31/01/2020
Maxime
"Aux innocents les mains pleines."
Largue le poids de ta connaissance,
l'innocence est le seul vrai outil du chercheur.
06:56 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, proverbe, invisible | Imprimer
30/01/2020
Locédia, éphémère (55)
Tu t'étais levée et venais saluer quelques personnes à côté de moi. Je ne sais plus qui était assise à ma droite, une de ces femmes poudrées et édentées à l'allure de fin de race, mais j'ai encore le souvenir de ton bras nu tendu vers moi, devant moi, lentement, avec insistance, au dessus duquel luisaient les lueurs des chandeliers de la table et les visages animés des convives. Puis, avec un calme et une lenteur exaspérante, pendant un temps immensurable où je pus regarder la peau sans défaut, blanche et lisse, un peu verte au pli intérieur du coude, tu approchas l'avant-bras jusqu'à ce qu'il vienne effleurer mes lèvres. L'écume de la Mer. Plus rien n'existait que l'écume de ce bras dans laquelle j'enfouissais mon visage. Cela dura une minute, deux minutes, cinq minutes. Les gens continuaient à parler gravement sans paraître nous voir, pas même celle à qui tu tendais la main et qui semblait s'être figée. Tu me dis de la même voix qu'auparavant : « Tu m'aimes. »
Je n'ai jamais pu savoir si pour toi cette petite phrase était une question ou une affirmation. Peut-être n'était-ce ni l'une ni l'autre, seulement une de ces phrases dont nous vivons, qui n'existent que par leur présence, sans forme, sans raison.
_ Le mariage est la pire des prostitutions et la plus répandue. On se prostitue à un seul homme, on lui prête son corps contre une maison et du pain. Et cette obligation de simuler la joie au long de nuits toutes semblables. Non, je ne marierai pas. Patience. Un jour viendra où je serai toi. Ne brusques pas les choses, elles doivent arriver dans l'ordre, dans l'enchaînement logique de chaque portion de temps.
Et le temps Locédia, est passé selon la logique irréfutable de son enchaînement. Je t'ai contemplé morte. Je te possède morte, souvenir livide. Locédia, blanche, hagarde, effroyablement rigide et immobile.
Quand tu boudais, quand tu souriais, quand tu me méprisais, quand tu m’embrassais. Mille attitudes, mille gestes effondrés par la pesanteur.
17:30 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, amour, recherche de soi | Imprimer
29/01/2020
Sommeil
Est-il cru et nu
étendu sur sa planche ?
fleur écartelée
© Loup Francart
07:16 Publié dans 46. Haïku | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
28/01/2020
Eolien
Une éternité
mais le mouvement est là
et nargue l'instant
© Loup Francart
02:33 Publié dans 27. Création photos, 31. Pictoème, 46. Haïku | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
27/01/2020
Délire
Entrée dans le coton
Brouillard sans visage
Ombre de lui-même
Devenu autre et semblable
Il ne peut résister
Le mirage devient vrai
Plus rien n’existe que l’évocation
Il enfle sous les sollicitations
L’imagination le relance
L’irrépressible l’envahit
Et l’entraîne vers la chute
S’ouvre un délire bref
Le comble du bonheur
Dans quelques heures, de nouveau
Il fermera les yeux, s’ouvrira à l’inconnu
Et plongera dans l’existence noire…
© Loup Francart
07:27 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
26/01/2020
Locédia, éphémère (54)
Je n’eus alors plus d’yeux que pour toi. J’oubliais l’orchestre. Je me remémorais les jours passés, ces instants ambigus de nos rencontres, lorsque tu me disais : « Tu m’aimes », plus comme une affirmation qu’une interrogation, ou encore, lorsque tu soulevais tes seins en déclarant « Je te désire ». Et tout à coup, tu te penchas vers la personne à côté de toi, un homme assez jeune, et tu lui dis quelque chose à l’oreille. Il te regarda, sourit avec gentillesse, et passa son bras derrière tes épaules. Tu te laissas aller contre son corps et je ressentis ma solitude. Elle m’empoigna et me laissa vide de toute pensée. Toi, ici, avec quelqu’un d’autre, à qui tu te donnais comme tu t’étais donné à moi, en toue simplicité et toute légèreté, comme pour t’amuser. Je ne pouvais que penser aux instants que nous avions vécus, si présents et si lointains maintenant. Je te revoyais dans ta chambre exigüe, coiffée de ton chapeau de paille, jouant de la flute devant tes peintures. Je me sentais mal, le ventre noué, avec une immense écorchure dans la poitrine. A l’entracte, je prétextais un mal de tête et quittais le théâtre.
Un autre soir, je me promenais le long du canal, dans cette rue un peu glauque où je t’avais déjà rencontré une fois, du temps de ton innocence. Je me souviens que tu m’avais regardé longuement, penchant légèrement la tête sur le côté, puis m’avais souri sans cependant m’adresser la parole. Cette fois-ci, je te vis de loin, au bord de l’eau, sur le trottoir, marchant au côté d’un garçon que je ne connaissais pas, lui tenant la main, lui-même la main sur ton épaule. Tu avançais lentement. Tu me vis. Tu continuas à marcher comme si tu ne m’avais pas vu. Tu te serras contre l’homme, levant le visage vers lui. Et lui, ne comprenant pas ton attitude, resserra son étreinte. J’avançais, étonné, refusant la vision de toi-même en promenade romantique au bord de l’étendue d’eau, frissonnante de désir. J’entendais le son de mes pas, je sentais les relents de fraicheur dans mes narines, un peu de bile me monta aux lèvres. Je passais devant toi, lentement, au ralenti, contemplant tes genoux découverts par ta jupe remontée, admirant ton aisance à ne pas reconnaître celui que la veille encore tu avais appelé au téléphone pour lui dire ta joie de le savoir près de toi. Locédia, j’ai regardé passer ton ombre, encore bien vivante, mais déjà ensevelie dans les plis de ma mémoire comme un objet mort. Ta silhouette seule remuait encore, avec lenteur, lointaine et inconsistante, proférant quelques sons inaudibles de ta voix charmeuse. Tu es passée, je suis passé, nous sommes passés l’un à côté de l’autre, comme deux inconnus. Et pourtant combien avions-nous à nous dire.
07:48 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, amour, recherche de soi | Imprimer
25/01/2020
Esclavage
Les hommes, comme d’éternels esclaves
Entraînent chaque jour la roue du passé
Ne connaissant d’elle que ce point de tangence
Qui imprègne dans le sol l’instant de sa présence
Derrière ne restent que les traces du regret du passé
Et au-devant l’espoir du futur dans un jardin sauvage
© Loup Francart ( (écrit en janvier 1968)
07:09 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
24/01/2020
Quand (pictaïku)
Quand les corps s’ouvrent
Et montrent leur intérieur
Glisses-tu un œil ?
© Loup Francart
07:42 Publié dans 31. Pictoème, 46. Haïku | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
23/01/2020
Ici et maintenant
Ils pendent aux murs comme des drapeaux
Délaissés, ils s’affaissent de tristesse
Qui donc viendrait voir ces oripeaux
Entourés de baguettes luisantes ?
Pourtant au cœur saignent leur volonté
De devenir les plaignants du grand jour
Quand l’homme se terrera de honte
Et couvrira ses épaules d’opprobre
Chaque tableau devient l’oriflamme
D’un monde converti à l’insolite
L’enfant est à leurs pieds, nu et vertueux
La faim le tient éveillé, les yeux las
La rage au ventre, bleu de froid
Tordu comme un vieil arbre craquant
Et les murs s’affaissent en silence
Sans un regard vers la débâcle
Oui, le monde est vaste, mais l’homme petit
Comme un moineau sur sa branche
A bientôt, le remord aux lèvres
Seul luit le bonheur d’être, ici et maintenant…
© Loup Francart
07:01 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
22/01/2020
Locédia, éphémère (53)
Le concert pu alors commencer. Symphonie pour cristalophone de Marc Aurèle Vergeture. L’œuvre était joué pour la première fois en public. Le soliste, après une introduction de l’orchestre, se servait élégamment de ses battoirs pour frapper les notes cristallines du clavier. L’instrument étant assez vieux, mais d’une sonorité exceptionnelle. Il devait prendre garde de ne pas casser les longues membranes de cristal qui résonnaient avec la particularité de transmettre leurs vibrations aux notes voisines, procurant cette sorte d’exaltation communicante propre à l’instrument. Lorsque cela arrivait, un accordeur, installé dans un fauteuil à ses côtés, remplaçait la membrane d’un tour de clé, permettant au musicien de poursuivre sans qu’il y ait d’arrêt de la mélodie. L’inconvénient de cet instrument était néanmoins l’atmosphère capiteuse qu’il délivrait surtout à ceux qui était assis au premier rang. Moi-même, fatigué par l’approche du théâtre sur la place, je me laissais aller à une sorte de rêverie sans qu’il s’agisse réellement de sommeil. Je regardais la salle avec ses magnifiques lustres montant et descendant au gré de la musique, avec ses flambeaux muraux diffusant des couleurs changeantes. Certains auditeurs se laissaient aller, quelque peu avachis sur leur fauteuil, la tête enfoncée dans les épaules. D’autres étiraient le cou, les yeux sortant des orbites pour mieux suivre le déhanchement du soliste face à son clavier. D’autres enfin, rythmait leur mouvement sur le contrepoint des instruments, parfois frappant les genoux de leur compagne dans des instants d’extase. Et je te vis cinq rangs devant nos emplacements. Je reconnus ta chevelure, brune, légèrement châtain, coiffée avec élégance, avec tes boucles d’oreille en poils d’éléphant. Toi seule portais de telles suspensions qui pouvaient dispenser, sur commande, une musique préalablement enregistrée.
07:44 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, amour, recherche de soi | Imprimer
21/01/2020
La vie
La vie… Rage d’exister…
Elle se diffuse, envahissante
Elle monte vers la liberté
Sans désir d’égalité
Au-delà de l’espace
Le temps s'échappe
La pulsion s’empare de l’être
Pour un moment seulement
Mais quelle promesse d’éternité
© Loup Francart
07:31 Publié dans 31. Pictoème | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
20/01/2020
Ire
Vivre ou mourir :
Que choisir ?
Mieux vaut sortir
Et sourire
Sans renchérir
ou obéir
Séduire
Ne pas s’enfuir
Et chérir
Sans défaillir
Concourir ?
Quel rond-de-cuir !
© Loup Francart
07:20 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
19/01/2020
Chaise
Chaise : un escalier auquel il manque une marche.
L'avantage est de pouvoir le déplacer sans peine,
mais tous ses maux viennent de l'absence de cette marche.
07:10 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : absurde, sur la tête | Imprimer
18/01/2020
Locédia, éphémère (52)
Une semaine plus tard, j’allais à un concert avec des amis. Le théâtre se trouvait dans la vieille ville, entourée d’une place où les boutiquiers installaient leur abri et vendaient toutes sortes de choses, comme des arêtes de poissons fossilisées, des mouchoirs cartonnés dépliant, des vidéolivres qui permettaient au lecteur de voir sur son écran ce qu’il imaginait avec deux secondes de décalage. J’y ai même vu un autre jour un marchand qui vendait du vide interstellaire en boite de conserve. Il s’est depuis fait arrêter parce qu’il avait omis de préciser sur l’étiquette qu’il était dangereux d’ouvrir ce style de souvenir. En effet, et l’affaire fit pas mal de bruit lorsqu’elle sortit, un jeune couple l’avait ouverte sans précaution chez eux et avait provoqué un trou dans l’atmosphère. Ils avaient disparu, aspirés par le vide. Les forces d’attraction étaient aussitôt intervenues, avaient installé un périmètre de sécurité, enfilé leurs combinaisons anti-vide et avaient fouillé la vacuité, encordés pour éviter que l’un d’eux ne soit à son tour aspiré. Arrivé en bout de cordée, ils avaient dû se faire treuiller pour revenir, bredouilles.
L’approche du théâtre était difficile en raison de la foule qui achetait sans discontinuer des trésors insolites. Heureusement, nous connaissions les lieux et savions qu’il fallait du temps pour atteindre la loge où l’on pouvait acheter les billets. Arrivé légèrement en avance, nous pûmes entrer dans la salle de concert, où la foule de mélomanes discutait du dernier concert du chef d’orchestre qui avait mal tourné parce qu’un spectateur avait éternué, provoquant une réaction en chaine sur les percussions. Il avait fallu reprendre le morceau intégralement pour que cesse le phénomène. Nous nous assîmes dans le parterre, à côté d’une jeune femme élégante, papillonnant avec un homme en smoking vert foncé. Le bruit allait s’amplifiant, chacun jouant la comédie des connaissances et du baise-main. Dans l’allée centrale, se tenait plusieurs couples en grande conversation, s’échangeant très activement, comme des passes de rugby, des citations acidulées. La gêne occasionnée par ces spéculations passionnées ne semblait pas les atteindre. Ils bouchaient le passage avec une telle inertie qu’il fallut l’intervention du directeur du théâtre pour les contraindre à cesser ce match verbal.
07:37 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, amour, recherche de soi | Imprimer
17/01/2020
Éclair
Deux éclairs en un
bonheur à portée de main
Qui s'y frotte s'y pique !
07:27 Publié dans 31. Pictoème | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coupant, piquant, gelant, doigts | Imprimer
16/01/2020
Déchirure
Déchiré…
Les fils du papier flottent au vent
La rectitude des bords écarte la maladresse
Comment attaquer le parfait ?
Et pourtant combien il est tentant
De se réduire au simple fil du rasoir
Elle attaque des dents le tranchant
Explose d’un hochement de tête
Enrage de ne pouvoir déchirer sa minceur
Jusqu’au moment où il faiblit
Quelle victoire cette déchirure !
Alors elle poursuit son œuvre destructrice
Sans guide, sans règle de droiture
Se laissant aller par instinct et jeu
Les fibres se séparent indistinctement
Pouces et mains maintenant l’ouverture
L’œil égaré, impuissant et inquiet
Du plein naît le vide entraperçu
Une brèche ouverte sur l’inconnu
Comme un déchirement de l’être
Et un fer rouge dans le corps
Cette fois-ci elle sait que le cœur
A une autre consistance que le corps
Qu’il peut saigner sans déchirure visible
Rien que parce qu’il a cru, un moment
A la musique des anges, à l’attendrissement
Du couteau sur la gorge offerte
Adieu la consistance et la fidélité
C’est un monde sans valeurs
Qui te convoque au tribunal
Et rien ne t’a préparé à cette mascarade
De l’être englué dans la société
Va…
Ne te retourne pas
Garde ta virginité de prêtresse
Et pleure les larmes de ton cœur
En admirant l’incision sur ton flanc
Qui verse sa liqueur odorante
Pour protester de son innocence…
© Loup Francart
07:46 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
15/01/2020
Locédia, éphémère (51)
Entré dans le café, je te cherchais dans un coin tranquille. Rien. Une jeune fille semblait attendre également quelqu’un, mais ce n’était pas toi. J’entendis des voix fortes qui criaient sur ma gauche et tournais la tête par curiosité. Tu étais là, assise au milieu d’un cercle de garçons et de filles, objet de toutes les attentions, parlant haut, légèrement rosie par l’entrain que tu mettais à raconter une histoire apparemment drôle. Les autres t’écoutaient, riant, te regardant, semblant te caresser mentalement. Interdit, je te voyais en me demandant si c’était bien toi.
Tu avais bu, le désordre de tes vêtements l’attestait. Tu me lanças fortement : « Viens, viens donc, nous avons besoin de tes lumières ! » Tu me montras une chaise, dans le cercle, assez loin de toi, et tu repris ton récit, affairée de verbe. Tu parlais de Mondrian, le peintre aux couleurs primaires dont l’usage du blanc et du noir fermait les espaces perpendiculairement. Tu le citais : « Si nous ne pouvons nous libérer nous-mêmes, nous pouvons libérer notre vision ! ». Que sous entendais-tu derrière ces paroles de l’artiste, je ne sais. Mais tu fis courir un frisson dans le groupe qui révélait ainsi ton emprise sur lui. Locédia, magicienne des espérances, traductrice des désirs, reconnue par ses pairs comme celle qui fait vivre des moments plus intenses. Et je me laissais prendre au jeu de ton intelligence. J’admirais ton aisance, ta culture, ton excitation également devant ces hommes et femmes qui te regardaient et t’écoutaient. Prêtresse mystique, tu manipulais heureusement les visions de tes congénères, les entrainant dans un imaginaire impossible où les lignes horizontales et verticales se couvraient de couleurs enchantées. Locédia, tu étais belle malgré tout dans cette passion que tu mettais à convaincre. Et pourtant, tu repartis au bras d’un autre, me faisant un signe, comme si je n’existais plus. Il se réjouissait de t’avoir à ses côtés, mettant en évidence ta personne, te couvrant de ses mains sur tes épaules, cherchant dans tes yeux une satisfaction que tu semblais lui donner. Je pris moi-même un autre chemin, plus long, plus difficile, passant par les rues où nous nous étions promenés, m’efforçant de découvrir de nouveaux attraits à ce quartier connu. Pourtant, je te voyais dans mon souvenir, la tête penchée vers moi, m’offrant tes lèvres, innocente et altière. Pourquoi t’avais-je rencontré ? Pourquoi t’avais-je regardé jusqu’à ne plus te voir dans ta réalité ?
07:12 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, amour, recherche de soi | Imprimer
14/01/2020
Tabeaux vivants
https://www.youtube.com/watch?v=nIeyulbiB0A
Une belle mise en scène et un réalisme émouvant !
07:10 Publié dans 12. Trouvailles diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tableaux, caravage | Imprimer
13/01/2020
Sur le sable
Architecture
Rectitude de la pensée
Et pourtant le vent !
© Loup Francart
07:15 Publié dans 31. Pictoème, 46. Haïku | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, haïku, dessin, peinture abstraite | Imprimer
12/01/2020
La cité perdue
Les tours d’acier se penchent sur le nid de la cité
Regard de leurs hublots sur le jardin des plantes
L’écureuil tressaille et le serpent avance en catimini
Comme les bras de velours sur la plage des plaisirs
Sans un bruit ni même un clin d’œil coquin
Paris te tient et l’air s’évade vers d’autres cieux
Ceux du rêve adouci de peaux de pêche
Enrobé des éclats de verre des amants séparés
Hommes debout sur leurs certitudes et envies
Femmes retournées aux seins vigoureux
Mêlés par inadvertance dans la sauce onctueuse
Des frottements insolites et des caresses osseuses
Le cri acerbe du veilleur engendre le trouble
Et tait les rires sous l’oreiller de la jeunesse
Sous le soleil couchant se lève les ombres
Qui auscultent les caves où danse l’avenir
Rien ne va plus dans la cité extasiée et frivole
La poésie prend son envol et s’exile dans sa maigreur
Laissant à l’abandon les cancrelats charognards
© Loup Francart
07:38 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
11/01/2020
Locédia, éphémère (50)
J’ai compris que l’on parlait de moi. Je me voyais dans sa chambre, allongé sur son lit, elle-même à mes côtés, me regardant rieuse, tout en m’entretenant sur les peintres flamands. Contraste saisissant entre une Locédia éphémère et une femelle provocante. Pourtant, je préférais la Locédia aux échanges stimulants et au rire encourageant des après-midis d’automne. La femme ne transparaissait qu’à certain moment, lorsque mes yeux se décillaient et que ses gestes évoquaient de loin l’attitude aguichante des péripatéticiennes. Que choisir, qui croire, quel comportement adopter devant la double face de ta consistance ? Je te revoyais m’entrainant dans les bas quartiers de Saint Traminède. Détachée, tu errais dans les rues comme si tu les connaissais toutes, et tu me tirais vers les bistrots de perdition en riant à pleine gorge. Je venais de comprendre que tu avais tes habitudes et que tu connaissais ces gens, vulgaires et arrogants. Que même tu t’étais promené aux bras de quelques uns, soulevant tes seins pour te mettre en valeur et t’offrir, provocante, au premier venu. Et moi, je n’osais te prendre la main, te regarder dans les yeux et baiser tes lèvres minces comme une lame de couteau. Locédia, pourquoi m’as-tu trahi ? Pourquoi t’es-tu laissé aller dans les bras d’inconnus ? Tu me connaissais, tu avais deviné mon attrait pour tes conversations, tes attitudes et ta lente approche de notre compréhension. Tu jouais avec moi et je venais de m’en rendre compte. D’ailleurs était-ce vrai ? Je ne sais plus.
Je te revis à Cipar un soir de cette semaine. Tu m’avais donné rendez-vous dans un bar, me disant le plaisir que tu éprouvais à t’asseoir dans un lieu inconnu pour qu’il devienne un nid de réflexion. Tu pouvais y rester plusieurs heures, parlant aux inconnus, lisant un livre avec tant d’assiduité que tu ne voyais plus ce qui se passait autour de toi. Je t’imaginais, en attente, rêvant de ce que nous allions faire.
07:07 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, amour, recherche de soi | Imprimer
10/01/2020
Haïku
Today, nobody
Où sont ces corps qui flanchent
L’ombre est là. Veille
07:24 Publié dans 46. Haïku | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, haïku, poème | Imprimer
09/01/2020
Impossible
Tout est impossible, même la possibilité de concevoir l’impossible. Le possible n’est qu’une illusion qui aide à porter le poids de la vie.
Encore plus impossible est de monter au-delà du tout et du rien, au-delà de l’impossible. Le concevoir même dans la totalité de son être est impossible.
07:44 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
08/01/2020
Chien
Il est revenu le tout-fou
Il n’a pas les yeux dans sa poche
Il sait tout de suite où se trouve le meilleur
Alors il tire la laisse du bonheur
Jappe de petits sons aigus par intermittence
Agite son museau partout où il peut
L’extase le prend, il en rit d’aise
Et met son menton sur vos cuisses
Fermant les yeux avec soupir
Esquissant un animal sourire serein
La fidélité est un bonheur
Qui oserait l’abandonner
Et pourtant que de contradictions
D’atermoiements et de non-dits
Il est là, simple. Il te regarde
Et tu vois dans son attitude
La naissance d’un bonheur parfait
Au-delà de la raison et du naturel
© Loup Francart
07:30 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poèmes | Imprimer
07/01/2020
Locédia, éphémère (49)
12
Retour dans la vie qui pétille et s’offre à l’être en dehors de toute arrière pensée. Reprise du travail passionnément, malgré un climat maussade. La pluie rouge descend du ciel, appauvrissant le paysage d’une couleur brique, d’une poussière pourpre qui pénètre sous les portes et vient jusque dans les lits, les couvrant d’une fine pellicule. Je te voyais déjà dans ta chambre, perchée sur ton lit, luttant désespérément face à cette invasion de résidus avec un masque de voile blanc sur le visage. Mais rien, rien ne m’y autorisait. Tu étais absente, loin de ma présence, loin de mes rêves, hors d’une réalité arrachée au climat.
Aussi un soir, ai-je été tenté, avec deux amis, d’aller boire quelque chose au café des glaces tournantes. Attraction de notre ville, il projetait ces clients dans leurs souvenirs par le fait qu’on entendait les conversations des uns et des autres, sans savoir d’où elles venaient. Parfois, il arrivait qu’une conversation engendre une bagarre avec des inconnus qui n’étaient pas concernés par ce qui s’était dit. Tant que l’on parlait entre nous, la soirée se passait plutôt bien. Mais dès que la conversation s’arrêtait, les bribes échangés entre d’autres groupes venait troubler la quiétude et rompait l’unité de la table. Je t’attendais, je t’espérais, je me désespérais. Je ne parlais pas et me contentais d’écouter mes deux amis raconter la course mécanique du week-end précédent. Soudain, j’entendis parler de toi. J’avais beau regarder, je ne vis pas ceux qui discouraient. Je les entendais très clairement, comme s’ils étaient à côté de moi.
_ Elle sort beaucoup le soir dans les soirées où elle rencontre des hommes. Je l’ai vu un jour, dans les bras d’un grand et fort idéal masculin, sorte d’homme gominé qui ne pense qu’à ça. Elle se pelotonnait contre lui, comme une chatte, lui embrassant la poitrine. Elle semblait prête à s’exhiber devant tous, les lèvres ouvertes et l’œil fiévreux. Je n’ai pu en voir plus étant moi-même occupé.
_ Moi, je crois qu’elle ne sait pas ce qu’elle désire. Elle excite les hommes, mais va rarement au bout des choses.
_ Tu rigoles ! Je l’ai vu un jour dans la rue, pendue au bras d’un voyou, lui roulant un baveux de manière très décontractée. Je suis sûr qu’il l’emmenait chez lui ou dans une chambre de passage.
Comment avais-je deviné qu’il s’agissait de Locédia ? Je ne sais pas. Mais j’en avais une intuition aigüe, une certitude perverse. Plus rien ne serait comme avant, lorsque notre inconnaissance restait entière. Locédia, que raconte-t-on de toi ? Tu sembles devenue plus réelle, mais plus opaque aussi. Je te revoyais la première fois dans le jardin, soignant une plante grise, les cheveux en désordre, occupée à placer un pansement sur une morsure de taupe. Je ne savais pas alors que tu deviendrais mon unique préoccupation, une recherche vaine de bonheur annoncé mais jamais survenu.
_ Et lui, il attend quoi ? Pourquoi ne va-t-il pas droit au but ? Avec tous les hommes qu’elle a possédés, elle ne devrait pas lui dire non. Il n’ose pas alors qu’elle ne demande que çà.
07:05 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, amour, recherche de soi | Imprimer
06/01/2020
Au-delà
La verticalité s’empare de toi
Elle gonfle tes poumons et te propulse
Au-delà de toi-même dans la clarté
Réjouissant l'ouverture de ton être
L’horizontalité te défie et t’active
Elle court sous tes pas et t’entraîne
A, malgré tout, survivre et agir
Pour découvrir ce qui est au-delà de toi
Entre les deux, la beauté des bras étendus
La force qui sort de leurs troncs puissants
Oasis de vie, permanence de l’amour
Une boursouflure d’innocence naturelle
Ces trois aspects forment l’entier
Du désir de vie et d’amour de l’univers
Qui te distend les joues et t’entraîne
Vers cet au-delà inconnu à découvrir
© Loup Francart
07:30 Publié dans 27. Création photos, 31. Pictoème, 42. Créations poèmes, 46. Haïku | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, puissance, simplicité | Imprimer
05/01/2020
Rire de soi-même
Vaincre l’orgueil par l’humiliation.
Les autres s’en chargent déjà, par humour ou méchanceté.
Acquérir l’humour vis-à-vis de soi et savoir rire de soi-même.
Le rire est la libération d’une tension et par là entraîne la libération de son personnage.
07:15 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rire, humilité, humour, libération de soi | Imprimer
04/01/2020
Tromperie (Pictaïku)
Une élévation
Ou l’anéantissement
La forme trompe !
© Loup Francart
07:00 Publié dans 31. Pictoème | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tromperie, optique, illusion | Imprimer
03/01/2020
Locédia, éphémère (48)
En approchant du bas de l’immeuble, nous pénétrâmes dans la partie réservée aux gros requins, monstres gracieux à la bouche fendue. Un scaphandrier, revêtu de plaques de fer, les nourrissait au bout d’une immense fourchette. A tour de rôle, chacun des requins venaient prendre les poissons plats qui leur servaient de nourriture, sortes de boursouflures jaunâtres qui ouvraient la bouche de terreur. Parfois l’un d’eux arrivait à se détacher du présentoir et partait le plus loin possible en nageant avec peine, comme s’il était ivre. Mais très vite l’un des requins le pourchassait et l’engloutissait dans un tourbillon prodigieux. Un brouillard de particules les entourait comme celui produit par des chevaux sur une carrière poussiéreuse au soleil de midi. Tu fus subjuguée par ces animaux dont la sensualité te déconcertait. Les yeux écarquillés, les lèvres entrouvertes, tu les regardais, puis me regardais, jusqu’au moment où tu te tournas vers moi, ouvrant les mains, entrouvrant les bras, les jambes légèrement écartées, comme prise d’une irrésistible bouffée de plaisir sensuel, voire même sexuel. Je contemplais ta gorge qui vibrait sous ta respiration accélérée, repoussant les boutons de ton chemisier. Locédia, qu’étais-tu donc à ce moment ? L’arrivée à l’étage d’un vieux couple trébuchant te ramena à la raison, et nous sortîmes au soleil, éblouis, hébétés, inconscients de l’agitation qui nous entourait. Assis sur le mur de pierre qui ceinturait l’aquarium, nous laissions notre corps reprendre vie, avec hésitation, comme s’il sortait d’hibernation.
Dernier jour de vacances, étendue sur les rochers, tu contemplais le mouvement des vagues, une tristesse imperceptible dans une attitude d’abandon. Tu te léchas le doigt, l’enduisant de salive, puis le promena sur ma poitrine, d’un mouvement circulaire. Tu te penchas vers moi, me regardant dans les rayons du soleil, et posa avec tendresse tes lèvres sur ma bouche, dans une immobilité inquiétante, mais avec une chaleur envoutante.
_ Es-tu satisfait de ces vacances ? me demanda-t-elle. Et sans me laisser le temps de répondre, elle me prit la main, la posa sur son sein droit et avec son autre main, m’attira à elle. Ses lèvres chaudes éclatèrent dans ma tête. Plus rien n’existait en dehors de son souffle. J’aspirais ses baisers avec avidité, je la regardais, les paupières closes, offerte, livrée à moi, sans retenue, se donnant entièrement. Heureusement, ou malheureusement, nous étions sur la plage, entourés de baigneurs et de cris d’enfants. Je dus faire un effort considérable pour faire cesser l’irrésistible pulsion de mon corps, me lever avec patience, l’entrainer vers la voiture et me diriger vers la maison pour une dernière soirée. Tu me dis alors :
_ Rien ne saurait nous séparer, et pourtant demain sera un autre jour. Lorsque nous serons à Cipar, pourra-t-on être aussi proche ?
07:45 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, amour, recherche de soi | Imprimer
02/01/2020
Lever de soleil
Ce matin, le soleil a fait un looping dans le ciel.
Tout s’est trouvé sens dessus-dessous.
Les arbres pourtant si forts s’en sont mêlés,
Ils se sont mis à danser malgré leurs chaînes aux pieds
Ce fut un vrai miracle que tout retrouve sa place.
Le résultat fut beau, plus même, enchanteur et délirant.
La terre fut transformée et s’éleva dans les cieux,
Les cieux descendirent chez les humains et s’y trouvèrent bien.
Seul mot d’ordre : la beauté simple et gratuit
Pour ceux qui se lèvent de bon matin avec frère soleil
Et laissent se dilater leur cœur, s’exorbiter leurs yeux,
Tendre leurs mains au miracle de ces rougeoyants
Et prier à travers leurs doigts le créateur inconnu,
Si lointain et pourtant si proche qui réchauffe le cœur
Et fait mentir arrogants, septiques et aveugles
A ce spectacle unique qui fait monter les larmes aux yeux.
© Loup Francart
07:28 Publié dans 31. Pictoème | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, photo, arbres, lever de soleil | Imprimer