30/07/2018
Mégère
L’homme la regarda, étonné
Quelle femme !
Elle portait des frisettes
Se maquillait de rouge
Chantait comme un oiseau
Et riait aux éclats
Rien ne lui donnera
Le maintien des vierges
La prestance et le charme
La modestie des jeunes filles
Il la suivit derechef
Ce flambeau dans la nuit
Tenait lieu de lumière
Aux plus incompétents
Rien ne sera comme avant
Quand la douceur émérite
Flottait sur le jardin
Et embaumait les chambres
La voici, cinglante
La voix pointue et noble
S’élevant en supplication
Et mourant de se voir ignorée
Rien ne la fera venir à toi
Si tu ne cours pas plus vite
Derrière sa traine blanche
Et son sourire muet
Il ne céda pas
Ouvrit ses bras
Se délesta de tout
Et partit sans un regard
Elle se contempla dans l’eau
Et se voyant déjouée
Sauta à pieds joints
Dans la boue de son passé
© Loup Francart
07:10 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
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