêt !
S’allégeant, il entama la descente
L’œil aux aguets, le sourire aux lèvres
Il marche sur la semoule du passé
Et la transforme en paillettes de vie
Tout scintille en lui et autour de lui
Vis ta vie, sois libre et pars
Envole-toi sans lui !
Peut-être te rejoindra-t-il ?
© Loup Francart
03:33 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
20/08/2019
Déjà
Partie d’elle ne savait où
Elle allait d’un pas vif
Les deux pieds dans la boue
A la main, un canif
Désolation et pleurs
Elle ne tarda pas à souffrir
Puis se souvint d’une fleur
Alors, sur ses lèvres, un sourire
Pars-tu de rage sur ce parvis
Ou vas-tu changer de vie ?
Sourire de vengeance
Ou béatitude d’indulgence ?
Elle ne sut que répondre
A l’ange qui l’interrogea
Il la laissa se confondre
Puis remarqua : c’est fini… Déjà !
© Loup Francart
06:08 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
17/08/2019
Va
Qui suis-je ?
La multitude et le rien
Une enveloppe transparente
Qui s’évanouit sur elle-même
Je ne suis rien de ce que je voulais être
Je ne sais ce que je voulais
Au-delà se trouve l’être
Qui n’est rien de ce que je croyais
J’ai feuilleté les pages de la vie
Je n’ai trouvé qu’une autre page
Puis d’autres encore
Sans fin ni consistance
Saute dans ton livre de vie
Et détruis toute ambition en toi
Que pas même une marche te soutienne
Retourne-toi et va, au-delà de toi
De ce rien qui est là
Naît un autre que moi
Il est sans moi, en moi
Un autre que celui qui va
© Loup Francart
07:31 Publié dans 42. Créations poèmes, 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
13/08/2019
Paradis
Tu le cherches sans cesse, en toi et hors de toi
Tu es en quête depuis longtemps
Mais as-tu cherché ici et maintenant ?
Certes, tous ne le perçoivent pas
Car il se cache derrière les apparences
Mais chaque jour il se présente à tes yeux
Et t’offre quelques secondes d’éternité
Ce peut être un trou sous tes pas
Où tu tombes criant de peur
Avant de planer en chute libre
D’autres fois, il se cache dans l’image
D’un chétif et modeste personnage
Auquel tu hésites à adresser la parole
Jusqu’à l’éclair de la délivrance
Ce peut aussi devenir un cri dans la nuit
Comme un brutal coup de poignard
Qui t’envoie au-delà des étoiles
Il arrive aussi que rien ne sorte de ton malaise
La porte reste close obstinément
Pas même un courant d’air
N’ose se glisser dessous
Et pourtant il est là, toujours présent
Il te regarde en souriant :
« N’es-tu pas bien chez Toi ? »
© Loup Francart
06:07 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
09/08/2019
Vide cosmique
L’homme est incorrigible
Il se surprend lui-même
Ses rêves et désirs
L’entraînent si loin de son être
Qu’il ne sait plus où il est
Les yeux fermés, il va
Un pas devant l’autre
Montant la pente raide
Il ne voit que la pointe
De ses pieds chaussés
L’herbe est froide
Mais son cœur a chaud
Il approche du sommet
Plus que quelques pas
Douloureux, extatiques
Il est seul devant la vérité
Personne ne voit ses efforts
Lui-même ne sait plus
Ce qu’il y a derrière
La coupure du verre ?
La glace des grands jours ?
Enfin !
Liquéfaction…
Le noir plus que noir
Avancer un bras
Puis une jambe
Reprendre courage pour oser
Léger tremblement
Plongée dans l’inconnu
Rien… Il n’est plus…
Il est aspiré et s’envole
Vers le vide cosmique
© Loup Francart
04:25 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
05/08/2019
Méditation
Où fixer l’attention ?
Elle divague
Elle refuse tout contrôle
Et vaque sans vergogne
Dans les champs et forêts
Noir totalement zébré
Calme-toi, calme-toi
Pénètre dans ton être
Perce ta carapace
Première lueur de l’aube interne
Un halo se profile
La boite s’ouvre
Je m’allège
Réveil derrière la peau
Nouvelle acuité
Je me dissous
Le noir s'efface
Quelques nuages laiteux
Qui passent en catimini
Retour à l’obscurité
L’air pénètre les poumons
Il se glisse derrière la frontière
Lentement, il descend vers la gorge
Hésite, n’ose s’engager
Et brusquement, l’ouverture
Suivi d’un léger brouillard
Entrée dans le temple
Juste un bref instant
Je sens mon corps s’éparpiller
Je me regarde par au-dessous
Le moi s’évade en riant
Perte de l’être minéral
Relâchement de l’intérieur
Hélas, cela ne dure pas
Lassitude accrochée aux souvenirs
Silence… Défilement…
Les grains se dispersent
Je pénètre plus avant
Je ne suis qu’un fantôme
Sans consistance
Juste un point
Qui se glisse entre les grains
Et prend de la vitesse
Sans que je sache où il va
La neige tombe
Le blanc m’envahit
La fraîcheur me guide
Entrée dans le rien
Qu’il fait bon !
Je ne suis plus…
© Loup Francart
07:16 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
02/08/2019
Humanité
L’homme est un être à multiples facettes
Certains se content de ce qu’ils ont
Et s’inquiètent peu d’un au-delà
Ils exploitent ce qu’ils connaissent
Et tentent d’en tirer profit, en bien ou en mal
C’est déjà beaucoup leur demander
Ils s’efforcent d’acquérir du savoir
Accumulant les briques dispersées
Et les restituant pour s’affirmer
D’autres, moins tenaces et ardents
Se laissent vivre sans autres préoccupations
Ils glissent sur leur vie sans espoir
Ne cherchant que la satisfaction immédiate
Pour ceux-là, il n’y a ni bien ni mal
Et il leur faut des règles précises
Pour canaliser leurs impulsions changeantes
Qui les conduisent au trou noir de la fin
Quelques-uns sont des Cocottes-Minute
La pression et l’ébullition les conduisent
Ils ne cessent d’explorer l’inconnaissable
L’esprit aux frontières de l’existence
Certains choisissent un savoir à explorer
Les dieux les aident en les guidant
D’autres une connaissance à approfondir
Ou encore à élargir en permanence
D’autres encore, laissent l’intuition
S’emparer de leur être vide d’érudition
Et élucubrent des morceaux de création
Sortis tout droit de leur bouillie quantique
Seuls, quelques êtres baignent dans la lumière
Ils n’ont ni règles ni méthodes formelles
Ils vont dans l’inconnu et tendent leurs voiles
Pour explorer le soi, l’univers et l’infini
Ainsi avance le monde de la noosphère
Se raccrochant au monde physique
Espérant un monde spirituel
Qui toujours sera à découvrir en solitaire
© Loup Francart
07:32 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
30/07/2019
Rendez-vous
Un sourire, puis départ sans un regard
Qu’a-t-elle à dire à cet homme ?
Mais, elle a souri tout de même
Avec douceur, presque tendresse
De ses lèvres charnues
Il la suit des yeux, tremblant quelque peu
Elle le sait, mais n’en a cure
Il la suit sans la regarder
Elle l’observe sans dire mot
Ils marchent vers la colline
Où un seul arbre règne,
Les branches basses et veloutées
Elle avance comme une reine
Et entre sous les frondaisons
Il n’ose s’approcher, puis fait un pas
Il la contemple derrière le feuillage
Elle pleure sans un tressaillement
Les larmes la mouillent
Elle lui sourit
Il fait encore un pas
Elle lui tombe dans les bras
Ce jour-là, ils n’allèrent pas plus loin
Mais le lendemain, elle n’était plus là
Il lui fallut une année
Pour ne plus venir l’attendre
© Loup Francart
11:09 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
28/07/2019
Absence
Un simple bout de papier
Une mince feuille qui vole
Et le voilà parti
Dans les rêves les plus fous
Rien ne l’en fera sortir
L’œil fixe, enrobé de douceur
Il laisse ses mains jouer
Et ses pieds batifoler
Sa tête est ailleurs
Dans les champs et rivières
Elle rêve d’elle-même
Et se regarde vivre
Cela lui plaît, cette vie désincarnée
Il vit d’ailleurs plusieurs vies
Et se contemple sur toutes ses faces
Luisant comme un paon
Attaché à ses personnages de verre
Plus bouillonnant qu’un volcan
Et fragile comme une poupée
Avance donc dans la folie
Marche sur tes chaussures
Cours dans ta tête ébranlée
Fais de ton être entier
Un hommage à l’humanité
La folie m’a rattrapée
Plus rien ne me sauvera
Que la contemplation de l’absence
Et la découverte de l’autre
© Loup Francart
07:07 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
22/07/2019
Valentine
La course du temps a de bien doux effets
La hanche s’arrondit, le sein se raffermit
L’adolescente se contemple, stupéfaite
Et n’ose regarder les courbes de ses amies
Ce passage si bref, de l’enfant à l’adulte
Se laisse enjoliver d’épines et de roses
Aujourd’hui, elle tente de vouer un culte
A ceux qui passent des caresses à la chose
Osera-t-elle braver l’opprobre du monde
Et chanter la liberté de l’immonde
Au bénéfice de ses jambes mutines
Au dernier moment, elle se referme
Et s’éloigne du tremblement de l’épiderme
Ce sera pour plus tard, Valentine
© Loup Francart
06:54 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, littérature, poème | Imprimer
16/07/2019
Attention
Une extrême attention, l’œil rivé à la ligne,
Il ne pense qu’à ça, le cerveau pétrifié.
La ligne est son guide, même si curviligne.
Elle fuit à l’horizon, jusqu’où va-t-il aller ?
Il fit ainsi le tour d’un monde artificiel,
Entraîné par l’élan d’une droite sans fin
Qui reste toujours une, ô jamais plurielle,
Avenir solitaire jusqu’à l’étrange fin.
Et pendant ce temps-là, d’autres peintres concourent,
Penchés sur la ligne, préparant leur discours,
Ils oublient la droite et entament le cercle.
Est-il vraisemblable que l’homme tourne en rond,
Que le ciel l’enferme tel un tâcheron,
Le contraignant à mourir derrière un couvercle ?
© Loup Francart
07:29 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
10/07/2019
Silence
Peu à peu, le silence l’envahit
Un rien d’absence, une note grêle
Résonne dans la folie du monde
Le ventre de l’obscur se dévoile
Chape de plomb sur les têtes
Pas un mot plus haut que l’autre
Sa majesté passe dans les rangs
Rien ne dépasse, tout se prélasse
Dans l’ignominie du mutisme
Bouillie collante de l’infortune
Qui dérive sur les nuages tièdes
De l’incertitude et de la morgue
Serait-elle morte l’affirmation
D’une innocence épinglante
Déchirant de rouge la poitrine
Le bourrage touche à son comble
Suffocation des engloutis
L’élite se doit d’être prudente
Il faut rester de taille
A s’affranchir de l’aveulissement
Seul le mystère doit demeurer
Terre-toi dans ta détermination
Poursuis ton œuvre inconnue
Laisse s’accumuler l’ombre
De tes rêveries et passions
Sur de modestes papiers
Dédiés aux générations futures
Ou, tout simplement, à l’oubli
© Loup Francart
07:04 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
04/07/2019
Vocation
Un plan envoûte
Un éclat transperce l’œil
L'architecte est né
06:28 Publié dans 22. Créations numériques, 46. Haïku | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, haïku, dessin numérique, brièveté | Imprimer
02/07/2019
L'envol
On ne sait comment te nommer
On sait encore moins t’appeler
On ne sait si tu entends nos cris
Qui se perdent dans l’espace
Le temps n’a plus d’emprise sur toi
Malgré la succession des vivants
Mais le poids de la gravité
Comme les échappées de la foi
Dévoile ta constance céleste
L’absence devient présence
Les secondes sont suspendues
L’amour abolit la distance
Un trou noir t’avale d’un trait
Broyé, tu ressorts divin
Sans savoir qui t’a engendré
Plus rien n’existe que lui
Il n’est ni plus grand ni plus présent
Il n’est qu’un parfum insaisissable
Qui envahit le tout
Remplace le néant
Et devient toi qui n’est plus rien
Il Est Celui qui Est
Hors de toute connaissance
© Loup Francart
07:23 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
29/06/2019
L et lui
La beauté envie ton maintien
Tu vas dans le monde sans savoir
Avançant à grandes enjambées
Me tirant d’une main ferme
Jusqu’au plus lointain chemin
Au-delà de l’horizon étale
Aimes-tu les cris pervers
Des fées enfouies dans leur quant-à-soi ?
Débarrasse-toi de tes vibrants voilages
Et va, nue, cachée aux regards
De la concupiscence brutale
Ouvre-toi aux caresses du vent
Et coule dans l’ombre du hasard
Jusqu’au plus parfait abandon
Alors, ouverte, tu chanteras la vie
Et ne craindra plus la mort
Qui fera demi-tour en toute sérénité
© Loup Francart
07:28 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
26/06/2019
Fantasme
A nous deux, nous ferons des merveilles
Je capturerai Orion
Tu t’empareras d’électron
Puis nous sombrerons dans le sommeil
Veux-tu ?
08:26 Publié dans 24. Créations dessins, 31. Pictoème, 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dessin, pictoème, poésie | Imprimer
24/06/2019
Pourquoi ?
Indispensable
Le vide envahit ton cœur
Quel étouffement
07:01 Publié dans 22. Créations numériques, 31. Pictoème, 46. Haïku | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, haïku, dessin numérique, trop | Imprimer
22/06/2019
Folie
A petits pas ridés, il parcourut la baie
Qu’avait-il à cacher ou même à dévoiler
Sur la tôle ondulée, il endure la paix
Sa marche se trouble, qu’a-t-il à protéger ?
Elle le suivit un temps, en retrait de trois mètres
Pieds nus dans l’eau de mer, sa robe défraîchie
Les yeux à l’horizon, le sourire aux lèvres
Elle courut un moment, laissant là ses soucis
Loin devant lui, sans fin, il avançait encore
Suivi de l’égérie, courbé sur sa tâche
Sans pouvoir se délier ni même tomber d’accord
Il marchait vers la mort, malhabile potache
Pourtant elle le troublait, où allait-il ainsi ?
Elle l’appela sans voix, bêlant sans scrupule
Il ne vit plus que l’eau et ses pieds engourdis
Il fit un demi-tour, et tint conciliabule
Qu’allons-nous découvrir au bord de l’horizon
Quand l’eau débordera effleurant tes lèvres
Et ma main sur tes seins arrondie de raison
Levant les obstacles d’une tendre fièvre ?
Ainsi finit la vie de ce couple charmant
Frôlant la vérité et voyant l’avenir
Qui un jour se donna au sein de l’océan
Et engloutit l’envie sans vouloir s’unir
04:52 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, ériture, poème, littérature | Imprimer
18/06/2019
Place des Vosges
Cris des enfants libérés
Bruissement des feuillages
Crissement des pas sur le gravier
Ronronnement des moteurs dans la rue
Et, malgré tout, le silence
Silence du bonheur de l’été
Silence des femmes glissant sur le pavé
Silence des nuages dans le ciel
Silence de l’intellect devant l’amour éternel
Paris, égal à lui-même
Sur les carrés d’herbe
De la place des Vosges
© Loup Francart
07:29 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
10/06/2019
Caresse (haïku)
Dans ce maelstrom
La femme est délivrance
Caresse d’un jour
© Loup Francart
07:22 Publié dans 46. Haïku | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : haïku, poésie, écriture, dessin, pictoème | Imprimer