31/01/2011
Divination
Mystère de la simplicité. Quelques carrés dispersés créent le mystère. Est-ce la symétrie, l'équilibre, l'enchevêtrement des formes ? Le saurons-nous ? Mais sous l'oeil impassible, peu de pensées, un peu d'émotion.
La divination est l'art de deviner, de découvrir ce qui est ignoré ou caché en sortant des voies ordinaires de la connaissance.
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30/01/2011
Ce matin, par inadvertance
Ce matin, par inadvertance, j’ai pris le métro,
Ce serpent souterrain qui court dans la moiteur
Des dessous de la ville et transporte mille fantômes
Somnambuliques, vers des destinations multiples
Je sortais de mon lit, encore engourdi
Mais l’œil clair des attentes d’un jour nouveau
Et entrais dans la chenille lumineuse
Pour prolonger mon rêve exotique
Quelle étrange morbidité enserre ces passagers
De noir vêtu et d’ennui revendiqué
Sur la pelouse de leur mortuaire dessein
Ils allaient en silence, dans leurs pensées amères
Tous de noire désespérance, écrasés d’allégeance
Au dieu de la mode ou de l’inconscient collectif
Ils se laissaient porter, indifférents
Jusqu’au terminus de leur indolence
Chacun d’eux dormait les yeux ouverts
Sur la pâleur des publicités
Qui lui donnent la consigne
De se vêtir de noir, exclusivement
Les yeux baissés sur leur tiédeur communautaire
Ils se concentrent sans éclat sur leur aphasie
Ignorant la belle délicatesse des couleurs assemblées
Pour faire revivre et danser espoir et liberté
06:07 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, ville, désespérance | Imprimer
29/01/2011
La lecture, de Fernand Léger (1924)
Au premier abord le tableau ne m’a rien inspiré. Il était pour moi comme ces tableaux que l’on trouve dans beaucoup de maisons de province et qu’on a souvent envie de retourner tellement leur absurdité nous choque. Puis, en l’observant plus longuement, j’ai perçu une certaine harmonie d’ensemble, une certaine quiétude dans la forme du dessin comme si chacune des particules de l’air avait arrêté son mouvement pour laisser à la parole toute sa pénétration dans l’esprit et le corps.
Les deux personnages, une femme assise dans un fauteuil soutenant sa tête d’un coussin et tenant un livre, l’homme, un bouquet de trois fleurs à la main qui tient maintenu un livre contre sa poitrine, ne sont pas plongé dans leur lecture, mais dans l’extase du rêve comme après avoir parcouru des yeux quelques lignes particulièrement belles. Leur attitude, figée dans une immobilité inquiétante, respire la rêverie qui est plus exactement matérialisée par la fixité de leur regard, un regard irréel, chargée de pensées intérieures, alors qu’en fait la forme même de l’œil n’est représentée que par une ellipse augmentée d’un trait supérieur pour formuler la paupière dans laquelle baigne un cercle noir, et cet œil, d’un dessin si simple et presqu’enfantin, respire toute la rêverie que peut contenir l’imagination d’un homme.
La tête de la femme, penchée sur le côté, le menton reposant sur la rondeur de l’épaule est l’idéal de la beauté féminine vers les années 1900, par le cercle presque parfait du visage que les cheveux épousent en larges plaques ondulées, par le dessin du sourcil qui continue en un même trait la forme du nez et de l’autre sourcil et dont les lèvres formées d’ombre semblent la base de cette colonne évasée. Les fleurs que l’homme tient délicatement entre ses doigts dont l’un, recourbé de manière anormale par rapport aux autres, donne justement l’impression du volume des fleurs, ressemblent à des nénuphars dont la fleur elle-même fait penser à des coupes de fruits qui contiendraient des prunes jaunes et dont on s’attend presqu’à voir quelques gouttes d’eau s’écouler à la base de leurs tiges.
Le volume et l’espace qu’occupent les corps dans le tableau est rendu avec puissance et vigueur par une simplicité enfantine du dessin des corps qui font penser à ces bonhommes de caoutchouc gonflé que l’on voit dans les vitrines des magasins. Mais combien leur attitude est pénétrée de l’extase et de la paix que donne la rêverie de la lecture et comme au fond sont humains leur gestes, la manière qu’a la femme de tenir son livre avec le plat de la main à demi refermée sur l’arête du centre du livre dont la base repose sur les plis de sa robe. Et ce geste de l’homme qui, pour tenir les fleurs dans sa main, appuie le livre du pli de son coude à son avant-bras contre sa poitrine.
L’ambiance du tableau reste volontairement tournée vers la contemplation par la forme des objets qui entourent les personnages. En fait, on ne distingue pas d’objets, mais des cadres constitués de traits verticaux et horizontaux où toutefois les traits horizontaux dominent, pénétrant par là l’esprit de tranquillité et de rêverie. Le temps s’arrête, l’intimité du couple est un filigrane invisible que l’on ne perçoit que par cette suspension du cheminement de la pensée entre le repos du corps et celui de l’esprit.
07:20 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : peinture, fernand léger, beauté | Imprimer
28/01/2011
La mort avait mis son scaphandre
La mort avait mis son scaphandre. C'était une grenouille de caoutchouc dont l'enfer était les gouffres marins.
Je la suivis une nuit. Et je rendis visite aux entrailles de la terre. Les eaux étaient vert sombre, les roches jaune clair. Un hublot me protégeait de ce monde difforme. L'architecture marine a la bizarrerie d'un jardin d'hiver : pâle, lent, secoué d'irrésistibles tressaillements. Les herbes folles défient le regard des absents et gonflent leurs pédoncules de lourds cheminements. Miroir de la réversibilité, quand l'onde reflue et imprime un mouvement contraire à la prolongation de l’élan antérieur. Alors une longue déchirure surprend le promeneur solitaire et lui rend la consistance des vivants.
Dans mon enfance, à la maison, se trouvaient des vitres jaunes qui déformaient d'un côté, mais restaient transparentes de l'autre. Je montais sur la fenêtre pour regarder la pièce, un débarras moisi où s'entassaient de prodigieux trésors. Depuis, l’irrésistible penchant à rechercher ce qui se cache derrière la porte. Je n’ai pas encore trouvé, mais le simple fait de chercher me procure un indicible plaisir que je ne saurais abolir.
06:19 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
27/01/2011
La tête rouge d'Amedeo Modigliani
Dans la nuit de l'esprit, surgi des profondeurs de la mémoire, apparaît le souvenir d'une inconnue.
Comment préciser cette tête rouge tuile dont on ne connaît que la forme allongée sur la surface gris-bleu des réminiscences informelles ? Peut-être ces lèvres au dessin précis qui semblent l'origine même du souvenir, le point de départ du travail de la mémoire qui s'efforce de préciser tant bien que mal les contours de ce visage autour de la courbe veloutée de la lèvre. Aussi l'ombre gagne-t-elle le contour du crâne nu. Il n'y a qu'un œil dans cette tête rouge, sans doute parce qu'on ne se souvient jamais du regard complet des gens, mais d'un soudain éclat entrevu brièvement.
Qui est-ce ? Une femme, mais qui ? Péripatéticienne ou élégante ? Elle se laisse deviner ou plutôt on imagine sa consistance sans percer le mystère.
La tête rouge, d'Amedeo Modigliani
" D'un œil, observer le monde extérieur, de l'autre, regarder au fond de soi-même" (Amedeo Modigliani)
11:18 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture | Imprimer
26/01/2011
Ce que je voudrais être
Ce que je voudrais être pour toi
Ce n’est ni la force, ni le savoir
Ni l’orage, ni le torrent, ni la tempête
Mais le refuge de tes regards
Le lac, la vallée et le logis
Je serai aussi pour toi
Les piliers de ton temple de vie
Celui qui sera toi et rien d’autre
L’ombre de ta démarche joyeuse
Le soleil du repos de ton âme
Et si parfois un vent léger se lève
Et t’éloigne quelque temps du lac
Ton regard suffira à me dire les saisons
Et la raison de nos émerveillements :
Un amour comme une fleur éclose
Aux premières heures du jour
Aux premiers temps de notre jeunesse
Que la lumière épanouit
Que les baisers reposent
Un amour qui ne dure qu’un jour
Parce que chaque jour le voit différent
Un amour qui n’en est plus un
Parce qu’il sera à la fois l’amour
L’amitié, l’estime et respect
Un amour qui est plus que l’amour
Parce qu’il sera bien d’autres choses encore
07:10 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, littérature | Imprimer
25/01/2011
Inversion
Une inversion est le renversement de l'ordre habituel des choses. Cela peut concerner la localisation d'un objet par rapport au plan habituel de symétrie ou encore les effets 3D d'un dessin. L'inversion concerne aussi le creux derrière le plein, l'invisible derrière le visible, la rencontre des opposés.
L'inversion, c'est l'étrangeté de la vie lorsqu'un coup d'oeil modifie notre perception habituelle des choses.
05:55 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : dessin, peinture, arts plastiques, cinétisme | Imprimer
24/01/2011
Divergence
Dans la calme sobriété des cellules se cachent quelques anomalies qui conduisent à des divergences plus en plus aigües. La beauté de l'harmonie tient au fait de son instabilité et des efforts à accomplir pour l'obtenir et la conserver.
10:53 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dessin, encre de chine, peinture, art | Imprimer
23/01/2011
Les flambeaux étaient des mains
Les flambeaux étaient des mains
Et leurs bras étaient ma mort
De longues rides sillonnaient leur bronze
Les quais étirent paresseusement leur pierre
Et la statue jette sa main en l’air
Tandis que le jaune égraine ses écailles de feuilles
Sur le gravier qui frôle ses pieds nus
Les deux fêtards se tournent le dos
Alors que brûlent leur veston
Et que les notes s’envolent dans le froid
Gémissantes sur ce doigt alangui
Blonde est ma chambre que cachent ses ombres
Et les têtes des candélabres me surveillent
De leurs yeux de feu dans la glace piquée
Au plafond courre un cheval de plâtre
Autour de la lampe noircie par le soleil
Le marbre de la cheminée est nu
Je vois ses veines et son teint de cadavre
Qui jaunit déjà par endroits
Derrière une forêt de grands tuyaux
Des pattes d’échassier aux ailes ployées
Écrasent de leur ombre la paresse du tapis
Et la lyre du piano allonge ses pieds
Sous ma chaise aux grands cheveux de paille
Sur les riantes parois de la bibliothèque
Les cloques de l’acajou ont crevé ça et là
Laissant la chair claire pénétrée de lumière
Dors donc me dis la rose qui repose…
06:24 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, littérature | Imprimer
22/01/2011
Les objectifs de l’équitation française
(suite de la note du 10 janvier sur l'harmonie en équitation)
Cette recherche de l’harmonie s’exprime à travers deux objectifs propres à l’école française :
v la légèreté :
Ø du cheval
Cet objectif proprement français se retrouve aussi bien dans l’équitation sportive que dans l’équitation de dressage et constitue plus qu’une simple technique.
Il ne s’agit pas bien sûr d’une simple recherche de la légèreté de la bouche, propre à la plupart des débutants. Pour reprendre l’expression du Général L’Hotte, le caractère de la légèreté réside dans la flexibilité élastique et moelleuse de tous les ressorts et ne pourra être acquis qu’après la disparition complète des résistances, c’est à dire de toutes les contradictions inopportunes. Cette légèreté est autant nécessaire au cheval d’obstacle qu’au cheval de dressage.
L’objectif de légèreté est étroitement lié à la mise en application de trois principes:
. l’impulsion,
. la rectitude.
. l’équilibre,
L’impulsion est première et indispensable. Mais elle doit être dirigée, c’est le rôle de la rectitude. L’équilibre vient ensuite et conduit à la légèreté dans le travail des allures.
Ces trois principes sont suffisamment connus pour ne pas être développés ici. Il serait cependant intéressant de montrer en quoi ils concourent à la légèreté et quels sont les techniques qui permettent de les obtenir.
Ø du cavalier
Au delà de la légèreté dans l’emploi des aides et la légèreté de l’assiette, tant dans l’équitation de dressage que dans l’équitation d’obstacles, la véritable légèreté se manifeste à travers ce que le Général L’Hotte appelle le tact équestre.
« Enfin, vient un sentiment tout spécial, dénommé tact équestre, et qui a dans son domaine de faire discerner la nature, bonne ou mauvaise, des contradictions du cheval, de guider le cavalier dans l’à-propos et la mesure de ses actions? Ce sentiment, que le travail développe mais ne saurait faire naître, est aussi nécessaire à l’écuyer, c’est à dire au cavalier artiste, qu’est indispensable au peintre le sentiment du coloris, au musicien le sentiment de l’harmonie des sons.
Général L’Hotte, Questions équestres
Ici aussi, certains principes sont propres à l’équitation française :
. l’indépendance des aides ;
. le liant de l’assiette et surtout des aides avec le mouvement du cheval ;
. la correction de l’équilibre par le poids du corps plus que par l’emploi des aides.
v la libre expression de la personnalité
Ø du cheval
L’harmonie ne peut être atteinte par la contrainte. Elle apparaît par le développement et l’amplification des mouvements naturels qui ont toujours été recherchés par l’équitation française. C’est la définition du Général L’Hotte : le cheval allant et se maniant comme de lui-même.
Ø du cavalier
La formation du cavalier ne peut constituer un moule dans lequel celui-ci doit trouver sa place. Elle doit permettre d’acquérir un cadre, des limites, des références qui lui permettront d’exprimer les qualités propres à l’école française sans contraindre ses propres aptitudes naturelles et sa personnalité.
C’est sans doute pour cette raison que jusqu’à présent n’a pas été formulée nettement une doctrine de l’équitation française. L’enseignement de techniques et de savoir conduisent généralement vers la constitution d’un bon corps d’exécutants, mais empêche bien souvent le développement de l’imagination créative et la recherche d’un style propre. Or il semble bien que le génie réel de la France aille à l’encontre de ce qui se pratique dans nos écoles et universités. Il ne s’exprime que lorsqu’il dépasse le bagage acquis pour s’enfoncer vers les eaux claires de la découverte et de l’expression de sa propre personnalité.
« L’art n’est pas une science que fait avancer pas à pas l’effort impersonnel des chercheurs. Au contraire, l’art relève au monde la différence : chaque personnalité, une fois ses moyens d’expression en mains, a voix au chapitre. »
Paul Klee, Théorie de l’art moderne
Cependant cette formation ne doit pas non plus se concentrer sur la recherche exclusive de l’expression de la personnalité. Elle doit permettre au cavalier de découvrir et d’assimiler les principes communs de l’art équestre et de le faire progresser.
« Le même guide infaillible conduira l’artiste dans son ascension : le principe de la Nécessité intérieure.
Cette Nécessité intérieure, trois nécessités mystiques la constituent :
× Chaque artiste, comme créateur, doit exprimer ce qui est propre à sa personne. (Élément de la personnalité.)
× Chaque artiste, comme enfant de son époque, doit exprimer ce qui est propre à son époque. (Élément de style dans sa valeur intérieure, composée du langage de l’époque et du langage du peuple, aussi longtemps qu’il existera en tant que nation.)
× Chaque artiste, comme serviteur de l’art, doit exprimer ce qui, en général, est propre à l’art. (Élément d’art pur et général qu’on retrouve chez tous les êtres humains, chez tous les peuples et dans tous les temps, qui paraît dans l’œuvre de tous les artistes, de toutes les nations et de toues les époques et n’obéit, en tant qu’élément essentiel de l’art, à aucune loi d’espace et de temps. »
Kandinsky, Du spirituel dans l’art
* * *
Il est évident que ces quelques éléments ne constituent que des pistes de réflexion sur une possible expression de ce qui constitue la particularité de l’équitation française. Il faudrait maintenant s’attacher à développer l’ébauche des objectifs et à les relier aux techniques propres à chaque discipline. Sans doute est-ce un des rôles de l’École Nationale d’Équitation.
Cependant, il importe de comprendre le tissu culturel qui conditionne la particularité de notre équitation et de réaliser que l’équitation, en tant qu’art et discipline sportive, ne peut se limiter aux techniques :
« Il importerait de reconnaître, à la fois pour le passé et pour le présent, que tout art qui satisfait pleinement est une création dans laquelle se manifestent aussi bien les pouvoirs de la main que ceux de l’âme et ceux de l’esprit. »
Joseph-Emile Muller, L’art moderne
04:15 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : équitation, sports équestres, cheval, harmonie, esprit | Imprimer
21/01/2011
Enfermement
Un monde à l'espace fermé, ville dans la ville, dont la symétrie laisse le regard perdu.
08:29 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : dessin, peinture, art | Imprimer
20/01/2011
Silence des nuits sans sommeil
Silence des nuits sans sommeil
Où le cœur marque inexorablement
L’écoulement des heures figées
Dans la pose de l’enfant endormi
Et que dehors dans l’obscurité mouvante
La lune accomplit son périple immuable
Chaleur du poids de la veille
Dans la moite activité imaginaire
Des rêves du premier sommeil
Se lever et marcher dans l’obscurité
Sentir le carrelage froid sous le pied
Et l’odeur persistante du jour
Qui imprègne encore les pièces vides
Jusqu’à ce que la paupière lourde
Les membres las et la tête vide
Le corps replonge dans l’élément de son absence
06:14 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, littérature | Imprimer
19/01/2011
Les débuts du chant liturgique chrétien
Suite des réflexions sur la musique sacrée (catégorie musique) :
Le chant liturgique est avant tout proclamation de la parole de Dieu et expression de la foi des hommes. Il est certes lié à la culture du moment, mais est également intemporel. Les premiers chants liturgiques chrétiens sont donc issus de la tradition synagogale, puis ont évolué différemment selon les lieux et leur culture. Quelques éclaircies sur ces débuts :
06:30 Publié dans 52. Théorie de la musique, 62. Liturgie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, chant, liturgie, théorie de la musique | Imprimer
18/01/2011
Eclatement
Un éclatement est l'action de se briser violemment et de diviser un ensemble en de nombreuses parties. Mais il peut aussi être synonyme de naissance d'un nouveau système qu'il soit physique ou conceptuel. L'éclatement, c'est le mystère de l'inconnu, l'ouverture au tout autre, le rêve qui finit ou devient réalité.
05:57 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dessin, infini | Imprimer
17/01/2011
L'eau morte
L’eau morte coule le long des tuyaux
Et j’entends son gargouillis dans le creux de ma main
Goutte à goutte le temps s’écoule
Les gens dans leur bêtise hautaine
Glissent sur les trottoirs embués
Tandis que l’œil morne des fenêtres les observe
Une main fine a essuyé la larme qui creuse l’œil
D’un geste mouillé et gémissant
Les rues fuient les rues sans se séparer
Labyrinthe de bruits et de regards
Et la nuit abat sa longue cape de deuil
L’eau ruisselle et éponge le son des pas
Et les passants cachent leur misère
Derrière un col ou sous un parapluie
Marche continuelle et pressée
Qui ne finira jamais en danse effrénée
Le fer de mon balcon a perdu sa beauté
Comme les volets ont fermé leurs bras
Les ombres regagnent la clarté enfermée
Dans le sein des flancs de ces rues
Pendant que s’étend la grande bête noire
Goutte à goutte le temps s’écoule
05:52 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, nuit | Imprimer
16/01/2011
La musique grecque antique
Suite des réflexions sur la musique sacrée (catégorie musique) :
La musique ne commence pas avec la Grèce, mais les Grecs furent les premiers à s'intéresser aux éléments de théorie qui permirent le développement d'une vision philosophique et physique de la musique et des premières notations facilitant la mémorisation de la forme musicale chantée ou jouée. Musique sacrée certes, mais pas au même sens que nous l'entendons de nos jours. La musique était le ciment de la société grecque au même titre que le théâtre. Aussi importante que la philosophie dans l'éducation grecque, la musique était considérée comme la "mère de tous les arts".
Plongeons nous donc dans les origines de la musique !
A écouter :
11:17 Publié dans 52. Théorie de la musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, théorie, chant, sacré, grèce antique | Imprimer
15/01/2011
Mante religieuse
On l'appelle « religieuse » en raison de ses pattes antérieures qu’elle replie comme pour prier. C’est une apparence trompeuse. Elle est en réalité à l’affût. Ces « pattes ravisseuses » peuvent se déplier en une fraction de seconde pour s’abattre sur la malheureuse victime. Le crochet qui les prolonge se plante comme un harpon dans le corps de la proie.
Cet insecte incarne la terreur des victimes face aux bourreaux, d'autant plus que la femelle a parfois la mauvaise habitude de dévorer le mâle après ou pendant l’accouplement.
Mante de fer ou manque de père, que choisir ?
08:48 Publié dans 26. Créations sculptures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : sculpture, création, peur | Imprimer
14/01/2011
Les pieds à l'horizon
Les pieds à l’horizon, le corps au zénith
Tes genoux formaient le globe de ma terre
Où je reposais naufragé d’un océan indifférent
Je levais le regard à l’ombre de tes étoiles bleues
Deux étoiles qui dansaient à l’innocence du feu
Recréant d’elles-mêmes la chaleur d’autres planètes
Une terre à l’envers du creux de mon cou
Ma joue abritait parfois l’ombre de ta main
Bien qu’elle soit petite. Mais l’ombre s’agrandit
À l’angle du souvenir. Je ne peux plus chercher
Dans l’arrondi de ma paume la mémoire
Des formes de la tienne. Aurait-elle déjà oublié
De quelle étrange sensation elle se revêtait.
Tu fermes les yeux comme un rideau de théâtre
Entracte ou fin ? J’attends les acclamations pour savoir
Un rideau noir, avec des franges recourbées
Noir comme le vent ou de la fumée
Un rideau noir, l’auteur s’y cache
A quoi sert sa ligne bleue
Doublée pour les ivrognes ou le borgne ?
Après l’entracte, la pièce commence
Elle est toujours différente, pourtant les entractes se succèdent
L’acteur n’a pas fini de signer les autographes
Alors tu biographes jusqu’au jour du mot fin
02:03 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, littérature | Imprimer
13/01/2011
La pileuse
Que faire de tous les morceaux de fer inutilisés dans une maison ? Faites-en des sculptures. Selon votre imagination elles prendront forme, puis deviendront des objets familiers apportant un peu de poésie dans le quotidien.
La pileuse regarde au loin, rêvant vers le fleuve, tout en travaillant nonchalamment.
07:51 Publié dans 26. Créations sculptures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sculpture, art | Imprimer
12/01/2011
Yantra
Un yantra (mot sanskrit qui veut dire « instrument de maîtrise ») est une figure géométrique tracée matériellement ou mentalement pour dompter le mental et maîtriser les forces cosmiques. De tradition indienne, tant hindoue que bouddhique, c'est un support de méditation qui révèle les concepts et aspects du monde et permet d'accéder à l'unité.
Au delà du dessin immédiat se cache de multiples formes ou aspects géométriques différents qui donnent des visions particulières de l'image générale. L'esprit contemple et laisse surgir en lui un monde déconcertant, mais ordonné.
07:34 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dessin, peinture, mandala | Imprimer
11/01/2011
Silence, voilà la nuit sur la ville
Silence, voilà la nuit sur la ville
Un passant cherche la chaleur de l’obscurité
Autour du halo glacial des réverbères
Il va d’un pas rapide et étriqué
On ne voit déjà plus son chapeau
Mais on l’entendra longtemps
Si la fenêtre reste entrebâillée
Silence sonore des résonnances
D’une ville prête à nous échapper
Où l’on n’a plus sa part de vie
Parce qu’elle est au monde de la nuit
Mais si cette ville n’est plus la nôtre
Que ne découvre-t-on pas en elle
Chaque bruit prend la consistance
Du rêve étrange de la connaissance
14:25 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, littérature, nuit | Imprimer
10/01/2011
Le but à atteindre : l'harmonie
(suite de la note du 9 janvier)
L’esprit de l’équitation française s’exprime à travers ce qui n’est d’abord qu’un sentiment fugitif, qui peu à peu devient une expérience renouvelée et que l’on pourrait nommer l’harmonie. Celle-ci constitue le but à atteindre.
Cette harmonie est une sensation, une émotion, un sentiment privilégié et fugitif qui donne au cavalier l’état de grâce qui transforme sa pratique de l’équitation en art. Elle conduit le cavalier à sans cesse se dépasser pour la retrouver. Elle n’est pas réservée aux seuls grands maîtres du dressage et constitue ce qui permet aux champions de l’équitation sportive de remporter la victoire malgré les pressions qui s’exercent sur eux pendant l’épreuve.
Elle est palpable non seulement pour le cavalier, mais pour ceux qui partagent et communient à ces moments : connaisseurs, mais aussi spectateurs, même non initiés.
Pour le spectateur, l’harmonie n’est pas directement perceptible. Celui-ci n’éprouve qu’un sentiment de perfection et de facilité face au couple accompli du cheval et du cavalier évoluant sous ses yeux. Ce sentiment l’amène ensuite trop souvent à critiquer ceux qui n’arrivent pas à cet état de grâce, sans qu’il comprenne la longue quête du cavalier pour arriver à cet accomplissement. Ainsi l’harmonie s’exprime d’abord par l’impression d’aisance et de communion, donc de rapports naturels et faciles à obtenir.
Pour le cavalier, l’harmonie est le but à atteindre. Cette harmonie est l’aboutissement d’une ascèse, la réalisation dans l’instant d’années de travail et de pratique. Elle est au delà de la technique ; elle l’utilise, mais la dépasse.
« Le sens de toute pratique n’est pas la performance parfaite en elle-même, mais ce qui advient à l’homme qui l’exécute. Naturellement cette performance reste le but, mais elle prend sa signification dans l’homme qui l’accomplit. La purification et la transformation de l’homme se réalise par un effort juste vers la technique parfaite. Le sens de celle-ci est cependant tout autre que si l’importance se concentrait uniquement sur l’exécution elle-même. Pratiqué dans l’attitude juste, comme un moyen de progresser sur la voie, l’exercice modifie l’homme. Réciproquement, sa transformation intérieure devient la condition, non seulement nécessaire mais suffisante, de la plus haute perfection technique. Un talent est toujours la marque d’un entraînement. Mais dans l’art supérieur, la technique est devenue le fruit d’un exercice par lequel le talent lui-même exprime la métamorphose par l’Être. »
Graf Dürkheim, Le zen et nous
C’est l’atteinte de cette harmonie qui transforme la science des techniques équestres en art. Au delà de la technique acquise et pratiquée va se révéler à un moment donné un état de grâce entre le cavalier et son cheval qui, en toute lucidité de la part de l’un et de l’autre, va permettre au couple d’exister, de se révéler, d’être dans sa pleine existence. Cet instant d’harmonie totale non seulement permet la victoire en compétition, mais enrichit le cavalier et le spectateur parce qu’il dévoile la grandeur et la beauté de la vie. C’est un accomplissement intérieur qui fait prendre conscience des liens et des énergies existant entre l’homme et le cheval, entre le couple et le monde dans lequel il évolue. La technique devient art parce qu’elle fait naître la transparence à la transcendance et parce que celle-ci se manifeste visiblement.
« L’harmonie des formes doit reposer sur le principe du contact efficace de l’âme humaine. Ce principe a reçu le nom de principe de la nécessité intérieure.
Est beau ce qui procède d’une nécessité intérieure de l’âme. Est beau ce qui est beau intérieurement.
Kandinsky, Du spirituel dans l’art
L’harmonie se manifeste par la beauté, beauté au delà des normes académiques, faite de la perception du mystère du monde et de la vie et de la part de l’homme dans le dévoilement de cette beauté. Elle donne un sens profondément humain à ce qui peut ne sembler qu’un loisir, qu’un sport, qu’un moyen de jouir de sa vie ou de la mettre en valeur.
« Un jour un saint s’arrêta chez nous. Ma mère l’aperçut dans la cour, faisant des culbutes pour amuser les enfants.
- Oh! me dit-elle, c’est vraiment un saint : tu peux, mon fils, aller vers lui.
Il mit la main sur mon épaule et me dit:
- Mon petit, qu’est-ce que tu comptes faire?
- Je ne sais pas. Que voulez-vous que je fasse?
- Non, dis ce que tu veux faire.
- Oh, j’aime jouer.
- Alors, veux-tu jouer avec le Seigneur?
Je ne sus que répondre. Il ajouta:
- Vois-tu, si tu pouvais jouer avec le Seigneur, ce serait la chose la plus énorme qu’on n’eut jamais faite. Tout le monde le prend tellement au sérieux qu’on le rend mortellement ennuyeux... Joue avec Dieu, mon fils. Il est le suprême compagnon de jeu. »
Gopal Mukerji
« La beauté est une chose difficile qui ne se laisse point atteindre ainsi. Il faut attendre ses heures, l’épier, la presser et l’enlacer étroitement pour la forcer à se rendre. La Forme est un Protée bien plus insaisissable et plus fertile en replis que le Protée de la fable. Ce n’est qu’après de longs combats qu’on peut la contraindre à se montrer sous son véritable aspect. Vous autres, vous vous contentez de la première apparence qu’elle vous livre, ou tout au plus de la seconde ou de la troisième; ce n’est pas ainsi qu’agissent les victorieux.
Balzac, Le chef d’oeuvre inconnu
06:13 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : équitation, sports équestres, cheval, harmonie, esprit | Imprimer
09/01/2011
L'esprit de l'équitation française
(suite de la note 08/01/2011)
En appliquant à l’équitation française ce processus, il faut avant tout se poser la question de l’esprit de cette équitation. Est-elle réellement différente des autres, constitue-t-elle réellement une école distincte, même si celle-ci n’a jamais été caractérisée et exprimée clairement par ceux qui s’en réclament?
A cette question, il semble bien que l’on puisse répondre oui. L’équitation française se caractérise avant tout par la recherche du développement des qualités et aptitudes naturelles du cheval. Alors, à travers l’accomplissement le plus parfait de sa monture, le cavalier s’accomplit lui-même.
L’équitation française est donc l’expression d’une philosophie de la vie et non uniquement une pratique différente de celle des autres pays. Fort heureusement et sans doute parce que les grands cavaliers n’étaient pas tous des hommes de pensée, l’art équestre français n’est pas tombé dans l’abus de rationalité propre à notre système de pensée. Il a conservé la pureté de l’union des sens, des sentiments et de l’intellect et n’érige pas en système des techniques, même s’il en privilégie certaines.
Cette philosophie découle de la tradition proprement française résultant d’une fusion harmonieuse entre l’héritage du christianisme du premier millénaire et la découverte ou redécouverte de l’humanisme. Elle représente une certaine idée de l’homme, de son accomplissement à travers les rapports qu’il peut avoir avec les autres et le monde. Elle précède la tendance occidentale apparue au siècle des lumières où l’homme cherche à s’imposer au monde. Elle consacre une vision plus large de l’accomplissement comme une harmonie entre l’homme, le monde et Dieu. Elle est souffle, mouvement et vie et s’exprime à travers la beauté naturelle. Un bon exemple de cette philosophie peut être donné par la pureté, la spontanéité et la profondeur des alléluias grégoriens de l’école gallicane.
Contrairement à ce que pense La Guérinière, il est compréhensible qu’en dehors des écrits techniques des grands maîtres, il n’y ait pas une théorie plus générale sur l’équitation française. Cette discipline n’admet pas la notion de système apparue en parallèle avec le développement des sciences et techniques. Elle est le fruit d’un savoir être que l’on ne théorise pas et qui se transmet par apprentissage plus que par savoir. Mais cette transmission n’est possible que par ceux qui en ont réalisé l’esprit dans la pratique.
« Je regrette que les grands maîtres, tels que les Duplessis et les de La Vallée, qui firent tant de bruit dans les temps heureux de la chevalerie, ne nous aient point laissé de règles pour nous conduire dans ce qu’ils avaient acquis par une application sans relâche et d’heureuses dispositions. Je déplore cette disette de principes qui fait que les élèves ne sont point en état de discerner les défauts d’avec les perfections et n’ont point d’autres ressources que l’imitation »
La Guérinière
« Aucune méthode, quelque logique et bien ordonnée qu’elle puisse être, ne saurait donner des résultats infaillibles. Toute action équestre exige, pour obtenir l’effet qu’on en attend, ce qu’aucun écrit ne saurait donner: l’à-propos et la mesure, autrement dit le tact équestre.
Général L’Hotte
05:45 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : équitation, esprit, dressage, cheval, sports équestres | Imprimer
08/01/2011
L'équitation française
Je vais consacrer quelques notes à la recherche d'une vision ou d'une doctrine de l'équitation française. M'étant investi dans ce domaine pendant plus de dix années de manière quasiment professionnelle, je souhaite apporter ma pierre à des réflexions trop souvent techniques. Or l'art équestre n'est pas seulement technique, c'est aussi un état d'esprit, voire un accomplissement personnel grâce à la médiation du cheval.
Une doctrine est l’expression de l’esprit qui anime la pratique d’une discipline. Elle ne saurait se définir par des techniques à enseigner qui n’en constituent que la lettre. La doctrine répond à la question « pourquoi? », alors que bien souvent on se contente de réduire l’enseignement au « comment ?». Elle est donc l’expression d’une philosophie sur la discipline enseignée et doit être reliée à une certaine approche de la vie et aux grandes questions qui préoccupe l’homme : sa place et son rôle dans le monde, ses rapports intimes avec celui-ci.
L’esprit d’une discipline rejoint le mystère de l’esprit humain. Il se situe à la frontière de l’exprimable et de l’inexprimable, dans ce « nuage d’inconnaissance » au delà de la connaissance du maître acquise par des années de pratique. Et pourtant il existe et se perçoit, sans quoi il ne serait qu’un vain mot inventé par le désir de briller. Il se perçoit à travers les sens (c’est un fait vécu), les émotions (il émeut et étreint), les sentiments (il libère), l’intellect (il donne un sens). Il est l’expression, dans la discipline considérée, de l’amour de la beauté que chacun détient en lui-même, et révèle la beauté de l’amour au delà de la passion envers cette discipline.
Cependant une doctrine ne peut se contenter d’exprimer l’esprit dans lequel se pratique une discipline. Elle définit un but à atteindre, ce vers quoi doit tendre le pratiquant de la discipline, que l’on pourrait encore appeler style, et qui est la forme donnée à l’expression de l’esprit. Ainsi, en équitation, comme pour la plupart des disciplines sportives et artistiques, le style pratiqué dévoile donc non seulement les qualités physiques, intellectuelles et morales du cavalier, mais également, et plus largement, son degré d’accomplissement personnel. Chacun monte comme il se comporte dans la vie et ce comportement est intimement lié à sa compréhension du monde et aux rapports qu’il entretient avec lui.
Enfin, pour atteindre le but défini, une bonne doctrine fixe des objectifs plus concrets qui relient la technique à la philosophie. Prenons un exemple : le style gothique de nos cathédrales traduit la recherche d’espace et de lumière qui constituait le but à atteindre de leurs bâtisseurs. Un des objectifs nécessaires pour l’atteindre était l’équilibre des poussées et une des techniques utilisées fut celle des arcs boutants.
Ainsi, l’expression d’une doctrine, pour être complète, doit définir l’esprit de la discipline, le but à atteindre qui en découle et les objectifs pour y parvenir. La technique représente le moyen utilisé pour atteindre chacun des objectifs.
18:45 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : équitation, cheval, sport, art équestre, esprit | Imprimer
07/01/2011
Un train, la nuit
Un train, la nuit, comme un serpent
Dans la géographie de son désert de sable
Lent balancement des boggies qui cogne la joue
Sur la vitre humide et froide
Parfois les pleurs d’un enfant agacent le sommeil
Ou plutôt la rêverie installée comme un brouillard subtile
Qui conduit le voyageur au-delà de ses espérances
Jusqu’au terminus de ses phantasmes et de son ignorance
D’autres fois, la femme en face rencontre le regard
Chargé d’interrogation d’un voyageur égaré
Qui cherche vainement un interlocuteur malhabile
A effacer toute curiosité sur son grain de beauté
Bercement des sons et des mouvements jusqu’à l’oubli
Hypnotisme et résurgence de fatigues ignorées
Contraignant leurs victimes au repos de la chair
Alors que l’esprit vagabonde sous l’œil clos
Au dehors, dans l’espace imprécis des paysages
S’imaginent les vies fragmentées de personnages
Qui regardent un instant la machine de fer
Défilant bruyamment dans leur intimité
Jusqu’où ira-t-on dans l’espace noir guidé par le rail ?
La distance s’épaissit, se contracte et engendre
Des regards vagues sur des visages blafards
Alors chacun meurt un instant sous le jugement de l’autre
10:43 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, poème, train | Imprimer
06/01/2011
Le geste plein d'espoir
Le geste plein d’espoir,
Nous avancions sur la grève rocailleuse,
Entre l’air et l’eau, vers le ciel et la mer,
Accompagnés des cris hostiles des oiseaux.
Nous trébuchions sur le sol visqueux
Et tes pieds nus s’enfonçaient dans le granit.
Nous devions ensemble tirer dessus
Pour les ressortir gris et poisseux,
Et je les essuyais avant de repartir.
Le ciel était descendu sur l’horizon,
Jusqu’à toucher nos fronts de sa voûte poussiéreuse,
Et nous nous courbions un peu plus sur la pierre
Escaladant avec peine de rondes roches gluantes
Qui gémissaient à l’atteinte de nos ongles crispés.
Ta main parfois m’enserrait la taille.
Je goûtais la morsure de tes doigts sur ma chair
Qui faisait tressaillir les muscles.
Nous marchions depuis le matin, sans nourriture,
La langue sèche, l’œil fiévreux,
Et le soir ne voulait pas tomber.
Où d’ailleurs aurions-nous pu nous étendre ?
02:09 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, poème | Imprimer
05/01/2011
Porte sur l'invisible
Revenir aux formes simples,
Y créer des perturbations
et découvrir une porte sur l'invisible.
09:58 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dessin, peinture, encre de chine | Imprimer
01/01/2011
Quelques grains de sable
Quelques grains de sable dans une encoignure
Où s’attarde un filet de lumière
Parvenu par des voies détournées
A soulager leur solitude honteuse
Quelques cris d’enfants étonnés
Qui font gémir le balcon rouillé
D’où suintent des larmes de vieillesse
Également, et c’est nécessaire
L’ombre rafraichissante des ormes
Où se perd le savoir des couleurs
La plainte languissante d’un volet
Qui se ferme sur les yeux d’une femme
Encore frissonnante des caresses de l’air
Suffisent au voyageur attardé
Qui n’a pas encore trouvé de gite
Il errera durant la nuit claire
Attentif aux frémissements des sons
Jusqu’à ce que l’aube dévoile avec prudence
Ses longs filaments à l’horizon
Et que de nouveau crissent les graviers
Sous les pas fatigués de l’absent
07:10 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : pésie, poème, matinale | Imprimer