L'écriture (14/05/2021)
L’écriture qui te prend à la gorge
Et t’entraîne dans sa sarabande
Déglutis, laisse-toi aller jusqu’au sang
Dans cette rondeur du plaisir d’écrire
Te vient un mot, un seul, petit
Ou une phrase qui sonne dans ta tête
Et l’obsède jusqu’à ce que la suite s’enchaîne
Comme un ruban de couleur esseulé
Le chat joue avec cette pelote factuelle
La triture et en tire quelques brins
Qui pendouillent dans le virtuel
Et s’étalent, en contraste, sur la page
Et tu ronronnes de plaisir irréel
Lové sur l’impression d’être beau
Alors que ces mots devenus vieux
Se détachent de toi-même, à l’horizon
C’est une fumée bleutée, douce au toucher
Qui court dans la lande et soupire
Tends tes bras et réchauffe-toi
Au feu de tes fictions incontrôlées
L’enchaînement des mots entre en phase
Et produit une mélodie inaudible
À l’oreille de celui qui ne sait
Mais bouleversante pour celui qui entend
L’accompagnent les accords bienheureux
Sombres, enchanteurs et veloutés
De relents de bois, de prés et de rivières
Qui bercent amoureusement tes jours
Tu baignes de bonheur de sobriété prudente
Enrobé d’ivresse et de sucre candi
Et contemples le jour timide qui se lève
Et t’illumine de rosée odorante
06:16 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écriture, poésie, poème | Imprimer