28/03/2014
Quelle différence ?
– Je suis femme et donc lasse
De n’avoir que mes yeux
Pour parler à ceux qui m’ignorent
Tout en me contemplant
– Je suis homme et donc prêt
A toute tentative de charme
Quand déjà ses yeux me fixent
Et me disent : Oserez-vous ?
– Adolescente, je contemplais sans honte
Les efforts sportifs des jeunes hommes
Et riais de les voir, rougeauds
Encore pleins de force virile
– Enfant, je me taisais
A quoi pensais-je donc
Lorsque la cousine me serrait
Et me pressait contre ses seins
– Tu m’as charmé de tes chants
Tu m’as donné ta vigueur
Et je suis devenue un rêve
Que je poursuis toute seule
– Et maintenant, après ces années
Je me gonfle d’importance
Pour croire encore à la vie
Et me dresser malgré moi
Oui, la vie est ainsi faite
Rien ne peut la changer
Surtout pas cette différence
Entre douceur et force
© Loup Francart
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24/03/2014
L'heure sauvage
Trois heures trente, l’heure sauvage
Celle où rien ne pousse dans la tête…
Silence... On tourne autour de soi
Sans consistance et sans résultats…
C’est un autre monde, inédit
Qui ressort des pages bouleversantes
De cet entre-deux prenant la gorge…
Rien ne s’offre gratuitement…
Chaque nuit le même récit voilé
Le retournement des principes
Et la sûreté des geôles d’antan…
Un volcan sorti de la glace…
Mais toujours, simultanément
Vous prend cet immense désir
D’une évasion hors du monde
Jusqu’aux confins de vos songes…
A grandes enjambées vous parcourez
Les étendues désertiques de la pensée
Toujours plus loin, dans le lointain
Jusqu’au vide immuable de l’absence
Rien ne vous arrête… Un trou
Sans fin et sans parachute…
Vous fermez les yeux morts
Et ouvrez l’esprit au rêve…
© Loup Francart
07:05 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
20/03/2014
Hiver ou été ?
L’astre vous bourre de ses rayons
Tourné vers lui le visage s’ouvre
Chaque pore dégorge son eau
Vous ruisselez dans le froid de l’hiver
Les cris des enfants du village
Entament comme une scie obscure
Le solo patient et quotidien
D’une journée écrasée de rouge
Le portail ouvert, béant de fureur
Dont on nettoie les dents noires
Laisse passer les géants de la route
Ombres parasites et fugitives
Oui, c’est une après-midi soft
Un air de déjà vu et si bon
Vos genoux dissous dans la poitrine
Vous baignez dans votre jus amer
Vous ne bougez plus, le front altier
Vous laissez le temps s’en aller
Et vous regardez sans les voir
Ces arbres aux doigts tendus
La nature vous donne sa foi
Laissez-vous faire, ignares
Laissez votre intelligence au placard
Et croulez de bons sentiments
Encore quelques temps
Quelques pas de danse
Pour profiter de cette huile
Que donne la lumière du soir
Tout à l’heure, refroidi
Roulé en boule, respirant
La morsure de la glace
Le feu du soir vous ravivera
© Loup Francart
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16/03/2014
Sa chambre est une gare
Sa chambre est une gare, une gare de province
Où l’on entre pour faire un long voyage
Aux pays ignorés de nouveaux princes
Qui règnent sur la géométrie de l’esprit de leurs pages.
On y voit des affiches couvertes de couleurs
Où l’Espagne s’ombre sur le sable des arènes d’or,
Où l’Escorial étale ses vertus de l’honneur
Dans la nuit des étoiles et des nébuleuses de la mort.
© Loup Francart
07:37 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
12/03/2014
Les formes
Les formes lui courraient dans la tête
Carrés noirs, ronds blancs, lignes
Points, rien… Quel mélange…
Une symphonie muette et colorée
Qui danse pour lui seul !
Dans son sommeil il les voit
Elles se dressent au pied du lit
Elles envahissent ses songes
Et ne lui accordent aucun repos…
Il les assemble au gré de la pensée
Du crayon sur le papier quadrillé
Elles se gonflent en trois dimensions
Prennent leur aise… Elles enflent…
Parfois elles détonnent… Douleur…
Comme une explosion dans la tête
Un vaisseau qui éclate…
Alors le sommeil vient
Il s’ouvre à l’esprit dérangé
Il balaye tout sur son passage
Et le vide s’installe, bienfaisant…
L’artiste flotte entre deux nuages
Eperdu de reconnaissance
Avant de retomber sur terre
Se cognant aux formes et aux couleurs…
© Loup Francart
07:53 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature, forme, peinture, couleurs | Imprimer
08/03/2014
Elle s’élevait haut sur la scène
Elle s’élevait haut sur la scène
La danseuse aux pieds agiles.
Elle ne manifestait pas de gène
Seule, perdue sur cette île.
Parfois d’un saut plus truculent
Avant de redescendre d’un geste ample,
Elle dévoilait ses pauvres flancs
Et même un blanc triangle.
Sais-tu pourquoi les hommes
Se pressent au premier rang ?
Ils contemplent ses pommes
Et rêvent au noir sang.
© Loup Francart
07:14 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
04/03/2014
Elle était belle
Elle était belle, elle avait vingt ans…
Elle court maintenant vers sa fin
De ses pieds menus et désespérés
Elle pousse un cri de désespoir
Mais se réjouit des jours passés
Elle était belle, elle avait vingt ans…
Elle va vers son destin tragique
La tête couverte d’un cache noir
Elle sait le drame qui l’attend
Mais elle chante pour le courage
Elle était belle, elle avait vingt ans…
Elle s’agenouille humblement
Tendant son cou fragile à la lame
Elle prie dans son cœur d’enfant
Mais pleure sur la vie à venir
Elle était belle, elle avait vingt ans...
Admirez sa superbe innocente
Elle vous regarde et vous n’êtes plus là
Vous avez peur de la voir, nue
Mais plus vivante que jamais
Elle était belle, elle avait vingt ans…
Mais qu’avait-elle fait ?
Elle était belle
© Loup Francart
07:23 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
28/02/2014
L'eau dans tous ses états
L’eau, dans tous ces états
Remonte à la source
En vertu d’une équation :
Plus de cent pour cent
De hauteur de barrages
Par rapport à la dénivelée
L’eau n’est plus ce qu’elle était…
Qu’a-t-elle de moins ?
Non c’est en plus, invisible
Dilué dans la masse d’eau…
Cela donne des boutons,
Et fait des buveurs d’eau
Des rats courant en tous sens
Mais on trouve aussi dans cette eau
Des bouchons monstrueux
Qui nivellent à des hauteurs de noyade…
Il faut les faire sauter
Pas question de les manœuvrer !
Adieu long fleuve tranquille
Désormais cours jusqu’à la mer…
Personne ne peut t’attraper
Ni tremper ses doigts de pied
Dans cette eau désormais sacrée
© Loup Francart
07:09 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poèmz, écriture, poésie, continuité écologique, eau | Imprimer
24/02/2014
Le consternant silence de la nuit
Le consternant silence de la nuit
Quand l’œil ouvert promène sa caméra
Sur la chambre agrandie d’obscurité...
Un reflet dans la glace… Froid dans le dos
Un grincement de meuble… Mal aux dents
Le vol d’un moustique… Attente sans fin
La nuit n’est plus ce qu’elle était...
Elle court sans savoir où elle va
A l’aveugle, en femme échevelée
Elle me tient de sa main gantée
Et m’entraîne dans les précipices
En farandoles inlassables et vertueuses
Jusqu’au réveil hurlant
Premières lueurs de l’aube...
Les cheveux se dressent sur la tête
Rien d’autres ne te retient
Love-toi sur toi-même
Et sois comme le juste…
Endormi...
© Loup Francart
06:27 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
20/02/2014
Le virtuel et le réel
Oui, c’est vrai, comment distinguer
La réalité de la virtualité ?
Certes, je palpe la première
Et ne goûte que des yeux la seconde
Je me baigne dans le réel
Et nuage dans le virtuel…
On me dit que le virtuel
Existe sans se manifester
Pourtant les réseaux sont bien là
Pour signifier le mécontentement
On me dit que la parole est réelle
Mais la langue virtuelle
Ah ! Parler est vrai
Mais le Français n’est pas révélé ?
Le virtuel est le réel en puissance
Le réel possède-t-il tant de force ?
La mémoire virtuelle se déconnecte
Mais ma mémoire ne fait-elle jamais défaut ?
Oui, c’est vrai, quelle potentialité
Que ce plus qui vous accompagne
Et vous tire par la manche
Pour vous noyer d’une brume d’informations !
© Loup Francart
07:40 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
16/02/2014
Le corps et l'âme
Je fouille en moi vainement
Pas une trace de l’âme
Descente dans l’obscurité du corps…
J’ai le vertige des vierges…
Le noir et rien, sans palier…
Un nœud lâche, puis deux...
Détente de la carcasse
Les défenses s’évanouissent…
Une lueur apparaît, lointaine
Je la perds, je la retrouve
Je m’allège et je me perds
Il reste toujours cette pellicule
Qui colle à l’être, tenace
Et qui empêche le départ…
Soudain, éclaircie, directement
Le blanc succède au noir
Le ying au yang
La hauteur à la profondeur
En descendant je monte
Et cette montée me ravit
Je perds mon poids
Je ne suis plus qu’une colonne
D’air purifié et rafraichissant
Et cela me suffit…
Ouverte à tous vents
Seule l’âme subsiste
© Loup Francart
07:26 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
12/02/2014
Un poème
Un poème, c’est un rond dans l’eau
Créé par l’impact d’une ivresse soudaine
Une gifle décoiffante d’un fait insolite…
Les sens en alerte tu guettes l’éveil
Aujourd’hui il ne vient pas, pourquoi ?
Remue la tête, déménage tes poussières
Souffle sur le décor et entame la valse
De la folie des mots qui s’enchaînent…
Laisse-toi bercer par la cathédrale
Et les résonances de ses fils de verre…
L’orgue se tait, l’organiste est mort
D’une crise de larmes et d’étincelles
Le chien aboie dans la tribune
Quoi de plus naturel !
Le fumet des mots d’antan a disparu…
Odeur des greniers ou des caves
Un relent de moisi ou de renfermé
Qui saute à la gorge étonnée…
Et tu poursuis en tournant à la main
Ta perceuse, fouillant dans le sable
Et la pierre jaunie d’écume
Jusqu’à l’étincelle attendue divinement
Qui met le feu aux poudres
Et chavire tes perceptions latentes…
Sautez le chat huant et l’éléphant rose
Ça clignote dans l’ellipse grammaticale…
Secoue la caisse de résonance…
Extrais le jus de l’ignorance
Et couche-le sur le papier
Laisse-le baver sur la feuille blanche
Qu’il se dessine seul en noir
Tache bienfaisante et fertile
Qui fait rire l’innocent
Et ricaner l’averti…
La mer des mots n’en finit pas de déborder…
© Loup Francart
07:41 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
08/02/2014
Tempête
J’émerge et respire un grand bol d’air
Quel bruit ! Un grondement incessant
Une autoroute de départ en vacances
Ecrasé sous les roues et asphyxié de gaz
J’ouvre un œil. Où suis-je ?
Dans quelle machine à laver suis-je tombé ?
Un incessant mouvement de grains de sable
Qui balaye les toits, entre par les fenêtres
Et passe le plumeau sur toute surface nue…
Levons-nous puisque le néant nous refuse…
Le sol est froid, l’air est moite
Collé contre le carreau glacé
Je contemple la danse du vent
On ne le voit pas. Certes on l’entend.
Les arbres s’agitent et se plient
Ils frémissent et gémissent de crainte...
En gros bouillons irascibles
La rivière charrie sa boue jaune
Entraînant toutes sortes de brindilles
De branches, d’herbes et de malheur…
Le vent ne se démonte pas, il s’amplifie
Je suis assis sur la bande médiane de l’autoroute
Et les véhicules passent à droite et à gauche
Hurlant indistinctement : écarte-toi, écarte-toi !
Alors, las de cette agitation non maîtrisée
Je ferme les yeux, ouvre mes paumes
Lève les bras à la force du souffle…
Je me dénude de mon immodestie
Et crie.
Les sons se perdent dans les branches
Mais quel bienfait ce passage hors du temps
Je suis sourd aux gesticulations
Assis sur mon tonneau, balloté par les flots
Je m’envole vers je ne sais où
Je perds mon identité pour redevenir
Celui qui a toujours été, qui n’est rien
Et qui devient le tout, par absence…
Je suis le vent et je caresse la terre
Montant dans les cieux, passant sous les portes
Et je regarde éberlué et chagrin
Celle qui se met nue dans les caresses…
Elle est parce que je ne suis plus…
Je suis par absence, courant d’air…
La mort guette l’inquiet, le modèle
Avant de s’enfuir sans rien
Ricanant de l’absurde et du bonheur
© Loup Francart
07:05 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
04/02/2014
L’artichaut
Effeuille-toi tel l’artichaut
La première feuille est la plus difficile
Tire un petit coup sec
Et lâche la feuille dans le vide...
Allons prend-en une seconde...
Bien. Laisse-la partir...
Tu t’allèges, courage !
Ah, tu as perdu du poids
Tu affines ta silhouette
Déjà tu vois au-delà de l’horizon
Des soucis et contraintes
L’aube approche, encore une feuille
Tu arrives au cœur
Dans cette chair tendre
Qui coule son miel parfumé...
Elles sont si petites
Les dernières feuilles, rouges
Ou violacées et pâles
Que tes doigts ne peuvent les saisir
Et puis ces poils au bout sucré
Qui suggèrent plutôt que nourrissent
Avant de pouvoir entamer
La surface jaune beige
Piquée de pointes imperceptibles
Avec ton couteau aiguisé
Et prendre ta part de rêve
Et d’ortolans vivaces...
Le parfum, le goût et la couleur
S’allient pour conjuguer
Un mariage délicieux
Qui t’ouvrira les portes
De l’éternité désirée
© Loup Francart
07:05 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
31/01/2014
Pétard !
Nous connaissons un homme
Qui sait jurer noblement :
« Pétard ! »
Et cette explosion subite
A une féérie de significations
Juron d’inefficacité : Je n’y arrive pas
Quelle saloperie cette mécanique !
Omniscience : J’ai raison, pétard
Et personne ne m’en fera démordre !
Ou l’inverse : pétard, que je suis mauvais !
Mais utilisé rarement…
Ebahissement : « quel pétard ! »
Signifiant par là un dérèglement total
« Pétard de pétard » traduit un égarement
Il ne peut en croire ses yeux
Il peut aussi être en pétard
Mieux vaut ne pas tenter d’éteindre la mèche
Cependant il ne parle pas de gros pétard
Devant l’élégante démarche d’un surpoids
Ces pétards ne simulent pas un coup de feu
Et ne signifient pas une rupture de dialogue
Les pétards dispersés dans la conversation
Sont l’expression de ce qui ne s’exprime pas
Parfois même il suffit de le dire des lèvres
Sans le prononcer ouvertement
Tous comprennent et sourient
Pétard, quelle douce expression
Pour dire son mécontentement
Son affolement, sa rage
Sa colère ou son étonnement
Mais, pétard, quel silencieux manifeste !
© Loup Francart
07:26 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
27/01/2014
Portrait
C’est ton portrait tout craché !
Qu’est-ce à dire ?
Ces traits tracés sur une feuille
D’une main sûre, avec facilité
Serait-ce toi, serait-ce moi ?
Et derrière ces couleurs pâles
Où se trouve nos âmes ?
Je ne vois qu’un morceau d’être
Au visage tendu dans la nuit
Les yeux ouverts et le cœur vierge...
Il contemple les astres
Sans connaissance de l’au-delà...
L’incertitude se lit sur le portrait...
Je ne sais qui je suis
Tu ne sais qui tu es
Pourtant tous te disent que c’est toi
Cette figure oblongue sans reflet
Tu as la consistance du verre
Transparence inutile et perverse
Et l’image du monde déformé
T’écarquille le regard
Et secoue ta passivité...
Et toi, que disent ces formes tendres
Ces fils mouillés de tes larmes
Cette bouche rouge offerte
Et tes cils se mouvant dans la froideur
D’un hiver sans fin ni soif...
Tu me tends la main
Vierge, tu me regardes
Et alignes tes doigts tendres
Sur mon visage égaré...
Oui, nous sommes deux
Sur ce portrait d’un seul
Réconciliés pour la vie et la mort
Dans l’étonnante tiédeur
D’une retraite forcée...
Toi, et moi, seuls dans l’immensité
D’une vie ouverte sur le monde
Soudain trop petit
Pour nous satisfaire...
Alors, une dernière fois,
Saluons-nous
Laissons-nous monter
Et flotter dans l’air pur
Pour devenir une seule âme...
07:10 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
23/01/2014
Les souvenirs
Il est des jours où les souvenirs affluent
Oubliés, ils reviennent en masse
Ils cognent contre la vitre du présent
Et font sentir leur rage d’inexistence
Pourtant un lien invisible les rattache
Au moment présent. Une chaîne d’or
Les fait sortir de leur boîte
Ce n’est qu’un son discordant et pauvre
Qui ravive la solitude du garçon
Que vous avez été à quinze ans
C’est aussi le cri d’un passant pressé
Un autobus majestueux lui écrase le pied
Et vos doigts se rétractent à l’évocation
Du sabot d’un cheval sur la semelle de votre botte
Ce peut aussi être une brise tiède
Qui relance la caresse d’une main de femme
Et fait frissonner tout votre corps
Et ces liens sont présence
Ils entraînent votre être
Dans la ronde de la vie
En éternel retour
D’un passé révolu
Et vous tourne vers l’avenir
Qui reste encore ouvert
Pour tous les drames
Tous les rires
Tout ce qui un jour
Se ravivera
Par le grattement d’une araignée
Sur la transparence
De la mémoire
07:05 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
19/01/2014
Mourir de rire
Un oiseau gris sur un toit vert
N’est pas un pivert !
Un chapeau rouge sur une tête blonde
Ne fait pas une femme exquise !
Un éléphant rose dans un pré jaune
C’est un costume beige à un enterrement !
Un cheval blanc sur une neige molle
C’est un tableau de Malevitch !
Mais ces idées bizarres
Qui courent seules dans la tête
Sont-elles aussi à toi ?
Point n’est besoin d’études
Et de certificats
Pour regarder le monde
Et mourir de rire !
© Loup Francart
07:35 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
15/01/2014
Elle sortit dans la nuit noire
Elle sortit dans la nuit noire
Vêtue d’une simple chemise
Ouverte sur ses seins
Fraicheur bienfaisante du soir
Enveloppée de ses cheveux
Elle court sur la plage ruisselante
Que le sable est bon
Lorsqu’il est foulé au pied
Nu et vierge du passage des eaux
Elle sourit aux crêtes blanches des vagues
Et se laisse emporter par le flux
Qui aspire ses pieds et le sable
Tombe… Tombe dans ce vide
Qui se dissout en toi
Ouvre-toi aux vents et aux marées
Laisse flotter le drapeau blanc
De ton abdication au monde
Et de ta révolte désordonnée
Tu n’es plus, tu deviens
Tu vis de cette vie interne
Qui trouve dans ses espaces
De quoi déployer tes ailes
Et tu prends ton envol
Au-dessus des lamentations
Du peuple encapuchonné
Tu as laissé tomber tes lentilles
Tu vois à des kilomètres
Et ce nouveau pays
N’est rien qu’un champ
D’espoir vers lequel tu voles
Bats encore des ailes
Et plane maintenant
Dans la brume céleste
Ton but est à portée de la main
Cesse tes battements
Et plonge tête la première
Dans l’horizon subtil de l’ignorance
© Loup Francart
07:40 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
08/01/2014
Neige
Un flocon, puis deux, puis trois…
Ils éclairent la campagne
Ils délaissent le goudron…
La nature seule les charme…
Ils adoptent les doigts ouverts
Des arbres noirs et dépouillés
Ils craquent sous le pied
Et jouent à l’étouffoir …
Ralenti, le passant coule
Le long du chemin blanc
Laissant ses pas, fil ténu
Entre présent et avenir…
Dors petite fille, dors
Que tes rêves t’enlacent
Dans leurs saveurs aigres…
Ne regarde pas dehors
La montagne approche
Et entre par la fenêtre
Elle ouvre ses mains de glace
Mais ne l’écoute pas
Elle ne sait pas ce qu’elle veut
Sinon te dire « Viens, viens »…
Surtout ne sors pas
Ne la regarde pas, tiens-toi close
De tout regard fiévreux
Et d’envie de courir dans cette neige claire
Qui atténue toute réserve et crainte
Et te fait t’envoler en pensée…
Et… peut-être… en action
© Loup Francart
07:54 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
04/01/2014
Le ciel se noie
Le ciel se noie
Les murs se rapprochent
Je m’enlise sans retour
Je suis couvert de poussière
Je suis poussière
Un grain collé au monde
Parmi d’autres grains, d’autres poussières
Brouillard épais de crasse qui m’enlace
Je respire l’autre à pleins poumons
J’en perds parfois la respiration
© Loup Francart
07:20 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
31/12/2013
Sont-ils, eux, qui ont tout ?
Sont-ils, eux, qui ont tout ?
Vous ne savez pas qui ils sont
Mais nous avons les preuves
De leur existence folâtre
Reflux… Retour en soi-même…
Une petite pièce, obscure,
Boursouflée et non meublée
Là, il va et vient, sans pensée
Il agite ses pieds, il regarde ses mains
Il secoue la tête, inconsolable
Viens, dit-il, viens près de moi
Solitude du chasseur
Qui attend le fusil à la main
Prêt à tirer sur tout ce qui bouge
Mais qui ne voit pas
Que rien ne bouge en lui
Il est mort à la vie
Il survit par faiblesse
Par extension d’insuffisance
Plus de gaz dans le moteur
Il n’y a personne au téléphone
Qui sonne dans le vide de la pièce
Assis par terre, étendu
Il ne dort pas, il rêve
Et ce rêve n’a rien de drôle
Il se voit dans un marécage
Et ne consent à survivre
Que parce qu’il ne peut faire autrement
Evacue, évacue, meurs à toi-même
Et tu revivras transformé
L’échec n’est qu’un mauvais moment à passer
Ouvre ta porte et sors au soleil
Laisse-toi éblouir
Et envole-toi dans les cieux
Frappé de la pâleur des survivants
Je suis et ne peux m’en défaire
Mais je peux devenir autre
Allons… Partons…
Rien ne me retient plus…
© Loup Francart
07:14 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
27/12/2013
La nuit
La nuit, quand seule tourne
L’aiguille aigre de l’horloge
A la cadence de la course terrestre
Dans l’espace scintillant
Et que les couleurs anéanties
Se rêvent à la forme des objets
Comme un aveugle ignorant
Je te tends les bras pour retrouver
La douceur de ton visage inachevé
Et la chaleur de ton corps
Qui bat lentement dans ton repos
Au rythme éternel de la vie
© Loup Francart
07:05 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
22/12/2013
Ni queue, ni tête
Prends-tu tes jambes à ton cou
Lorsque le vers est dans la pomme ?
Te rinces-tu la dalle et joues-tu des coudes
Après avoir avalé des couleuvres ?
Du haut de ta tour d’ivoire
Tu comptes les tenants et aboutissants
Et, je te le donne en mille,
Tu n’es pourtant pas né de la dernière pluie
Ton cœur d’artichaut, peu m’en chaut !
Les doigts dans le nez et fier comme un pou,
Tu te mets sur ton trente et un
Et fais la bombe entre chien et loup.
Viendra le jour où tu fileras à l’anglaise
Après avoir payé en monnaie de singe
Celui dont l’habit ne fait pas le moine
Tu as eu le nez creux, fleur de nave
Sans prendre des vessies pour des lanternes
Bonne poire, sans te presser le citron
Tu bois du petit lait en tout bien tout honneur
Mis sur la sellette, tu tombes à pic
Trempé comme une soupe
Tu passes sous les fourches caudines
D’un être au bout du rouleau
Bien qu’il n’y ait pas péril en la demeure
Une fois encore tu as mis la charrue avant les bœufs
Sans apporter de l’eau au moulin
C’est passé comme une lettre à la poste
Et tu fais contre mauvaise fortune bon cœur
En tirant des plans sur la comète
Tu t’imagines sorti de la cuisse de Jupiter
Et il t’arrive de péter plus haut que ton cul
Mais tu as un poil dans la main
Alors, les châteaux en Espagne : évaporés ?
Je t’apporterai des oranges
Même si le jeu n’en vaut pas la chandelle
Gardes ton sang-froid et bats le chaud
Car tu ne peux être au four et au moulin
Tu n’as pas inventé l’eau tiède
Et bien que tu marches à voile et à vapeur
Tu fais long feu dans ton panier à salade
Tu tires le diable par la queue
Car tu n’as pas la science infuse
Merci tête de linotte
Demain on rase gratis
Tu auras pignon sur rue
Sans avoir droit au chapitre
Le roi n’est pas ton cousin
C’est à dormir debout
Ça tire à hue et à dia
Quelle mise en boite
Ce n’est pas une sinécure
Ne verse pas des larmes de crocodile
L’enfer est pavé de bonnes intentions
Alors… Prends tes jambes à ton cou
© Loup Francart
07:43 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
18/12/2013
Tout est là !
Tout est là !
Mais que te manque-t-il ?
Le sang bat dans tes veines
La conceptualisation prolifère
Le mollet reste fier
Le cœur pleure à tout va
Tu t’émeus de rien
Tu ris de tout
Tu souris de peu
Tu exploses d’émotion
Sans savoir pourquoi
Ainsi va le monde
A fleur de peau
A rebrousse poil
Dans la chair de poule...
Quels bruits pour si peu !
Silence, on tourne !
Grise-toi d’images
De cris, de faits divers
Mais oui,
Ce qui te manque
C’est toi !
© Loup Francart
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14/12/2013
Courir dans la campagne givrée
Sous un soleil d’acier
Courir dans la campagne givrée
Revêtue de paillettes d’argent
Et ne pas manquer de s’extasier
Devant le chef d’œuvre rarissime
D’une toile d’araignée
Enrobée de poudre cristalline
Un silence impressionnant
Un ciel bleu presque blanc
Deux pieds qui tressaillent sur la route
Et le souffle acide et glacé
Qui racle les poumons
Instant unique et merveilleux
Comme le son d’une cloche
Au fond de la vallée
Qui se disperse dans les bois
Et vient frapper l’oreille attentive
Que ton monde est grand
Et combien changeant
Ô créateur modeste et brûlant
Toi qui aère le moi chaque matin
Pour dégager le soi
Immortel, libre et unique
© Loup Francart
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11/12/2013
Le pauvre clown
Il tient encore sa carcasse
Elle tient debout, raide de volonté
Laisse-toi aller !
Il s’enfonce dans le brouillard
D’une vie misérable d’impatience
Il élague son parapluie
De quelques baleines supplémentaires
Et sous cette tente improvisée
Il devise plaisamment
Avec son moi devenu lui
Mais qui es-tu toi ?
Je suis ce que personne ne sait
Le vent sur la colline,
L’eau coulante et fuyante
La caresse d’un enfant,
La clairvoyance d’une femme
La force de l’adolescent
Et la vigueur du vieillard
Le grain de sable dans le désert
La seconde d’un temps qui passe,
Le mètre entortillé sur lui-même
L’univers en un point sans cédille
L’alfa et l’omega
Le lendemain, il saisit sa chance
Monta sur le toit de la mosquée
Et entama son chant rauque
Et toutes les forces de la lune
Mises en place hâtivement
Se mobilisent pour applaudir
Le pauvre clown qui vient de mourir
© Loup Francart
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07/12/2013
Prenez un jour comme les autres
Prenez un jour qui commence tôt
Il fait encore noir… ça bouchonne…
Son esprit vaque en d’autres latitudes…
Soudain, l’air passe en direct
La colonne s’écoule, droite et fraîche
Et monte, envahissant l’espace
De l’âme et du corps liés ensemble…
S’éclaircit la brume intérieure
Jusqu’à la transparence légère
Le silence des abîmes l’envahit
Ouverture vers l’inconnu empesé
Les plans se déplacent avec lenteur
Au ralenti... dévoilant la chute profonde
Du personnage en quête d’absence…
« Frappez et l’on vous ouvrira ! »
Videz-vous de vous-mêmes
Et courrez prestement vers le rien
Qui d’un coup devient tout
Et empli votre cœur d’extase…
Il se retourne et entre dans l’amnistie
Ni la présence qui gratte
Ni la privation qui blesse…
Suspendu à son souffle
Le regard s’affaisse
Il pénètre les profondeurs
D’un nouveau monde…
S’envole le personnage
Apparaît l’homme libre
Délesté de toute ambition
Allégé de toute réserve…
Le rien devient le tout
Le tout n’a plus rien
Sauf cette chaleur doucereuse
Qui berce la carcasse
D’un matin comme les autres
© Loup Francart
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03/12/2013
La chouette
Une petite chouette est tombée du ciel en passant par la cheminée, comme le père Noël. Seule dans la maison, elle a cassé pas mal d'objets avant d'être rejetée dehors. Quelle aventure. Depuis, elle vient la nuit nous rappeler son voyage mystérieux au pays des humains.
Elle est tombée du ciel, comme le père Noël
Passée par la cheminée, noire comme le vent…
Comment a-t-elle fait ? Elle avait trop bu ?
Les taches de suie montrent sa dégringolade…
Elle a débarqué dans la cendre grise
S’est ébrouée, hagarde et la pépite dans l’œil
Que suis-je venue faire dans cette galère ?
Aucun arbre, pas d’eau, pas un brin d’herbe
A quoi servent ces moutonnements colorés
Que je vois par terre, picorons-les pour voir !
Le tapis s’est trouvé ébouriffé d’une touffe
Pouah, quelle horreur cette sorte de graminée
Pas de goût, une odeur de poussière…
En se dandinant, elle se déplace et avance…
Elle ose en un instant ouvrir ses ailes
Oui, je peux voler pense-t-elle. Explorons !
Mais l’espace est limité, cloisonné, rapetissé
Elle se heurte à un abat-jour jaune
Tente de se poser dessus, mais il s’effondre
Un bruit d’enfer, mille morceaux par terre…
Tant pis, volons puisqu’on ne peut se poser
Le ciel est dur, j’ai mal à la tête
Ah, voici le jour, sans restriction
Clac, je me casse le bec sur une cloison
Qu’y a-t-il ? Je vois le vrai espace, la démesure
Dans laquelle je m’exprime à l’habitude
Et je me heurte à l’invisible
Rien n’y fait, je ne passe pas. Pourquoi ?
Changeons d’univers, voici la porte
Encore la prison, plus large cette fois
Mes ailes heurtent une étrange machine
Des aiguilles tournent lentement
Dans un tic-tac qui fait mal à la tête
Tiens, elle tombe, à nouveau bruit infernal
Elle projette de minuscules gouttelettes
Qui restent intactes sur le sol délavé
Je veux en gouter une, mais c’est dur
J’ai la langue en sang, ça fait mal
N’y touchons pas, c’est belliqueux…
Enfin, des branches entremêlées
Un vrai arbre au-dessus d’un pigeonnier
Les branches sont si fragiles
Qu’elles se laissent aller jusqu’au sol
Pourtant ces paniers ne contiennent rien…
Et la chouette continua de tourner
Pendant une partie de la nuit
Et une partie de jour, sans repos
Ne sachant où poser sa carcasse…
D’épuisement, elle s’effondra, défaillante
Jusqu’à ce qu’un humain, effrayé et dépité
Ose ouvrir la fenêtre et la laisser aller…
Elle est sortie, incrédule et épanouie
Avec un hululement de joie
Et s’est perchée sur le toit
Pas sur la cheminée, ce volcan éteint
Qui engloutit les oiseaux distraits
Et les conduisent en des lieux
Qui sont plus l’enfer que le purgatoire
Des animaux peu chanceux…
Cette chouette fut le premier être
A reprendre son envol
Ressuscitée, hilare et légère
Voguant à nouveau sur les branches
Et plongeant dans la rivière
Pour boire les quelques gouttes
Etincelantes et tourbillonnantes
Qui furent un baume à sa langue déchue
© Loup Francart
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29/11/2013
Ronds ou carrés ?
Ronds ou carrés, que choisir ?
Mettre un rond dans un carré
C’est emprisonner le féminin
Mettre un carré dans un rond
C’est l’amoindrir de douceur
Un rond n’est qu’un carré raboté
Et l’angle est formé, accidenté
Par une poussée sur un coin
Où va le noir, où est le blanc ?
Le noir est-t-il l’opposé du blanc ?
Le blanc est-il son vis-à-vis ?
Le gris embrasse les deux et les lie
Il peut être tendre et enlaçant
Il peut se faire vigoureux…
Il éclaire ou obscurcit
C’est selon… la mère ou le père…
La caresse qui passe
Ou l’éclair entre deux
Et tout cela peut faire un rêve
Onduler sur la vague
Durcir dans le cocon de l’esprit
Partir en fumée colorée
Et revenir en force
Pour s’imposer au pinceau
Rêver en noir et blanc
C’est la richesse du rien
Le gris y ajoute le sel
Qui a dit qui dort dîne ?
L’insomnie est survenue
Devant l’étendue du blanc
Mais bientôt le noir
Envahira le cerveau
Et la nuit montera
Au coin des rêves inédits
Alors naitront les couleurs ?
© Loup Francart
07:38 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer