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14/04/2017

Vendredi saint

La mort a saisi le soleil
Et l’a fait tomber de son échelle
L’obscurité envahit les cieux
Et porte un coup fatal au cœur de la lumière
La terre tremble, son corps s’éteint
Son âme libérée suit la pesanteur
Puis d’un coup de pied trois jours plus tard
S’échappe des ténèbres acides
Enveloppée de lumière, revêtue de l’humain
Et plane sur le monde à jamais
Plus légère que la plume
Mémoire du divin
Dans le silence de l'oubli

 ©  Loup Francart

27/03/2016

Pâques 2016

La vie ? Des flashs de bonheur dont les images éparses n’ont pas de cohérence thématique. Le bonheur n’a pas d’homogénéité. Il est, dans sa force, sa soudaineté et sa fuite. Il est l’instant pur, le moment où le ciel se confond avec la vie. Chacun d’entre nous vivons quelques instants magiques où le cœur se dilate et s’emplit d’une profondeur que nous n’avions jamais soupçonnée. Alors la lumière intérieure s’accroît. Une étrange envie de crier, de chanter, de danser prend le corps et l’âme. Il n’y a plus d’idées. Absence d’idées. L’idée n’est pas la chose. L’idée n’est pas bonheur.

Quel est le plus grand bonheur ? Je crois que c’est réaliser ses aspirations les plus profondes. C’est un bonheur à construire, difficile à assumer, car le monde s’obstine à vous faire dévier de cette vocation qui est une lumière dans les jours. Quel bonheur de vivre l’instant présent dans la campagne, marchant dans cette terre chaude, odorante, fumante des jours de printemps. Oui, la nature comble le vide de l’âme par sa présence sensuelle. Le bonheur est dans cette rencontre de l’âme et du corps, de l’aspiration et de la sensation, de l’idée de l’amour et de l’amour lui-même. L’amour est cette transformation mystérieuse, inexplicable, de notre vision du monde. La pesanteur des jours devient apesanteur des instants. Alors, le bonheur, intemporel ! Chacun de ces instants ne constitue pas le temps. Ce sont des trous dans le temps, des îles sur les flots de notre histoire personnelle, le passage au-delà du miroir de nos opinions.

Et chaque jour ces instants sublimes de bonheur nous donnent une idée de la résurrection : un trou d’air qui s’éternise !

19/04/2014

Adoramus te - Palestrina - The Stairwell Carollers, Otta

http://www.youtube.com/watch?v=u219h-Y1S1k&feature=re...


Le Christ se dépouilla de lui-même : traduction du verbe grec ekenosen qui signifie « se dépouiller, se vider, s’évider ». Idée d’un plein qui devient réceptacle, d’une forme qui, se suffisant à elle-même, se transforme pour n’avoir de signification que par ce qu’elle peut contenir.

Totalement dépouillé, évidé, le Christ épouse l’univers, le glorifie en se glorifiant, le rend divin. En lui, s’opère la réunion des contraires : l’univers et Dieu, la matière et l’Esprit.

 

18/04/2014

Ta croix, Seigneur

 Chanter la croix du Christ, c'est prier : 

semaine sainte,religion,christianisme,résurrection,mort sur la croix 

 

08/04/2012

Pâque, quel feu !

 

Hier, nous avons fait un feu. Trop de végétation à brûler et un vent apparemment favorable ! Et pourtant, cet amas de feuilles et de branches enchevêtrées, trempé des condensations de l’hiver allait-il prendre ? Petite fumée sans consistance, encore plus petite flamme, sans espérance, vide de sa chaleur. Un souffle et elle s’éteint. Renoncer, ce n’est pas raisonnable de croire qu’un feu peut jaillir de ce tas de feuillages morts. Nous continuons à nous activer dans le jardin, comme toujours au début du printemps, pensant, mais est-ce si sûr, que nos efforts seront récompensés par la mise en valeur de la beauté de la nature offert sur quelques mètres carrés. Couper, gratter, retourner, égaliser, planter des fleurs à peine sorties pour le plaisir des yeux, quel programme passionnant. Tout à coup une épaisse fumée s’échappe de l’amas, comme un ballon, envahissant nos gorges et nous piquant le regard. Le feu se développait lentement sous la couverture apparemment froide et suintante et montrait sa volonté d’être à côté de la froideur de l’air pour nous accompagner dans nos peines.
Le soir venu, après avoir tenté tout l'après-midi d’activer ce feu qui prenait difficilement, nous avons quitté le jardin en dispersant suffisamment végétation et branches pour qu’il ne puisse reprendre vie. Il mourrait de sa belle mort, faute de combustible. Retour à la tombée de la nuit pour constater que rien ne permettait de penser à une résurgence des flammes. Quelques coups de fourche pour écarter deux ou trois branches non calcinées et départ vers une chambre accueillante.

L’autre moitié de moi-même, parce qu’elle perçoit au-delà de mes propres perceptions, fait le même mouvement mental : où en est le feu ? Et tout à coup, alors qu’elle se dirige derrière le pavillon où est installé le rond où l’on entasse la végétation infernale parce que profuse, elle voit s’élever des flammes de deux mètres de haut, un véritable déchaînement des forces du feu qui ronflait à grands renforts de grondements et d’étincelles.

 

 

Il est vraiment ressuscité : Improvisation à l’orgue  d’Eric Dalest, titulaire des Grandes orgues historiques de Saint-Sauveur d'Aubagne depuis 1996 et concertiste international.
http://www.youtube.com/watch?v=u0PuTaE9IFw

 

 

Un feu dans la nuit, voici l’inconnu
Le tout autre, l’inconnaissable
Personne ne l’attendait, il surgit
Et impose sa lumière au monde
Celui qui a tout donné
Et qui est mort abandonné de tous
Il revient comme un feu
Un feu développé dans les cœurs
D’humains tournant sur eux-mêmes
Et ce feu détruit tout, soucis,
Inquiétudes, interrogations
Pour ne laisser qu’une absence joyeuse
Un vide plein, une résurgence
Au-delà de l’avenir
Uchronie, mondes parallèles
Où toute autre hypothèse ?
Non, rien n’explique cela
Il ne faut pas chercher d’explications
Mais se laisser prendre
Par cette immense espérance
Car l’esprit humain est dépassé

Comment dire la Pâque
Sinon en exprimant notre incompréhension
Devant ce feu en nous
Qui couve et nous renouvelle !

 

 

17/02/2012

Le carême

 

 

Pour beaucoup d'entre nous, le temps de Carême est un temps de privation, de non-usage des plaisirs de ce monde. Il permet, en menant pour quelques temps une "vie de moine", de s’acquitter des devoirs du chrétien : le renoncement à nos petits défauts, à nos petits égoïsmes. Au fond de nous-mêmes, sans en être conscients, le Carême est synonyme de tristesse et d'épreuves. De plus, il s'achève le vendredi saint, c'est à dire dans la mort. Nous avons beau savoir que cette mort est glorieuse et conduit au royaume, elle reste la mort et elle est triste.

En réalité, nous sommes loin du véritable esprit du Carême, lequel ne doit pas être dissocié de Pâques. Certes, la mort est encore là. Mais, par sa propre mort, le Christ a changé la nature de la mort. Il en a fait un passage et nous fait participants de sa résurrection. Le Carême a donc pour but de nous préparer à cette expérience, de nous rendre capable de vivre "le passage de la mort à la vie", de ressusciter à chaque instant jusqu'au jour du retour à la vie éternelle, au royaume.

Le temps du Carême comporte donc deux aspects inséparables dont le point de départ est dans le repentir : ayant pris conscience que notre vie n'est que mort parce que séparée du créateur, nous sacrifions le moi pour découvrir l’Esprit. Le jeune, la pénitence, les privations ne sont qu'un des aspects du Carême, l'aspect négatif pourrait-on dire; l'autre aspect étant le retour à la vie "normale", au "jeune" qu'Adam et Eve ont rompu. Le Carême doit donc, comme le dit Alexandre Schmemann (Le grand Carême, Spiritualité orientale n°13, p. 56), être salué comme un printemps spirituel, un temps de joie et de lumière.

Alors, jusqu’à Pâques, quelques méditations : Comment le Carême s'inscrit-il dans l'année liturgique ? Quelles sont les différentes étapes de la liturgie du Carême et leur signification ? Comment, au delà du formalisme et même de la compréhension symbolique, retrouver le sens profond du jeûne, de la prière et de l'aumône que l’église nous invite à pratiquer au cours de ces quarante jours ?