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18/04/2014

Ta croix, Seigneur

 Chanter la croix du Christ, c'est prier : 

semaine sainte,religion,christianisme,résurrection,mort sur la croix 

 

06/03/2014

Le mercredi des Cendres

Dans le Carême, l'homme fait l'expérience intérieure de la purification du moi :

 

 

1° temps

 

pénitence que le moi s'impose

Le moi se coupe de ses attachements et réalise alors l'obscurité qui règne en lui. Il découvre l'intérieur de lui-même, n'ayant jusqu'alors vécu qu'à l'extérieur.

 

2° temps

 

purification du moi

Coupé de ses attachements, le moi se purifie peu à peu. La bulle de l'être se nettoie par nos efforts et devient transparente. C'est alors que par moments la lumière divine pénètre en nous.

 

3° temps

 

mort à nous-mêmes

Le moi s'est purifié. La bulle est propre, mais se noircit de nouveau à chaque instant. Il faut sans cesse la nettoyer.

 

4° temps

 

illumination

L'esprit devient miroir de la lumière divine. Le moi devenu transparent laisse Dieu agir à travers lui dans le monde et offre le monde à Dieu.

Les textes de la liturgie du Carême sont là justement pour montrer la difficulté de cette quête de Dieu dans laquelle les contraires se rejoignent :

"Qui s'abaisse sera élevé",

"Qui perd sa vie gagnera la vie éternelle".

15/08/2013

Nous te saluons

Ce 15 août, saluons la vierge Marie :

 

Nous te saluons, Marie.jpg

14/07/2013

La messe

« La messe constitue l’acte central de la liturgie chrétienne. On peut dire en premier lieu qu’elle est l’accomplissement rituel ou sacramentel du mystère de l’église (…). On peut dire aussi qu’elle embrasse toute la révélation judéo-chrétienne, depuis le sacrifice d’Abel jusqu’à l’immolation de l’agneau. La messe est un mystère d’union, le partage spirituel de l’Epoux et l’Epouse. (Abbé Henri Stéphane, Introduction à l’ésotérisme chrétien, Dervy-Livres, 1979, collection Mystiques et religions, p.246.)

 La messe s’adresse à l’être tout entier. Sa signification s’élargit au fur et à mesure où son mystère se vit. Il s’agit non d’assister, de suivre ou de comprendre la messe, mais de la vivre : la vivre à chaque instant de sa vie, la célébration servant à nous rappeler cette nécessité, à pénétrer chaque fois un peu plus dans le mystère chrétien.

De même que le Verbe s’est dépouillé de sa gloire divine pour prendre la condition d’esclave (cf. Epître aux Philippiens II, 5-11) en revêtant la nature humaine et, sacramentellement les apparences du Pain et du Vin, inversement, le Corps mystique et chacun de ses membres doit se dépouiller de l’ego pour revêtir intérieurement le Christ, tout en conservant la même apparence extérieure, à l’instar du Pain et du Vin qui gardent leurs apparences mais perdent leur substance conformément à la doctrine de la transsubstantiation. (Idem, p.255)

C’est pourquoi la messe s’adresse à l’intelligence et la raison par les lectures et l'homélie, au cœur par la consécration et la communion dans la prière, au corps par les rites et les gestes perçus à travers les sens : la vue dans l’organisation et le déroulement général, l’ouïe par le chant, l’odorat par l’encens. Mais seul le prêtre, intercesseur spirituel entre le monde matériel et le monde divin, utilise le toucher pour manipuler les espèces eucharistiques.

La messe ne peut et ne doit pas devenir une habitude. Elle se vit comme un instant unique de communion entre les deux mondes, le matériel et le spirituel. Il appartient à l'assemblée dans son ensemble d'instaurer cette communion d'esprit par la communion intérieure de chaque fidèle et son aspiration à l'unité. Une telle attitude au sens de disposition d'esprit nécessite une ascèse de la pensée, une recherche spirituelle qui n'est ni du domaine du rationnel, ni du domaine du sentiment, ni du domaine de la sensation. Le mystère est à ce prix.

Mais cela implique malgré tout que ce mystère soit préparé et entretenu, c'est-à-dire que la messe ne soit pas une succession de rites à suivre, ni troublée par des chants sans signification spirituelle, ni même conçue comme un consensus social de rassemblement.

07/03/2013

La vocation de l’homme : Olivier Clément

La vocation de l’homme : accomplir son humanité en devenant Dieu par grâce, c’est-à-dire pleinement vivant. (Olivier Clément, Sources, les mystiques chrétiens des origines, textes et commentaires, Stock, 1982, p.71)

 

J’ai eu le privilège d’être élève d’Olivier Clément. Un petit homme rond, dont le visage s’éclairait dès l’instant où il entrait dans son cours. christianisme, religion, mystique, humanité, méditationEtait-ce d’ailleurs un cours ? Non, plutôt une sorte de monologue transfigurant, d'où la poésie jaillissait en même temps que l’idée de l’homme, image de Dieu. Il se référait au texte qu’il avait préparé. Mais très vite, il abandonnait son papier et s’échauffait  de sa vision du monde. L’écouter revenait à remonter aux sources de notre être. Il n’étalait aucun concept, aucune philosophie compliquée. Pour lui, la théologie n’était nullement intellectuelle, elle était respiration, naturelle et enchanteresse. Il faisait part de son expérience de la vie, de ces moments où l’être se sent autre, élevé au-dessus de la matière. C’était à travers l’évocation d’une soirée d’été, d’un matin au bord de la mer, d’un voyage à la montagne. Et il disait toute sa joie de se découvrir homme, frontière entre le visible et l’invisible, le charnel et le spirituel, dans une situation d’incarnation, comme un médiateur entre la création et le créateur (idem, p.72). Il n’était pas bel homme, mais lorsqu’il évoquait ces moments, avec poésie, son visage s’éclairait et devenait lumineux.

C’était un homme simple. Il avait été élevé dans un milieu déchristianisé, agnostique, anticlérical. Son environnement était marqué par le « paganisme et l'athéisme militant socialiste », où la mort n'est que le néant, Dieu une invention des hommes et Jésus un mythe. Adolescent et jeune homme, il fait l’expérience de l’angoisse de l’homme devant le mystère de l’existence. À l'université de Montpellier, il plonge dans l'histoire des grandes religions et des civilisations. Après son agrégation d’histoire, il se retrouve dans le maquis. Il lit, il dévore, il médite les livres de Vladimir Lossky et Paul Evokimov : « À un moment donné, Dieu est venu me chercher et je l'ai suivi. J'ai mis entre parenthèses tout ce que je savais sur les religions. Je lui ai fait confiance. » Il fut baptisé à l'âge de 30 ans.

Il m’avait reçu plusieurs fois chez lui, à Ménilmontant. Il habitait un petit appartement dans une sorte d’HLM. Nous parlions de cette grâce qui nous avait touchés, de sa vision de l’humain. Oui, il croyait au progrès, à l’évolution de l’humanité, mais pas à celui du hasard et de la nécessité, dont le moteur ne serait que purement humain et aléatoire. Il croyait à la parousie et la présence permanente du divin dans la construction de l’humanité, tout en laissant l’homme libre de ses choix. L’histoire de l’humanité était pour lui profondément liée à l’histoire de chaque homme et à ses efforts pour laisser transparaître le divin dans sa vie.

Olivier Clément était un grand homme, porteur d’espérance, un homme comme on en rencontre peu, car rares sont ceux qui osent parler de ce qui les motive intimement et savent en faire part aux autres. Il a ainsi réalisé pleinement sa vocation, en devenant vraiment vivant, à l’image et à la ressemblance du divin.

 

 

Olivier Clément (1921-2009)

Théologien laïc et historien, né le 18 novembre 1921 à Aniane (Hérault), Olivier Clément s’est converti au Christ après une longue recherche dans l'athéisme et les spiritualités asiatiques. Il est devenu l'un des témoins les plus estimés et les plus féconds de l'orthodoxie en Occident. Ayant étudié la théologie notamment sous Vladimir Lossky (1903-1958) et Paul Evdokimov (1901-1970), il devient un des pionniers et colonnes du renouveau théologique orthodoxe du XXe siècle. Agrégé d'histoire, il a longtemps enseigné au lycée Louis-le-Grand à Paris. Professeur à l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, il est l'un des fondateurs de la Fraternité orthodoxe en Europe occidentale. Auteur fécond et apprécié, il a publié une trentaine d'ouvrages et une centaine d’articles consacrés à l'histoire, la théologie, la spiritualité et la vie de l'Église orthodoxe, et à la rencontre de l'orthodoxie avec le christianisme occidental, les religions non-chrétiennes et la modernité. Pendant plusieurs décennies, il a été secrétaire de rédaction de Contacts, Revue française de théologie et de spiritualité orthodoxe. Il reçut plusieurs distinctions honorifiques, dont : Docteur honoris causa de l'université de Louvain-la-Neuve (Belgique), de la Faculté de théologie orthodoxe de Bucarest (Roumanie) et de l'Université catholique Sacred Heart du Connecticut (États-Unis). Père de famille et grand-père, il est décédé à Paris le 15 janvier 2009.

From:
Pages orthodoxes La Transfiguration http://www.pagesorthodoxes.net/index.htm#index

 

21/02/2013

Stabat Mater, de Pergolèse

http://www.youtube.com/watch?v=9mrVZHPikqM

 

 

Le Stabat Mater évoque la souffrance humaine de Marie devant son fils crucifié et la souffrance du chrétien devant l’approche de sa mort. Il constitue une séquence, pièce liturgique chantée le 15 septembre, jour de Notre-Dame des Douleurs. C’est un chant de méditation par excellence. Composé au XIIIème siècle par le franciscain italien Jacopone da Todi, il dit la douleur de Marie :

Debout, la Mère, pleine de douleur,
Se tenait en larmes, près de la croix ,
Tandis que son Fils subissait son calvaire.
Alors, son âme gémissante,
Toute triste et toute dolente,
Un glaive transperça.
Qu'elle était triste, anéantie,
La femme entre toutes bénie,
La Mère du Fils de Dieu !
Dans le chagrin qui la poignait,
Cette tendre Mère pleurait
Son Fils mourant sous ses yeux.

Il évoque le croyant qui ne peut que partager cette peine, conscient que c’est en partie par ses fautes que Marie souffre :

Quel homme sans verser de pleurs
Verrait la Mère du Seigneur
Endurer si grand supplice ?
Qui pourrait dans l'indifférence
Contempler en cette souffrance
La Mère auprès de son Fils ?
Pour toutes les fautes humaines,
Elle vit Jésus dans la peine
Et sous les fouets meurtri.
Elle vit l'Enfant bien-aimé
Mourant seul, abandonné,
Et soudain rendre l'esprit.

La prière demande à Marie le partage de cette souffrance. C’est une longue plainte à la fois sur le sang du Christ et l’affliction de sa mère devenue mère de tous les hommes :

Ô Mère, source de tendresse,
Fais-moi sentir grande tristesse
Pour que je pleure avec toi.
Fais que mon âme soit de feu
Dans l'amour du Seigneur mon Dieu :
Que je Lui plaise avec toi.
Mère sainte, daigne imprimer
Les plaies de Jésus crucifié
En mon cœur très fortement.
Pour moi, ton Fils voulut mourir,
Aussi donne-moi de souffrir
Une part de Ses tourments.
Donne-moi de pleurer en toute vérité,
Comme toi près du Crucifié,
Tant que je vivrai !
Je désire auprès de la croix
Me tenir, debout avec toi,
Dans ta plainte et ta souffrance.
Vierge des vierges, toute pure,
Ne sois pas envers moi trop dure,
Fais que je pleure avec toi.
Du Christ fais-moi porter la mort,
Revivre le douloureux sort
Et les plaies, au fond de moi.
Fais que Ses propres plaies me blessent,
Que la croix me donne l'ivresse
Du Sang versé par ton Fils.

Enfin, la méditation porte sur la propre mort du croyant et demande à Marie son soutien et la gloire du Paradis :

Je crains les flammes éternelles;
Ô Vierge, assure ma tutelle
À l'heure de la justice.
Ô Christ, à l'heure de partir,
Puisse ta Mère me conduire
À la palme des vainqueurs.
À l'heure où mon corps va mourir,
À mon âme, fais obtenir
La gloire du paradis.

Le Stabat Mater a été l’objet de nombreuses inspirations tant de la part de musiciens (Vivaldi, Palestrina, Scarlatti, entre autres, et, plus récemment, Poulenc, Arvo Pärt) que de peintres (par exemple : Rogier van der Weyden, Hubert van Eyck, Matthias Grünewald, jusqu’à Picasso).

Stabat mater 5.JPG

Pablo Picasso - La crucifixion 6.jpg

 En 29:48 – Magnifique duo pour la conclusion :

Quando corpus morietur,
fac ut animæ donetur
Paradisi gloria.

C’est-à-dire :

À l'heure où mon corps va mourir,
À mon âme, fais obtenir
La gloire du paradis.

Et la séquence finit bien en envolée dans la gloire du Paradis pour les siècle des siècles.

13/02/2013

Entrée en Carême, entrée en soi-même

 Le terme Carême signifie quarantaine. C'est le chiffre indiquant le temps d'une étape spirituelle, d'une transformation. Il y a ainsi les quarante ans d'exode, les quarante jours de méditation de Moïse sur la montagne, les quarante jours au désert de Jésus.
 C'est une période où l'homme entre en lui-même pour renaître à une vie nouvelle.
Cette renaissance, ou passage, ou Pâque, est nécessairement précédée par une période difficile où l'homme connaît des hauts et des bas, une nécessaire épreuve où il apprend peu à peu à abandonner sa volonté entre les mains de Dieu alors qu'il a besoin en même temps de sa volonté pour lutter contre lui-même.
 L'expérience du Carême, c'est la découverte de l'amour que Dieu nous porte et qui nous pousse à aller au-delà des apparences. C'est à la fois un effort et une délivrance joyeuse.

08/04/2012

Pâque, quel feu !

 

Hier, nous avons fait un feu. Trop de végétation à brûler et un vent apparemment favorable ! Et pourtant, cet amas de feuilles et de branches enchevêtrées, trempé des condensations de l’hiver allait-il prendre ? Petite fumée sans consistance, encore plus petite flamme, sans espérance, vide de sa chaleur. Un souffle et elle s’éteint. Renoncer, ce n’est pas raisonnable de croire qu’un feu peut jaillir de ce tas de feuillages morts. Nous continuons à nous activer dans le jardin, comme toujours au début du printemps, pensant, mais est-ce si sûr, que nos efforts seront récompensés par la mise en valeur de la beauté de la nature offert sur quelques mètres carrés. Couper, gratter, retourner, égaliser, planter des fleurs à peine sorties pour le plaisir des yeux, quel programme passionnant. Tout à coup une épaisse fumée s’échappe de l’amas, comme un ballon, envahissant nos gorges et nous piquant le regard. Le feu se développait lentement sous la couverture apparemment froide et suintante et montrait sa volonté d’être à côté de la froideur de l’air pour nous accompagner dans nos peines.
Le soir venu, après avoir tenté tout l'après-midi d’activer ce feu qui prenait difficilement, nous avons quitté le jardin en dispersant suffisamment végétation et branches pour qu’il ne puisse reprendre vie. Il mourrait de sa belle mort, faute de combustible. Retour à la tombée de la nuit pour constater que rien ne permettait de penser à une résurgence des flammes. Quelques coups de fourche pour écarter deux ou trois branches non calcinées et départ vers une chambre accueillante.

L’autre moitié de moi-même, parce qu’elle perçoit au-delà de mes propres perceptions, fait le même mouvement mental : où en est le feu ? Et tout à coup, alors qu’elle se dirige derrière le pavillon où est installé le rond où l’on entasse la végétation infernale parce que profuse, elle voit s’élever des flammes de deux mètres de haut, un véritable déchaînement des forces du feu qui ronflait à grands renforts de grondements et d’étincelles.

 

 

Il est vraiment ressuscité : Improvisation à l’orgue  d’Eric Dalest, titulaire des Grandes orgues historiques de Saint-Sauveur d'Aubagne depuis 1996 et concertiste international.
http://www.youtube.com/watch?v=u0PuTaE9IFw

 

 

Un feu dans la nuit, voici l’inconnu
Le tout autre, l’inconnaissable
Personne ne l’attendait, il surgit
Et impose sa lumière au monde
Celui qui a tout donné
Et qui est mort abandonné de tous
Il revient comme un feu
Un feu développé dans les cœurs
D’humains tournant sur eux-mêmes
Et ce feu détruit tout, soucis,
Inquiétudes, interrogations
Pour ne laisser qu’une absence joyeuse
Un vide plein, une résurgence
Au-delà de l’avenir
Uchronie, mondes parallèles
Où toute autre hypothèse ?
Non, rien n’explique cela
Il ne faut pas chercher d’explications
Mais se laisser prendre
Par cette immense espérance
Car l’esprit humain est dépassé

Comment dire la Pâque
Sinon en exprimant notre incompréhension
Devant ce feu en nous
Qui couve et nous renouvelle !

 

 

01/04/2012

Les Rameaux : la réunion des contraires

 

La liturgie de ce jour réunit deux épisodes de la vie du Christ :

. l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem : entrée réservée aux rois et aux héros ;

. sa passion : récit de son arrestation, de son procès et de sa crucifixion.

         Contraste saisissant : la même foule acclame, puis conspue le même homme, ou encore, le même homme est glorifié, puis méprisé par la même foule. Ce contraste illogique, terriblement illogique pour notre raison, est le propre des contrastes de la vie spirituelle : abaissement et élévation, souffrance et joie, absence et présence de Dieu.

 

Un très beau texte de Saint Paul, lu ce jour-là, résume tout le mystère de la vie du Christ :

 

« Le Christ-Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu. Mais au contraire, il se dépouilla de lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à en mourir au dessus de tout. »

 

         Le Christ se dépouilla de lui-même : traduction du verbe grec ekenosen qui signifie « se dépouiller, se vider, s’évider ». Idée d’un plein qui devient réceptacle, d’une forme qui, se suffisant à elle-même, se transforme pour n’avoir de signification que par ce qu’elle peut contenir. C’est l’image du calice, d’un bol. Totalement dépouillé, évidé, le Christ épouse l’univers, le glorifie en se glorifiant, le rend divin. En lui, s’opère la réunion des contraires : l’univers et Dieu, la matière et l’Esprit.

 

18/03/2012

Le passage à la vie spirituelle

  

 Bien que chrétiens, nous saisissons mal ce que signifie « être sauvé », ou « le Christ nous a rachetés », ou encore « passer du vieil homme à l’homme nouveau ». Nous le saisissons mal parce que nous ne le vivons pas, nous ne nous laissons pas transformer par l’Esprit, nous considérons que notre état d’être est l’état normal de l’homme et nous n’imaginons pas que nous pourrions « être » autrement.

A travers les cycles de l’année liturgique, l’Eglise nous invite à la vraie vie, la vie en Dieu. Il s’agit de passer de l’état d’être égocentrique, préoccupé uniquement de son corps de ses sentiments et de ses pensées, à un état d’être unifié, ouvert, en harmonie avec Dieu et le monde. C’est le passage, la Pâque.

 

 

Car^me homme nouveau.jpg

 

04/03/2012

Deuxième dimanche de Carême : la Transfiguration

 

Le deuxième dimanche est consacré à l’autre aspect du carême : la transfiguration. Cet aspect-là est moins souvent évoqué que le premier, mais il est essentiel, car il représente le fondement même du Christianisme : c’est Dieu qui nous sauve, tous nos efforts ne font que lui permettre de nous sauver. La transfiguration, c’est la vision divine accordée à l’homme. Cette vision, même si elle n’a duré qu’une seconde, change la vie. Plus rien ne peut être comme avant, même si tout redevient comme avant. Dieu, qui m’a touché du doigt, m’a montré le but de ma vie. Même si maintenant je suis redevenu comme avant, JE SAIS qu’ailleurs est le but. Les succès, les joies, les louanges n’ont plus le même goût. Je les sais vains, bien qu’ils m’attirent encore parfois, par habitude. Ailleurs se trouve ce que je cherche, même si je continue, par paresse, par manque de volonté, par orgueil aussi, à jouer mon rôle, mon personnage.

Cette transfiguration est un don de Dieu. Elle donne le sens des choses, l’esprit au-delà de la lettre. Elle est transformation de la vision du monde et des êtres parce que Dieu m’a transformé intérieurement.

En effet, pour les Pères de l’église, ce n’est pas le Christ qui a été transfiguré. La chair du Christ a toujours été transfigurée, sa divinité a toujours été dans son humanité. Ce sont les disciples qui ont reçu du Christ la grâce de le voir tel qu’il est, qu’il était et qu’il sera. Ils ont reçu le don de percevoir mystiquement la divinité du Christ à travers le voile de la chair. « La puissance divine, dit Saint Basile, a paru à travers le corps humain, comme une lumière à travers des membranes transparentes, brillantes pour ceux qui ont reçu les yeux du coeur purifiés ».

 

 

26/02/2012

Premier dimanche de Carême

 

En ce premier dimanche, l’église, à travers le texte des tentations de Jésus au désert, pose la signification du carême : c'est une épreuve, celle de la liberté humaine et de son usage. C'est la confrontation entre l'homme et la tentation qui se dévoile quand l'homme essaye de sortir du sommeil hypnotique et anesthésiant de la vie quotidienne.

Notons d’abord que si nous avons conscience de l’insuffisance de notre ouverture vers Dieu, nous n’avons pas conscience de l’emprise de la tentation sur nous. Notre monde réduit le mal, le mauvais usage de notre liberté, à un manque d’organisation et de connaissance de la part des hommes, donc à un problème de société, en effaçant la responsabilité individuelle. Le carême nous invite à un retournement de cette vision tranquillisante en faisant l’expérience de la tentation.

Remarquons aussi le parallèle que l’on peut établir entre la tentation de Jésus et celle d’Adam au début de l’humanité. Adam, au paradis, rompt le jeune en mangeant le fruit défendu. Le Christ, au désert, nouvel Adam, commence par jeûner. Il est tenté, mais ne succombe pas comme Adam à la tentation. Par sa faute, Adam perd la vie en Dieu et découvre la mort. Le Christ, par sa victoire sur la mort, nous rend à la vie de Dieu. Premier événement de l’humanité, premier événement de la vie connue du Christ après son baptême, l’expérience de la tentation est aussi le premier événement de notre vie spirituelle. Disons que sans cette expérience, il ne peut y avoir de vie en Dieu.

C’est en cela que la retraite dans le désert est nécessaire. Dans le monde, sans cesse attirés à l’extérieur de nous-mêmes, nous ne sommes que réaction et vivons à la surface de l’être. L’isolement du monde a pour but de nous recentrer et de nous obliger à nous poser les vraies questions. Au désert, l’homme se retrouve face à lui-même. Nudité terrifiante pour celui qui se grise du monde, car il pèse son absence d’être. Nudité consolante pour celui qui s’est déjà détaché des épreuves du monde. La retraite prolongée est nécessaire, car si l’homme s’y trouve nu, seul le temps peut ouvrir son être à Dieu. D’abord nu, mais fermé sur lui-même, il va se découvrir tel qu’il est face aux tentations : multiple, jamais uni, soumis aux circonstances.

L’évangile de ce premier dimanche nous donne les trois stades de la tentation :

. Transformer les pierres en pain, c’est la tentation de l’avoir, celle du pauvre. C’est le désir qui accumule sans cesse et dit « Je veux ».

. Régner sur les royaumes du monde, c’est la tentation du pouvoir, celle du riche. C’est l’ivresse de la puissance qui dit : « Je suis le plus fort ».

. Se jeter du haut du temple, c’est la tentation du savoir, celle du spirituel. C’est l’orgueil qui dit : « Je suis Dieu ».

 

Ces tentations sont celles de l’homme qui s’élève dans la voie spirituelle. Il lutte d’abord contre ses appétits propres, ses satisfactions personnelles, puis contre le désir de surclasser les autres, de les dominer, enfin contre l’idée d’être saint.

 

22/02/2012

Mercredi des Cendres

 

 Le premier jour du carême nous invite à méditer le pourquoi et le comment de la quarantaine du Carême. Le pourquoi est compris et même vécu à travers l'imposition des cendres, le comment est donné par l'évangile du jour.

En fait, l'imposition des cendres va au delà d'une simple explication du carême. Sa réalité doit être vécu non comme l'accomplissement d'un rite dont le sens nous échappe plus ou moins, mais comme une démarche intime de l'être devant Dieu d'abord, devant les autres ensuite, devant soi-même enfin. Cela nécessite compréhension de sa signification, acceptation de sa nécessité et engagement à vivre le carême à travers le comment donné par l'évangile, c'est à dire le jeûne, la prière et l'aumône.

L'imposition des cendres

Le rite d'imposition des cendres par le prêtre sur notre front a ainsi plusieurs significations :

* En premier lieu, j'ai personnellement pris conscience de la fuite vers l'avant que constitue ma vie. Je me laisse habituellement consumer par le désir égoïste et j'oublie ce qui en moi est à l'image de Dieu. Je prends à cet instant conscience de ma mort :

" Souviens-toi que tu es poussière et que tu redeviendras poussière".

* Je reconnais devant tous que cette cendre est l'image de ma vie. Je laisse tomber mon apparence, j'accepte de ne plus donner aux autres une image de moi-même. Je me montre tel que je suis, sans fausse pudeur. Je marche aux yeux de tous vers la mort, je reconnais devant tous mon état mortel. Je montre ma conversion, mon retournement :

" Convertissez-vous et croyez à l'évangile".

* Enfin, je me tourne vers Dieu pour qu'il transforme le feu qui me consume, pour que je le ressente comme source de lumière, pour qu'il me ressuscite.

" Laissez-vous réconcilier avec Dieu, car c'est maintenant le jour du salut".

 

Le comment du carême

Il est donné par l'évangile du jour des cendres.
Le carême ne consiste pas à suivre un rite, une règle donnée et par là à montrer aux autres que l'on est chrétien. C'est avant tout une transformation intérieure, secrète.

L'important n'est pas la pénitence, mais la manière de faire pénitence :

 

Que ton aumône reste dans le secret
Quand tu prie, retire-toi et prie ton Père qui est présent dans le secret
Que ton jeûne ne soit connu que de ton Père qui est présent dans le secret

 

 

 

17/02/2012

Le carême

 

 

Pour beaucoup d'entre nous, le temps de Carême est un temps de privation, de non-usage des plaisirs de ce monde. Il permet, en menant pour quelques temps une "vie de moine", de s’acquitter des devoirs du chrétien : le renoncement à nos petits défauts, à nos petits égoïsmes. Au fond de nous-mêmes, sans en être conscients, le Carême est synonyme de tristesse et d'épreuves. De plus, il s'achève le vendredi saint, c'est à dire dans la mort. Nous avons beau savoir que cette mort est glorieuse et conduit au royaume, elle reste la mort et elle est triste.

En réalité, nous sommes loin du véritable esprit du Carême, lequel ne doit pas être dissocié de Pâques. Certes, la mort est encore là. Mais, par sa propre mort, le Christ a changé la nature de la mort. Il en a fait un passage et nous fait participants de sa résurrection. Le Carême a donc pour but de nous préparer à cette expérience, de nous rendre capable de vivre "le passage de la mort à la vie", de ressusciter à chaque instant jusqu'au jour du retour à la vie éternelle, au royaume.

Le temps du Carême comporte donc deux aspects inséparables dont le point de départ est dans le repentir : ayant pris conscience que notre vie n'est que mort parce que séparée du créateur, nous sacrifions le moi pour découvrir l’Esprit. Le jeune, la pénitence, les privations ne sont qu'un des aspects du Carême, l'aspect négatif pourrait-on dire; l'autre aspect étant le retour à la vie "normale", au "jeune" qu'Adam et Eve ont rompu. Le Carême doit donc, comme le dit Alexandre Schmemann (Le grand Carême, Spiritualité orientale n°13, p. 56), être salué comme un printemps spirituel, un temps de joie et de lumière.

Alors, jusqu’à Pâques, quelques méditations : Comment le Carême s'inscrit-il dans l'année liturgique ? Quelles sont les différentes étapes de la liturgie du Carême et leur signification ? Comment, au delà du formalisme et même de la compréhension symbolique, retrouver le sens profond du jeûne, de la prière et de l'aumône que l’église nous invite à pratiquer au cours de ces quarante jours ?

 

25/12/2011

Vivre la nativité

 

Dans sa sagesse, chaque année, l’Eglise nous offre de vivre  et de revivre l’exnoël,spiritualité,religion,christianismepérience chrétienne. Car c’est bien à une expérience qu’elle nous invite au-delà de la vision théologique. Chaque année, l’Eglise m’invite à la conversion dans le temps de l’Avent; chaque année, l’Eglise m’invite à vivre la naissance du Christ en moi; chaque année, l’Eglise m’invite à mourir à moi-même comme le Christ le fit lors de sa passion; et chaque année, l’Eglise m’invite à participer à la gloire du Père dans la lumière de la Pâque. Chaque année de ma vie, je suis invité à approfondir ce cycle merveilleux de l’expérience chrétienne. Lié au cycle naturel des saisons, il se déroule en spirale, à l’égal de ma vie humaine, avec ses élans et ses chutes, avec sa puissance et ma pauvreté, avec la distance toujours vécue qu’il y a entre l’expérience de la vie divine en nous et l’expérience de notre pesanteur à la faire perdurer en nous.

La liturgie du temps de Noël nous convie à méditer les trois aspects du mystère de l’Incarnation. D’abord la naissance éternelle du Verbe qui reçoit éternellement la nature divine du Père. C’est à ce titre qu’est lu dans la messe du jour de Noël le prologue de l’évangile de Saint Jean : Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Par lui, tout s’est fait...  Ensuite, la naissance temporelle du Verbe dans l’histoire des hommes : et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous... Enfin, la naissance spirituelle du Verbe en chacun de nous pour donner vie à l’Eglise, corps mystique du Christ : tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.

Saint Grégoire de Naziance, dans un sermon pour le jour de Noël, résume la fête de la nativité comme celle de la re-création :

“ Moi aussi, je proclamerai la grandeur de cette journée : l’immatériel s’incarne, le Verbe se fait chair, l’invisible se fait voir, l’impalpable peut être touché, l’intemporel commence, le Fils de Dieu devient le Fils de l’homme, c’est Jésus-Christ, toujours le même, hier, aujourd’hui et dans les siècles (...) Voilà la solennité que nous célébrons aujourd’hui : l’arrivée de Dieu parmi les hommes, pour que nous allions à Dieu ou plutôt revenions à lui; afin que, dépouillant le vieil homme, nous revêtions le nouveau et que, de même que nous sommes morts en Adam, ainsi nous vivions dans le Christ, nous naissions avec lui, nous ressuscitions avec lui (...)
Miracle non de la création, mais bien de la re-création (...) Car cette fête est mon achèvement, mon retour à l’état premier, à l’Adam originel.
Révère la nativité qui te délivre des liens du mal. Honore cette petite Bethléem qui te rend le paradis. Vénère cette crèche. Grâce à elle, toi, privé de sens (de logos), tu es nourri par le Sens divin, le logos divin lui-même. ”

C’est bien à une expérience vivante que nous convie la fête de la Nativité et cette expérience intérieure est à l’image et à la ressemblance du mystère de l’incarnation dans sa totalité dynamique : Dieu, en Christ, vient chercher l’humanité. Marie, dans son attente virginale, accueille et enfante Dieu. Par cette naissance, l’homme devient participant de la nature divine (2 Pierre 1,4).

Dieu en Christ vient chercher l’humanité :

Il ne nous appelle pas comme un grand personnage qui veut montrer sa magnificence. Il vient nous chercher en se faisant semblable à nous. Saint Paul explique qu’il s’est dépouillé, humilié, évidé, ékénosen (Phil 2,7). Il renonce à lui-même, par amour, pour trouver notre amour. Il vient réveiller ce bonheur qui sommeille en nous : la joie de l’amour. Il ne nous l’impose pas, il attend, il espère, vide de désirs, avide de nos regards.

Marie accueille et enfante Dieu :

Marie aussi est vierge, comme le Christ s’est fait vierge. Elle est vide d’elle-même, centrée sur son origine, sur celui par qui tout a été fait et qui est la vie. C’est cette virginité qui permet la naissance du Verbe et l’accomplissement du mystère des mystères : la créature enfante de son créateur. Marie nous guide ainsi sur le chemin de la vie : rejoindre au plus profond de nous-mêmes ce lieu vierge de notre personnage, au-delà de l’image que nous cherchons à donner, à la ressemblance de la lumière incréée.

L’homme devient participant de la nature divine :

“ Le but de l’incarnation, c’est d’établir une pleine communion entre Dieu et l’homme, pour que l’homme trouve en Christ l’adoption et l’immortalité, ce que les Pères nomment souvent la déification : non pas évacuation de l’humain, mais sa plénitude dans la vie divine, car l’homme n’est vraiment homme qu’en Dieu. ” (O. Clément, Sources, Stock, Paris, 1982, p.37). C’est en cela que Grégoire de Naziance parle de re-création ou de nouvelle naissance, et c’est bien un événement personnel comme il le montre en parlant à la première personne du singulier.

 

Au-delà de la fête extérieure, vivons, revivons à chaque instant ce mystère étonnant : le Verbe se fait chair en nous et nous rend participants à la nature divine. Cette nouvelle naissance nous fait enfant de Dieu et membre du Corps du Christ. Marie, nouvelle Eve, nous ouvre à la vie nouvelle, car toute l’humanité en la Vierge enfante Dieu. En Marie, par Marie, l’humanité est recréée. Le cosmos est recentré en Christ, son origine et son achèvement est en lui.


 

25/07/2011

Sénescence

 

En biologie, la sénescence (du latin senex, "vieil homme" ou "grand âge") ou vieillissement est un processus physiologique qui entraîne une lente dégradation des fonctions de l'organisme.

Le vieillissement d'un organisme débute après la phase de maturité, et progresse alors de façon irréversible jusqu'à la mort. Il se caractérise le plus souvent par une dégradation des capacités générales de l'organisme. (Wikipedia)

 

       " Le vrai problème n’est pas de savoir si nous serons vivants après la mort, mais bien si nous serons vivants avant la mort... L’immortalité est une valeur, une dignité, une vocation, une exigence : comma la personnalité et comme la liberté. C’est pourquoi nous sommes des candidats à notre immortalité."

 

       "C’est pourquoi l’au delà n’est pas à situer après la mort, il est d’abord un au delà de la biologie et il est en réalité un au dedans. Rigoureusement parlant en effet, on ne peut parler d’après la mort, parce que le disque du temps tourne autour d’un centre immobile."      

Maurice Zundel

 

Ces deux faces de la réalité humaine apparaissent dans ce dessin à l’encre de chine que j’ai réalisé il y a déjà un certain temps. L’idée : l’élégance de l’homme malgré la sénescence, grâce à l’immortalité de l’âme.

 

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01/07/2011

La Voie Lactée de Luis Buñuel (1969)

 

avec Paul Frankeur, Laurent Terzieff, Alain Cuny, Michel Piccoli, Delphine Seyrig, Jean Piat, Jean-Claude Carrière, Michel Piccoli Edith Scob, Bernard Verley, Francois Maistre, Claude Cerval, Muni, Claudio Brook, Georges Marchal.

 

Trailer du film :

http://www.dailymotion.com/video/xdwpie_la-voie-lactee-trailer-bunuel-1969_shortfilms

 

La voie lactée 1 :

http://www.dailymotion.com/video/xdwph3_laurent-terzieff-...

La voie lactée 2 :

http://www.dailymotion.com/video/xdwpeq_laurent-terzieff-...

La voie lactée 3 :

http://www.dailymotion.com/video/xdwpce_laurent-terzieff-...

 

 

Deux vagabonds, Pierre et Jean, se rendent à Saint jacques de Compostelle, pensant se faire de l’argent. Le long du chemin, ils rencontrent une série de personnages qui incarnent chacun une hérésie de l’église catholique. La voie lactée est l’ancienne appellation du chemin de Saint-Jacques, un chemin plein de mystère, de doute et de tentation, car elle indiquait aux pèlerins de toute l'Europe la direction de l'Espagne. Le récit est à la fois mystique et surréaliste, faisant coexister différentes époques dans une même scène. Les deux marcheurs rencontrent ainsi un curé qui sort d'un asile psychiatrique et qui parle du mystère de l'eucharistie avec un gendarme, un maître d'hôtel qui donne des leçons de théologie à ses serveurs, un jésuite et un janséniste qui se battent en duel avec en arrière-plan les deux compères, un saucisson dans une main, le litre de rouge dans l'autre, un prêtre amateur de jambon, une prostituée qui veut un enfant des vagabonds...

 

La religion est au centre du débat du film, mais l’on ne sait pas s’il est en faveur ou contre celle-ci. Il semble qu’il s’agit plutôt d’un débat sur le fanatisme qui montre que les hérétiques restent toujours attachés à leur vérité, quitte à mourir pour elle.

Dieu est mort, et sa mort fait peur à l’homme. Peut-être est le véritable thème du film où le blasphème se mêle à la quête de l’absolu, reflétant l’état d’esprit actuel. Le monde moderne ne veut plus croire en Dieu, mais il a besoin de mysticisme et de sacré. Ce mysticisme, il le cherche dans la farce du sacrilège, mais aussi dans la connaissance de soi par l’autodiscipline et la contemplation. Buñuel montre comment l’idée de Dieu a perdu de sa transcendance surnaturelle et épouse peu à peu les besoins et les aspirations immédiates. Dieu est plus humain et moins divin et l’homme s’essaye maladroitement à la divinité.

Dieu, peut-être est-ce cet enfant au bord de la route qui fait monter les deux vagabonds dans une somptueuse voiture et qui porte les stigmates du Christ ?

 

 

17/06/2011

La porte étroite, d’André Gide, 1909

 

C’est le titre qui nous donne la clef du livre : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car la porte large et le chemin spacieux mènent à la perdition, et nombreux sont ceux qui y passent : mais étroite est la porte et resserrée la voie qui conduisent à la vie, et il en est peu qui les trouvent. »

Elle pourrait sembler banale et mièvre cette histoire de Jérôme et d’Alissa, cet amour de deux êtres qui ne cessent de s’aimer sans pouvoir se rejoindre. Juliette, la sœur d’Alissa, qui aime aussi Jérôme, est le prétexte du développement du thème du livre.

C’est le procès, fait par André Gide, d’une vie pieuse et d’une morale chrétienne mal comprise que s’imposèrent beaucoup de jeunes filles de l’époque. Ne jamais vouloir sacrifier au plaisir terrestre et immédiat, mais toujours s’imposer une conduite plus haute qui refuse le bonheur de ce monde pour un bonheur plus lointain. Croyant faire leur bonheur, elles bâtissent de leurs propres mains leur malheur et souvent celui des autres. Alissa se sacrifie d’abord pour sa sœur Juliette, puis ce sacrifice devenant inutile, elle se force à jouer son rôle par orgueil et fausse piété. Car c’est de cela dont Gide fait le procès, une fausse éducation chrétienne entraînant au péché par orgueil et exaltation, orgueil de sainteté et de renoncement. Le drame d’Alissa est de ne pouvoir choisir entre sa morale et son amour. Elle meurt de cette ambigüité sans oser la résoudre.

 

Jérôme et Juliette vivent une même ferveur religieuse, approfondie par des lectures communes. Au fil des ans, Jérôme ne cesse de souhaiter épouser Alissa tout en se forçant avec elle et pour elle à une vertu sans faille : « Je ferais fi du ciel si je ne devais pas t’y retrouver. » Malheureusement, Alissa découvre l’amour de sœur Juliette pour Jérôme. Elle annule leurs fiançailles, et laisse le champ libre à sa cadette. Mais celle-ci, assurée que Jérôme n’éprouve rien pour elle, rivalise dans le sacrifice en épousant un tiers. Une longue séparation permet à Jérôme et Alissa de retrouver une certaine sérénité. Ils échangent à nouveau leur amour sans toutefois évoquer la possibilité d’un bonheur matériel. Séparer à nouveau, en raison de cette obsession d’un bonheur trop haut, il se retrouve peu avant les derniers instants d’Alissa, qui meurt d’un goût trop prononcé pour le sacrifice.

Les souvenirs de Jérôme, très bien écrits malgré ce qu’en dit Gide (flasque caractère […] impliquant la flasque prose), ne sont que l’histoire de leur vie dont l’explication est donnée par le journal d’Alissa :

_ Pourquoi me mentirais-je à moi-même ? C’est par un raisonnement que je me réjouis du bonheur de Juliette. Ce bonheur que j’ai tant souhaité, jusqu’à lui offrir de lui sacrifier mon bonheur, je souffre de le voir obtenu sans peine, et différent de ce qu’elle et moi imaginions qu’il dût être. Que cela est compliqué ! Si… Je discerne bien qu’un affreux retour d’égoïsme s’offense de ce qu’elle n’ait pas eu besoin de mon sacrifice pour être heureuse.

Je suis comme humilié que Dieu ne l’exige plus de moi. N’en suis-je donc point capable ?

_ Il me semble à présent que je n’ai jamais tendu à la perfection que pour lui. Et que cette perfection ne puisse être atteinte que ans lui, c’est, ô mon Dieu, celui d’entre vos enseignements qui déconcerte le plus mon âme.

_ Hélas, je ne le comprends que trop bien à présent, entre Dieu et lui, il n’est pas d’autres obstacles que moi-même. Si, peut-être, comme il me le dit, son amour pour moi l’inclina vers Dieu tout d’abord, à présent cet amour l’empêche ; il s’attarde à moi, me préfère et je deviens l’idole qui le retient de s’avancer plus loin dans la vertu. Il faut que l’un de nous d’eux y parvienne, et désespérant de surmonter dans mon lâche cœur mon amour, permettez-moi, mon Dieu, accordez-moi, la force de lui apprendre à ne m’aimer plus, de manière qu’au prix des miens, je vous apporte ses mérites infiniment préférables… Et si mon âme sanglote aujourd’hui de le perdre, n’est-ce pas pour que plus tard, je le retrouve en Vous…

 

Epilogue, Jérôme et Juliette dix ans plus tard :

_ Si j’épousais une autre femme, je ne pourrai faire que semblant de l’aimer.

_ Ah ! Alors tu crois qu’on peut garder si longtemps dans son cœur un amour sans espoir ?

_ Oui, Juliette.

_ Et que la vie peut souffler dessus chaque jour sans l’éteindre ?

 

La critique littéraire Pascale Arguedas explique que « Ce court roman écrit en 1905, paru en 1909 — premier vrai succès de librairie d’André Gide — est le négatif de L’Immoraliste qui célébrait le monde enivré des couleurs, des parfums, du corps humain, une aspiration à la « gloire célestielle ». […] Histoire d'un sacrifice, de l’adultère, du protestantisme et du puritanisme, ce roman d'apprentissage et de l'abnégation, d’inspiration fortement autobiographique, se présente telle une parabole et rend compte d'une société refoulée dont l’auteur s'attache à dénoncer les failles. […] Dans un style sobre et dépouillé, André Gide exploite l’intérêt dramatique, moral et didactique, en observateur, analyste et peintre de lui-même, présentant Alissa comme le symbole de l'amour impossible. »

 

 

14/06/2011

Le chant grégorien

 

Le caractère le plus profond du chant grégorien est sa spiritualité. Le chant grégorien ne se réduit pas à un art, il est d’abord prière de l'Eglise. Comme l'écrit Dom Gajard : « le chant grégorien est avant tout une prière, mieux : la prière de l'Eglise catholique, arrivée à sa plénitude d'expression. II est donc une chose d'âme et se situe sur un plan supérieur, comme toute la liturgie, dont il participe et est inséparable ; il est une spiritualité, une manière d'aller à Dieu, de conduire les âmes à Dieu » (la Méthode de Solesmes p. 90).

 

 

Cliquez sur  à  Le chant gregorien et tableau modes.pdf

 

 

 

Ecoutez   à     http://www.youtube.com/watch?v=_MbDqc3x97k

 

 

Sachez que ce travail m'a demandé plusieurs mois de recherche, de compilation, de réflexion, avant que je ne puisse en saisir toute la subtilité et la beauté. Le tableau des modes donne une synthèse que je n'ai trouvée nulle part. Peut-être est-il trop théorique, mais il permet d'avoir une idée générale de la construction de ce chant et de son évolution qui se sont faites au cours de plusieurs siècles.

 

 

 

05/06/2011

La compréhension du miracle : une co-naissance

 

Avez-vous remarqué combien il est difficile de parler des miracles. Nous sentons d’instinct que le sujet est gênant : ou il entraîne le refus, refus du miracle qui coïncide souvent avec le refus d’en parler parce que sujet trop intime qui nous engage au plus profond de nous-mêmes ; ou il entraîne une profusion verbale exprimant des opinions favorables ou défavorables à leur existence (car en fait, cela s’arrête souvent là : je crois ou je ne crois pas à leur existence). Le miracle déconcerte parce qu’il ne fait partie de notre vie. C’est un point d’interrogation. En fait la seule véritable interrogation que devrions avoir est : le miracle change-t-il quelque chose à ma vie ? Nous verrions alors que, pour ou contre, favorable ou défavorable, le résultat est le même. Il ne change rien parce que, même si nous y croyons, nous l’assimilons à une croyance, une sorte d’idéologie, sans qu’il bouleverse notre vie. Alors, qu’en est-il des miracles ?

A l’évidence, le monde a soif de miracles. Il les attend. Mais en même temps, il les refuse, au nom de la raison, bien qu’il commence à percevoir les limites que celle-ci lui impose. En fait, le problème n’est pas le miracle en lui-même, mais son appréhension. Celle-ci dépend de l’état d’être de chacun. C’est pourquoi l’église adopte une attitude très neutre qui semble sage. La véritable question n’est pas quelle doit être mon attitude vis-à-vis du miracle, mais quelle doit être ma vie vis-à-vis de l’action divine ? Alors vient la véritable compréhension du miracle.

 

1. La recherche du surnaturel

 

Le monde moderne refuse Dieu. La raison, utilisant l’approche scientifique, est supposée expliquer le monde. Dieu n’est plus utile, il est devenu une superstition qui enchaîne l’ignorant dans l’esclavage. « La religion est l’opium du peuple », disait Karl Marx. Si la pensée contemporaine de l’Occident ne va pas aussi loin, elle exclut néanmoins l’aspect spirituel de l’homme pour fonder le bonheur de celui-ci sur son aspect matériel.

Or, réaction curieuse, jamais le merveilleux n’a été autant accrédité. Une littérature nouvelle est apparue : la science fiction. Elle a d’abord puisé dans les possibilités matérielles de la science (Jules Verne), puis dans l’irruption d’êtres vivants venus d’autres planètes (H. G. Wells). Elle s’est tournée peu à peu vers les possibilités irrationnelles du cerveau humain, utilisant le rêve, la drogue, l’hypnose pour sortir du monde matériel ou tout au moins s’en affranchir (H. P. Lovecraft). Elle fait maintenant état des possibilités offertes par l’intelligence artificielle, échafaudant des mondes parallèles à notre monde d’atomes (B. et G. Bogdanoff). Cette littérature ne fait jamais appel aux notions de monde spirituel. Mais en fait, derrière tous ces mondes imaginaires, c’est l’appel d’un au-delà de nous-mêmes qui émerge. L’homme aspire à donner un sens non matérialiste au monde où il vit et derrière la littérature de science fiction se cache la soif de Dieu (et aussi malheureusement celle du démon à qui une certaine littérature laisse une large place).

D’autres formes littéraires ayant pour thème l’énigme, le mystérieux, le surnaturel, sont également apparues ce dernier siècle. Citons entre autres dans le genre littérature métaphysique les nouvelles de Jorge Luis Borgès, auteur argentin, ainsi que ceux de ces amis A. Bioy Casarès et Julio Cortazar. Citons aussi « Le matin des magiciens » et « L’homme éternel » de L. Pauwels et J. Bergier, traitant des grandes énigmes du monde et de l’homme. Constatons enfin le développement insolite de la littérature mystique et religieuse depuis une trentaine d’années. Enfin, notons d’autres formes d’accréditation du merveilleux ou du surnaturel : l’astrologie, le spiritisme, les sectes, qui font souvent profit de la recherche spirituelle des jeunes, recherche sincère et normale.

En bref, l’homme, malgré l’oppression idéologique actuelle tournant en dérision l’aspect spirituel de l’homme, non seulement ne cesse d’aspirer à un au-delà de son univers quotidien qui donnerait un sens à son activité, mais même espère l’irruption de Dieu dans notre monde. Cette espérance est un fait inconscient. Elle est réelle, même si elle se concrétise par un débordement de l’imagination.

 

2. Les limites du rationnel

 

Quelques grands savants commencent à prendre conscience des limites de la science. Ces limites ne sont pas d’ordre matériel. Elles sont conceptuelles. Le cerveau humain, fait de matière, n’échappe pas à la matière.

 

Jean E. Charon, auteur d’une théorie unitaire de l’univers, fait apparaître trois niveaux successifs d’appréhension du monde qui nous entoure :

.        Le connu qui s’appuie sur l’observation (méthode phénoménologique), mais qui ne peut faire abstraction de l’observateur. Son langage dit objectif s’appuie sur la notion d’objet.

.        Le réel, qui est une généralisation du connu permettant d’accéder à une description de la nature indépendante de l’observateur. Son langage est symbolique. Ainsi les mathématiques sont le langage approprié à une description de l’univers.

.        Enfin, ce n’est pas parce que l’on décrit le réel au moyen de la géométrie que l’univers est de la géométrie. Ce n’est que l’univers, nous n’en connaissons que l’image rationnelle que s’en fait l’intelligence rationnelle. On ne peut savoir « ce qu’est » l’univers que par intuition ; et, par définition, l’intuition est personnelle, don ne peut constituer les éléments d’une science. Elle ne peut s’exprimer, se faire partager, qu’à l’aide d’un langage symbolique qui ne donne qu’une description et non ce qui « est ».

 

3. Que penser des miracles ?

 

Voyons un peu comment les hommes conçoivent le miracle. Nous remarquons que selon leur état d’être, ils ne réagissent pas de la même façon et tirent des conclusions contradictoires.

L’homme frustre qui appréhende le monde à travers son aspect sensuel refuse de se laisser troubler par le miracle. Il l’ignore.

L’homme qui vit sa relation avec le monde dans son aspect émotionnel est sensible au miracle. Il trouve une résonnance en lui, car sa vision du monde est intuitive. Le miracle le touche, car il y sent une vérité qu’il ne peut s’expliquer. Mais malheureusement, sa vision émotionnelle le conduit souvent à la superstition, parfois même à la fausse illumination. Il se trompe lui-même inconsciemment par désir du merveilleux. Sa croyance aux miracles, cette recherche à la limite morbide du surnaturel n’est qu’une façon de fuir la réalité du monde et d’enfler son moi en confirmant sa vision des choses.

L’homme qui fonde sa vision du monde à partir de la raison ne rejette pas le miracle comme le frustre. Il ne l’ignore pas, mais il sait qu’il y a une explication naturelle. Il la cherche. Il croit la trouver parfois. Il n’a de cesse de se convaincre que s’il ne peut l’expliquer c’est que pour l’instant la science n’est pas allée assez loin dans sa connaissance de la structure de l’univers. L’homme rationaliste se veut objectif. Pour lui, le miracle est du domaine du subjectif qui un jour sera expliqué objectivement.

Le croyant, selon ce qui prédomine en lui, hésite entre ses diverses explications, qui cependant ne le satisfont pas. Il suit l’église qui lui propose des saints ayant vécu dans le passé et ayant accompli de nombreux miracles, qui reconnaît certaines apparitions. Mais souvent, il ne sait que penser au sujet d’hommes ou de femmes qui font preuve de manifestations surnaturelles : le Padre Pio, Thérèse Neuman, Marthe Robin. En fait, bien souvent, il n’est pas plus avancé que le non croyant et sa foi ne lui apporte que la caution de l’église qui elle-même est très partagée face à la réalité présente du mystère surnaturel. Les miracles sont faciles à accepter lorsqu’ils sont du domaine du passé, mais plus difficiles s’ils font partie du présent.

L’homme spirituel enfin a pris conscience que le monde lui-même est un miracle. Il y voit sans cesse Dieu à l’œuvre et derrière le visible transparait l’invisible, le sens des choses. Pour lui, le miracle est naturel. Il voit chaque jour des signes de la présence de Dieu. En fait, sa relation avec le monde a changé de niveau parce que lui-même a changé d’état d’être. Il ne cherche pas à juger, à penser quelque chose du miraculeux. L’homme spirituel n’a pas d’opinion. Il refuse toute réaction de l’égo, du moi. Il cherche à appréhender le monde, guidé par l’esprit. L’esprit n’a pas de jugement (ce qui ne veut pas dire qu’il n’a pas de discernement).

 

4. Attitude vis-à-vis de l’action divine

 

L’attitude de l’homme vis-à-vis de l’action divine doit se régler sur deux préceptes qui peuvent paraître au premier abord contradictoires.

1.      Accepter les choses telles qu’elles sont, le monde tel qu’il est, les hommes tels qu’ils sont ; et non les vouloir toujours conformes à son idéal. Nous rejetons le monde, nous critiquons les autres parce que nous ne les voyons pas conformes à l’idée élevée que nous nous faisons de l’homme et de l’univers. Mais nous ne voyons pas que cette attitude est créée par notre incapacité à atteindre cet idéal. C’est une excuse inconsciente que nous nous donnons à nous-mêmes. Il a toujours semblé à l’homme plus facile de changer le monde que de commencer par se changer lui-même.

Ceci suppose donc de nous accepter tels que nous sommes, non pas seulement avec nos qualités vraies ou imaginaires, mais avec nos défauts (nouvelle naissance avec nous-mêmes) qui ôtera nos peurs et nos critiques, qui apaisera l’exacerbation des contraires en nous.

2.      Etre disponible à l’action divine, au miracle. Comprenons bien que cette attitude n’a rien à voir avec la superstition ou le désir égocentrique du merveilleux. Les grands saints n’ont jamais cherché à faire des miracles. Ceux-ci se sont produits malgré eux au début, jusqu’à ce qu’ils comprennent que telle était la volonté de Dieu. Ils ont toujours dit qu’ils n’y étaient pour rien. En fait, le miracle ne peut se produire que si l’homme est vierge de tout égo, disponible, ouvert à l’action divine en lui. Disons que la sainteté consiste paradoxalement à ne pas rechercher le miraculeux tout en l’espérant, tout en le demandant, tout en faisant confiance à Dieu pour qu’il se produise. Attitude paradoxale, mais facile à comprendre : le saint demande à Dieu avec son esprit (le Soi, l’être profond au-delà du moi), il refuse le miracle avec son égo parce qu’il craint trop d’en tirer un peu d’orgueil.

 

 

*  *  *

 

 

La compréhension de ce qu’est le miracle n’est ni du domaine de l’opinion, ni du domaine de la conviction, ni du domaine du savoir. Elle est dans notre propre changement d’être. C’est une co-naissance qui ne peut venir qu’avec le retournement complet (conversion) de l‘être tout entier. C’est une nouvelle naissance : le monde prend sens, l’invisible transparaît derrière le visible. Le miracle est alors naturel, car la présence divine est derrière toute chose.

 

 

01/06/2011

Fragilité de l'humanité

 

Ce n’est que lorsque l’homme a pris conscience de sa vulnérabilité qu’il peut concevoir la fragilité des autres et éprouver de l’empathie pour eux.

Ayant découvert l’universelle fragilité du monde intérieur, il prend conscience de son appartenance à l’humanité et reconnaît en autrui un autre lui-même. Vulnérable comme lui à la dégradation, à l’inaction, au temps qui coule et se disperse, l’autre devient un égal, un proche à aimer. On n’aime que les gens dont on a pu mettre à jour la fragilité ou qui l’ont livré. L’homme qui nous semble invulnérable et craint, peut devenir une idole, mais il n’est pas l’objet d’un amour humain.

C’est à travers cette fragilité intrinsèque de l’homme que se conçoit sa grandeur. Et si sa fragilité n’est qu’une menace, sa grandeur n’est qu’une promesse qui reste à réaliser.

L’amour est la force intérieure qui nous aide à tendre vers ce but.

 

 

02/12/2010

La vie

La question de la vie pose celle du sens de la vie, celle-ci pose également la question de la mort et de son sens et, au delà, de ce qu'il peut y avoir derrière la mort.

Rien ne nous le dira, même si les "Near Death Experience" ou expérience de mort imminente semblent apporter quelques éléments de connaissance d'un au delà derrière la fin de la vie. Peut-être est-ce à rapprocher de l'antimatière découverte en 1931 par Paul Dirac, prix Nobel, l'un des créateurs de la physique quantique.

La vie.pdf