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12/06/2014

Une morte gisant dans la mousse

Une morte gisant dans la mousse des arbres
Comme un corbeau aux branches des palétuviers
Elle rit de ses ongles de chair, le marbre
De ses rides s’écrase sur ce noir ouvrier

Les oiseaux, une pie, ricanent de leur langage envieux
Et s’amusent à lui picorer ses dents recroquevillées
Le silence voile l’épais tremblement de chaleur
Qui s’allonge bruyamment sur ses flancs agenouillés

Un soleil rouge écarte ses doigts enflammés
Et sourit aux crevasses de l’écorce noircie par ses regards
Seul un insecte aux yeux verts comme des soucoupes fumées
Allonge ses pattes velues pour y prendre sa part

Et, pendant ce temps, elle rit de ses lèvres claires
Comme la chair des citrons sous la lune
Ses cheveux alourdis volent au vent de la colère
Et s’éparpillent en procession sur les dunes

L’air est sale et mauve et a le goût
De l’aurore aux antilopes sans sommeil
Qui glissent leur tête suspendue à mille cous
A la cadence des pendules aux poils vermeils

© Loup Francart

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