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29/03/2015

Unité et Zen

Le but essentiel du Zen est la renaissance de l’homme par l’expérience de l’Être… C’est l’expression d’une expérience intérieure, celle de l’être qui est notre nature essentielle. Cette expérience est l’effet, le contenu, la forme d’une certaine conscience, celle où, en l’homme, la vie devient consciente d’elle-même.

(Graf Dürkheim, Le Zen et nous, Le courrier du livre, 1976)

 

La nature habituelle de l’homme est la dualité, c’est-à-dire la connaissance de ce qui nous sépare : le monde et nous, le moi et le toi, l’intérieur et l’extérieur, l’esprit et la matière, la vie et la mort, l’avant et l’après, là et ailleurs. Je suis parce que tu n’es pas moi.

Mais dans le même temps, cette séparation est ce qui nous empêche d’être nous-même. Seul l’effort d’aller au-delà de ce moi qui divise le monde nous permet de connaître le Soi. Mais n’oublions pas : « même après avoir éprouvé l’unité au-delà des contraires, l’homme reste lié, sa vie durant au moi qui pense par opposés ».

Alors plonge en toi-même, fais cesser tes pensées, descend dans ce néant que tu perçois en toi et oublie-toi !

Tu percevras l’Unité.

28/03/2015

Egon Schiele

Un génie, mort à 28 ans, qui produisit de nombreux dessins et tableaux et qui s’était spécialisé dans le portrait et le nu.

Des poses insolites, souvent prises de haut, des formes inusitées, crues, sans valeur sentimentale, des attitudes scabreuses, des corps anguleux. Mais un crayon vrai, reflétant toute la féminité, toute la hardiesse du regard et du nu. Un dessin fil de fer, parfois embrouillé, mais qui au total donne une impression de simplicité étonnante.

Une spécialité : les mains. Elles sont anguleuses, plus longues que la normale, osseuses. Elles expriment la personnalité de la personne représentée tel cet homme dont seules les mains et le visage sont réellement dessinés.

Les femmes n’ont pas de personnalité propre, chacune d’entre elles représentent toutes les femmes, en caléidoscope, dans toutes les poses, ouvertes, sans pudeur. Ce sont des femmes lascives, au corps sans grâce, mais d’une vie extraordinaire, vous regardant sans gêne ou au contraire vous tournant le dos, naturellement, comme si elles étaient seules.

Et là, une attitude non naturelle, voulue par l’artiste, comme un défi à la pesanteur, un corps suspendu dans le vide, sans aucun support. Mais un magnifique visage qui semble attiré par le néant.

Une élégante, presque normale dans son attitude, avec un bras gauche servant de reposoir au visage. Et l’on voit le trait du bras plus large à la bonne dimension, effacé à demi. Oui, ce bras gauche est volontairement disposé ainsi, comme un déhanchement du haut.

Les dessins peuvent être très expressifs, voire friser le suggestif, telle cette femme électrique, environnée de lumière, qui fait plutôt penser à un éclair d’orage.

Mais il sait également  être tendre et montrer les instants de déconnection, telle cette jeune fille au visage angélique, dormant en toute innocence.

 

Enfin, cette femme aveugle,  dans une très belle attitude, non féminine d’ailleurs, qui met en évidence la gestuelle de ceux qui sentent avec leurs mains et leurs bras.

 

 

 

Il faudrait plusieurs jours pour montrer toute la grandeur de ce peintre-dessinateur qui sut renouveler l’art du dessin et trouver un style à lui, émouvant, sincère et très humain parce que dépersonnalisé, aussi curieux que cela puisse paraître.

Egon Schiele est un peintre et un dessinateur autrichien né le 12 juin 1890 à Tulln an der Donau près de Vienne et mort le 31 octobre 1918 à Vienne. Schiele a laissé environ trois cents peintures, dix-sept gravures et lithographies, deux gravures sur bois, de nombreuses sculptures et 3000 dessins, aquarelles ou gouaches. Il a également écrit des poèmes dont certains ont été traduits par Nathalie Miolon.

[http://fr.wikipedia.org/wiki/Egon_Schiele]

27/03/2015

Avatar

Qu’est-il cet avatar ?
Un homme ou un assemblage de 1 et 0 ?
Vient-il du fond des âges
Incarnant les dieux d’une Inde exubérante
Ou est-il un objet dans un univers virtuel ?
Une métamorphose de la fonction
Ou une mésaventure fonctionnelle ?

Tu as toujours rêvé devenir autre
Plus puissant, plus beau, moins timoré
Elle s’est toujours vue plus charmante
Et pourtant ce ne sont que des vivants
Qui peinent sous le poids de l’existence

Et qu’en est-il des avatars d’avatar
Ces incarnations successives en politique ?
Tel le papillon volage, ils courent
Après la fortune des voix qui crient
Toutes contre un système désuet

L’avatar implique un changement de nature
Mais cette métamorphose peut être intérieure
Tu es autre et, pourtant, le même
Brume de l’ignorance dans un même paysage
Ton destin est scellé, tu ne peux te changer

Enfin te voici,
Femme de toujours
Unique et véridique
Un sourire aux lèvres
L’œil aiguisé
Il se penche sur elle
Et ne trouve que le vide
Car il n’est rien lui-même
Qu’un morceau de chair
Dans le désert imaginaire

© Loup Francart

26/03/2015

Jukebox

Un jukebox assez étonnant qui rappelle des années dépassées :

 

http://www.1959bhsmustangs.com/VideoJukebox.htm#

 

C’est rétro à souhait, cela fait sourire, mais pourquoi manquer cette occasion de rêver, même si ce n’est pas la musique que l’on apprécie habituellement.

Un garde-manger de fioritures pour les jours de spleen…

25/03/2015

Cosmos (pictoème musical)

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podcast

art abstrait,poème,poésie,écriture,peinture

 

24/03/2015

The voices, un film de Marjane Satrapi

Trois êtres vivants, Jerry Hickfang, son chat M. Moustache et son chien Bosco, en face de trois femmes, une belle anglaise, Fiona, son amie, amoureuse de Jerry, et une autre employée de l’usine de baignoire dans laquelle travaille Jerry. Les trois femmes mourront de la folie de Jerry, qui semble malgré tout normal. Il parle avec son chien qui est gentil et bêbête et son chat plein d’humour. « Le chat est super honnête, le chien est un connard de républicain qui veut tout le temps aller voir les flics et nous sort poncif sur poncif. Moi, j’adore les chats et je n’aime pas les chiens. Au départ, les voix des animaux devaient être assurées par des doubleurs, mais Ryan Reynolds a montré qu’il avait le talent pour le faire. En plus, c’était logique, vu que tout se passe dans la tête de Jerry. Ryan fait aussi le lapin, le cerf… », explique Marjane Satrapi, la réalisatrice.

On passe de la peur (accident de voiture au cours duquel Jerry tue un cerf),15-03-21 The voices.png à l’horreur (entraîné par l’égorgement du cerf, il finit par tuer Fiona) ou au rire (la tête de Fiona dans le frigo qui lui parle, rit avec lui et réclame d’autres têtes pour lui tenir compagnie) ou au mystère (un univers psychotique tout en douceur dans lequel la psychiatre ne sait s’il est malade ou non et en paye les frais).

On en ressort mécontent (quel bain de sang !), mais rêveur (il est pourtant gentil, Jerry) et séduit (quelles trouvailles !). L’absurdité finit par trop durer, mais on ne partirait pas pour donner sa place à quelqu’un d’autre.

Et tout cela fait un film à voir, si l’on n’a pas l’âme trop sensible.

23/03/2015

Un sourire

Hier, vous avez ouvert les yeux après une nuit réparatrice et ceux-ci sont tombés sur une revue qui traînait au pied du lit : un homme, mââle bien sûr, vous regardait d’un air méchant. C’était un dur et il le montrait (il n'était bien sûr pas rasé). En bas, à droite, en petit, une fiole de parfum, pour mââle évidemment. Il y a quelques années, les publicitaires auraient mis en évidence le charme souriant d’un homme à sa belle épanouie profitant de cette suavité. Aujourd’hui le sourire est devenu rare. Il est ringard. L’homme qui sourit n’est pas un homme, il n’est pas mââle !

Et, comme par mimétisme, les « femmes magazines » vous regardent elles aussi d’un air agressif, l’oeil passant sur vous sans vous voir, préoccupée de leur beauté profonde, inatteignable et insensible. Parfois même, les deux êtres se rencontrent, dans un décor de rêve, tout de jaune, pêche, paille, abricot, clémentine et autres fruits. Ils se croisent, mais ne se voient pas. Ils virevoltent en s’écartant et finissent par se rapprocher, prêts à s’écharper, pour un cannelé de Bordeaux. La colère gronde en eux, un seul pourra le déguster. Quelle merveilleuse idée, pense le publicitaire : l’exaltation de la lutte des sexes pour une bouchée de sensation gustative.

Deux jours plutôt, vous aviez assisté au compte-rendu d’un défilé de mode : jeunes femmes fil de fer qui ont du mal à supporter le poids de robes pourtant ajourées, marchant d’un air agacé et hautain, le visage fermé comme il se doit actuellement. La beauté disparaît derrière le dédain, la plénitude des formes s’essouffle du manque de matière. Elles ne sont plus évaporées. Elles s’évaporent réellement, fantômes revêtus de brillance pour cacher l’inexistence.

Devant la résistance du sourire français, les Américains ont imposé la photo sans sourire. Il paraît que l’on reconnaît mieux les terroristes parce que ceux-ci ne sourient jamais. Donc, logique technocratique, si trois pour cent de la population ne sourient pas, il faut imposer à tous de ne pas sourire sur les photos de passeport, car il est possible que pour passer inaperçus, les terroristes simulent et se mettent à sourire sur leur photo.

Surtout n’ayez pas l’inadvertance dans le métro de sourire à une femme. C’est une injure pour elle. Seuls les sourires destinés à leur enfant sont acceptables et acceptés. Quant à un homme, il en reste ébahi et vous regarde sans comprendre. L’échange de deux sourires n’est admissible qu’à propos d’un tiers qui ne se rend pas compte qu’il vient d’être l’objet d’une compréhension humoristique de son attitude insolite. Mais ces sourires ne durent qu’un instant. Comment ai-je pu me laisser aller à sourire à quelqu’un, pensez-vous aussitôt.

Parfois, il arrive, un dimanche matin, dans une bonne humeur décontractée, qu’une jeune fille vous sourit. Et vous lui répondez, sans penser à mal. Et cet échange est un événement exceptionnel. La barrière est tombée. Sans aucune intention malveillante, ensemble, vous avez renoué avec un humain, en toute liberté, parce que vous vous sentiez bien. Quel baume merveilleux : la pureté dans un monde trafiqué d’arrière-pensées. Alors vous poursuivez cette première expérience. Vous souriez à votre voisin. Et il vous rend votre sourire ! Vous souriez à la dame assise en face de vous. Elle vous répond d’un éclair des lèvres avant de se refermer. Et bientôt, la voiture entière, ou presque, se sourit discrètement. Ah, oui, c’est le printemps depuis deux jours et même en l’absence de soleil, les cœurs se réjouissent.

Tiens... Mais c’est votre station. Il faut sortir ! Vous souriez à tous et sortez, léger, lévitant parmi ceux qui, de noir vêtus, n’ont pas encore tenté un sourire candide.