07/01/2011
Un train, la nuit
Un train, la nuit, comme un serpent
Dans la géographie de son désert de sable
Lent balancement des boggies qui cogne la joue
Sur la vitre humide et froide
Parfois les pleurs d’un enfant agacent le sommeil
Ou plutôt la rêverie installée comme un brouillard subtile
Qui conduit le voyageur au-delà de ses espérances
Jusqu’au terminus de ses phantasmes et de son ignorance
D’autres fois, la femme en face rencontre le regard
Chargé d’interrogation d’un voyageur égaré
Qui cherche vainement un interlocuteur malhabile
A effacer toute curiosité sur son grain de beauté
Bercement des sons et des mouvements jusqu’à l’oubli
Hypnotisme et résurgence de fatigues ignorées
Contraignant leurs victimes au repos de la chair
Alors que l’esprit vagabonde sous l’œil clos
Au dehors, dans l’espace imprécis des paysages
S’imaginent les vies fragmentées de personnages
Qui regardent un instant la machine de fer
Défilant bruyamment dans leur intimité
Jusqu’où ira-t-on dans l’espace noir guidé par le rail ?
La distance s’épaissit, se contracte et engendre
Des regards vagues sur des visages blafards
Alors chacun meurt un instant sous le jugement de l’autre
10:43 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, poème, train | Imprimer