31/01/2019
Paysage campagnard Dombes
Ombre et lumière
Glacial le vol du canard
Quelle chaleur au coeur
07:20 Publié dans 31. Pictoème, 42. Créations poèmes, 46. Haïku | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : haïku, poésie, pictoème, campagne, hiver | Imprimer
30/01/2019
L'appétence
Il en est de l’appétence comme du dégoût
On va au bout de soi et même plus loin
Dans les limbes engendrés par le désir
Ou par l’euphémisme de l’amertume
Ainsi en est-il de l’appétence de la nuit
Des moments où le monde se déchire
Où l’homme devient brut et possesseur
Remuant les organes des sens et du désir
Seul un filet de raison peut encore le sauver
Et le protéger de rêves délicats et zélés
Qui l’envahissent et le submergent
Jusqu’à éteindre ses envies et folies
Les uns se retournent bouleversés
Par un geste quotidien ou une odeur
Qui les repousse aux confins de l’être
Là où rien n’existe que la convoitise
Les autres redeviennent enfant boudeur
À fleur de peau du manque d’objets
Courant çà et là en recherche
D’une absence qui donne la fièvre
D’autres encore jouent au chat sans souris
Et guettent ils ne savent quoi
En attente d’un bien imaginaire
Jusqu’à la réjouissance finale
Mais combien semblent meilleurs
Ceux qui savent rester impavides
Et contempler sans aucun tremblement
Cette fin expiatoire du mouvement
Ils détiennent la paix et la puissance
Ils n’ont plus l’attirance dévoilée
Ni même le désir sublimé
Des pécheurs redevenus vierges
Ces hommes au front haut et clair
Regardent au-delà de la frontière
Du bien et du mal, vers l’inconnu
Que leur offre leur transparence
Tends la main, avance ton pied
Mais surtout, ne touche pas
Ceux qui ne font plus partie
Du monde de la concupiscence
Regarde ces voyants éblouis
Les yeux ouverts sur l’infini
Et laisse aller ton regard
Au fond de toi, enfin repu
07:44 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
29/01/2019
Mesure
Souffrance, moteur de l’âme humaine.
Qui n’a jamais souffert n’a pas d’âme.
On ne peut se mesure que par la souffrance et l’effort.
Entre ces deux pôles doit se tendre l’arc de la volonté.
07:10 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, sentence, méditation, paradoxe | Imprimer
28/01/2019
L'amitié
L’amitié est cette poussière d’or
Qui s’accumule dans le gouffre
Séparant un être d’un autre
Les comblant d’un bonheur subtil
Qui tient à l’équilibre instable
Entre leurs ressemblances et différences
Peu importe présence ou absence
Peu importe les gestes ou la parole
Peu importe même raison ou sentiment
Dès le premier regard
Dès le premier sourire
Se réveille le lien indéfini
Et pourtant si prenant
Qui unit les deux êtres
Et les revêt d’or et d’éternité
© Loup Francart
07:43 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
27/01/2019
Caractère
Un homme paraît avoir du caractère beaucoup plus souvent parce qu’il suit toujours son tempérament, que parce qu’il suit toujours ses principes.
Nietzche, Humain, trop humain II, Denoël-Gonthier, 1910
Le tempérament résulte de la constitution physiologique d’un individu. Il en résulte, selon celui-ci, un caractère particulier. On peut dire que c’est la partie brute de l’être qui s’exprime sans la contrainte de son éducation. Une émotion, un choc psychologique, la colère peuvent l’amener à se montrer tel qu’il est au plus profond de lui-même, derrière la suavité de son éducation ou même de son expérience de la vie qui, assez fréquemment, l’amène à se policer. Il recherche ses fins en les dissimulant sous de faux idéaux. Lorsque l’homme brut apparaît, l’égoïsme reprend le dessus.
Les principes sont le résultat avant tout de l’éducation, c’est-à-dire d’un travail patient de la famille envers l’individu pour l’amener à se plier aux contraintes de la vie en société. C’est un travail de longue haleine, à recommencer mille fois, patiemment, plus ou moins difficile selon l’enfant. Inculquer des principes nécessite doigté et quasiment de l’amour. Il arrive également que cette éducation devienne inquisitrice et tourne au cauchemar pour l’enfant.Au lieu de lui donner des bases de comportement, il reçoit la raideur des faibles qui ne savent plus ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire. Les principes sous les règles de base qui définissent une manière type d’agir et correspondent à une prise de position morale qui permet l’organisation de la société et en régit le fonctionnement. Elle est certes plus noble que le tempérament, mais peut également être une véritable prison. Certains ont vécu mai 68 comme une libération, mais d’autres l’ont expérimenté comme la fin d’une certaine société encore policée.
Alors, là aussi, le juste milieu est la meilleure attitude personnelle à adopter : suivre ses principes tout en laissant parfois parler son tempérament. La véritable finesse, et même sagesse, d’un être humain est de savoir à quel moment user de l’un ou l’autre.
07:18 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mensonge, éducation, principes, société | Imprimer
26/01/2019
Souvenir
Elle ne savait comment changer de pied en cap
Et adopter la vie en regardant la mort
Il lui arrivait de rire de son handicap
Et de sourire sans éprouver de remords
C’était un sourire d’enfant au regard clair
Comme le pli d’un drap sur les genoux étirés
Derrière ses yeux, on devinait la galère
Et l’envie soudaine et violente d’admirer
Que pouvais-je lui offrir qu’elle n’eût point connu ?
Ni le son aigrelet de l’araignée tissant
Ni le pelage du chat qui miaule en riant
Juste un peu de larmes venant d’yeux inconnus
Un peu de caresses de mains hésitantes
Et de doux baisers sur ses lèvres en attente
© Loup Francart
01:03 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
25/01/2019
Humain
Une belle histoire qui montre que l'humain est plus que l'intelligence...
07:11 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mémoire, humanité, histoire | Imprimer
24/01/2019
Un instant
Instant subtil et fragile
Que ce passage du brouhaha
Au silence intérieur
C’est un flash de compréhension
Inaccessible au moi
Qui tourne dans la tête
Comme une lune indestructible
Certes il a ce désir tendre
Du silence inespéré
Mais celui-ci ne vient qu’à son heure
Espérée, sans qu’on la choisisse
Il regarde en lui
Il s’efforce de nager à contre-courant
Il tente de bloquer
Cet être qui le domine
D’un coup les défenses tombent
Décollage imperceptible
Les roues quittent le sol
Il largue ce moi encombrant
Etat d’apesanteur, consolant
Des efforts entrepris vainement
Il passe à travers lui
Et ne rencontre rien
Mais ce rien devient tout
Et même plus encore :
Un matelas d’air frais
Qui porte l’espérance
Le noir de la conscience
Devient l’éclair de la lumière
Un flash intérieur qui survient
Sans que l’on puisse le prédire
Son carburant est l’absence
Devenue présence inconnue
A conserver les mains en coupe
Sans le moindre courant d’air
Il vole dans un azur infini
Franchit les collines
Atteint ce lieu indéfini
Qui s’ouvre sur le néant
Et ce néant devient le tout
Qui pénètre le cœur
Et rend la transparence
A ce moi qui n’est plus
Il est
En pleine conscience
Hors de toute connaissance
En plénitude du soi
07:49 Publié dans 31. Pictoème | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pictoème, poème, poésie, dessin, peinture, méditation | Imprimer
23/01/2019
Hiver
La trouée aveuglante des réverbères
Écrase l’hiver fluet et l’intimide
Majestueux, chaque flocon devient cerbère
Et cache sa brillance en chute fluide
Rien ne dit au passant l’enfer de sa chute
Et le rire des lutins qui passent à travers
Seul résonne encore l’air émis par la flûte
Dans laquelle s’époumonent de rares trouvères
Le pâle hiver est entré en catimini
La fenêtre s’obscurcit, voilée de buée
L’œil pleure à la recherche des nuées
Et toi, contemplant ce monde indéfini
Au chaud, tu recueilles le mystère de l’univers
T’endormant bercé par la venue de l’hiver
© Loup Francart
07:33 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
22/01/2019
Vivre dans le présent
Vivre dans le présent et la peine de chaque jour et savoir puiser au-delà de ces peines la joie.
Cela s'apprend comme on apprend à lire.
Ouvrir les yeux sur le présent,
c'est déjà accepter l'idée de la joie.
07:21 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, sentence, méditation, paradoxe | Imprimer
21/01/2019
Sérotonine, de Michel Houellebecq
Quels éloges ! On ouvre internet et l'on est abreuvé des qualités du roman et de l’auteur. Mieux même, on publie un « dossier de lecture » pour mieux apprécier le livre qui ne se suffit plus à lui-même. Clair et pratique, ce dossier de lecture a été spécialement conçu à l’adresse des collégiens, lycéens, étudiants, journalistes, artistes, politiques et hommes d’affaires, ainsi que de tous les lecteurs désireux d’accéder rapidement au contenu de l’œuvre de Michel Houellebecq (https://www.amazon.fr/S%C3%A9rotonine-Michel-Houellebecq-... ).
Il a quarante-six ans, il s’appelle Florent-Claude Labrouste et déteste ses prénoms. Il est dépressif et l’histoire commence en Espagne où il rencontre deux filles qui tentent de regonfler les pneumatiques d’une Coccinelle. Il fantasme bien sûr, mais nous étions dans la réalité, de ce fait je suis rentré chez moi. J’étais atteint par une érection, ce qui n’était guère surprenant vu le déroulement de l’après-midi. Je la traitai par les moyens habituels. Plus tard, dans ses rêves, l’une d’entre elles revient sauver d’un seul mouvement sa bite, son être et son âme et dans sa maison, librement et hardiment, pénètre en maîtresse.
Mais dans l’immédiat, il va à l’aéroport chercher Yuzu dont il veut se débarrasser parce que cela fait des mois qu’il n’a pas couché avec elle. Là commence l’histoire, là finit ma curiosité pour Houellebecq. Le livre est une longue errance sans motivations autour de pensées sans queue ni tête, enfin, si, avec la première jusqu’au ras le bol en raison de l’absence du moindre sentiment vis-à-vis du corps des femmes, et avec la seconde en raison de l’absence de pensées sur leur sociabilité. Enfin, n’exagérons pas. Il y a quelques belles pages concernant ces êtres aux cheveux longs : les femmes comprennent mal ce qu’est l’amour chez les hommes, elles sont constamment déconcertées par leur attitude et leurs comportements et en arrivent quelquefois à cette conclusion erronée que les hommes sont incapables d’aimer(…) Peu à peu, l’immense plaisir donné par la femme modifie l’homme, il en conçoit reconnaissance et admiration, sa vision du monde s’en voit transformée, de manière à ses yeux imprévue il accède à la dimension kantienne du respect, et peu à peu, il en vient à envisager le monde d’une autre manière, la vie sans femme (et même, précisément, sans cette femme qui lui donne tant de plaisir devient véritablement impossible, et comme la caricature d’une vie ; à ce moment, l’homme se met véritablement à aimer. (…)
Bref, à force de bavardage on en arrive à la presque fin du livre (aux alentours de la page 230/347). C’est la partie qu’ont retenue les critiques et médias pour s’étendre en louanges sur le roman. Avant, dépression et misère sexuelle et maintenant désertification des campagnes et désespoir du monde rural face à la mondialisation. Michel Houellebecq se trouve à la pointe du combat des gilets jaunes et anticipe leur révolte grâce à un aristocrate agriculteur. Les médias en font des gorges chaudes. Le Point : Malgré les scènes pornographiques [...], le roman de Michel Houellebecq est éminemment romantique. On sort de sa lecture bouleversé. Le devoir : Récit implacable d’une déchéance programmée, Sérotonine apparaît surtout comme une nouvelle variation au cœur d’une œuvre à la cohérence exemplaire. Libération : Dans «Sérotonine», son septième roman qui paraît le 4 janvier, l’écrivain endosse un nouvel avatar du mâle occidental, homophobe à la libido en berne et sous antidépresseur. Une dérive émouvante autour de la perte du désir, sur fond de révolte des agriculteurs. Paris Match : Un vrai rêve dans la littérature française actuelle.
Ne poursuivons pas, c’est un livre désespérant. Si nous n’avions que ce genre de lecture, nous aussi, nous nous suiciderions.
07:22 Publié dans 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, roman, société | Imprimer
20/01/2019
Japonaiserie
Blessure à la hache
souffrance sans réserve
Souffle fugitif
© Loup Francart
07:48 Publié dans 25. Création gravures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gravure, japon, impressionnisme | Imprimer
19/01/2019
Retournement
Ce n’est qu’un courant d’air
Fuir cette forteresse
Où l’on ne sait où aller
Enfermés dans nos contradictions
Cette nuit, en douceur
Nous nous sommes levés
Avons pris des chemins détournés
Nous n’avons pas posé de questions
Nous n’attendions pas de réponses
Le courant d’air nous a pris sous son aile
Et nous a mis en marche
Nous avons suivi sans savoir où aller
Même pas une intuition
Non, un simple courant d’air
Nous a mis en marche
Nous sommes sortis sur la terrasse
Délivrés du poids des pierres
Affranchis des habitudes
Il était moi et j’étais lui
Nous étions nous et lui et moi
Les pleurs nous étouffaient
Nous nous jetions dans les bras d’inconnus
Et pleurions ensemble de contritions
Délivrés de notre misère sociétale
Le cœur en tempête
Nous fûmes pris dans l’ouragan
Qui emporte tout sur son passage
Et ne laisse qu’un trou
Où il suffit de plonger
Pour baigner d’amour
Et pleurer de délivrance
© Loup Francart
07:00 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature, spiritualité | Imprimer
18/01/2019
Recherche
Vivre : une volonté recherche permanente
Sans cette volonté, la vie n'est que physiologique
Ne pas se contenter de cette vie d'endormis
10:23 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
17/01/2019
Passions
Les passions sont cause de la frugalité du temps.
Sans passion, une heure pourrait être une minute ou une année.
Renoncer à s’attacher aux choses plutôt qu'à se rattacher au connu !
06:02 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, sentence, méditation, paradoxe | Imprimer
16/01/2019
Transparence
Feuille blanche
Le cerveau vide
Il s’enfuit
Où va-t-il ?
Il peut s’enfouir
La tête dans le sable
Il peut grimper
La tête dans les nuages
Il peut fantasmer
La tête dans le nombril
Où qu’il soit cependant
Il ne peut échapper
À un moment ou un autre
À la mort de son personnage
Que restera-t-il de l’homme ?
Tout ce qu’il n’a cessé de voir
Et n’a jamais connu
Une bulle de pensée
Et la transparence du vivant
© Loup Francart
07:14 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
14/01/2019
Paradoxe
Voir et entendre : la vue et l'ouïe sont les sens de la contemplation.
Mais ils sont plus développés chez l'animal que chez l'homme.
Qu'en conclure ?
07:10 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, sentence, méditation, paradoxe | Imprimer
13/01/2019
Réveil
Encore une fois, tu échappes à l’absence
Et tu t’éveilles empli de toi-même
Au centre de ta bulle d’illusions
Ne laisse pas errer ton imagination
Va aux confins de la connaissance
Là où commence l’ignorance
Malgré ta détresse, conforte-toi
Résolument, force ton destin
Et reviens vide de toi et plein du monde !
© Loup Francart
07:55 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
12/01/2019
Eblouissement
Éblouissement !
La matière se transforme
L'ordre apparaît
07:05 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dessin numérique, symétrie, impossible, ordre | Imprimer
11/01/2019
Le monde divin
Au niveau divin, il n'y a plus de logique. Tout devient inintelligible, car les affirmations sont en même temps des négations. Pour accéder dans la limites de ses possibilités à ce niveau, l'homme doit se nier lui-même (renoncement) pour s'affirmer en tant que personne. C'est pourquoi l'amour de Dieu commence par l'amour des autres.
De même, les actes de dieu nous paraissent incompréhensibles, car ils procèdent à la fois de l'affirmation de sa puissance et de sa gloire et de son renoncement à lui-même (la création atteste de la puissance divine, mais c'est un acte de renoncement à cette puissance). Ainsi s'explique aussi l'affirmation que Dieu est à la fois unité et pluralité. Cela ressemble aux alephs de Cantor où le nombre est plus grand que l'infini est pourtant égal à toutes ses parties. Il n'y a qu'un moyen de passer au-delà de l'aleph, c'est de l'élever à une puissance aleph. C'est sans doute ce qu'entend Teilhard de Chardin par l'aboutissement du point Oméga.
Le monde divin est peut-être régi selon une loi des contraires assimilés, où le positif est égal au négatif, la richesse à la pauvreté, la faiblesse à la puissance, l'unité à la pluralité.
07:05 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : considérations spirituelles, compréhension, dépassement des logiques | Imprimer
10/01/2019
Rêve
Elle se leva, proclama son innocence
Pleura largement sur ses épreuves
Et nous conduisit au fond du jardin
Là, en paroles incompréhensibles
Elle tenta d’expliquer son malheur
Entourée savamment du noir de la nuit
« Pardon mes amies, j’œuvre à tord
Sur cette scène obscure et glissante
Et j’enrage de devoir subir cet affront
Mais rien ne m’engage à tout dire
Mon être se dissocie et ma voix s’éteint
Je suis perdue et m’en excuse
Ouvrez vos yeux et vos oreilles
Elle va apparaître et parler »
Alors on vit une lueur monter
Bleue, froide, grinçante et amère
Son buste raide et maladroit
S’agitant et proclamant :
« Ah, quel mal y a-t-il à rêver
Que le monde n’est qu’une mascarade
Sans existence réelle et palpable
Touchez-moi si vous l’osez
Et vous disparaîtrez sans savoir
Où les dieux vous envoient
C’est leur privilège unique
Ils vous déracinent en douceur
Vous ouvrent le nombril et vous fouillent
Jusqu’à sortir de votre être en attente
Celui qui ne sait pas qu’il est
Ils vous composent une destinée sans passion
Flottant dans les courants d’air
Naviguant entre les astres chauds
Passant de bouche à oreille
Entrant dans votre intimité
Jusqu’à extraire de votre personne
Cette étincelle si réelle et vivante
Que vous disparaissez sans le savoir »
Sur ce, le spectre poussa un râle
Tourbillonna sur lui-même
Et s’évanouit à nos yeux incrédules
Qui était-elle pour parler ainsi
Au-dessus des lois humaines ?
Elle nous regarda sans complaisance
Leva les yeux au ciel, tapa du pied
Grondant de l’intérieur
Elle écarta ses vêtements
Et s’ouvrit le nombril
Un long tunnel apparut
La lueur se montrait au loin
Comme un mirage délicat
Dans lequel il convenait de sauter
Ce que firent certains que l’on ne revit plus
Était-ce un rêve ou un cauchemar ?
© Loup Francart
07:37 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
09/01/2019
Considération
La difficulté chez Teilhard de Chardin est de concilier le point Oméga avec Dieu. Il situe son analyse d’un point de vue strictement scientifique, c’est-à-dire du côté de l’homme en tant qu’associé à l’univers matériel en évolution.
Le point Oméga, ce n’est pas la déification de l’homme, mais son accession à l’esprit divin grâce à l’amour de Dieu.
07:04 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : considération, spiritualité, humanité, point de vue | Imprimer
08/01/2019
Errance
Rien ne nous empêche d’être grands
Seul l’attendrissement pour nous-mêmes
Nous conduit à l’abandon...
Alors le cœur part à la dérive
Il flotte sur les eaux de l’incertitude
Du désespoir et de la solitude...
Pourtant nous nous maintenons encore
Droits et secs comme une branche morte
Regardant au loin vers l’horizon
Cet au-delà de nous-mêmes
Qui flotte sur les mers et court dans le vent
Et tous nos espoirs se portent sur lui...
Où va-t-il ? Que présage-t-il ?
Nous ne le savons, mais peu importe
Seul le regard franc des cœurs
Peut combattre l’errance de l’âme
© Loup Francart
Certains jours, l'envie vous prend de dessiner n'importe quoi, pour le seul plaisir de dessiner. On ne parle plus de beauté et d'harmonie, mais d'un trop plein de vitalité qui entraîne l'imagination, à la manière de ces personnages qui errent au petit matin, dans les rues sombres d'une ville.
07:01 Publié dans 31. Pictoème | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, pictoème, poésie, écriture, dessin, encre de chine | Imprimer
07/01/2019
Maxime
Dessèchement de la solitude lorsqu'elle n'est tournée que vers la connaissance. L'esprit en vient à ne plus se satisfaire que de mots, c'est-à-dire de rien.
07:48 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, sentence, méditation, paradoxe | Imprimer
06/01/2019
Bouquet
La rose traverse l’hiver
Laissant flétrir ses pétales
En tortillons affutés
Et pendre sa végétation assoiffée.
Le vase reste de marbre
Où l’eau déborde d’envie.
Ma vue ne porte pas plus loin.
C’est déjà beaucoup pour un scarabée !
© Loup Francart
07:11 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
05/01/2019
Blessure
Entre deux nuages
L’éclat parvient
Blessure de l’être
Tu vagabondes
L’arbre n’est plus
Il a froid
Devant cet embrasement
Que pense-t-il ?
07:15 Publié dans 31. Pictoème | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, pictoème, coucher de soleil | Imprimer
04/01/2019
Flashmob
https://www.youtube.com/watch?v=a23945btJYw
La joie,
C’est cet élan du cœur irrésistible
Qui jaillit de celui que l’on connaît peu
Et qui pourtant est bien nous-même.
Il sortit, un jour, de la boîte Pandore
Et, depuis, on le cherche sans cesse.
Il apparaît caché derrière un arbre
De la forêt humaine, se montre rarement
Mais quelle joie lorsqu’il est, par hasard, enfin là !
07:01 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, joie, coeur, improvisation | Imprimer
03/01/2019
Mystère de l'incarnation
L'incarnation est l'association des extrêmes,
l'infini et le fini confondus,
l'éternel et le mortel,
comme une preuve de la non-ambiguïté de l'esprit et du corps
dans la notion de personne.
Tendre à l'union des incompatibilités apparentes.
07:20 Publié dans 45. Maximes, 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, sentence, méditation, paradoxe | Imprimer
02/01/2019
Ephistole Tecque (29)
Depuis cette nuit, Ephistole craignait et attendait avec impatience les heures de sommeil. Retiré dans sa chambre, hors du bruit diurne, allongé sur son lit, pas tout à fait couché parce qu’encore habillé, il rêvait éveillé à des jours sans fin, aux courtes nuits de son enfance lorsque ses parents ouvraient la porte de séparation avec le salon et écoutaient une respiration qu’il s’efforçait de rendre la plus symétrique possible. Le déclic discret de la serrure lui indiquait le commencement d’une nuit indicible dans laquelle tout le séparait de la vie de chacun des jours vécus au bureau dans les chiffres et les statistiques. Autant dans la journée son univers était rationnel, fait de conjugaison subtile de logique, de causes et de conséquences, autant dans ces longues nuits dans une chambre noire, nue et exempte de bruits, il découvrait un autre monde, qui effleurait ses perceptions, donnait le jour à des sensations nouvelles jusqu’à ce qu’il ne puisse plus se contenter d’une image organisée d’un cosmos immuable de rigueur. Il découvrait aussi le pouvoir du corps à l’encontre de celui de l’esprit, un pouvoir subtil, car échappant aux vaines exigences de règles toujours plus difficiles à mettre en œuvre, aux colonnes de chiffres dont la rationnelle organisation permettait de projeter un avenir défini, inexorable, conduisant, malgré sa magnifique cohérence, à une vacuité impalpable.
FIN
07:10 Publié dans 43. Récits et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nouvelle, récit, vie, vacuité, mal-être | Imprimer
01/01/2019
Voeux 2019
Tu peux envoyer des vœux à tous, c’est une gageure !
Les vœux aux dieux, sont un engagement
A soi-même, c’est une résolution
Enfin aux êtres chers et ce devient un souhait
Mais le meilleur vœu que tu puisses faire
C’est un jour de découvrir et de chérir
Celui qui, en toi, existe, éternel et vivant
Puis, d’en faire ton ambassadeur
Tous les jours de l’année
Jusqu’à l’an prochain
Alors tu pourras recevoir
Les vœux de la terre entière
Bonne année 2019
00:05 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer