Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/03/2015

Egon Schiele

Un génie, mort à 28 ans, qui produisit de nombreux dessins et tableaux et qui s’était spécialisé dans le portrait et le nu.

Des poses insolites, souvent prises de haut, des formes inusitées, crues, sans valeur sentimentale, des attitudes scabreuses, des corps anguleux. Mais un crayon vrai, reflétant toute la féminité, toute la hardiesse du regard et du nu. Un dessin fil de fer, parfois embrouillé, mais qui au total donne une impression de simplicité étonnante.

Une spécialité : les mains. Elles sont anguleuses, plus longues que la normale, osseuses. Elles expriment la personnalité de la personne représentée tel cet homme dont seules les mains et le visage sont réellement dessinés.

Les femmes n’ont pas de personnalité propre, chacune d’entre elles représentent toutes les femmes, en caléidoscope, dans toutes les poses, ouvertes, sans pudeur. Ce sont des femmes lascives, au corps sans grâce, mais d’une vie extraordinaire, vous regardant sans gêne ou au contraire vous tournant le dos, naturellement, comme si elles étaient seules.

Et là, une attitude non naturelle, voulue par l’artiste, comme un défi à la pesanteur, un corps suspendu dans le vide, sans aucun support. Mais un magnifique visage qui semble attiré par le néant.

Une élégante, presque normale dans son attitude, avec un bras gauche servant de reposoir au visage. Et l’on voit le trait du bras plus large à la bonne dimension, effacé à demi. Oui, ce bras gauche est volontairement disposé ainsi, comme un déhanchement du haut.

Les dessins peuvent être très expressifs, voire friser le suggestif, telle cette femme électrique, environnée de lumière, qui fait plutôt penser à un éclair d’orage.

Mais il sait également  être tendre et montrer les instants de déconnection, telle cette jeune fille au visage angélique, dormant en toute innocence.

 

Enfin, cette femme aveugle,  dans une très belle attitude, non féminine d’ailleurs, qui met en évidence la gestuelle de ceux qui sentent avec leurs mains et leurs bras.

 

 

 

Il faudrait plusieurs jours pour montrer toute la grandeur de ce peintre-dessinateur qui sut renouveler l’art du dessin et trouver un style à lui, émouvant, sincère et très humain parce que dépersonnalisé, aussi curieux que cela puisse paraître.

Egon Schiele est un peintre et un dessinateur autrichien né le 12 juin 1890 à Tulln an der Donau près de Vienne et mort le 31 octobre 1918 à Vienne. Schiele a laissé environ trois cents peintures, dix-sept gravures et lithographies, deux gravures sur bois, de nombreuses sculptures et 3000 dessins, aquarelles ou gouaches. Il a également écrit des poèmes dont certains ont été traduits par Nathalie Miolon.

[http://fr.wikipedia.org/wiki/Egon_Schiele]

14/03/2015

Pictoème

Après consultation de quelques amis, nous avons décidé de changer le terme de taploème par le terme pictoème, c’est-à-dire un poème exprimé tant par le graphisme que par les mots. Le poème ne va pas sans la peinture ou le dessin et inversement ceux-ci ne sont rien sans le poème. Les deux forment un ensemble indissociable évoquant un instant, une émotion, un sentiment, voire même une histoire.

Le préfixe « pict… » vient bien sûr de pictural, adjectif général signifiant ce qui a trait à la peinture. Le terme taploème a été jugé peut audible et sonnant mal. De plus le pictoème se rapproche du pictogramme et appartient à la même famille dont l’objet est le mélange de deux arts, l’art poétique et l’art pictural.

Alors, bienvenue au pictoème dont, espérons-le, la longévité sera plus impressionnante que le taploème, ce qui n’est pas difficile. Le pictoème peut se réduire à une couleur et un mot, il se rapproche alors de la synesthésie. Il peut être délirant dans les couleurs, le dessin et l’association des mots, qu’ils soient tirés du dictionnaire ou inventés. L’intensité du délire doit sans doute se mesurer ainsi.

Une fenêtre ouverte,

Un carré de chaleur,

Le rouge d’une obscure clarté

Œil fermé,

Le blanc de l’aveuglement

Œil ouvert

Une lettre, le A

Un Ah de stupéfaction…

Bienheureuse