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13/07/2019

Locédia, éphémère (10)

J'avais soif de la poussière de la basse ville qui enduit les chaussures d'une légère couche blanchâtre et frappais à la porte d'un bistrot pour m'en débarrasser. C'était un de ces bistrots crasseux de la vieille ville, surmonté de charpentes de bois mal équarries, aux vitres jaunes de poussière et parfois remplacées par un morceau de carton découpé dans un vieil almanach. Dans la rougeur vaporeuse de la pièce, je distinguais du bout des doigts le bar vertical et rigide où les clients s'étendent pour consommer. Il était muni de petits accoudoirs et d’oreillers en cuivre mat pour le rendre plus confortable. Au plafond, sur la passerelle métallique, trônait le patron à la tête de ses robinets. Il y en avait de toutes les formes : carrés ronds, coniques, à tête de bélier, à tête de loup ou à tête d’épingle. Sous chacun d'eux luisait un petit voyant rouge dans la transparence duquel se lisait le nom des boissons. Appuyant sur un des boutons du pupitre de commande après avoir introduit une pièce et tournant le doseur sur petites giclées, j'attrapais avec la bouche le tuyau à bec chromé descendant de la passerelle et savourais lentement le breuvage rafraichissant.

Désaltéré, je pus regarder autour de moi les rares clients étendus sur les bars. Parallèlement au mien, à trois mètres environ, coiffé d’une casquette verte et décolorée, déglutissait un marin. Je l'enviais un peu d'avoir atteint ce stade de la soif où le patient tente de boire l'atmosphère à grands gestes de possession. Je n'osais pas trop me pencher vers lui de peur d’être aspiré par le lobe de l'oreille dans un de ses mouvements. Mais voyant que je m'intéressais à lui, il tenta de m'aborder au prix d'efforts immenses pour déplacer l'air et attirer mon bar. Je me tournais promptement vers le tuyau chromé pour aspirer quelques giclées bienfaisantes en poussant vers la droite la poignée du doseur. A travers le périscope du bar, le marin apparaissait allongé, ténu, déglutissant, la face ravagée par l'ennui. Il avait visiblement envie de parler. Je tournais vers lui le pavillon du bar et lui fis comprendre du regard que j'étais prêt à l'écouter. Il parla d'une voix altérée par la déglutition en entrecoupant son récit de fréquentes lampées sur le bec chromé.

_ J'ai vu la solitude. Je la tenais dans mes filets, étendue mauve, molle, secouée par les flots, abandonnée par sa force. Je la tenais prisonnière et mon cœur éclatait en rires. J’ai mis toute mon âme à fermer le filet. J’ai plongé dans l’eau verte à côté de la forme mauve. J'ai pris un bout du filet et nagé pour chercher l'autre bout. J'ai tourné ainsi trois fois en plongeant pour bâtir ma pelote de mailles, une pelote ronde, mauve et molle. Quand j'eus bien fermé la pelote, je remontais sur le bateau, je manœuvrais le treuil, j'attachais le câble au filet, j'ouvrais les cales au centre du bateau et y déposais la pelote dégoulinante d'eau. Épuisé, je me couchais sue le pont et sombrais dans un sommeil profond.

09/07/2019

Locédia, éphémère (9)

En relisant cet article du catalogue, acquis au son d'une pièce dans une petite sébile à la bouche pendante, je ne pouvais m'empêcher de lire « L. Locédia. Caractère contemplatif des grands fonds subconscients. A la particularité de voir l'envers des objets. Ne perçoit pas l'atmosphère quotidienne. Ne sait plus vivre seule et pas encore à deux. »

L'aquarium municipal découpait sa carcasse de plastique et de verre sur le ciel atténuant à travers ses ouvertures l’éclat verdâtre de l’horizon. Le poisson continuait sa lente digestion d’épinards que les visiteurs pouvaient acheter à l’entrée. Il distrayait ces gens qui venaient assister à la transformation naturelle et à ciel ouvert d'une feuille en purée. Le spectacle était d'autant plus amusant que le Licarpagus ne voyait bien que la nuit et tâtait désespérément l'eau claire de sa bouche à fanes jusqu'à trouver une feuille d’épinards. De jour, on ne pouvait observer ce travail passionnant qu'en empruntant les escaliers en colimaçon qui gravitaient autour de l'aquarium entouré d’une devanture d'acier rabattable pour maintenir une semi-obscurité à l'intérieur. Privilégié, je regardais le poisson de la rue, car il fallait pendant la nuit laisser respirer l’eau à la lumière nocturne.

Abandonnant le poisson à sa digestion, après être passé à un carrefour revêtu d'une guirlande de réverbères, je me dirigeais vers la basse ville. Elle constitue ce qui est appelée la ville pauvre, peut-être parce qu'elle est plus vieille que l'autre ou moins lumineuse. Les madriers soutenant les murs s'enchevêtrent aux poutres des plafonds et les béquilles se mêlent aux vieillards pour soutenir leur ennui. Entre deux poutres diagonales, un de ces vieillards cloue parfois quelques planches pour abriter sa paille et évoque à travers l'arête rouge de sa bouteille le temps où les chevaux tiraient les cadavres gonflés du fleuve. Un peu plus bas, toujours dans la ville pauvre, on peut voir le fleuve et le cimetière encombré de monticules bossus à l'endroit où le ventre gonflé repousse la terre fraîche. Un gardien veille sur la santé des fleurs de deuil qui recouvrent les monticules de leur végétation d'encens. Chaque matin, d'un arrosoir en panse de chevreau, il laisse tomber au creux de leurs pétales violacés une goutte d'eau morte qu'il perçoit tous les mois à la citadelle. Le soir, à la sortie des classes, quelques gamins rapiécés et bariolés jouent à la noyade en tirant à la courte-paille. Le jeu est d'autant plus amusant qu’i1 leur arrive fréquemment de manquer les classes pour assister à l'enterrement d’un de leurs camarades malchanceux.

05/07/2019

Locédia, éphémère (8)

3

Cette chambre était notre enfer, une ile déserte dont nous n'aurions pu nous évader. Il fallait vivre et nous supporter chaque jour bien que rien ne nous y obligeait. Chacun inventait n'importe quelle histoire pour s'excuser auprès d'amis d'autrefois qui insistaient pour le voir. Pourtant ces rencontres dans la chambre créaient un mélange de joie, d'inquiétude et d'énervement.

Elle ne parlait pas, ne souriait pas, le regard vague, perdu au-delà des murs jaunis, le visage immobile imprégné d'une tristesse profonde. Elle s'efforçait parfois de paraître gaie. Cette fausse gaieté la rendait vite silencieuse et elle jetait d'énervement ses bagues et ses boucles d'oreille. Cela se passait bien après que nous nous soyons connus, dans la ville morte, sous le soleil étouffant de l’été, quand la fenêtre entrouverte ne suffisait pas à rafraîchir l’air lourd de la pièce. J'essayais de parler, de rompre ce malaise en disant des mots qu'elle n'écoutait pas. Ces efforts étaient vains. Je me taisais et me levais pour regarder par la fenêtre le moutonnement des arbres de la ville en fleurs. Je regardais ses livres, je me coiffais de son chapeau, mais rien n’y faisait, elle restait inerte, indifférente à tout.

_ Mais enfin, qu’as-tu donc aujourd'hui ? Lui demandais-je exaspéré.

_ Rien, répondait-elle. Mais je sentais dans sa voix une certaine irritation. De même elle se dégageait vivement lorsque j'essayais de lui caresser le bras à cet endroit du coude où la peau légèrement bleutée est parfaitement lisse. Je me révoltais et lui demandais brutalement ce qu'elle voulait.

_ Écoutes, si tu ne veux plus me voir, dis-le-moi, mais je t’en prie, ne prends pas ces airs dédaigneux et absents. J’ai horreur de cela.

_ Si tu savais, me disait-elle, comme tu m’énerves à certains moments. Je prends peut-être des airs dédaigneux et absents, mais tu n’es pas drôle non plus avec tes prétentions de bonze africain (j’avoue avoir eu envie de rire à ce mot). Nous nous voyons trop. Moi aussi je suis triste et je vois bien que je t’agace. Nous sommes las 1’un de l’autre. Je t'ennuie et cela fait que tu m'ennuies. Nous ne pouvons plus nous supporter parce que nous n’arrivons pas à nous connaître.

Un soir, bien qu'elle me retint encore, peut-être par désir inconscient de nous déchirer plus encore, je suis reparti en jurant de ne plus la revoir. Elle m’agaçait lorsqu’elle se donnait des airs de faux dégout de vivre. Elle était trop satisfaite de vivre en paraissant malheureuse. Il faisait déjà noir et le ciel projetait sa lueur verte sur les murs arrondis, profanant le sommeil des habitants. Au niveau du sol, le square, qui paraissait une véritable forêt quand on le regardait de sa fenêtre, était minuscule et encombré de grillages, de gravier et de ronds en ciment. Je marchais lentement. Les pavés s'arrondissaient sous mon pied et j'associais l'équilibre de ma rancœur et de mon émotion à celui de mon corps à cheval entre deux pierres, à cet endroit où la semelle laisse le jour pénétrer sous son empreinte. En passant devant l'aquarium municipal, je regardais le découpage de ses morceaux de ciel, petits carrés de lumière si semblables au reste de la voûte que j’imaginais la couleur de l'horizon à travers ses montants de plastique jaune. Pourtant je ne percevais chacun de ces panneaux qu'à travers un filtre animal. Pendant la journée, on ne peut voir le ciel à travers l'aquarium. Ce soir-là, j'apercevais un poisson profiler sa silhouette entre les barreaux de l'horizon. Je ne regardai plus le ciel, mais ce poisson immobile qui m'observait aussi. Amère contemplation entre deux éléments qui ne peuvent se comprendre. Sur ces ouïes, un L majuscule phosphorescent donnait sa référence sur le catalogue de l'aquarium « L. Licarpagus. Espèce contemplative des grands fonds sous-marins. A la particularité de voir dans la nuit des grands fonds grâce à un projecteur de particules invisibles pour l'homme. Ne voit rien dans la clarté diurne. Vit en couple sans toutefois s'attacher à la femelle avant l'époque des amours. »

01/07/2019

Locédia, éphémère (7)

Nous avions parlé de ces longs silences où se mêle le rêve et ces poses ne la gênaient pas plus que moi. Elles étaient nécessaires comme peuvent l’être celles de la musique. Ces silences marquaient aussi les changements de mouvement, quand nous passions de ces premiers instants d’une nouvelle rencontre à l'adagio précédant la séparation. Nous découvrions à nouveau notre décor, cette chambre minuscule, aux murs biscornus, anguleux, qui semblaient toujours plus proches de nous. Je regardais la porte grise qu’on ouvrait avec difficulté entre 1’armoire débordant d’un fouillis inextricable et le lit toujours fripé, parce qu’il était le seul siège possible. Cette porte qu'il fallait franchir en se glissant de côté servait également de porte-manteaux où étaient accrochés un imperméable de peau, un chapeau de paille de riz, la bure qui lui servait de robe de chambre et un maillot de bain incroyablement jaune. Elle regardait par la fenêtre dissimulée derrière les pans de murs mal ajustés et qui ne pouvait s'ouvrir complètement parce que la table était engagée dans son réduit. Elle était faite de petite carreaux dont plusieurs avaient des défauts et laissaient entrevoir un paysage déformé.

Je me levais et regardais aussi à travers les vitres pendant qu'elle réordonnait méthodiquement sa chevelure. Les toits de la ville s'étendaient en tous sens, surmontés d'une forêt glacée d'antennes de toutes sortes, nickelées et luisantes au soleil. Au premier plan se dressaient les arbres du square, ces arbres aux feuilles si étranges qu'ils ressemblaient aux chapeaux des gardes municipaux. Vus d’en haut, les arbres municipaux, comme les appelaient les voisins, semblaient ne pas avoir de troncs et n'offraient à la vue qu'un nuage vert. Grâce à une trouée dans le feuillage, j'apercevais les enfants entassés dans des ronds de ciment remplis de sable, revêtus de combinaison anti-poussière de différentes couleurs. D’autres s’amusaient avec les lézards domestiques qu’ils tenaient en laisse. Quand l’un d’eux réussissait à sortir du collier, l’enfant rejoignait sa mère en pleurant et ne se consolait qu’à la promesse d'en acheter un autre.

Je riais et Locédia se penchait par la fenêtre pour indiquer au gamin ou se trouvait son lézard. Mais il s'échappait souvent avant qu’on ne le rattrape. Je me jetais sur le lit en riant et Locédia venait s'affaler à côté de moi après une pirouette devant la glace.

Les glaces la fascinaient et elle ne se lassait jamais de regarder son corps et son visage comme s’ils lui étaient étrangers. Elle n'avait pas menti lorsqu'elle m'avait dit à notre première rencontre quelle n’aimait qu'elle. J’en suis maintenant convaincu.

23/06/2019

Locédia, éphémère (5)

Je repars. Mon corps est revêtu de filaments transparents et visqueux arrachés au caillou. Ils se prennent dans les plantes et je m'efforce de les distendre et les faire céder, laissant sur mon passage une trainée de toiles desséchées. Les cailloux ont repris de leur consistance conne si le fait de m’élever au dehors de la forêt et de gravir la montagne leur donnait le sens d’une pureté matérielle. Il n’y a pas un être vivant. Le silence plane sur la montagne. Comment ferai-je pour monter encore ? A chaque pas la roche devient plus effilée. On a dû y planter autrefois quelques lames de rasoir qui se sont reproduites, heureusement en dégénérant. Les filaments qui s’effilochent encore par endroit en se teintant de rouge, me protègent et s’épanouissent en arc-en-ciel sur la matière noire du sol. Aurai-je la force de continuer ?

J’aperçois maintenant le sommet, semblable à une lame durcie au feu. La roche se couvre de pustules rouges et orangées qui m’aident à prendre prise. Le sommet est là, détaché sur le ciel verdâtre. Seule une auréole plus claire, un peu laiteuse, atteste de la présence du soleil. Il ne suffit pas à réchauffer le sol, mais ses formes arrondies s’éclaircissent jusqu’à prendre une teinte ocre jaune. Il n’y a pas un souffle de vent, pas un bruit, pas une ombre. Les battements de mon cœur et mes halètements se répandent dans l’atmosphère. Mes mains tremblent. Mon corps est saupoudré d’une fine poussière ocre arrachée à la montagne dans mes efforts. Autour des plaies se sont formés de petits ourlets écarlates et mousseux où se dépose la poussière. Je ne peux plus avancer. J’épouse forme de la roche, elle m’aspire, m’engloutit.

Ta connaissance est derrière la montagne comme un livre ouvert, inscrite en toutes choses.

 

Il neige, tu es blanche. Mes lèvres s’imprègnent de ta froideur sans parvenir à t’atteindre, je te regarde, translucide, et mes bras se referment sur le vide. Tu es impalpable et présente.

_ Regardes-moi, suis-je belle ? Je veux que tu me désires. Je veux te séduire, disait-el1e d/une voix enjouée, la tête haute, les cheveux rejetés en arrière.

Mais je ne suis pas le seul que tu cherches à séduire, répondais-je sur un ton d’indifférence feinte, parce qu’au-delà de tes paroles se cachait une certaine vérité que je découvrais peu à peu. Séduire, elle ne pensait qu’à cela. Elle regardait les hommes jusqu’à ce qu’ils frémissent de désir et ce seul frémissement lui suffisait. Elle ne voulait rien de plus. J’ai cru, je le crois encore, car c’est aussi la vérité, que tu cherchais en moi autre chose, une partie de toi-même, peut-être ?

_ Je suis l'image du monde et le monde est séduisant. Je suis faite pour te séduire, proclamait-elle, une main sur le cœur, une autre tendue vers moi.

_ Je te désire, Locédia, déclamais-je à mon tour en entrant dans ce jeu que nous poursuivions souvent, n'osant pas affronter la réalité. Je désire ton corps, la chaleur de ton ventre, la douceur de tes chevilles.

Elle me tendait sa main que je baisais lentement en la regardant faire la révérence, puis elle se dégageait en animal craintif qu'on ne peut flatter trop longtemps.

_ Crois-tu que tu m’auras possédée si je te donne mon corps, continuait-elle sur un ton subitement grave en détournant la tête pour caresser un objet familier et cacher son trouble. Tu n'auras rien, qu'une femme morte entre les bras. Tu connaitras la douceur de ma peau, la forme de mon ventre, la courbe de mes seins, mais je te serai aussi inconnue qu'auparavant. Je te serai étrangère et tu seras un de ces hommes que j’ai accueilli par ennui. Tu ne me connais pas encore, tu ne sais rien de moi. Tu aimes l'image que tu t'es formé de moi et cette image est ton propre reflet. Mais je ne suis pas cette image.

20/06/2019

Locédia, éphémère (4)

Chapitre 2

 

Ton nom, avais-je besoin de le connaître ? Cela impliquait une nouvelle rencontre, puis d'autres, chacune d'elles en appelant une autre. Pourquoi ai-je cherché à te revoir et pourquoi as-tu accepté ? Peut-être le parfum des fleurs, ta présence au milieu d'elles, ou l’air plus pur du jardin et ta gaieté. 0u encore cette entente immédiate entre nous.

Depuis, que de chemins parcourus ensemble, de paroles, de silences élargissant notre savoir, de gestes ébauchés et compris. Nous avons traversé d’étranges paysages, la main dans la main.

– Étaient-ils si étranges ? me questionnais-je.

– Quand tu connaîtras les paysages de ma solitude, tu seras effrayée, disait-elle parfois.

Et pourtant, depuis que tu es partie, ma longue transhumance ne fait que commencer.

J'erre dans le continent de ta présence. Paysage dépravé, tu m’entraînes vers les sources de mon achèvement. Je ne m'étonne plus de ces montagnes granuleuses et lointaines, parsemées de forêts cendrées dans lesquelles je m'enfonce jusqu'aux genoux. Je repousse de la main les arbres qui laissent échapper un petit cri plaintif, aigu, émouvant, Leurs feuillages de caoutchouc s'entrelacent plus étroitement jusqu'à obscurcir mon chemin et je dois porter vers l'avant mes mains ouvertes et jointes, paume contre paume, pour écarter du bras les branchages élastiques. La mousse confère un tapis moelleux à la naissance de l’herbe. Haute, légèrement piquante, je m’y enfonce jusqu'aux chevilles, éprouvant parfois sous le pied la dureté arrondie et fuyante d’une racine. Lorsque je relève la jambe, elle vient à moi après une petite résistance dans un bruit de succion.

Si je restais longtemps au même endroit, peut-être m'enfoncerais-je dans le sol et pousserais-je, les bras tendus vers le ciel. Je perdrais la consistance de mon corps. Les mains refermées sur les branchages de la voûte, je m'amollirais jusqu'à ne plus posséder qu’un corps visqueux et froid semblable à ces plantes que j’écarte avec dégoût. Ne pas s’arrêter, ne pas abandonner. Peut-être est-elle derrière la montagne ?

Il y a maintenant de gros cailloux qui sont des obstacles difficilement franchissables pour mon corps fatigué. Certains, les plus vieux, probablement dégénérés, sont devenus mous et ventrus. Je fais des efforts désespérés pour me hisser dessus et ne rencontre qu'une matière gluante et tiède sur laquelle je n’ai aucune prise. Je dois alors faire un détour pour trouver des cailloux plus consistants. Il y a heureusement quelques arbres élastiques qui me servent d'appui et me repoussent plus avant dans ma démarche incertaine. Mais ces arbres se font de plus en plus rares et sont remplacés par de petites plantes rougeâtres à l'odeur de chanvre, portant des fleurs de lèvres. Fatigué, je m’assois sur un caillou mou et regarde leurs pustules écarlates respirer avidement l’air de la forêt. La pourriture rend leur beauté charnelle, mais je n'ose pas les toucher. Je n’aime pas cette plante écarlate â la peau flétrie et me demande comment d’aussi délicates fleurs de lèvres peuvent pousser sur un corps aussi disgracieux. La pourriture engendre une certaine beauté comme les vices engendrent l'amour. Je ne dois pas rester assis sur ce caillou, je ne pourrai bientôt plus m’en décoller. Là-bas derrière la montagne ...

17/06/2019

Locédia, éphémère (3)

 

D’autres jardins abandonnés me hantent. Jardin de ta connaissance, terrain vague parsemé de plantes rougissantes dissimulant des fleurs d'une blancheur transparente. Agrippées aux cailloux boursouflés, elles dressaient leur corolle au-dessus des minéraux bleuis. Parfois l'une d'elles, ayant épuisé sa volonté à décolorer, s’affaissait à la grande joie des autres qui reprenaient quelques couleurs avant de s’évertuer à nouveau en vaine tentative de coquetterie. Les plantes grises poussaient également là pour contempler l’effort créateur des meilleures, mais elles n’avaient pu les récompenser, ces dernières étant en convalescence. Deux jeunes garçons, accroupis, servant de jardiniers, soignaient de leur zèle nourricier chacune des plantes sans distinction de beauté. Peut-être même préféraient-ils les plantes grises dans leur robe de pensionnaires. Les employés de la Beauté et de l’Ordre Public, diplômés d’Etat, en blouse blanche, une calotte brodée sur la tête, s’affairaient avec un charriot à pots pour évacuer les plantes indisponibles. Leur chef, personnage important à galons dorés, muni d'une musette avec un hétéroclite nécessaire à soins, courait d’un charriot à un autre pour faire des piqûres de chlorophylle aux cas les plus urgents. A certains moments de la journée, malgré le règlement interdisant l’entrée du jardin aux véhicules à roues, une camionnette de la prévention forestière venait prendre sur place une urgence. Les plantes grises pleuraient quelque temps le départ d’une favorite, puis l’oubliaient vite dans la fraîcheur innocente des plus jeunes.

Je te rencontrais là pour la première fois, agenouillée au-dessus d’une plante grise, occupée à placer patiemment un pansement de glucose sur une morsure de taupe. Tu penchais légèrement la tête et tes cheveux couraient sur tes bras nus. Ils avaient une peau d’enfant, plus lisse à l’intérieur du coude. Les autres plantes se pressaient autour de toi pour s’imprégner de ton parfum, puis l’exhalaient vers les plantes environnantes qui rougissaient plus fort. Tu continuais ton travail, coupant méticuleusement de petits morceaux de sparadrap pour faire tenir le pansement.

_ Les plantes ont l’âge de leur amour, me dis-tu en te tournant vers moi.

_ Elles meurent souvent de trop de soins.

_ J’aime les plantes sauvages comme ces plantes grises. Mais je suis trop tendre avec elles. Les hommes aussi, il faut les laisser saigner.

_ Et les fleurs transparentes ? Demandais-je en me penchant vers elle pour prendre les ciseaux quelle me tendait.

_ Elles ont la consistance éphémère de leur existence. Comme certaines femmes, elles meurent de leur unique vertu, la beauté. Elles rougissent beaucoup. Je ne les aime pas.

_ Qui aimez-vous ? Questionnais-je en me demandant ce qu'elle entendait par consistance éphémère de l'existence des plantes aux fleurs transparentes.

_ Moi. C'est déjà très difficile et on est vite dégoûté. Alors comment aimer le reste si on n’arrive déjà pas à s'aimer.

_ Peut-être en aimant quelqu'un d’autre ?

_ Ça m'est déjà arrivé et c'est éphémère comme la vie d’une de ces fleurs. Je ne veux pas recommencer. J'aime les plantes grises parce qu'elles me ressemblent. Elles se cachent. Elles sont pourtant au milieu des plantes rougissantes de la serre.

_ Comment vous appelez-vous ? Demandais-je encore.

_ Locédia, pourquoi ?

 

14/06/2019

Locédia, éphémère (2)

Parfois une lueur fugitive échappée du phare de la tour de veille ou d’un des projecteurs des immeubles publicitaires, trouble l’opacité de 1’atmosphère et découvre des ombres en mouvement qui prennent possession de la barricade. Une grande main d’obscurité me frôle et m'oblige à courber le dos. J’ai remarqué aussi, après plusieurs promenades, que l'inégalité du sol, par suite des sensations imprimées à mes doigts, créait une multiplication de la palissade. Elle devient un véritable labyrinthe à trois dimensions où la même planche ne possède pas les mêmes vertus selon la hauteur du toucher.

Locédia, tu n’avais pas les mêmes vertus selon la position que j’occupais à tes côtés. Comme la planche délivre la preuve de sa réalité grâce à un léger attouchement du doigt, je t’observais parfois avec détachement. Un regard neuf me délivrait de l’image que la mémoire subtilisait à ton image réelle. Je découvrais alors, avec terreur et tristesse, un monde que je n’atteindrai jamais, une image qui m’était étrangère. Isolée, tu poursuivais apparemment le jeu de notre connaissance, alors que j’étais séparé de toi. J'imaginais la vie de cette nouvelle image, une Locédia prostituée au dérèglement commun. Nous avions élaboré par les mots et les gestes un règlement de nos rapports et j’avais dû raisonner au fil des jours chacun des articles du règlement alors que tu 1’avais conçu instinctivement.

Tu retombais comme un caillou élevé par l’air épuré du ballon, puis livré à lui-même par l’éclatement de son aspiration. Prisonnière de ton corps, tu volais de mains en mains, de nudités en nudités, sans pouvoir te fixer sur l’une d’elles. Rassasié de corps dévêtus, je te perdais sans regret.

La brèche dans la palissade est là, devant moi, trou noir entouré de dents sorties de l’obscurité. Je m’y glisse avec lenteur en prenant garde de ne pas y accrocher mes vêtements. Un jour j'y ai laissé un morceau du cuir chevelu, comme ces moutons qui guirlandent de laine les fils de fer barbelés ou les épines des haies. Il y a bien une autre entrée, à une centaine de mètres, mais il s'y tient un gardien que je ne veux pas voir. Son costume de flanelle défraichie et sa moustache roussie par le tabac le rendent repoussant. Je suis passé la première fois devant sa porte et il m’a abordé en homme dérangé dans son travai1.

_ Qu’est-ce que vous voulez ? Vous ne voyez pas que c’est un jardin abandonné, s’était-il écrié en montrant l’entrée envahie par des herbes violacées et des cailloux aux arêtes aiguës. Un jardin abandonné n’a rien à livrer. Il doit rester abandonné. Le gardien aussi est abandonné. La ville nous abandonne.

Bien qu'il semblait ne pas prendre en sympathie immédiate les rares amateurs de son square, il avait été ravi de me trouver pour raconter ses malheurs. Il habitait une petite grotte à l'entrée masquée par des plantes grimpantes qu'il fallait écarter du bras pour apercevoir la porte. Pour subvenir aux besoins immédiats, le jardin lui fournissait le bois de chauffage et les sièges travaillés dans les cailloux mous qui encombraient les endroits où la flore était plus dense et pourrissait chaque année.

_ Chaque fois que je vais au guichet des gardiens percevoir mon mois, me dit le gardien, une demi-journée suffit à peine pour retrouver mes papiers. Personne ne pense à m'augmenter. On a même parlé de raser le jardin, mais comme il est abandonné, personne n'y pense vraiment. L'abandon n’a rien à faire dans l’esprit des représentants municipaux qui sont occupés à détruire des maisons encore habitées.

Toi aussi, un jour, je t'abandonnerai. J'oublierai la chaleur de tes mains, le son de ta voix qui obsède mes nuits sans sommeil. Un matin devant la glace, je délaisserai le dessin de tes lèvres et n'y verrai plus que mon visage. Mes genoux ne recevront plus tes paumes tièdes qui m'obligeaient à me retourner dans le lit, Abandonnée. Comme je voudrais déjà t'avoir abandonnée sur un rivage vierge et m’en éloigner à grands coups de rames jusqu'à me perdre au-delà de l'horizon.

_ Vous ne pouvez savoir ce qu’est l'abandon, continuait le gardien d'un ton de confidence. Vous habitez des murs de pierre, l'air chauffé du souffle des autres. Les plantes environnent le jardin d’un vieux relent de verdure, un peu âcre, surtout au printemps quand le délaissement s'empare de nouvelles proies et gagne du terrain. Les autorités m’obligent à consolider les barricades, mais un jour elles éclateront et l'abandon se rependra dans la ville. Une ville morte, voilà ce qu'elle deviendra. Vous marcherez dans la ville comme des morts, à grandes enjambées osseuses et sonores. Le jardin s'emparera de la résonance de vos pas jusqu'à ce que vous étouffiez réellement. Vous mourrez abandonnés.

11/06/2019

Locédia, éphémère (1)

Chapitre 1

 

Je marche. Rythme apaisant des pas, remède unique. Un, deux, un, deux, deux, deux. Je me prends au jeu des pas et tu me vois passer, occupé à ne pas fouler la jointure des dalles, tantôt allongeant exagérément un pas, tantôt plaçant un pied ridiculement trop près de l’autre. Lorsque le rythme du balancement des pas avec l’écoulement des lignes se détraque, je dois m’arrêter et réfléchir d’où il me faut repartir pour reprendre ce monotone pari. Certaines dalles sonnent plus claires que d’autres et faussent l’écho de la rue obscure. Ce n’est déjà plus un jeu ; cela devient un rite magique qui prend autant d’importance que le square. Je croise un passant, deux yeux fixes qui me regardent trébucher à la recherche d’un équilibre imaginaire. Je mêle un instant mes pas aux siens, puis tout se perd dans l’écho et le rite reprend. Certains disent que c’est une idée fixe. Ils sont même allés jusqu'à dire que j'étais fou. Qui n'est pas fou aujourd'hui ?

Je fais souvent le même chemin. Je me dirige d’abord vers le square entouré de planches. La rue est obscure et je dois compter les pas qui me rapprochent de la palissade. Soulagé par le toucher rugueux des planches de sapin, je promène les doigts sur les interstices comme le prisonnier gratte du bout des ongles la jointure des pierres. Suivant la rampe imaginaire de la palissade, je cherche la brèche qui me permettra de pénétrer dans le jardin.

Est-ce vraiment un jardin ? Ce n'est pas non plus un terrain vague, ni un de ces bouts de terre abandonnés, que l'architecte façonne à son esprit avant de commencer l'équilibre méticuleux de matériaux disparates. Peut-être l'avait-on prévu pour cet usage, mais le projet a dû sombrer dans les difficultés bureaucratiques. Ce n'est plus qu’un amas de terre où la nature a repris ses privilèges, ordonnée par un esprit charitable qui a délivré à chaque plante un permis de pousser sur une concession bien précise.

Pas à pas, je compte les planches jaunâtres entrevues dans l'obscurité et j’en perçois la jointure mal ajustée entre le contact rugueux et monotone du bois, Un nœud m’arrête parfois. Je palpe le trou qui, sur la trajectoire de mon doigt ressemble à la jointure de deux planches bien que je sente qu’elle fait partie intégrante d'un même bois, cavité indivisible de ce qui l’entoure. Remontant alors d'une impulsion inquiète le doigt sur une trajectoire verticale, le contact du rebord arrondi du trou me procure un indicible sentiment de soulagement comme si cet évidement prévu par la nature du bois était une ouverture naturelle vers le calme du jardin.

Je continue lentement, plus posément jusqu’à ce que le rythme des intervalles entre les planches, par un curieux effet d'impatience ou d’accélération du temps, imprime au balancement des pas une oscillation supérieure. De même, en comptant mentalement les secondes, nous accélérons inconsciemment l’écoulement mathématique du temps, comme si, par le fait de vouloir être réglée volontairement, sa somnolente progression se détraquait.

23/05/2019

Pérégrinations

A paraître prochainement aux Éditions des poètes français :

 

Loup Francart

 

Pérégrinations

Pictoèmes

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Un pictoème est l’association d’un poème et d’une image, que celle-ci soit dessin, tableau ou photo. Le poème est incomplet sans cette image et inversement celle-ci éclaire le poème. Les deux forment un ensemble indissociable évoquant un instant, une émotion, un sentiment, voire une histoire ou même un concept.

19-05-23 Extraits Pérégrinations 2red.docx 

Prochainement...

10/08/2018

L'échappée, dictionnaire poétique 3

 

Voici la vidéo de présentation du dictionnaire poétique 3, édité chez Sydney Laurent, en juillet 2018 (voir le 19/07/2018 parution de "L’Échappée") :

 

https://youtu.be/vYXbNtLojSM

 


 

envoyez-la à vos amis !

et envoyez-moi un commentaire qui me sera utile pour améliorer la présentation.

Bonne vidéo... Puis, bonne lecture.

19/07/2018

L'échappée, dictionnaire poétique 3

Ce nouveau recueil de poésies s'appelle L'échappée...

Il est publié aux éditions Sydney Laurent.

poésie,recueil,dictionnaire,poème

 

Aspire au vide pour être plein

Car le plein n’est que vide

Dans l’âme qui se cherche

 

L’échappée est le troisième recueil d’une série appelée Dictionnaire poétique. Comme les précédents ouvrages (Dictionnaire poétique et Le souffle des jours),  il est conçu comme un dictionnaire tentant d'éclairer la signification d'un mot ou d'une situation. Certains poèmes sont cocasses, d’autres étonnent, d’autres encore interrogent. Ils parlent de situations quotidiennes, de la connaissance du monde, d’un au-delà du moi, de la nature et du surnaturel, de femmes et d’enfants, bref de tout ce qui fait la beauté de la vie. Un mot, une phrase suffisent pour entrer en poésie, puis poursuivre, à la découverte de ce qui se cache derrière l’expression.

Livre broché : 18,90 € TTC
E-book : 7.99 €
198 pages
ISBN 979-10-326-1094-7

 Les commandes peuvent être passées :
- Sur le site internet de l'éditeur : http://editions-sydney-laurent.fr/livre/lechappee-dictionnaire-poetique-3/         
- Sur Amazon : http://www.amazon.fr/
- A la FNAC : http://livre.fnac.com/

Alors, bonne lecture à tous, quel que soit le moment, le lieu et votre humeur !

 

14/06/2018

Parution du recueil "Poèmes pour une seule"

Il vient de paraître. C’est un recueil intimiste non diffusé dans les réseaux commerciaux.

1° couv Ppus.jpg« L’amour conjugal est un rêve délicatement entretenu qui toujours ramène à la première rencontre et au premier baiser. Pour celui ou celle tenant dans ses bras celui ou celle qui est sa vie, c’est cet instant ineffable qui devient la seule image à laquelle tout se rattache. 

Alors, toujours, l’amant ou l’amante contemple le monde avec les yeux de l’amour et sublime la réalité. Ils ont atteint l’ultime vérité du mariage et la vie les comblera quoi qu'il arrive.

Cet amour est au-delà de l'entente amicale, il est en deçà de l'amour-passion, il est la vaste plaine où l'on marche sans jamais se lasser, contemplant l'horizon et n'en voyant jamais le bout. Et cette marche enchante à tel point qu'elle devient danse, la danse de l'entente éternelle. »

L’amour a toujours été l’inspirateur premier de la poésie. Balzac disait : “L’amour est la seule passion qui ne souffre ni passé ni avenir”. C’est pourquoi seule la poésie traduit cet élan vital, ce cri du cœur, éprouvé en face de l’aimé(e). La poésie déchire le voile du temple et permet de contempler les yeux dans les yeux celui ou celle qui est plus que soi-même.

Ci-joint quelques extraits : Extraits de Poèmes pour une seule.docx

136 pages

Prix 7,90 € 

 

17/12/2017

Il est encore temps

Oui, il est encore temps de commander "Un sourire et quelques mots" pour vos cadeaux de Noël ou de nouvel an.

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« C’est justement lorsque nous abandonnons notre histoire personnelle que nous découvrons la vraie vie. »

 

Sourire aux autres, au monde et à soi-même reste la meilleure thérapie contre la morosité et l’amertume. Dans de brefs textes, l’auteur s’interroge sur le mystère de la vie individuelle (notre histoire personnelle, le destin, le bonheur, l’au-delà du moi), l’avenir collectif (la politique, la culture, la communication, l’art), l’univers (le Big Bang, l’infini, la noosphère), ainsi que d’autres sujets plus terre à terre (la danse de la Parisienne, le bain de mer, courir la nuit).

Ces anecdotes et réflexions sont drôles, provocantes, parfois intimes, à méditer, au lit, sur la plage ou dans le métro.

 

 

Livre broché : 18,90 € TTC
E-book : 7.99 €
298 pages
ISBN 979-10-326-0249-2

 

A vous qui errez dans votre être sans le comprendre,
A vous qui cherchez la lumière au-delà du moi,
A vous qui entrevoyez derrière votre histoire personnelle
Ce vide qui possède avec sobriété l’attrait du plein,
Ouvrez ce livre et laissez-vous prendre
Par ses anecdotes, réflexions, interrogations
Qui vous ouvrent la voie et incitent au retournement.

 

https://www.youtube.com/watch?v=OodjVwXH1Co


  Les commandes peuvent être passées :
- Sur le site internet de l'éditeur : http://7ecrit.com/livre/sourire-quelques-mots 
- Sur Amazon : http://www.amazon.fr/
- A la FNAC : http://livre.fnac.com/

  Les commandes peuvent être passées :
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08/10/2017

Salon du livre

 

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01/04/2016

A paraître

Dans le courant du mois d'avril, parution d'un nouveau livre :

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Le temps te presse… Et tu résistes
À l’appel de la fin des temps
Le temps te presse… Ne te presse pas...

08/11/2014

Parution de "Dictionnaire poétique"

poème, écritre, recueil de poésie, édition

poème, écritre, recueil de poésie, édition

Faites rêver... Offrez donc un recueil de poésie en cadeau de Noël. L'heureux élu vous en sera gré, il pourra rêver pendant ces jours où la réalité dépasse parfois la fiction. Avec cet ouvrage, la fiction n'est jamais dépassée.

Un mot, c'est une image, un son, un picotement qui étire un fil ténu qui, s'il est suivi, vous entraîne au bout du monde et de l'imagination. Vous fermez le livre et cela se poursuit en vous inconsciemment. Alors, vous devenez vous-même poète.

Détails du Livre

Pages :

186 pages

Genre :

Poésie

Paru le :

07/11/2014

Référence :

ISBN 978-2-7547-2626-9

Format :

13x20 Broché

21/07/2014

Petits bouts de rien

 

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 Les éditions du Panthéon vous font part de la parution du livre

Petits bouts de rien

le 21 juillet 2014

 

272 p. format 13x20cm

Prix de vente:

  • imprimé : 19,40 €  TTC;
  • numérique : en moyenne 15 €, selon les réseaux de distribution. 

Les commandes peuvent être passées :
- Sur le site internet : www.editions-pantheon.fr
- Par courriel adressé à : commande@editions-pantheon.fr  
- Par courrier adressé à : Les Editions du Panthéon
                                     12 rue Antoine Bourdelle  75015 Paris
- Par télécopie au 01 43 71 14 46
- Par téléphone au 01 43 71 14 72 
- Sur Amazon : http://www.amazon.fr/
- A la FNAC : http://livre.fnac.com/

 

Emmenez-le en vacances, lisez un récit et laissez-vous rêver...

04/12/2012

La guerre du sens, de Loup Francart

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Préfacé par le professeur Jean-Léon Beauvois, socio-psychologue,  « La guerre du sens » est éditée chez  Economica, dans la collection Stratèges et Stratégie.

Depuis dix ans les nations occidentales sont confrontées à des conflits dans lesquelles le sens de la guerre et la recherche de légitimité par les belligérants entraîne une véritable guerre du sens par médias et opinions interposés. L’art de persuader par le verbe prend le pas sur l’art de l’affrontement physique. La guerre du sens ne peut être évitée. Ne pas vouloir y participer revient à laisser aux autres le soin d’expliquer ce que nous voulons et ce que nous faisons. 

Le général (2S)Loup Francart en décrit les raisons et les modes d’action : communication, persuasion, désinformation, intoxication, propagande. Il en définit les règles pour que la démocratie n’y perde pas son âme. 

 

03/12/2012

Maîtriser la violence, une option stratégique, de Loup Francart

Depuis la fin de la guerre froide, se sont développées des situations conflictuelles intra-étatiques dans lesquelles une violence multiforme remplace les batailles conventionnelles qui caractérisent les conflits inter-étatiques.

Publié en 1999, anticipant les événements du Kosovo, ce livre faitcouverture.jpg l’objet d’une réédition tenant compte des évolutions de ce type de conflits dans lesquels la communauté internationale mandate une force pour préserver, rétablir ou recréer la stabilité. Dans ces opérations, destinées à empêcher la guerre, les armées ne peuvent s’attaquer directement à la puissance militaire adverse. Leur position sera le plus souvent en interposition plutôt qu’en opposition. Dans bien des cas, il ne sera pas désigné d’adversaire.

Cette approche nouvelle propose une stratégie de contre-violence destinée à prévenir, contrôler, contenir l’escalade de la violence. Après avoir analysé les types de violence rencontrés par les forces dans ces engagements et précisé les différences entre l’emploi de la force et l’utilisation de la violence, les auteurs explicitent les éléments de conception de ces opérations et décrivent les procédés de maîtrise à mettre en œuvre sur le théâtre lui-même.

 

Le général (2s) Loup Francart dirige la société EUROCRISE, spécialisée dans la gestion des crises et l’intelligence stratégique. Au cours des années 90, Il a été l’initiateur de la nouvelle doctrine d’emploi des forces armées en tant que chargé de mission à l’état-major de l’armée de terre. Il a ensuite été directeur de recherche à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques où il a travaillé sur les problèmes stratégiques européens. Il a également publié La guerre du sens (Economica, mai 2000), ouvrage traitant de la guerre médiatique et de la gestion de l’environnement psychologique dans les conflits. Il est considéré comme un expert international en matière de stratégie et de doctrine d’emploi des forces.  

Jean-Jacques Patry a largement contribué aux recherches multidisciplinaires et à la mise en forme des chapitres. Il est docteur en Droit Public et Sciences Politiques et titulaire d’un DESS de défense.

Voir : http://www.eurocrise.com/