18/07/2018
L'ambiguïté
L’ambiguïté est la racine mère du doute…
Biais cognitif en présence d’incertitude
Ou paradoxe d’Ellsberg, sa préférence
Pour le connu reste la seule certitude
L’inconnu est un vide non rationnel
Il introduit dans le raisonnement
Le connu comme préférence subliminale
A l’ambiguïté subjective de l’ignorance
La plongée dans la familiarité quotidienne
Conduit à la défaillance cognitive
L’homme aveugle se laisse guider
Dans l’obscurité par sa connaissance
Alors face à l’ambiguïté de l’existence
Il cajole sa voisine sans aller de l’avant
Et préfère au familier la médiocrité
Plutôt que l’éclair de lucidité évaporée
Il privilégie la préférence éclairée
Plutôt que l’obscure équivoque
D’interprétations sans préalable
Où l’on saute sans justification
La frontière elle-même est inquiétante
Elle est obscurité tenace et tendue
Comment marcher vers la victoire
Sans savoir où se trouve l’ennemi
La vérité peut-elle être ambigüe ?
Les cadres de pensée sont ouverts
Et seul celui qui arrive à en sortir
Porte la lumière de l’inconnaissance
La vraie ambiguïté de l’existence
Devient cette plongée dans l’inconnue
Qui ouvrira à un autre monde
Celui de la plénitude du vide
© Loup Francart
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15/07/2018
Rejet
Il a toujours su quel était son destin
Enfant déjà, il le traînait derrière lui
Comme une poche autonome et maligne
La nuit, il rêvait des bestiaires endoloris
Et courrait sur le plafond dénudé
Dans son personnage bien sage
Il faisait bon effet et grand clerc
On criait au miracle pour l’ingéniosité
Mais parfois il arrivait qu’il se dresse
Durci au feu et enflammé de colère
Non, non et non. Vous n’obtiendrez rien
Par vos vertes caresses et autres cajoleries
Mes voyages me propulsent et m’entraînent
Là où rien n’est cohérent et habituel
Je pars la tête ailleurs, traînant ma poche
Comme une mythique galoche de terre
Oui mes amis, la vie se détourne
Pour vous conduire au bal de l’inconnu
Là où rien devient un bien précieux
Où le cher ne vaut pas grand-chose
Où le juste acquiert sa destinée
Où le bandit repose sur le ventre
Et l’hirondelle trille de tout son corps
Les pensées partent en fumée
Les gestes y deviennent lents
La couronne de l’omniprésence
Ceint la tête des filles ondulées
Qui émettent des chants soyeux
Comme la peau des pélicans
Ah, que n’a-t-il pas suivi ses rêves
Et donné de la voix pour acquérir
Un destin ignoré et mystérieux
Qui encourage la recherche des sommets
Et l’épuisante marche dans les profondeurs
Parfois le juste milieu est une faille
Où se glissent les inconséquents
Au milieu des contraires se trouve la sagesse
Disent les braves gens au bon sens
Bien ancré dans un corps repu
Mais il préfère la danse des soiffards
Qui courent sans vergogne
Sur le chemin qui ne mène à rien
Au moins, il s’amuse, seul
Ou avec de rares amis audacieux
Qui cherchent la dérive de la normalité
Et vont droit au but de toute une vie
La flèche pointée vers le cœur
Et l’entendement retenu d’une main
L’autre disant adieu au monde
Sévère et peu avenant de la mondanité
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14/07/2018
Perte
Entre les feuilles fraîches et maladroites
Restent les serviteurs de l’année écoulée
Noués comme les cannes des vieillards fatigués
Ils laissent encore passer le suc de la jeunesse
Tu m’as donné les meilleurs jours
Environné de désespoir, j’errais dans l’ombre
Fantôme détrôné à l’esprit déraciné
Me heurtant aux piliers du qu’en-dira-t-on
Tu es venu tendrement comme un nuage
Et tu m’as pris dans ton haleine vaporeuse
L’odeur de la vie m’a submergé et conquis
Ouvrant béatement le puits sans fond
Où j’ai jeté mon embarras et ma folie
Sais-tu que j’ai gardé longtemps ce parfum
Au creux de mes tempes endolories, muet d’étonnement
Je chevauchais la lune, bordé de garde-fous
L’œil acerbe sur mes propres défaillances
Ressentant au plus profond l’effondrement du personnage
Et le souffle vital du renouvellement
Quelle piste d’envol pour l’enivrement
J’ai tout perdu, fort la vie
J’ai trouvé l’âme, ce nid de plumes
Qui pépie et brûle les doigts
Et j’ai atteint le lieu de transparence
Où le cœur n’a plus d’attaches ni souvenirs
© Loup Francart
07:45 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
13/07/2018
Haïku
Les nuits sans lune,
Elle va, sur la neige,
Sûre d’elle-même.
© Loup Francart
03:02 Publié dans 46. Haïku | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature orientale | Imprimer
12/07/2018
L'ambition
Quel mot curieux… A prononcer avec précaution
Un peu, beaucoup, à la folie ou pas du tout
Chacun l’accommode à sa manière, ni trop ni trop peu
Il convient de l’ajuster à sa taille et son poids
Certains se prennent pour la grenouille
Et enflent démesurément, sans vergogne
Jusqu’aux jours de la chute probable
D’autres la laisse dans leur poche
Recouverte de leur mouchoir et leurs rêves
Ils vont dans la vie sans savoir jusqu’où
Cela peut leur réussir, mais échoue le plus souvent
Mais quel est donc cet aiguillon diabolique
Qui pousse certains à l’inatteignable
Ou qui délaisse les neurones des plus faibles ?
L’ambition est ainsi appelée couramment
Folie pour les uns, nécessaire pour les autres
Démesure et rengorgement, pensent les premiers
Audace et gloire, comprennent les seconds
Où donc se trouve le juste milieu :
Est-ce un point sur la ligne du temps ?
Est-ce un pic où manque l’oxygène
Ou s’agit-il d’une source à partager ?
Seule elle ne peut exister et survivre
Elle doit être accompagnée et même encadrée
Pour quoi faire et pour quel devenir ?
Pour qui ? Pour moi-même ou pour l’autre
L’ambition peut devenir obsession
Elle peut aussi traduire la passion
Ou encore conduire à la création
Elle se conclut parfois par la réalisation
Mais peut aussi mourir d’extinction
Alors laissons-la vivre sa vie
Sans trop se mêler de ses effets
Juste pour rappeler que l’on est
Semblable à l’autre dans son insuffisance
Taillons-nous une image à notre pointure
Et vivons sans y être attaché
© Loup Francart
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09/07/2018
Enfance
Qu’ils soient garçons ou filles
Ce sont des enfants
L’enfance est sacrée
C’est le temps des rires et des pleurs
Des bouderies et des câlins
Volte-face, je t’aime
Virevolte, je te déteste
Mais derrière ces comportements
Il y a l’innocence et la fraîcheur
Une pluie d’été qui lave
Et fait oublier la pesanteur
Les ombres et la noirceur
Chaque âge a son empreinte
Le premier n’est qu’un œil clos
Le second la mécanicité du geste
Puis l’odeur du cou béni
Des parents si gentils
Où l’on aime s’ensevelir
Viennent ensuite les premiers signes :
Non !
Rien de plus
Et c’est beaucoup de volonté
Que de remettre en cause
Ceux qui donnèrent la vie
Mais c’est un jeu utile et nécessaire
Pour acquérir l’individualité
Et vaquer dans le monde
En toute autonomie
Je ne veux pas !
L’enfant construit ainsi
Indépendance et caractère
C’est une période difficile
Et bien vivante aussi
Que cet affrontement soudain
Elle peut se traduire en sourires
Ou colère et pleurs de rage
Qui gagnera, nul ne le sait
Chacun joue son jeu
Et exerce son pouvoir
En tentatives de manipulation
Sans cependant avoir une idée précise
De ce qu’il convient de faire
L’expérience finit par créer le succès
L’enfant devient moi
Seul contre tous
Pour affirmer sa personnalité
Une nature qui grandit
Et le façonne par le frottement
Et l’affrontement avec l’autre
Il lui faut percer le mur
De la raison et de l’entendement
Alors l’enfant entre en conciliation
Avec lui-même et s’étonne
De son manque de cohérence
Il franchit le pas et saute
Dans le dialogue intérieur
Remuant la soupe des tracas
Assaisonnée de fulgurantes décisions
C’est un apprentissage lourd à vivre
Que celui que mène l’enfant
Face à lui-même et aux autres
Sans savoir qui il est
Ni ce qu’il deviendra
Certains s’en tirent bien
D’autres ont un profil boiteux
Quelques-uns finissent mal
Enfin il arrive qu’ils ne sortent pas
De cette bouillie d’émotions
Quel enjeu que devenir homme ou femme
Et former le meilleur de l’humanité
© Loup Francart
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07/07/2018
Haïku
Il se consacra
Ferma les yeux de bonheur
Et fendit la foule
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03/07/2018
Buttes-Chaumont
L’arbre aux dix doigts exhibe ses œdèmes bravement.
Entouré de verdure, il trône sa fierté.
Sa jupe effilochée s’agite au gré des vents.
Est-il fort cet enfant ouvrant ses bras ouatés !
Entré dans ma bulle, je m’évade du corps.
Flottant à mi-pente, je suis vaporisé.
Pas un oiseau ne chante, la chaleur les endort.
Quel bel après-midi en ce lieu pavoisé.
Passent les promeneurs qui sont les bienvenus,
L’œil brillant de douceur, courbé sous la chaleur,
Devisant ou muets, à petits pas menus,
Sans décoller du sol, lié à la pesanteur.
Enfin, voici l’été, saison sans pénombre,
Les enfants courant nus saisis de vertige,
Les parents cherchant l’eau, ne trouvant que l’ombre.
Seul l’écureuil court au long des tiges.
© Loup Francart
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01/07/2018
L'oeuf de Colomb
L’œuf de Colomb est un véritable défi.
Comment différencier la pensée du faire ?
S’il suffit de penser, Dieu ne peut stupéfaire,
L’homme devient dieu par agilité d’esprit !
Le crâne d’œuf des jeunes universitaires
En toute puissance d’imagination
Sonne des coups portés à sa conformation
Et donne à leur talent la vertu des œillères.
Il marche sur des œufs sans pouvoir avancer
Met-il encore ses œufs dans le même panier ?
Est-il plein comme un œuf et peut-il marcher droit,
Lorsqu’il court, nez au vent, tout en pensant à soi.
Elle venait de sortir, coquille encore intacte,
Mais ses yeux de braise tuent le désir dans l’œuf.
Elle contemplait les hommes le regard encore neuf,
Sans gêne par innocence, jeune autodidacte.
Elle fit l’œuf, comme le jour où elle s’en fut derrière,
Emplie de connaissance, résolue sans barrière.
Elle fit cadeau de l’œuf pour posséder le bœuf
Et du vulgum pecus devint la première meuf.
© Loup Francart
07:20 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
27/06/2018
Au bout
Il n’y a personne. Et pourtant ?
Il est présent sans être là
Même son ombre n’imprime pas
Mais il m’accompagne cependant
L’autre jour non plus, personne
Et pourtant j’ai vu l’ombre du diable
Il y avait quelqu’un, là, derrière la forme
Invisible et présent dans le fourmillement des idées
Et depuis, chaque jour, je cherche le mirage
Qui se cache au fond des yeux clairs
Et donne au regard cet air halluciné
Qu’a celui qui contemple le bout de sa vie
© Loup Francart
07:36 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
22/06/2018
Jardin du Palais Royal
Tout d’abord, le bourdonnement :
Une multitude de sons collés les uns aux autres
Qui forment une bouillie épaisse et pâteuse
D’où sort parfois une voix ou un cri
Puis, le soleil, chaleureux, accueillant
Trop, trop chaud, trop brillant, trop puissant
Peu restent en sa présence, préférant l’ombre
Bienfaisante, enjôleuse, caressante
Enfin, le vif, le cru, le rebelle, encombrant
Telle la verdure qui descend des rangs carrés
Ou ces deux amies bavardes et inconscientes
Du calme qui émane du jardin encerclé
Encore un fait, les ombres, sous les arbres
Fantômes avançant parcimonieusement
Coupés en deux par la haie, flottants sur les eaux
Et contemplant silencieusement l’épaisseur de l’après-midi
© Loup Francart
07:25 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
17/06/2018
L'espérance
L’espérance est le ballon d’oxygène
Auquel s’accroche l’homme avec confiance
Et qui le ramène à la surface de la vie
Dans le désordre des bulles du destin
Elle est au-delà de l’espoir aveugle
En deçà de l’imagination délirante
Certitude absolue d’un bien à venir
Qui dépasse entendement et raison
L’espérance est bien plus que désir
Elle est fin supérieure à l’attente
Elle ne cherche rien de précis
Et ouvre à une assurance infinie
Elle n’est cependant pas fuite
Ni même refuge des incapables
Elle vous tire du marais quotidien
Et fait tomber le ciel sur la tête
Tout devient quiétude et verticalité
L’horizon ne fuit plus devant le regard
Ce n’est ni le rose de l’espoir
Ni le gris d’un triste ruminement
C’est une disposition de l’âme
L’ascenseur direct vers la joie
Qui vous donne la bouffée d’air
Et conduit l’être au bonheur
© Loup Francart
07:43 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
14/06/2018
Parution du recueil "Poèmes pour une seule"
Il vient de paraître. C’est un recueil intimiste non diffusé dans les réseaux commerciaux.
« L’amour conjugal est un rêve délicatement entretenu qui toujours ramène à la première rencontre et au premier baiser. Pour celui ou celle tenant dans ses bras celui ou celle qui est sa vie, c’est cet instant ineffable qui devient la seule image à laquelle tout se rattache.
Alors, toujours, l’amant ou l’amante contemple le monde avec les yeux de l’amour et sublime la réalité. Ils ont atteint l’ultime vérité du mariage et la vie les comblera quoi qu'il arrive.
Cet amour est au-delà de l'entente amicale, il est en deçà de l'amour-passion, il est la vaste plaine où l'on marche sans jamais se lasser, contemplant l'horizon et n'en voyant jamais le bout. Et cette marche enchante à tel point qu'elle devient danse, la danse de l'entente éternelle. »
L’amour a toujours été l’inspirateur premier de la poésie. Balzac disait : “L’amour est la seule passion qui ne souffre ni passé ni avenir”. C’est pourquoi seule la poésie traduit cet élan vital, ce cri du cœur, éprouvé en face de l’aimé(e). La poésie déchire le voile du temple et permet de contempler les yeux dans les yeux celui ou celle qui est plus que soi-même.
Ci-joint quelques extraits : Extraits de Poèmes pour une seule.docx
136 pages
Prix 7,90 €
06:53 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre recueil, poésie, poèmes | Imprimer
11/06/2018
Souvenir symphonique
Couché dans l’herbe, l’œil vert
Le dos élargi du soleil pavoisé
Parmi l’insecte, parmi les tiges mortes
Le souvenir symphonique de notre enchantement
Assaille le grenier nocturne
De la mémoire
L’horizon limité de l’herbe rase
Troublé des marguerites de nos rencontres
Accueille d’une brassée émouvante
Le vide de nos doigts ouverts
La rose ébouriffée des pleurs du matin
Déplie lentement le velours de son incarnation
Pour découvrir la chaleur pâle
De son nombril profané par l’abeille
Volage, infidèle dans son exaltation
Elle déploie l’antenne de ses pouvoirs
Sur chaque cœur aux perruques poudrées
© Loup Francart
07:06 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
05/06/2018
La fine pellicule du temps
La fine pellicule du temps engendre l’inconstance
A cet instant, là où je suis, où aller ?
En haut, en bas, à droite, à gauche
Droit dans le mur ou contournant les monts ?
A chacun sa stratégie
Il en est qui se lient au destin des autres
Tirant à eux leurs désirs et rancœurs
D’autres naviguent seuls dans leur bateau
Et voguent sur l’eau au gré des vagues
Ils abordent les îles lointaines
Et chantent leurs amours à la lune
D’autres encore, la tête dans la terre
Préfèrent ne pas savoir où ils vont
Ils marchent ou se laissent aller
Tâtant du bout des pieds l’incertitude
D’un avenir inconnu et inenvisageable
J’ai connu ceux qui vont droit devant
Sans se poser de questions
Ils vont, viennent et reviennent
Tournant en rond sans avancer
Croyant avoir fait le tour du monde
Les yeux clos, ils se promènent
Dans l’avenir incertain du brouillard
Il y a aussi ceux qui savent
Ceux-là sont dangereux, voire malsains
Ils expliquent à tous où se trouve le chemin
Mais se gardent bien de l’emprunter eux-mêmes
Ils amassent leur magot et se moquent
Des benêts qui les suivent, haletants
Les pauvres diables sans aide
A qui il manque un sens
Ne s’orientent qu’avec d’autres
Se tenant par la main droite
Et cherchant de l’autre le vide
D’un calvaire qu’ils sont seuls à porter
Il arrive parfois qu’au détour d’un chemin
On trouve l’esthète aux cheveux roux
Qui ronronne de douceur et d’amour
Mais qui ne découvre que l’absence
D’émotions et sentiments
Rendant son cœur sans consistance
Et le laissant sans voix ni contentement
Où donc aller sur ce chemin sans faille
Qui ne conduit qu’à la fin des temps
Quand tout sera consommé, y compris la mort
Que verra-t-on alors au bout de la peine ?
Le sais-tu toi qui contemple chaque jour
Les humains qui se démènent et s’invectivent
Ou encore qui s’entraident et se bénissent
Apportant lumière ou obscurité
Dans la pâle lueur du jour qui se lève
07:33 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
02/06/2018
Rêve vide
Quelle est cette part de rêve qui te prend comme la mort ?
Transpercé d’inconnus, j’erre dans un vide sans fin.
Il est certes plaisant, cet espace sans tort.
Peut-on imaginer un néant aussi plein ?
Le réveil est glacé, où va donc ton esprit ?
Il est parti si tôt, que fait-il entretemps ?
C’est donc cette part de rêve qui comble tes nuits
Et t’empêche de vivre le jour plein ?
Aussi demain c’est promis, je ne viendrai plus
Tourmenter tes journées de rêves insensés ;
Je resterai bien calme sans oser ces abus
Qui ont comblé mes nuits et mes jours enchanté.
© Loup Francart
08:49 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, éccriture, poésie, littérature | Imprimer
29/05/2018
Prière
A quoi crois-tu ?
A la lumière qui est en moi.
Elle n’est pas de moi.
Elle était avant que je sois.
Lorsque je ne suis plus, elle est.
Je ne peux la retenir.
Mais si je ne cherche rien,
Elle éclaire le néant.
Elle me consume,
Elle éclaire ma nuit,
Mais n’apparaît sans défaillance
Que dans l’anéantissement.
Alors prend-moi !
Éclaire ce vide immense
Qui s’ouvre au fond de moi
Et que ton feu réchauffe mon être !
© Loup Francart
07:28 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
22/05/2018
Paradis ou enfer
L’enfer est pavé de bonnes intentions,
A constaté Bernard de Clairvaux.
A-t-on entendu dire que la route du ciel
Est pavé de mauvaises intentions ?
Si le chemin de l’enfer est pavé d’intentions
Pour mieux conduire à l’ébullition,
La route du ciel serait-elle plus belle
Parce qu’elle est faite d’interventions ?
Le paradis n’a pas de route,
Juste un petit chemin sans tension
Ni même pavés lourds comme un cœur.
On n’y monte pas en droite ligne,
Mais en s’égarant autour de soi.
Certains même, sans y penser, redescendent
Pour aider les inconnus à choisir
La route buissonnière et l’éclat de l'affection.
Le chemin du paradis serait-il pavé
D’aimables et légères attentions ?
© Loup Francart
08:46 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, littérature, poésie, écriture | Imprimer
19/05/2018
L'amour
L’amour, c’est la vie en chœur
Perçue de tous les pores de ta peau
De tous les battements de ton cœur
De tous les lobes de ton cerveau
L’amour révèle l’invisible de l’être
Il est trou d’air sans parachute
Mais fait grimper l’altimètre
Et te transforme en cocotte-minute
C’est un personnage discret
Il arrive sans crier gare
Il se révèle toujours prêt
À assaillir les plus barbares
Alors le nuage d’inconnaissance
T’empoigne sous tes ailes
Et te renvoie à l’adolescence
À cheval sur un morceau de ciel
L’être aimé devient lumière
Qui éclaire la marche de la vie
De tes aspirations devenues sanctuaire
Il devient ton unique liturgie
Et dans ton exclusive église
Tu pries à genoux devant l’être
Qui t’incline à la prêtrise
Et à toi-même te fait naître
L’amour est le mystère dévoilé
Par la déchirure du quotidien
D’un geste brusque du désarmé
Devant le féminin ou le masculin
Mais l’amour reste un mystère
Car lorsque le mystère meurt
L’amour devient cimeterre
Et s’enfuit, emportant le bonheur
© Loup Francart
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13/05/2018
Merci au Très Haut
Tu m’as donné les meilleurs jours
Environné de désespoir, j’errais dans l’ombre
Fantôme détrôné à l’esprit déraciné
Me heurtant aux piliers du qu’en-dira-t-on
Tu es venu tendrement comme un nuage
Et tu m’as pris dans ton haleine vaporeuse
L’odeur de la vie m’a submergé et conquis
Ouvrant béatement le puits sans fond
Où j’ai jeté mon embarras et ma folie
Sais-tu que j’ai gardé longtemps ce parfum
Au creux de mes tempes endolories, muet d’étonnement
Je chevauchais la lune, bordé de garde-fous
L’œil acerbe sur mes propres défaillances
Ressentant au plus profond l’effondrement du personnage
Et le souffle vital du renouvellement
Quelle piste d’envol pour l’enivrement
J’ai tout perdu, fort la vie
J’ai trouvé l’âme, ce nid de plumes
Qui pépie et brûle les doigts
Et j’ai atteint le lieu de transparence
Où le cœur n’a plus ni attaches ni souvenirs
© Loup Francart
07:11 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
11/05/2018
Bruits
Il se tut. Pourquoi parler encore ?
Elle ne cessait de dire
Qu’elle n’avait rien à dire.
Lui... Que dire ?
Il écoutait chancelant.
Il aurait bien voulu
Dire son désarroi,
Proclamer son originalité.
Mais plus rien ne sortait,
Pas le moindre souffle.
Elle ne cessait de dire
Qu’elle n’avait rien à dire.
Elle affirmait sa certitude.
Quand pourrait-elle
Lui dire ce qu’elle ignorait ?
Où pourrait-elle
Lui chanter son amour ?
Saurait-elle un jour
Dire son innocence ?
Elle ne cessait de dire
Qu’elle n’avait rien à dire.
Ils allaient ainsi dans le monde,
Nus de baisers maladroits,
Avares de paroles inconsidérées.
Désespérés, ils se voyaient
Collés l’un à l’autre,
Froids des pieds à la tête,
Chauds en deçà…
Elle ne cessait de dire
Qu’elle n’avait rien à dire.
Enfin, un jour,
Dans la fraîcheur matinale,
Elle se tut, avare soudainement
De paroles inédites.
Il allait lui dire son amour,
Elle fit "chut" du doigt
Et l’attira à elle.
Alors elle ne cessa de dire
Qu’elle avait à lui dire
Cette flamme insensée
Qui lui prenait la gorge,
Qui la chatouillait en bas,
Qui la poussait au silence
Et la forçait à s’ouvrir
Pour lui donner son amour
Et l’envelopper de baisers.
07:52 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
06/05/2018
Ombre et lumière
Devant toi, je me contemple
Hors de toi, plus rien n’existe
Que des souvenirs sans vie
Pourtant, ils sont bien là
Présents dans les greniers,
Mais je ne trouve pas la clé
Qui les mettra en marche
Pour danser l’existence
J’attends ton retour espéré
Que l’horizon découvre sa verticalité
Que se dresse ton image
Et grandisse l’étreinte prenante
De tes doigts sur mon visage
Jusqu’aux larmes de bonheur
Rien n’est plus
Seule ta présence en moi
Un jour viendra où ne sera plus
Cet amour qui nous lie
Et nous donne la grâce
Qui de nous partira le premier ?
Peut-être nous sera-t-il donné
De quitter ce monde palpable
Pour nous ancrer solidement
Dans l’éternité de notre unité
© Loup Francart
07:22 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
17/04/2018
Transhumance
Il traversa lentement l’espace vide.
Dans le hublot, il contempla la mer immense.
Elle lui demanda : "Pourquoi ces yeux avides ? "
Il lui dit : "Je vois le début de la transhumance."
"Viens à moi. Ferme les yeux à la tentation.
Le bonheur n’est pas au bout de la route,
Il est là, maintenant, dans notre association.
Je t’en prie, mon chéri, reste à mon écoute."
Ainsi échangeaient-ils leurs vagues impressions,
Hélas, sans aucune faculté de renonciation.
Il cherchait l’air, elle n’offrait que son giron.
C’est ainsi que débordant d’amour pour le monde,
Il en vint à détester la belle Edmonde,
En laissant échapper ses remords sur les ondes.
© Loup Francart
07:25 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
08/04/2018
Stupre
Tu es mon rêveur, lui dit-elle
Rêve encore à cette nuit magique
Où nous avons fait connaissance
Il noua la ceinture de sa robe de chambre
Il chaussa ses lunettes d’inconnaissance
Et partit les bras tendus vers les bas-fonds
Environné de fumée, d’espoir et d’inquiétude
Il croisa le diable qui remontait de la cave
Les bras chargés de maigres turpitudes
« Tu te trompes de chemin », lui dit-il
« Non, je vais voir ma sœur aux longs cheveux »
Il se retourna, le voyant poursuivre sa route
Elle attendait le gaillard en haut de l’escalier
Câline et souriante, ouverte à tous vents
Lui-même rata une marche, se laissa aller
Et plein d’horreur, plongea dans la lave bouillonnante
Il eut ce dernier mot, surpris d’autant de connivence
« Adieu Zibeline, le rêve se finit mal
Je voyais en toi la quintessence humaine
Et je ne trouve que le pâle reflet
Du monde des ténèbres et de la stupre
Et toi, le noir et chevelu mage
Des songes enracinés en l’homme
Puisses-tu t’évanouir face à la lumière
Que tu trouveras si tu poursuis ta montée »
Telle fut la dernière pensée du rêveur…
© Loup Francart
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06/04/2018
Les meilleurs jours
Tu m’as donné les meilleurs jours
Environné de désespoir, j’errais dans l’ombre
Fantôme détrôné à l’esprit déraciné
Me heurtant aux piliers du qu’en-dira-t-on
Tu es venu tendrement comme un nuage
Et tu m’as pris dans ton haleine vaporeuse
L’odeur de la vie m’a submergé et conquis
Ouvrant béatement le puits sans fond
Où j’ai jeté mon embarras et ma folie
Sais-tu que j’ai gardé longtemps ce parfum
Au creux de mes tempes endolories, muet d’étonnement
Je chevauchais la lune, bordé de garde-fous
L’œil acerbe sur mes propres défaillances
Ressentant l’effondrement du personnage
Et le souffle vital du renouvellement
Quelle piste d’envol pour l’enivrement
J’ai tout perdu fort la vie
J’ai trouvé l’âme, ce nid de plumes
Qui pépie et brûle les doigts
Et j’ai atteint le lieu de transparence
Où le cœur n’a plus ni attaches ni souvenirs
© Loup Francart
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01/04/2018
Haïku pascal
Le res-suscité :
Par la volonté divine
Il naît à nouveau
Et suscite l’espérance
La vie éternelle
Un mystère absolu
L’infinitude
Plongée du Tout dans le Rien
© Loup Francart
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25/03/2018
Dimanche des Rameaux
Un cri de détresse, dans le noir, à la nuit
Un seul. Il l’entendit et écouta, encore
Des entrailles de la terre, il montait
De toute part, assourdi par l’épaisseur :
Sauve, sauve-moi, sauve-nous !
Quel impératif ! Le cri sort du ventre
Ils ne veulent rien demander, rien…
Et pourtant, cela vient à leurs lèvres
Ces gémissements du cœur
Ils ne peuvent les contenir
Ils jaillissent comme une exhalaison
Oui, ce fut un cri de détresse, humain
Naturel devant ce monde immobile
Il est venu, a regardé, a écouté, a parlé
Ils se turent devant sa parole prophétique
C’était un trou dans la poitrine
Qui précipitait l’être face à lui-même
Sans décor, sans possession, sans épaisseur
Rien qu’une pellicule transparente
Qui résonne des chants de fête
L’air vibrait, les corps dansaient
Les consciences s’émerveillaient
Les âmes tremblaient de joie
Alors jaillit la bénédiction de la libération
Béni soit celui qui vient !
Le jour fait place à la nuit
La lumière illumine le monde
Et le regard transcende la matière
Les filaments s’étirent et relient toutes choses
Elles prennent leur place naturellement
Respire cette joie qui t’envahit
Pleure devant la beauté de l’instant
Où tu découvres l’immensité
Au-delà du fini, du grain de sable
De l’émotion, de la pensée même
Il est celui qui vient au nom du créateur
Il entraîne au-delà de la compréhension
Dans le maelström de la joie
Et conduit à la résurrection
Hosanna n’est crié que ce jour-là
Mais il réveille pour les siècles à venir
Et résonne dans toutes les poitrines
La joie te sauve et tu crois…
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23/03/2018
Demain
Demain est toujours un meilleur jour
Même les lendemains de fête sont auréolés
D’une vigueur implacable d’espérance
Les questionnements sont multiples
Et la première question est celle de la survie :
Verrai-je encore le jour, ce lendemain si proche ?
Elle s’efforçait de ne plus penser à ce futur
Vers lequel elle tombait inexorablement
Entraînée par le poids de ses fautes
Et la fanfare de ses instants de volupté
Rien n’y faisait, elle revenait au point de départ
Ce goût immodéré pour les frottements
Pour la chaleur amère des rapprochements
Pour l’odeur inconnue de ses semblables
Et pourtant si différents d’elle-même
Rêve toujours ma petite, demain est là
Piège mortel d’affrontement des corps
Face à l’atonie des esprits vagabonds
Qui peut encore aller bien plus loin
Toujours plus loin, jusqu’au jour où disparaîtra
Ce lendemain si proche et si lointain
Plein d’espoirs amers et de joies amènes
Viendra alors la délivrance de cette lenteur
Des écoulements, des successions, des effusions
Pour ne vivre plus qu’un état d’abandon
Qui flotte depuis toujours dans la tête
Des humains en quête d'anéantissement
© Loup Francart
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20/03/2018
Haïku
La clameur du jour
Silence des nuits sans sommeil
L’éclat de l’être
07:32 Publié dans 46. Haïku | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, haïku, surprise du quotidien | Imprimer
18/03/2018
Le dimanche de la solitude
Froid ! Le dimanche de la solitude s’étouffe
Marron, vert, qui va-là ?
Un canard court sur sa jupe
Pour voir la nuit se lever au matin
Je cherche une barre pour glisser sur une main
Gel, froid ! Glace rompue sans ou pied de corne
Qui cherche la fraîcheur d’une herbe blanche
Courre,
Saute,
Courre,
Là, là, arrêtes, arrêtes !
Trois fois ma tête tombe
Je la relève, lui prend l’oreille
Et lui chuchote
« J’aime ta bouche de sucre »
Mes doigts sont tombés
Une rêne prend sa place
Je la cherche sans la trouver
J’ai des gants, mais je n’ai plus de doigt
Ma main en fer ne sent plus que ton cœur
© Loup Francart
07:34 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer