30/01/2011
Ce matin, par inadvertance
Ce matin, par inadvertance, j’ai pris le métro,
Ce serpent souterrain qui court dans la moiteur
Des dessous de la ville et transporte mille fantômes
Somnambuliques, vers des destinations multiples
Je sortais de mon lit, encore engourdi
Mais l’œil clair des attentes d’un jour nouveau
Et entrais dans la chenille lumineuse
Pour prolonger mon rêve exotique
Quelle étrange morbidité enserre ces passagers
De noir vêtu et d’ennui revendiqué
Sur la pelouse de leur mortuaire dessein
Ils allaient en silence, dans leurs pensées amères
Tous de noire désespérance, écrasés d’allégeance
Au dieu de la mode ou de l’inconscient collectif
Ils se laissaient porter, indifférents
Jusqu’au terminus de leur indolence
Chacun d’eux dormait les yeux ouverts
Sur la pâleur des publicités
Qui lui donnent la consigne
De se vêtir de noir, exclusivement
Les yeux baissés sur leur tiédeur communautaire
Ils se concentrent sans éclat sur leur aphasie
Ignorant la belle délicatesse des couleurs assemblées
Pour faire revivre et danser espoir et liberté
06:07 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, ville, désespérance | Imprimer