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25/06/2021

L'enfance

L’enfance est un lieu unique
Où tout se plie à ta volonté
Il est très simple d’emploi
Il suffit de pleurer et pleurer encore

Tu ne seras peut-être pas satisfaite
Tu devras passer par des méandres
Te couvrir de gentilles soumissions
Mais toujours tu gagneras sur le temps

Car tu es la seule à pouvoir dire
Je suis éternelle malgré ma petitesse
J’ai peur mais je suis invincible
Rien ne me fera changer d’avis

Alors les mortels devront trouver
Des subterfuges de délicatesse
Des distractions plus excitantes
Qui te feront oublier ton désir

Oui, l’enfance est un lieu unique
Où l’imagination l’emporte
Sur la réalité par le poids de l’amour
Et la tendresse d’une mère

03/06/2021

Au-delà

Je ne suis qu’un long tuyau    
Qui s’efforce de recueillir les bruits 
D’un monde qui vient d’ailleurs

Parfois le souffle de l’esprit
M’effleure et me prend dans son tourbillon

D’autres fois, pas un bruit
J’ai beau tendre l’oreille rien ne vient

Il m'arrive d’entendre un râle
Comme une sorte d’achèvement 
C’est un autre être qui s’en va
Vers ce pays des songes et de l’espoir

Ce n’est qu’un petit bruit
Désespérant mais réchauffant

Il y a bien quelque chose au-delà
Mais va-t’en savoir quoi ?

31/05/2021

Avant, après, maintenant

Plus rien ne sera comme avant
Mais rien ne sera comme après
Tout semble immuable et serein
Et pourtant lentement la roue tourne
Les astres font le tour d’autres astres
Suivant des révolutions complexes
Et vos idées de l’existence évoluent
Jusqu’à se contredirent chaque jour
Pendant que votre corps s’affaisse
Gardez toujours le regard vers le haut
Là où l’horizon n’est plus qu’un point
Qui brille dans l’achèvement de la vie
Et l’entrée dans une béatitude éternelle

20/05/2021

Poème : forme ou fond ?

Un poème est un produit comme un autre, un pâté ou un dessert enrobé de packaging. Selon la personne et son humeur, sera préféré le fond plutôt que la forme ou l’inverse.
Mais qui choisit entre les deux ? Quel pourcentage permet de constituer le joyau final à dévoiler aux yeux des autres ? C’est l’art du cuisinier, la pincée de sel et de poivre à ajouter sans jamais trop en mettre pour améliorer le goût sans le dénaturer.
Selon certains, la poésie n’est poésie que par l’agencement de chaque mot par rapport aux autres et de leur constitution interne. C’est une mathématique prudente et subtile qui fait d’un morceau de chiffon une oriflamme entraînant la multitude derrière soi. Alors la machine à organiser les idées fonctionne à plein régime pour doter chaque vers d’un miel délicatement sucré. Certains se laissent prendre à ce jeu du miroir aux alouettes. C’est bien de la poésie puisque le morceau à douze pieds et non onze ou treize. Découpé en rondelles, le vers se délite et perd son jus. Le goût est fade, car il n’y a plus rien derrière.
Le fond cache la personnalité du poète. C’est le halo de clarté qui fait tendre le regard vers l’objet et admirer sa beauté. Sans lumière, il n’y a rien, que du vent. Il faut retirer les feuilles de l’artichaut pour découvrir la tendresse du cœur. La vraie poésie est dans le sujet même. Elle peut être ferme ou tendre. Elle fait battre le cœur et n’émeut pas seulement les larmes des yeux.
Comme Dieu a conçu l’univers, le poète mélange mathématiquement forme et fond pour faire de la poésie un joyau parfait qui enivrera lecteurs et auditeurs.

16/05/2021

Malaise

Dans le silence de l’âme
Dans l’éternité de l’infini
Flotte le malaise du moi.
Où se tient donc celui-ci ?
Mets-toi devant toi.
Ouvre ton esprit sans pensée.
Tu t’élèves lentement hors de toi
Et contemples sans pitié
L’agitation troublante des idées.
Elles courent d’un bout à l’autre
De leur prison asphyxiante
Sans parvenir à s’enfuir.

Silence, braves gens !

Il s’évanouit lentement
Et se consume à petit feu,
Jusqu’au moment où il n’est plus.
Alors vient la grande escapade,
Dans la liberté totale du vol du rien,
En toute transparence.

15/05/2021

pluie

Pluie, grasse et verte
Mouille mes chausses
Et embrouille mes pensées

Lave mes souvenirs désolants 
Chasse les brins hérissés
De rêves métaphysiques

Où cours-tu ainsi, tendue
Sur tes nuages pleurants 
Des larmes de bonheur ou de peine

Tu sors de ton refuge, élégante
Apparition subtile, sans pareille
Et va vers ton destin voilé

Tu ne sais ce qui t’attend
Tu ne vois que le ciel lourd
Chargé d’imprécations

Soudain s’illumine l’avenir
La mer se calme et rit
Te voici délivré et repu

Alors marche sans faille
Le regard au loin, fixe
Et emplis-toi de l’avenir

Merci à tous pour l’attente
Pour cette délivrance
Et ce repos perpétuel

Rien ne saurait dire
Si le cœur brisé est là
Prêt à mourir pour lui

14/05/2021

L'écriture

L’écriture qui te prend à la gorge
Et t’entraîne dans sa sarabande
Déglutis, laisse-toi aller jusqu’au sang
Dans cette rondeur du plaisir d’écrire

Te vient un mot, un seul, petit
Ou une phrase qui sonne dans ta tête
Et l’obsède jusqu’à ce que la suite s’enchaîne
Comme un ruban de couleur esseulé

Le chat joue avec cette pelote factuelle
La triture et en tire quelques brins
Qui pendouillent dans le virtuel
Et s’étalent, en contraste, sur la page

Et tu ronronnes de plaisir irréel
Lové sur l’impression d’être beau
Alors que ces mots devenus vieux
Se détachent de toi-même, à l’horizon

C’est une fumée bleutée, douce au toucher
Qui court dans la lande et soupire
Tends tes bras et réchauffe-toi
Au feu de tes fictions incontrôlées

L’enchaînement des mots entre en phase
Et produit une mélodie inaudible
À l’oreille de celui qui ne sait 
Mais bouleversante pour celui qui entend

L’accompagnent les accords bienheureux
Sombres, enchanteurs et veloutés
De relents de bois, de prés et de rivières
Qui bercent amoureusement tes jours

Tu baignes de bonheur de sobriété prudente
Enrobé d’ivresse et de sucre candi 
Et contemples le jour timide qui se lève
Et t’illumine de rosée odorante

13/05/2021

Sommeil

Assis, toujours, devant la même table
Il s’étonne de sa propre inconscience
Que fais-je ainsi debout à cette heure
Alors que les autres dorment sans penser

Et qu’est-ce que la pensée pâlotte et papillonnante
Qui, là encore, soulève un effort d’imagination
À côté du silence de la nuit et du froid du jour
Jusqu’à l’ensevelir et le confondre avec les spectres

Le cou ploie vers la terre encombrée de sommeil
Même les mains se laissent aller, vertes de bonheur
À l’idée des draps frais qui l’attendent, ouverts
Et de la blondeur des bras qui vont l’enserrer

Merci, seigneur, de m’arracher à cette torpeur
Dresse-moi, debout, devant toi, comme un vers
Fleuris mes pensées d’une absence lourde et sans pression
Qu’enfin je m’endorme, perdu dans le vide cosmique
  

11/05/2021

Erreur

Elle ouvre sa main,
La tend vers moi et dit :
« donne-moi ta main
Et partons vers les étoiles. »

Puis, sûre de son effet, 
Me tenant le poignet,
Elle saute dans le puits.

10/05/2021

Discret

Enfoui dans la poussière d’étoiles
Ou les particules quantiques
Je me fonds dans le paysage
N’emportant que cette absence
D’un rien devenu tout

C’est une belle équipée
Que ce voyage sans papiers
Partir un jour sans rien
Même pas votre personnalité
A laquelle vous tenez pourtant

Direction la galaxie des prêcheurs
Qui résiste au mieux aux assauts
Des fols en eux ou en nous
Ils courent toute la nuit
Derrière leur être somnambule

Ils sont sans sons ni gestes
Comme des poissons dans leur eau
Gobant leur aventure sans moufter
Ils s’enfuient, solitaires
Jusqu’au fond du cosmos sans fin  

Il existe aussi une humanité silencieuse
Qui puise sa force de sa faiblesse
Sans manifestations intempestives
Elle est foule nombreuse et sévère
Sans pouvoir se nommer

Rien ne l’empêche d’être ainsi
Sans culotte ni jugeote
Motus et bouche cousue
Errant dans la nuit noire
Jusqu’à la chute sans fond

CRAC ! Cela ne tourne plus
Je suis tombé sur la tête
Dans le parc des demoiselles
Les yeux ouverts et attentifs
À leurs ébats sensuels, mais discrets

08/05/2021

Galipettes

Retour aux galipettes…

Il n’y a rien sur terre
De plus drôle que le chat
Qui se veut rat

Oui, le chat a une queue
Comme le rat a une moustache
Les deux ont quatre pattes
Mais l’un a de la fourrure
L’autre n’a que des poils

Il se regarde, vert
Où sont passé ses parements 
Qui font l’image de son ombre
Et identifient sa personne
Il est nu comme un vers
Et n’est pas découragé
Par cette apparence pauvrette

Tu es parce que tu es
Il est parce qu’il est
Et nous sommes différents
L’un musicien
L’autre peintre
Et le troisième qu’est-il ?

Il s’admire, seul face à tous
Contemplant sa montagne
Au creux de ses misères
Refusant sa chaleur 
Riant de sa petitesse

Je ne suis ni chat ni rat
Un simple humain 
Sans un sou en poche
Qui marche au long des rues 
Dans le noir de la nuit
Jusqu’à tomber de fatigue 
Et dormir la tête dans le ruisseau

Dieu, qu’il fait frais…

07/05/2021

Le souffle de la vie

Premier rayon
Le sommeil fuit

La nuit s’ouvre
Et bientôt s'embrase

Un chien passe dans la rue
L'ombre se recroqueville

Un pas dehors marche
Une voix s’élève

Couché sur la frontière
J’aspire à plus d’être

Le souffle de la vie
Me conduit jusqu’au seuil

L’illusion revient
Et m’entraîne au loin

La machine se met en route
Et submerge la conscience

C’est fini. Comme chaque jour
Le matin reprend le dessus 

Je suis submergé…
J’étais bien pourtant !

30/04/2021

Renaissance

Tu mets tes lunettes à œillères 
Ton cadre de vie est-il limité ou encombré ?
Sorti du halo de tes habitudes
Tu ne vois plus ce qui t’encadre

Perce l’au-delà de ton regard
Ouvre tes yeux obscurcis
Vois tes fautes, observe tes erreurs
Jusqu’à retirer tes lorgnettes
Et admirer ce qui t’entoure

Dans le flou de tes visions
Voici ton personnage
Bannis cette image
Ouvre les yeux sur l’inconnu
Et plonge sans un regard
Dans l’eau trouble de tes fautes

Tu en sortiras purifié
Vêtu de transparence
Nu comme un enfant
Au jour de sa naissance
Le plus beau jour de ta vie

10/04/2021

L'amour

Rien n’existe en soi
Tu es parce qu’il est
Il est parce que nous sommes
Mai qui a formé la première chaîne ?

Et pourtant ils étaient deux
Homme et femme
A former le premier maillon
Dans le tremblement et la crainte
D’un premier amour

La peau encore en frisonne
Les cils se dressent sur l’œil 
Tout s’épanouit dans l’apparence
Deux mains se rejoignent
Et s’ouvrent de tendresse

L’amour est là...
Comme un nuage

 

05/04/2021

Liberté

Le limon n’est qu’une glu d’impressions
À transformer en matières premières
Comme les galaxies, il erre dans le vide
S’assemblant peu à peu, se rejetant
Ou se dissolvant dans l’éther primordial
Ne reste de tout cela qu’un poids
Qui encombre l’esprit et pèse sur la conscience
Pour resurgir un jour sous forme de texte
À assembler et exploiter jusqu’au livre
Qui engrange le meilleur et le pire
Empli de signes désespérants 
La charge s’alourdit et pèse
Sur  la conscience et l’espérance
Jusqu’à ne plus bouger
Alors, et seulement à ce moment
L’homme peut courir en toute liberté

03/04/2021

Plus rien

Plus rien… Il ne reste rien…
L’amour n’existe plus
Même la haine n’est plus
Est-ce indifférence ?
Non, même plus d’intérêt
Juste un peu de compassion
Pour l’absence de réaction
Noyée dans son autonomie
Elle s’en va… Loin…
Très loin…
Mélange d’humeur
De rancœur et de peur…
Rien ne va plus
Les dés sont jetés 
N’y a-t-il plus d’étincelles ?
Au-delà, derrière les monts
Dans le Soi brûlant
Luit encore l’espoir
Au-delà de tout savoir
De l’être remis à neuf
Marchant vers sa destinée
Sans baisser la tête
L’œil et les mains ouverts
Offrant à la vie
Le meilleur d’elle-même

22/03/2021

Parallèles et profondeur

 

12-06-24 Flots2.jpg

Je l’ai rêvé

Je l’ai fait

J’en rêve

 

Entre deux...

21/03/2021

Entre en toi-même

Large est le monde
Étroit ton esprit
Entre en toi-même
Respire ton absence
Laisse flotter ton âme
Et marche sans cesse
Vers ton accomplissement
Plus rien ne sera comme avant
Respire la beauté
Ouvre ton regard
Dans le vide du ciel
Et vois ce Toi devenu Soi
Parce que sans Moi
Dans le Tout
Et l’apparence de rien

Alors, tu le trouveras…

 

16/03/2021

Mouvement (1)

Un mouvement reste toujours mystérieux
Qui bouge : l’objet ou son environnement ?
La terre tourne à 1600 km par heure sur elle-même
De quoi avoir le tournis et vous rendre insensible
Mieux vaut se tenir aux pôles qu’à l’équateur
On y tourne qu’à 3 kilomètres par heure. Un repos !

Mais si l’on se compare au soleil, cela va plus vite
365 jours par an, soit 107.000 kilomètres par heure
Ou 2,6 millions de kilomètres par jour
Plus encore, le soleil lui-même file
A plus de 230 millions d’années
Pour faire le tour de notre galaxie

As-tu le vertige des vierges
Danses-tu la tête en bas ?
Prétends-tu savoir où tu te trouves ?
Perdu dans l’immensité du cosmos
Ta tête s’enroule autour d’elle-même
Ton œil seul reste fixe, vissé en toi
Comme unique boussole dans la mer
Des étoiles et soleils tourbillonnants
Mieux vaut ne pas regarder 
Où tu mets les pieds parmi tes voisins !

N’oublie pas cependant que tes neurones
Remuent également dans ton crâne
Que tu vois ta chérie tournoyer 
Et qu’il te faut entre danse avec elle
Pour atteindre l’harmonie divine
Et te laisser aller dans la soupe originelle
Dans un repos bien mérité

J’ai le tournis, me dit mon voisin !

12/03/2021

La singularité initiale

Reviens, reviens…
Il est parti, le seul prêt à me sauver
Je sens encore sa chaleur
J’entends toujours ses couinements 
Je me réfugiais entre ses pattes
Apeuré, enfoui dans sa bravoure
Sûr de moi-même et de mon droit

Plus rien maintenant, plus rien
Ne me bercera dans la tempête
Survenu en plein ciel éclairé
De frêles étoiles lumineuses
J’erre dans la magnificence
D’une voie lactée, appauvri 
Par le son transparent de l’élue
Qui me devance et m’anoblit

Je suis monté dans le vaisseau
J’ai fermé la porte, ouvert les vannes
Poussé la manette des gaz 
Et franchi la ligne de non-retour
La grande aventure commence
Jusqu’où vais-je aller
Derrière le rideau des apparences

Je n’ai plus rien si ce n’est
Ce corps translucide et diminué
Qui mouille de larmes
L’image de lui-même
Et s’emplit de regrets
Plus rien ne sera comme avant…

Il ne sait plus ce qu’il dit
Il ignore ce qu’il fait
Il va sans savoir où ses pas le mènent
Il s’enfonce dans le brouillard
De l’avenir et de la désolation
Cesse de faire preuve d’imagination
Contente-toi de laisser ta luminescence
Briller, invisible, dans la nuit
Sans fond du cosmos dévoilé

10/03/2021

Espace-temps-matière ou énergie (4)

S‘il n’y avait rien, pas une ombre de matière
Il y avait sans doute autre chose avant la substance
Juste un peu d’Esprit sans consistance
Mais plus solide et tenace que la masse

Et cet esprit, sans effort, s’est déployé
En un instant par une volonté certaine
Sur de lui et de son acte
Dans son espace et sa durée

L’esprit, qu’est-ce ? Impalpable
Il erre derrière la matière
Lui donne vie et consistance
Et se propulse sans vergogne

Mieux même, il est au sein de la substance même
Plus réel et présent que celle-ci
Le fondement d’une réalité sans matérialité
Le cœur même d’un souffle unique

C’est l’amour, un, unique repose pied du monde
Socle premier d’une création elle-même unique
D’où pousse un premier rameau, également unique
Si doux au toucher, si tendre à goûter

09/03/2021

Espace-temps-matière ou énergie (3)

Maintenant nous avons tout
L’énergie en premier qui créera la matière
Leur support, l’espace-temps
On attend le déclencheur du commencement

Qui va appuyer sur le bouton ?
Car il faut bien lancer la machine
Le rien ne naît pas du néant
Pourtant, parti de rien, elle devient tout

Il y a bien eu une fine pointe de rien du tout
Qui a explosé, créé le temps et l’espace
Et fait naître la première poussière
Puis la myriade des galaxies

Cette fine pointe de rien du tout
Qu’est-elle ? Elle ne peut surgir de rien
Puis créer le tout sans rien d’autre ?
Qui a déclenché le souffle du commencement ?

08/03/2021

Espace-temps-matière ou énergie (2)

Quel est l’ainé de cet assemblage consistant :
Une tête d’épingle pour l’espace
Un flash instantané pour le temps
Une singularité pour lancer le processus ?
 
Il faut un moment pour déployer l’espace
Il faut un petit espace pour le début du temps
Vraisemblablement l’un ne va pas sans l’autre
Mais qui met le feu à la mèche lente ?

Oublierait-on un ingrédient quelconque ?
Sans matière, sur quoi l’espace et le temps règneraient-ils ?
Ils ne sont que parce que la matière est
C’est la matière qui les crée et les fait durer

Et la matière, c’est de l’énergie, donc du feu
Qui va lancer la paire espace-temps
Serait-ce donc l’énergie, le moteur qui emballe ?
L’explosion serait-elle fortuite ou voulue ?

L’espace-temps n’a-t-il que deux pattes
Et court-il sans bras ni tête ?
Il lui faut de la consistance et de la force
Mais aussi de la matière cérébrale

07/03/2021

Espace-temps-matière ou énergie (1)

L’espace et le temps sont des jumeaux cosmiques
Ils vont de pair, en bande, sans forfanterie 
Se tenant sagement par la main comme des enfants
Marchant sur le trottoir, riant de leurs pas de deux

Les incas ne distingue pas l’espace et le temps
Ils sont siamois jusqu’au bout de l’univers
Et il n’est pas encore arrivé que l’un des deux
Tombe malade au cours de leur promenade

Ils ne sont cependant pas également semblables
Dès qu’ils sortent de leurs limites habituelles
Lorsque l’un d’eux descend sur le trottoir
L’autre ne sait plus que faire et divague 

Le décalage peut les entraîner à l’indépendance
Si l’espace court trop vite, le temps ralentit
Heureusement un élastique le retient
Et l’autre ne peut connaître l’éternité

Mais si l’espace perd une de ses dimensions
Un x, un y ou un z, et se met à boiter
Que devient le temps ? Passe-t-il
Du rêve impénétrable à l’éclair imperceptible ?

05/03/2021

Rien et/ou tout (3)

Mais au fond, le néant existe-t-il ?
Est-il possible d’inventer un néant
Il est probable que ce ne le soit pas
Car comment imaginer rien

Peut-on imaginer ce qui n’est pas
Pas même un nom ou une pensée
Essayez de ne penser à rien
Beaucoup le tentent, mais personne n’y arrive

Les yogis prétendent se vider de tout
Mais si cela était, ils ne seraient plus
Or ils sont toujours là, immobiles
Derrière leurs yeux clos, face à eux-mêmes

Et si le néant existait, nous ne serions plus
Le néant dévore toute matière ou toute pensée
Mieux, on ne peut imaginer l’annihilation du tout
Sans soi-même continuer à être et vivre

Seul, peut-être, le Soi subsiste, hors du temps
Hors de l’espace et hors de toute matière
Dans un absolu inimaginable, derrière la pellicule
Qui maintient la transparence de l’essence de l’être

04/03/2021

Rien et/ou tout (2)

Ce qui distingue le vide du néant
Est l’espace ou le non espace qui l’environne
Le vide peut être entouré de plein
Le plein peut contenir des poches de vide

Il suffit d’une mince enveloppe, hermétique
Pour former un territoire vide
Et si l’on force la porte, on entend
Le plein pénétrer dans la poche violée

Le néant est plus complexe à concevoir
Ni poche ni enveloppe ne le celle 
Rien ne l’entoure, rien ne le berce
Il est, seul, sans être et sans existence

Les chercheurs de néant s’épuisent
En effet, le néant est célibataire
Il n’y a pas deux néants ni même deux demi-néants
Même si né-an signifie naissance des ans

03/03/2021

Rien et/ou tout (1)

Le vide est-il plein de rien ?
Le rien est-il plein de vide ?

Le tout est-il vide de néant ?
Le tout est-il vide de rien ?

Le néant est-il vide ?
Le vide est-il néant ?

Rien ne naît de rien
Dit Épicure
Tout naît d’un seul
Mais le premier unique
N’est pas né
Il a été pensé
Par un seul qui est tout

La présence est existence
D’une fraction du Tout
Sans que rien ne remplisse
L’absence de rien

 

01/03/2021

La singularité initiale

A la fine pointe de l’âme
Là où rien ne se distingue du néant
Se trouve encore une lumière
Un point de clarté blanche
D’où nait l’histoire de ta vie

Tu ne la vois que rarement
Les jours où tu traverses
L’obscurité de tes peurs
Et la chaleur de tes humeurs

Il te faut persévérance
Perspicacité et imagination 
Pour trouver au-delà des mots
L’océan tumultueux du mur
D’inconnaissance éplorée
Et la douceur tendre des bras
D’une femme offerte aux paysages
De l’aride recherche

Derrière ce tout visible
L’invisible t’empoigne
Et secoue ta somnolence
Marche les yeux fermés
Et ouvre tes mains au passage
Des caresses chantantes

Tes lèvres ont le goût d’une absence
Qui dure et te blesse
Dans ta recherche de l’absolu
Ne te laisse pas briser
Redresse-toi et vois loin
Là où l’horizon n’est qu’une ligne 
Qui se dresse verticalement 

Vide-toi de toi-même
Pour atteindre cette singularité inaccessible… 

28/02/2021

Je suis

La nature ne fait pas de clones
Chacun possède sa propre carte d’identité
Mieux, chaque cristal de neige est unique
Tout l’infini est un infini d’individualités
Pas un microbe, pas un animal
Pas un humain n’est semblable
A l’égal de Dieu, tout peut dire :
« Je suis, unique. »

Chaque parcelle de la création 
est infiniment différente de son origine
et lui ressemble inéluctablement
L’œil humain et les instruments le prolongeant
Ne voient le plus souvent qu’une même chose
Mais cette chose est unique
Et ouvre sur le mystère de la création

Le cristal de neige se forme, vit et meurt
Du mariage entre une particule en suspension
Et la vapeur d’eau qui se congèle
Tout cela dans des conditions particulières
Un souffle d’air frais lui donne naissance
Un souffle d’air chaud l’anéantit

Et pourtant tous ces cristaux 
N’ont qu’une seule forme : six branches
Beauté singulière et pure
Proclamant : « Je suis, unique »

Le monde n’est-il pas un infini plein de merveilles !

 

26/02/2021

Sois

Sois, et rien d‘autre.
Sois est une lumière qui vient de toi.
Laisse tomber le rideau qui t’obscurcit la vue.

Vive n’est pas être.
Sois et rien d’autre.
Sois ce que tu n’es pas.

Laisse tes richesses 
Et penche-toi sur toi
Jusqu’à ne rien trouver.

Entre en toi-même.
Sois et rien d’autre,
Alors le rien deviendra tout.

Ce tout n’est qu’un son,
Une clochette qui tinte
Dans le froid et la nuit.

Réchauffe ton cœur 
D’absence de toi-même.
Roule-toi dans l’inconnu.

Dépose ton être
Et prends ce qui vient,
Ce vide qui emplit tout.

Alors, peut-être,
Ce tout et toi-même
Serons Un, unique.