04/06/2014
Elégance
Simplicité et grâce
Deux signes qui ne trompent pas
Et quand on pense élégance
On rêve élégante
L’élégant se distingue
Il dispose de vêtements
Et s’entoure de colifichets
L’élégante respire
Et son souffle vous enchante
L’un est un habillage
L’autre la vie même
Et cette manifestation légère
Ouvre à l’invisible
La grâce étend son ombre
Et découvre des paysages
Irréels et délicats
Un battement de cils
Et tout est dit !
Ce clic silencieux pénètre
La couche rugueuse de l’apathie
Un sifflement de surprise
S’échappe de cette ouverture
Touché, vous vous éloignez
En titubant, les yeux retournés
Sur l’harmonie délicieuse
Entrée un instant dans votre vie
Vous partez ragaillardi
Marchant avec sérénité
Empli de beauté intérieure
Gonflé à l’hélium, insouciant
Vous poursuivez en lévitation
© Loup Francart
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31/05/2014
Equilibre
Vertu annoncée française, comme le cartésianisme
Souvent contredite par la réalité des faits
Elle soutient l’opinion et la conforte dans son arrogance.
Ne serait-ce pas de l’inertie dont parlent nos citoyens ?
Certes l’équilibre des façades de nos châteaux altiers
Donnent un sens harmonieux aux apparences
La réalité n’est-elle pas toute autre, plus statique
Cet équilibre est fondé sur deux béquilles égales
Le véritable équilibre ne serait-il pas impression ?
Balance des sentiments, des émotions, des perceptions
L’équilibre de la terreur de l’égalité des cerveaux
Les poids seraient-ils la preuve de la même consistance ?
L’équilibre ne se trouve pas, il advient et s’impose !
Il est léger comme l’air au soleil, vapeur de bonheur
Un souffle et sa constance se brise, altérée
Il fuit la logique et le poids des mots recherchés
L’équilibre des pouvoirs contrebalance l’autorité
Est-ce une vertu française, un souhait non exprimé ?
Ici la vie est contraire à la parole, contradiction
Entre l’intégrité austère et l’amitié chaude
Aucune prédominance, pas de passe-droit
L’œil à l’horizon, la face non corrompue
Transpirant sous la bise de l’intégrité
Le citoyen ravive sa fureur révolutionnaire
Mais l’équilibre n’est-il pas harmonie ?
Comme deux sons emmêlés chers à l’oreille
Ils vont dans les chemins de la vie heureuse
Et se détendent sur l’herbe caressée de rires
Vraiment, quel avenir sans équilibre
De quel côté pencher : raison ou imagination ?
Le papillon noir s’élève dans l’azur
Il monte, vide, empli d’espoir, sans pensée
© Loup Francart
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27/05/2014
L'arc de la nuit
De retour sur l’arc de la nuit
J’approfondis ton absence…
Un trou immense s’est ouvert
Sous les pieds de l’infortune…
Perdue la moitié consistante
Qui donne sa dimension
Au jour comme à l’obscurité…
Ici le noir remplace le vert
Le gris implique l’ombre
Courbant les branches
De lourdeur invisible…
Pourquoi chercher toujours
Au-delà de l’invisibilité
La lueur d’une autre
Quand déjà tu t’élances
Et romps avec l’habitude ?
Oui, le silence t’atteint
Et tu pars, vertueuse
Au long de la route,
Inaccessible et distante
Moi, vide et errant
Je reste sur la plaine
Et feuillette le livre
Des jours sans partage
© Loup Francart
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23/05/2014
Sous la pluie
Sous la pluie de notre déraison
Les regards abrités de tes paupières
Abordaient la venue des saisons
Du métal de leurs facettes altières
L’image vide,
Les mains à la pesanteur de l’âme
Je rêve parfois...
© Loup Francart
07:51 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
19/05/2014
Automobile
C’est ma maison, nous crie
Le sans domicile fixe
Elle est encombrée de paquets
Elle regorge d’ardeur
Car c’est le seul lieu
Où plus rien ne l’atteint
C’est mon apparence
Dit le vantard aimable
Il la brique chaque jour
Pour mettre en évidence
Son indigence personnelle
Mais sa brillance s’efface vite
C’est mon cheval de course
Regarde ce moteur en V
Il ne traine pas des pieds
Oui, il court plus vite
Que son ombre enfumée
Et pourtant elle reste à ses côtés
C’est mon salon à vivre
Chante la dame emplumée
Elle reçoit deux à deux
Converse aimablement
Et part à la première alerte
D’une atteinte à son hospitalité
C’est l’accueil pour le sans patrie
Elle devient droit d’asile
Ile au milieu des terres
Refuge du contestataire
De la femme opprimée
De l’enfant sans parent
Pour les plus simples
Ceux qui n’ont pas de rêve
Qui n’ont pas l’âme d’un poète
Ce n’est qu’un moyen
De faire don d’ubiquité
Ou même de bilocation
Le permis est obligatoire
Pour laisser l’imagination
Concrétiser ses rêves
La réalité nous rattrape
Tournez la clé dans l’antivol
Et partez tous phares allumés
© Loup Francart
07:27 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, locomotion, voiture, vitesse | Imprimer
15/05/2014
Monde(s)
Il y a deux mondes
L’un, extérieur, s’ouvre sans difficulté
Il apparaît à l’œil
Au sortir de la nuit
Et vous vous y agitez
Comme un poisson dans l’eau
L’autre, intérieur, se cache en vous
Vous ne le savez pas
Et le jour où vous prenez une longue-vue
Pour admirer votre moi
Vous trouvez un monde inconnu
Derrière une barrière franche
Comment l’avez-vous enjambée ?
Vous l’ignorez
Ce nouveau monde est là
En vous, ouvert lui aussi
Tel un puits sans fond
Vous tombez sans parachute
Vous errez dans votre propre moi
Sans connaissance du paysage
Et un ange s’empare de vous
Vous prend dans ses ailes
Ralenti votre chute
Vous aide à contempler
Ce vide immense et lumineux
Où vous respirez l’air chaud
Qui s’échappe du brûleur
Par petits à-coups
Vous vous élevez dans l’air
Surchauffé de bonheur
Jusqu’à vous diluer dans l’azur
Et oublier ce moi
Qui vous encombre
Dans l’autre monde
Désormais plus besoin des béquilles
Du savoir et de l’expérience
Tout vous est donné
Dans cette ascension
Qui commence par une chute
Le tout et le rien se rejoignent
En un équilibre miraculeux
Vous êtes libre
Sans vous soucier de liberté
© Loup Francart
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11/05/2014
L'élégance
L’élégance est-elle synonyme de nostalgie ?
L’élégance trahit-elle un manque de confiance
Ou permet-elle de vivre dans l’ombre du recul ?
Elle est la grâce sans fioriture, froide et altière
Elle regarde le monde sans dédain caché
Mais elle rassemble une indifférence hautaine
Elle est la marque des hommes et des femmes
Qui respirent différemment, plus sûrs d’eux
Et qui vont dans la vie avec l’apparence
Du chat qui tombe d’une fenêtre ouverte
L’élégance, c’est ce geste de la main gantée
Qui dessine dans l’air des volutes parfumés
On sent d’instinct cette odeur sans faille
Fraîche, veloutée, sans faux pli ni faux col
Qui transforme l’être en encens inconnu
L’élégance se cache sous ce regard aiguisé
L’œil franc et solide de l’innocence retrouvée
Elle flotte sur la brume des impressions
Sans s’entacher d’attitudes et de poses
Elle se réfère à une vision lointaine
Et marche sans souci vers ses derniers jours
Certes, l’élégance a des échasses dorées
Elle se tient sans autre forme de procès
Raide et souple, vivante et lointaine
Elle ne soupçonne pas ce vide immense
Qui la différencie des habitudes sauvages
Elle ne cherche pas à communiquer son bien
Elle procède d’un tremblement léger, sans défaut
Et chacun, à voir cet aplomb de marbre
Cette démarche ailée coulant sur le trottoir
Ce sourire désarmant, sans arrière-pensée
Ce remuement du bras en souplesse naturelle
Cette mèche de cheveux jaillie du chapeau
Ce basculement des hanches nourri de certitude
Ressent encore au fond de l’être échaudé
Ce pincement subtil envers la féminité
Car l’élégance est féminine, ronde et avisée
Elle se targue de caresses non dites
Elle s’ouvre sans le dire aux autres
Elle va dans le monde les yeux ouverts
Marche sans faille jusqu’à l’ultime théâtre
Sans crainte et sans reproche, vivante et vraie
Avec l’assurance et l’ambivalence sereines
Du passant qui va et vient sans voir l’autre
Coulant son regard sur l’objet de ses rêves
Oui… L’élégance, c’est ferme et doux…
© Loup Francart
07:07 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
07/05/2014
L'enfant rieur
Assis, à genoux ou encore debout
Ils attendent comme les lapins à leur terrier
Le dernier rayon de soleil de cette journée
Ignorants et béats ou bien proches d’être fous
Pourtant le jour fut actif, même endiablé
Tout fut fait pour te retourner
Le pivert te cassa la tête sans rien trouver
Tu poursuivis sans même nous regarder
Merci aux farfadets, aux lutins et aux gnomes
Ils choisissent leurs grands électeurs
Parmi la population de leurs grands hommes
Et que choisissent-ils : l’enfant rieur !
N’oublie pas, Marie, le bain bouillonnant
Pris au matin du troisième et dernier jour
Libérée de ton ombre, tu t’avançais en chantant
T’adressant au peuple en dernier recours :
Fraiche, jolie malgré tout, jeune encore
Je vous avertis du grand danger
Tous nous redeviendrons la terre foulée aux pieds
Alors pourquoi tant d’efforts ?
Merci à tous pour ce séjour amincissant
La lame du rasoir a tranché
Plus ne sera comme avant.
Alors quel enfant rieur accepte de nous guider ?
© Loup Francart
07:15 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
03/05/2014
L'âme
Si vous ouvrez le dictionnaire
L’âme serait un principe...
Celui-ci serait-il réel ou imaginaire ?
Est-ce un axiome qui participe ?
Alors pourquoi certains l’égarent ?
Ont-ils une poche secrète
Ou errent-ils, fumant leur cigare
En attente de révélations indiscrètes ?
D’autres la vendent au diable
Et courent le monde, nus
Leur ombre devient falsifiable
Ont-ils été ou ne sont-ils plus ?
Et toi, individu ou créature
Sens-tu en toi ce double aimable
Devenu ta réelle signature
Et qui te rend si fiable
L’âme, personne ne la touche
Aucun ne la voit des yeux
Mais si tu pars à la retouche
N’oublie pas ce double irrespectueux
Il est toi-même et mieux
Il t’encourage et prend son envol
Va avec lui sans crainte d’adieu
Il fait de toi un bénévole...
Sur terre comme au ciel
Où donc loge-t-on l’âme
Dans un corps immatériel
Ou dans le cœur d’une femme ?
Ne pleure plus, ô mon âme
Tu peux quitter la chair
Ne crains pas la césure de la lame
Abandonne ce triste partenaire !
© Loup Francart
07:10 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
29/04/2014
Désir
Il te prend en un instant
S’imposant sans crier gare
Et te transporte dans les affres
D’un vouloir exacerbé
C’est une frustration sans fin
Une exaltation incontrôlable
L’irruption d’une démangeaison
Jusqu’à l’assouvissement
Ce peut aussi être une aspiration
Vers d’autres cieux et nuages
Une échappée enchanteresse
Jusqu’à la chute sans filet
Le désir peut durer
Il conduit à la folie
Il zappe l’intellect
Et te réduit à l’objet
Tu soupires et pleures
Ta liberté perdue
Ce poids sur ton cœur
Te coupe de l’inattendu
Comment t’en débarrasser ?
Sors à minuit sous la lune
Invoque l’inspiratrice des songes
Et laisse les larmes couler des yeux
Elle t’accordera sans peine
La délivrance des pauvres
Et t’éloignera de ton désir
Dans la possession du rêve
© Loup Francart
07:37 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
25/04/2014
Partir
Nous dis-tu tout ce qui compte pour toi ?
L’oiseau bavard et le bruissement de l’eau
La grâce des femmes et la force des hommes
La dure réalité et l’enchantement du rêve
Nous dis-tu tout ce qui motive ton désir d’agir ?
Illuminer ton chemin et lui donner un but
Approfondir l’inconnu et sauter dans le vide
Caresser la matière et t’ouvrir l’esprit
Ne nous dis pas ce qui te glace
Tes échecs en tendant les bras à l’infortune
Tes regrets de ce que tu n’as pas fait
Ta froideur devant qui vient à toi
Laisse tomber ton bagage trop lourd
Libère-toi de cet encombrant voile
Qui obscurcit ta vision et ta marche
Et part nu sans un regard en arrière
© Loup Francart
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21/04/2014
Question... Réponse
La nuit porte conseil
Que faire ?
Se vider de soi-même
Mettre sur son autel
L’absence et la question
Attendre au creux de la nuit
La mécanique cognitive
Déroule ses procédures
Vous ne le savez pas
Qu’y a-t-il derrière les neurones
Les connections s’établissent
Le pays des rêves règne
Sur la chair assoupie
Matin, comme au premier jour
Le regard vers l’autel
Vous espérez la réponse
Et derrière la brume du sommeil
Apparaît l’insensé
Comme une fleur odorante
Ce vide immense que tu contemplais
Te donne la connaissance intégrale
L’intuition menue d’une avancée
Quel est donc ce mouvement
Qui t’entraîne au-delà de toi
Afin d'extraire l’ineffable
Et mourir pour vivre ?
© Loup Francart
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17/04/2014
Il est fini le temps
Il est fini le temps où nous allions ensemble
Etroitement, contempler l’étendue verte
Des eaux glacées de l’étang sauvage
La brume se coulait en épaisses couches
Entre les arbrisseaux et les cris d’oiseaux
Jusqu’à pénétrer l’oreille d’un pâle son
Celui des troncs de bois s’entrechoquant
Était-ce le soir, ou à l’aurore, que nous nous regardions
Tu portais l’ombre pâle de tes jours maladifs
Et je caressais lentement ton visage
Jusqu’au dévoilement de ta seconde peau
Alors tu t’enflammais d’émerveillement
Tu parlais sans cesse de notre amour
Qui n’en finissait pas de vivre
Une glissade ininterrompue sur la surface de verre
J’aurais voulu courir jusqu’à l’horizon
Là où la cime des arbres rejoint le ciel
Et chanter le chant celte du fond des bois
Pour remettre en route l’étouffement du paysage
Je posais la main sur ton épaule
Je caressais la courbure tendre de ta nuque
Je m’approchais de ton parfum sacré
Embrassant ainsi la naissance du monde
© Loup Francart
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13/04/2014
Le parc Monceau
Ce parc immense aux longs bras déliés
De feuillages enchevêtrés et vert pâle
Ouvre ses allées aux passants à pas menus
Il est midi bien que le soleil ne soit pas au zénith
Une légère brume encombre encore ses pelouses
Les mères passent, poussant leur landau
Où repose, les yeux fermés, l’enfant chéri
Un homme, assis, revêtu d’un manteau noir
Mange à pleine fourchette dans un pot cartonné
Jusqu’à quelle errance des ventres peut-on aller !
Les enfants des écoles ne sont pas là. Que des adultes
Assis ou couchés dans l’herbe grasse des parterres
Parlant, dormant, grignotant, seul ou en groupe
Et douze petits coups résonnent, imperceptiblement
Perdus dans le brouhaha incessant de la circulation
L’heure avance. Voici les enfants enfiévrés
Courant sous les frondaisons en gestes étirés
La vie dans l’instant, pas une seconde en place
Tiens, un kangourou ! L’homme court en hauteur
Il n’avance pratiquement pas. Il monte
Il descend, au rythme sautillant de ses pas. Où va-t-il ainsi ?
Le ciel bleu gris, ouaté, s’abaisse jusqu’au sol
De maigres rayons émergent, blancs comme le feu
Ferme les yeux, que la machine à laver les idées
Ronronne autour de toi. Tu n’es plus là
Englouti dans ce trou béant de verdure
Au milieu des immeubles, sentinelles impitoyables
Ton fantôme erre dans les feuillages, la poussière et le soleil
© Loup Francart
07:43 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
09/04/2014
Faut-il sacrifier aux rites ?
Faut-il sacrifier aux rites ?
L’encens s’écoule en volutes
Les chasubles s’ébrouent
La parole envoûte les sens…
Une confusion décourageante
S’empare des corps et des esprits
Ombre et lumière
Foi et raison
Sincérité et habitude...
Enferme-toi en toi-même
Délivre-toi de cette pesanteur
Balaie la poussière de tes pensées
Et danse sur la flamme
Rougeoyante et tenace
De l’expérience inconnue…
Les charbons ardents
De l’indécision t’enchaînent ?
Fais sauter le cadenas
Et gambade librement
Dans l’éclaircie qui vient…
Que le corps est léger
Lorsque l’œil se regarde
Et ne voit que l’espace
Qui monte tel un ballon
Entre les gouttes de souvenir…
Enfant j’aimais entendre
Les voix mâles des hommes
Au fond du chœur, en écho
Aux voix grêles des femmes
Et d’une assemblée bigarrée
Et le prêtre délivrait
Du haut de la chaire
La parole sacrée et bienfaisante:
« Paix sur la terre »
Mais y a-t-il des hommes de bonne volonté
Des hommes libres et consentants
Le cœur ouvert et l’âme vierge ?
Les gestes séculaires rassurent
Ils plongent dans le rituel
Et délivre la conscience
Des choix qui restent à faire
Et qui se renouvellent
Instant après instant
Une goutte d’encens
Sur la lame brûlante
Du couperet du temps…
La chute… percutante !
A terre les anges l’enlevèrent
Il monta droit aux cieux
Ses lunettes terrestres tombèrent
Mes amis, quel adieu !
Ici ne reste que le poids
Des souvenirs d’un être
En recherche de soi
Et d’un applaudimètre !
© Loup Francart
07:45 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poéssie, littérature | Imprimer
05/04/2014
Le poète fou
Cette nuit lui vint une idée farfelue. Comment faire côtoyer l’ensemble de règles concrètes et rationnelles devant régir la production poétique avec la réflexion esthétique c’est-à-dire la perception de la beauté ? C’est toute l’évolution poétique des XVIIIème et XIXème siècles. En effet, soit le poète met l’accent sur la règle et avant tout sur la rime, soit il écrit en vers libre et recherche les images plutôt que la forme. Comme il laissait encore errer sa pensée, et c’était bien normal en raison de l’heure, lui vint cette idée stupide : la rime est toujours à la fin de deux ou plusieurs vers, pourquoi n’y a-t-il pas de rime en début de vers ? Serait-ce plus choquant d’établir la musique des mots d’emblée plutôt que de la noyer dans le brouhaha de l’expression ? En musique, le plus souvent, la mélodie est exprimée de prime abord, puis modifiée au fur et à mesure du développement du génie du compositeur. Elle est courte, simple et donne la mesure de celui-ci.
Alors, essayons-nous à ces rimes à l’envers ! Il note d’abord que c’est plus simple à faire : lorsque la rime ne vient pas, il suffit d’ouvrir le dictionnaire pour trouver de nombreux mots qui commence par les mêmes sons : ainsi le mot abeille, poétique en soi, rimerait avec abécédaire, aberrance ou même abêtissant. L’image créée par la conjonction des deux termes manque certes d’attrait, mais on peut trouver mieux : loup, louvoyer, loufoque, louper, louer, louange, loupe, etc. En tentant de vérifier cette évidence de rime à l’envers, il en vint à chercher une strophe.
Il lui apparut aussitôt que ce n’était pas aussi simple que cela, parce que la plupart des phrases commence par un article : un, le, la, des, etc. Leur suppression laisse une impression bizarre sur la langue, comme un petit caillou dans un plat de lentilles. Il est certes possible de commencer par un verbe et d’en faire des injonctions telles que sautez… chantez…, mais cela limite déjà singulièrement l’usage de la langue française. Il aussi possible de commencer par un adjectif : lumineux était le soleil du matin. C’est une forme poétique assez courante, alors pourquoi pas ? On peut même aborder un vers par un nom : Crépuscule combien de poètes exploitent ton nom ! Mais tous ces subterfuges ne sont que des tromperies de langage. Comment parler d’images évocatrices en n’utilisant que ces formes désuètes ?
Pacte tenu un jour
Pactole assuré toujours !
Ah oui ! C’est une forme de langage qui convient bien au proverbe. Le vers frappe, mais s’agit-il d’une image poétique ? C’est moins sûr.
Il est encore possible de compliquer un peu cette réflexion. Un rime au début et à la fin d’un vers. Cela nécessite une gymnastique plus périlleuse, mais combien plus captivante :
Glauque est l’océan
Global le mécréant
Mais on reste dans le proverbe maquillé ou dans l’injonction désordonnée.
Là-dessus, il endossa le vêtement du sommeil
Lapidaire, il s’endormit en rêvant à l’abeille
© Loup Francart
07:27 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écriture, littérature, art | Imprimer
01/04/2014
L'absurde... un premier avril
Quel mot délirant
Il n’a qu’une seule rime :
Kurde !
Un mot sans existence légale…
Abs… Cela commence mal
Comme l’absence ou l’abstrait
Joignez-les ensemble
Abs…urde… est-ce une langue
Oui, peut-être, mais qui fourche
C’est normal
L’absurdité est contraire à la raison
Alors… abs…tinence !
C’est ainsi qu’il se trouve seul
Environné de pommiers
Une couronne sur la tête
Pour déclamer les vers
D’un peintre en bâtiment...
L’entourent des êtres chers
Le renard sans queue
L’agneau poêlé bêlant bêtement
La jeune fille, encore jeune
Mais sûrement plus fille
L’enfant roi sans casquette
Qui hurle par plaisir
Rien n’existe, mais c’est là
Dans la tête, comme un gong
Quelle fièvre vous prend ?
Mais l’abs…urde n’est-il pas
Proche de l’abs…olu ?
On raisonne sur l’absolu
Mais on agit dans la réalité
La frontière des deux mondes
N’est-elle pas un absurde raisonnable
Entrer dans l’absurde irrationnel
Ou demeurer dans l’abs…sens
N’est-ce pas une frontière vague ?
Un système royal l’ABS
L’anti-blocage des roues
La raison s’en porte mieux
Les dents courent le long de la roue
Et empêchent la catastrophe
La raison tourne, dans le vide
Elle existe toujours, inutilement
Alors que l’absurde ne peut exister
Le fou n’existe pas dans l’absurde
Il a sa raison à lui
Elle court dans ses rouages
Qui tournent parfois à l’envers
Vous puisez dans le sac à idées
Mais rien de logique
Ne sort du broyage…
Quelle ineptie !
L’imaginaire n’est pas le non-sens
C’est la voie royale
Pour pouvoir voler
Et s’évader d’un monde raisonnable…
En avril, découvre-toi
de tous les fils de la raison
et entre dans la fournaise
de l'absolu chimérique
© Loup Francart
07:00 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
28/03/2014
Quelle différence ?
– Je suis femme et donc lasse
De n’avoir que mes yeux
Pour parler à ceux qui m’ignorent
Tout en me contemplant
– Je suis homme et donc prêt
A toute tentative de charme
Quand déjà ses yeux me fixent
Et me disent : Oserez-vous ?
– Adolescente, je contemplais sans honte
Les efforts sportifs des jeunes hommes
Et riais de les voir, rougeauds
Encore pleins de force virile
– Enfant, je me taisais
A quoi pensais-je donc
Lorsque la cousine me serrait
Et me pressait contre ses seins
– Tu m’as charmé de tes chants
Tu m’as donné ta vigueur
Et je suis devenue un rêve
Que je poursuis toute seule
– Et maintenant, après ces années
Je me gonfle d’importance
Pour croire encore à la vie
Et me dresser malgré moi
Oui, la vie est ainsi faite
Rien ne peut la changer
Surtout pas cette différence
Entre douceur et force
© Loup Francart
07:39 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
24/03/2014
L'heure sauvage
Trois heures trente, l’heure sauvage
Celle où rien ne pousse dans la tête…
Silence... On tourne autour de soi
Sans consistance et sans résultats…
C’est un autre monde, inédit
Qui ressort des pages bouleversantes
De cet entre-deux prenant la gorge…
Rien ne s’offre gratuitement…
Chaque nuit le même récit voilé
Le retournement des principes
Et la sûreté des geôles d’antan…
Un volcan sorti de la glace…
Mais toujours, simultanément
Vous prend cet immense désir
D’une évasion hors du monde
Jusqu’aux confins de vos songes…
A grandes enjambées vous parcourez
Les étendues désertiques de la pensée
Toujours plus loin, dans le lointain
Jusqu’au vide immuable de l’absence
Rien ne vous arrête… Un trou
Sans fin et sans parachute…
Vous fermez les yeux morts
Et ouvrez l’esprit au rêve…
© Loup Francart
07:05 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
20/03/2014
Hiver ou été ?
L’astre vous bourre de ses rayons
Tourné vers lui le visage s’ouvre
Chaque pore dégorge son eau
Vous ruisselez dans le froid de l’hiver
Les cris des enfants du village
Entament comme une scie obscure
Le solo patient et quotidien
D’une journée écrasée de rouge
Le portail ouvert, béant de fureur
Dont on nettoie les dents noires
Laisse passer les géants de la route
Ombres parasites et fugitives
Oui, c’est une après-midi soft
Un air de déjà vu et si bon
Vos genoux dissous dans la poitrine
Vous baignez dans votre jus amer
Vous ne bougez plus, le front altier
Vous laissez le temps s’en aller
Et vous regardez sans les voir
Ces arbres aux doigts tendus
La nature vous donne sa foi
Laissez-vous faire, ignares
Laissez votre intelligence au placard
Et croulez de bons sentiments
Encore quelques temps
Quelques pas de danse
Pour profiter de cette huile
Que donne la lumière du soir
Tout à l’heure, refroidi
Roulé en boule, respirant
La morsure de la glace
Le feu du soir vous ravivera
© Loup Francart
07:53 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
16/03/2014
Sa chambre est une gare
Sa chambre est une gare, une gare de province
Où l’on entre pour faire un long voyage
Aux pays ignorés de nouveaux princes
Qui règnent sur la géométrie de l’esprit de leurs pages.
On y voit des affiches couvertes de couleurs
Où l’Espagne s’ombre sur le sable des arènes d’or,
Où l’Escorial étale ses vertus de l’honneur
Dans la nuit des étoiles et des nébuleuses de la mort.
© Loup Francart
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12/03/2014
Les formes
Les formes lui courraient dans la tête
Carrés noirs, ronds blancs, lignes
Points, rien… Quel mélange…
Une symphonie muette et colorée
Qui danse pour lui seul !
Dans son sommeil il les voit
Elles se dressent au pied du lit
Elles envahissent ses songes
Et ne lui accordent aucun repos…
Il les assemble au gré de la pensée
Du crayon sur le papier quadrillé
Elles se gonflent en trois dimensions
Prennent leur aise… Elles enflent…
Parfois elles détonnent… Douleur…
Comme une explosion dans la tête
Un vaisseau qui éclate…
Alors le sommeil vient
Il s’ouvre à l’esprit dérangé
Il balaye tout sur son passage
Et le vide s’installe, bienfaisant…
L’artiste flotte entre deux nuages
Eperdu de reconnaissance
Avant de retomber sur terre
Se cognant aux formes et aux couleurs…
© Loup Francart
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08/03/2014
Elle s’élevait haut sur la scène
Elle s’élevait haut sur la scène
La danseuse aux pieds agiles.
Elle ne manifestait pas de gène
Seule, perdue sur cette île.
Parfois d’un saut plus truculent
Avant de redescendre d’un geste ample,
Elle dévoilait ses pauvres flancs
Et même un blanc triangle.
Sais-tu pourquoi les hommes
Se pressent au premier rang ?
Ils contemplent ses pommes
Et rêvent au noir sang.
© Loup Francart
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04/03/2014
Elle était belle
Elle était belle, elle avait vingt ans…
Elle court maintenant vers sa fin
De ses pieds menus et désespérés
Elle pousse un cri de désespoir
Mais se réjouit des jours passés
Elle était belle, elle avait vingt ans…
Elle va vers son destin tragique
La tête couverte d’un cache noir
Elle sait le drame qui l’attend
Mais elle chante pour le courage
Elle était belle, elle avait vingt ans…
Elle s’agenouille humblement
Tendant son cou fragile à la lame
Elle prie dans son cœur d’enfant
Mais pleure sur la vie à venir
Elle était belle, elle avait vingt ans...
Admirez sa superbe innocente
Elle vous regarde et vous n’êtes plus là
Vous avez peur de la voir, nue
Mais plus vivante que jamais
Elle était belle, elle avait vingt ans…
Mais qu’avait-elle fait ?
Elle était belle
© Loup Francart
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28/02/2014
L'eau dans tous ses états
L’eau, dans tous ces états
Remonte à la source
En vertu d’une équation :
Plus de cent pour cent
De hauteur de barrages
Par rapport à la dénivelée
L’eau n’est plus ce qu’elle était…
Qu’a-t-elle de moins ?
Non c’est en plus, invisible
Dilué dans la masse d’eau…
Cela donne des boutons,
Et fait des buveurs d’eau
Des rats courant en tous sens
Mais on trouve aussi dans cette eau
Des bouchons monstrueux
Qui nivellent à des hauteurs de noyade…
Il faut les faire sauter
Pas question de les manœuvrer !
Adieu long fleuve tranquille
Désormais cours jusqu’à la mer…
Personne ne peut t’attraper
Ni tremper ses doigts de pied
Dans cette eau désormais sacrée
© Loup Francart
07:09 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poèmz, écriture, poésie, continuité écologique, eau | Imprimer
24/02/2014
Le consternant silence de la nuit
Le consternant silence de la nuit
Quand l’œil ouvert promène sa caméra
Sur la chambre agrandie d’obscurité...
Un reflet dans la glace… Froid dans le dos
Un grincement de meuble… Mal aux dents
Le vol d’un moustique… Attente sans fin
La nuit n’est plus ce qu’elle était...
Elle court sans savoir où elle va
A l’aveugle, en femme échevelée
Elle me tient de sa main gantée
Et m’entraîne dans les précipices
En farandoles inlassables et vertueuses
Jusqu’au réveil hurlant
Premières lueurs de l’aube...
Les cheveux se dressent sur la tête
Rien d’autres ne te retient
Love-toi sur toi-même
Et sois comme le juste…
Endormi...
© Loup Francart
06:27 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
20/02/2014
Le virtuel et le réel
Oui, c’est vrai, comment distinguer
La réalité de la virtualité ?
Certes, je palpe la première
Et ne goûte que des yeux la seconde
Je me baigne dans le réel
Et nuage dans le virtuel…
On me dit que le virtuel
Existe sans se manifester
Pourtant les réseaux sont bien là
Pour signifier le mécontentement
On me dit que la parole est réelle
Mais la langue virtuelle
Ah ! Parler est vrai
Mais le Français n’est pas révélé ?
Le virtuel est le réel en puissance
Le réel possède-t-il tant de force ?
La mémoire virtuelle se déconnecte
Mais ma mémoire ne fait-elle jamais défaut ?
Oui, c’est vrai, quelle potentialité
Que ce plus qui vous accompagne
Et vous tire par la manche
Pour vous noyer d’une brume d’informations !
© Loup Francart
07:40 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
16/02/2014
Le corps et l'âme
Je fouille en moi vainement
Pas une trace de l’âme
Descente dans l’obscurité du corps…
J’ai le vertige des vierges…
Le noir et rien, sans palier…
Un nœud lâche, puis deux...
Détente de la carcasse
Les défenses s’évanouissent…
Une lueur apparaît, lointaine
Je la perds, je la retrouve
Je m’allège et je me perds
Il reste toujours cette pellicule
Qui colle à l’être, tenace
Et qui empêche le départ…
Soudain, éclaircie, directement
Le blanc succède au noir
Le ying au yang
La hauteur à la profondeur
En descendant je monte
Et cette montée me ravit
Je perds mon poids
Je ne suis plus qu’une colonne
D’air purifié et rafraichissant
Et cela me suffit…
Ouverte à tous vents
Seule l’âme subsiste
© Loup Francart
07:26 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
12/02/2014
Un poème
Un poème, c’est un rond dans l’eau
Créé par l’impact d’une ivresse soudaine
Une gifle décoiffante d’un fait insolite…
Les sens en alerte tu guettes l’éveil
Aujourd’hui il ne vient pas, pourquoi ?
Remue la tête, déménage tes poussières
Souffle sur le décor et entame la valse
De la folie des mots qui s’enchaînent…
Laisse-toi bercer par la cathédrale
Et les résonances de ses fils de verre…
L’orgue se tait, l’organiste est mort
D’une crise de larmes et d’étincelles
Le chien aboie dans la tribune
Quoi de plus naturel !
Le fumet des mots d’antan a disparu…
Odeur des greniers ou des caves
Un relent de moisi ou de renfermé
Qui saute à la gorge étonnée…
Et tu poursuis en tournant à la main
Ta perceuse, fouillant dans le sable
Et la pierre jaunie d’écume
Jusqu’à l’étincelle attendue divinement
Qui met le feu aux poudres
Et chavire tes perceptions latentes…
Sautez le chat huant et l’éléphant rose
Ça clignote dans l’ellipse grammaticale…
Secoue la caisse de résonance…
Extrais le jus de l’ignorance
Et couche-le sur le papier
Laisse-le baver sur la feuille blanche
Qu’il se dessine seul en noir
Tache bienfaisante et fertile
Qui fait rire l’innocent
Et ricaner l’averti…
La mer des mots n’en finit pas de déborder…
© Loup Francart
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08/02/2014
Tempête
J’émerge et respire un grand bol d’air
Quel bruit ! Un grondement incessant
Une autoroute de départ en vacances
Ecrasé sous les roues et asphyxié de gaz
J’ouvre un œil. Où suis-je ?
Dans quelle machine à laver suis-je tombé ?
Un incessant mouvement de grains de sable
Qui balaye les toits, entre par les fenêtres
Et passe le plumeau sur toute surface nue…
Levons-nous puisque le néant nous refuse…
Le sol est froid, l’air est moite
Collé contre le carreau glacé
Je contemple la danse du vent
On ne le voit pas. Certes on l’entend.
Les arbres s’agitent et se plient
Ils frémissent et gémissent de crainte...
En gros bouillons irascibles
La rivière charrie sa boue jaune
Entraînant toutes sortes de brindilles
De branches, d’herbes et de malheur…
Le vent ne se démonte pas, il s’amplifie
Je suis assis sur la bande médiane de l’autoroute
Et les véhicules passent à droite et à gauche
Hurlant indistinctement : écarte-toi, écarte-toi !
Alors, las de cette agitation non maîtrisée
Je ferme les yeux, ouvre mes paumes
Lève les bras à la force du souffle…
Je me dénude de mon immodestie
Et crie.
Les sons se perdent dans les branches
Mais quel bienfait ce passage hors du temps
Je suis sourd aux gesticulations
Assis sur mon tonneau, balloté par les flots
Je m’envole vers je ne sais où
Je perds mon identité pour redevenir
Celui qui a toujours été, qui n’est rien
Et qui devient le tout, par absence…
Je suis le vent et je caresse la terre
Montant dans les cieux, passant sous les portes
Et je regarde éberlué et chagrin
Celle qui se met nue dans les caresses…
Elle est parce que je ne suis plus…
Je suis par absence, courant d’air…
La mort guette l’inquiet, le modèle
Avant de s’enfuir sans rien
Ricanant de l’absurde et du bonheur
© Loup Francart
07:05 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer