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21/02/2014

La politesse

La politesse a deux fonctions.

Elle régule les rapports entre les êtres humains et permet d’éviter les heurts d’humeur, voir la manifestation ouverte d’animosité. Elle facilite ainsi la bonne marche de la société.

Mais elle peut également, et ses avantages se transforment alors en inconvénients, devenir langue de bois lorsque les parties ne veulent pas se parler. Sous prétexte d’éviter tout heurt, il devient impossible de s’exprimer et de faire part de son point de vue. L’échange n’existe pas sur le sujet de discorde qui est évacué sous prétexte de risque de confrontation.

Cela s’accompagne d’une discrimination à la parole. Les autorités seules y ont droit, en usent et en abusent. Les autres doivent écouter sous le prétexte d’éviter le démêlé verbale. Lorsqu’on veut faire part de son point de vue, il est trop tard, ce n’est pas le moment, ce n’est pas le sujet de la réunion. Bref, toutes sortes de faux arguments pour vous empêcher de vous exprimer. C’est ainsi que gouvernent nos politiques et notre administration. Cela évite d’avoir de véritables échanges participatifs.

Mais bien sûr, il y a eu concertation ! Celle-ci signifie que les deux parties ont été conviées à une réunion au cours de laquelle seules les autorités ont la parole, sans aucune réponse aux quelques questions qu’elles permettent de poser à l'autre partie.

14/02/2014

L’influence ou la liberté

M.Oppenheimer et son équipe ont donnés des textes à lire à des étudiants en variant la taille et le style de la police de caractère "12-point Comic Sans MS 75% gris" et "12-point Bodoni MT 75% gris" pour les uns, "16-point Arial Black" pour les autres. C’est-à-dire :

  • 12-point Comic Sans MS 75% gris : Est-ce lisible et pratique pour apprendre la physique?
  • 16-point Arial Black : Est-ce lisible et pratique pour apprendre la physique ?

Puis, ils ont questionné les lecteurs sur le contenu des textes. 86,5% de ceux qui avaient la version point Comic Sans MS 75% gris répondent correctement, c’est-à-dire se rappellent des détails, contre 72,8% pour ceux qui avaient la version la plus lisible. Presque 15% de différence. Pourquoi ?

Eh oui, à vouloir trop mâcher, on désintéresse ceux qui ont l’esprit éveillé et qui sont prêts à chercher des heures plutôt que d’être enseignés pas à pas et cajolés benoîtement. C’est dans la difficulté que l’homme se découvre homme et non dans l’apathie. Inversement, l’enseignant ne souhaite souvent qu’une chose, la soumission à ce qu’il enseigne, sans dérogation. Car derrière tout cela, il y a la sacrosainte idéologie de l’influence. Vladimir Volkoff, le spécialiste de la désinformation, un jour où nous allions en train à Lille pour une conférence sur le renseignement, me dit : « Il n’y a pas de dialogue sans recherche d’influence. Tout homme cherche à influencer l’autre, quel qu’il soit. Ce peut être en forçant la main, ce peut être en douceur. Mais dans tous les cas, ce que j’expose à l’autre, dès l’instant où la conversation est sérieuse, cherche à le convaincre ».

En ces jours où la communication prime sur l’information, c’est d’autant plus manifeste. Et si l’on vous demande de dire si vous aimez ou non (like), c’est bien pour mesurer le degré d’influence qu’a pu avoir votre message, même s’il est pauvret par nature.

Mais dans la réalité profonde de l’homme se cache un désir de connaître qui n’a rien à voir avec l’influence. La liberté est le moteur de la discipline des grands hommes, qu’ils soient artistes, explorateurs, inventeurs ou tout autre métier dans lesquels la décision est le fruit d’un long cheminement. Peu importe les difficultés, peu importe les échecs, l’homme sait trouver en lui la volonté de poursuivre envers et contre tous. Cette tension intérieure est sa récompense et même si parfois elle ne mène nulle part elle a contribué à façonner sa personnalité et conduit à la réalisation de soi.

04/12/2012

La guerre du sens, de Loup Francart

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Préfacé par le professeur Jean-Léon Beauvois, socio-psychologue,  « La guerre du sens » est éditée chez  Economica, dans la collection Stratèges et Stratégie.

Depuis dix ans les nations occidentales sont confrontées à des conflits dans lesquelles le sens de la guerre et la recherche de légitimité par les belligérants entraîne une véritable guerre du sens par médias et opinions interposés. L’art de persuader par le verbe prend le pas sur l’art de l’affrontement physique. La guerre du sens ne peut être évitée. Ne pas vouloir y participer revient à laisser aux autres le soin d’expliquer ce que nous voulons et ce que nous faisons. 

Le général (2S)Loup Francart en décrit les raisons et les modes d’action : communication, persuasion, désinformation, intoxication, propagande. Il en définit les règles pour que la démocratie n’y perde pas son âme.