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19/04/2015

Le stop

1. Au moment précis où tu as l’impulsion de faire quelque chose, arrête-toi.

2. Lorsqu’un désir arrive, considère-le, puis soudainement, abandonne-le.

3. Erre jusqu’à l’épuisement, puis laisse tomber sur le sol et dans cette chute, sois entier.

4. Suppose que tu es graduellement privé d’énergie et de connaissance. A l’instant de cet aboutissement, transcende.

5. La dévotion libère.

(Nirvana Tao, techniques de méditation,

de Daniel Odier, Robert Laffont, 1974)

 

L’exercice du stop est regardé comme sacré dans les écoles. Personne autre que le maître n’a le droit de l’ordre du stop. (…) Essayons de suivre ce qui se passe. Un homme est en train de s’assoir ou de marcher ou de travailler. Tout à coup il entend le signal. Aussitôt, le mouvement commencé est interrompu par ce « stop ». Son corps s’immobilise, se fige en plein passa d’une pose à l’autre, dans une position sur laquelle il ne s’arrête jamais dans la vie ordinaire. Se sentant dans cet état, dans cette pose insolite, l’homme, sans le vouloir, se regarde lui-même sous des angles nouveaux, s’observe d’une manière nouvelle ; il est en mesure de penser, de sentir d’une manière nouvelle, de se connaître lui-même d’une manière nouvelle. De cette façon, le cercle du vieil automatisme est brisé.

(Ouspensky, Fragments d’un enseignement inconnu,

Stock, 1974)

 

Deux enseignements assez opposés, qui nous disent la même chose. Cela doit attirer notre attention :

Ne pas se laisser vivre, sortir du cercle de ses habitudes corporelles, émotionnelles, sentimentales, sociales, intellectuelles, spirituelles.

S’éveiller ! Au-delà du Moi, le Soi...

18/04/2015

Attitude

Vois l'or fascinant des navettes
Regarde le soleil dans les yeux
Lave-toi la face devant la lune
Plonge dans ces verts ombragés
Suffoque dans le bleu des mers
Souris à l’enfant qui te regarde
Pleure de joie devant ta belle
Ferme les yeux sur ces présents
Et marche environné de beauté
Jusqu’au vide infini et attirant
Qui t’engloutira de tendresse...
Tu n’auras plus besoin de rien !

© Loup Francart

17/04/2015

L'art en creux 3

Dernière caractéristique de l’art contemporain, il met en scène la nouveauté. On peut tout faire à condition que ce soit innovant. Il ne s’agit plus d’aller au bout des idées, il s’agit d’aller au bout de l’art : un tableau d’une seule couleur est le summum du raffinement, une exposition qui ne montre rien fait rêver, un dessin15-04-16 Pierre manzoni.jpg d’enfant est plus artistique qu’un tableau de maître. L’inversion des aspirations artistiques devient la nouvelle normalité : l’idée même de la nouveauté est plus importante que la nouveauté exprimée au travers d’une œuvre. Enrobé d’un langage inintelligible, exaltant une idéologie de l’inédit, l’art devient un monde en soi, isolé du monde réel, magnifié par ses fans, soumis à l’exaltation de l’argent.

Alors si tu veux être artiste, consacre-toi à trouver ta nouveauté, ton style, ton idée originale, innove et tu seras entraîner vers les vertiges de la gloire. Peu importe ce que signifie cette nouveauté. Elle doit être originale, provocatrice et permettre de communiquer, un point c’est tout. Peu importe la beauté, ce n’est qu’un attribut accessoire.

Enfin, et pour ne pas médire sans cesse sur la dégénérescence de l’art, notons que dans certains cas, la représentation de certains aspects du monde moderne peut atteindre une certaine beauté : beauté de l’ambiance de certaines banlieues, beauté de certains sites industriels inutilisés, beauté de certains personnages ou de certaines attitudes. Certes, ceci est rare, mais néanmoins cela existe.

Au fond, c’est également au spectateur de trouver la beauté là où beaucoup ne voient que le laid, le vulgaire, l’immonde. C’est notre œil qui doit s’exercer à voir le beau quoi qu’il arrive. C’est une disposition intérieure qu’on oublie facilement, mais qui dépend de notre volonté, comme le bonheur. Alors, continuons à ouvrir les yeux sur ce que proposent les artistes, quels qu’ils soient, prenons de la hauteur, ne jugeons pas, laissons-nous porter par notre ressenti et laissons tomber tout ce qui ne nous élève pas.

16/04/2015

Pourquoi créer ? (Pictoème musical)

Cliquer en premier lieu sur le fichier :
podcast
L'art est une interrogation permanente et sans réponse. Et pourtant ?

Certains cherchent l’altérité et l’osmose par le contact et l’échange. D’autres cherchent leur moi dans une quête sans fin en eux-mêmes.

Dans les deux cas, s’affiner et prendre sa mesure. Moi et Elle ou Lui. Toi et Lui ou Elle. Je et Tu ou encore Tu et Elle ou Lui.

Au final, le Toi et le Moi deviennent Nous, c'est-à-dire le monde !

pictoème,art,connaissance,finalité

15/04/2015

L’art en creux 2

Un autre aspect de l’évolution de l’art et donc de sa vision en creux est son passage d’une conception élitiste à une conception protéiforme, non seulement dans l’idée même de l’œuvre, mais également dans ses techniques et ses matériaux. Il y a un siècle, l’art utilisait comme support un matériel dédié aux artistes : toiles tendues sur des cadres, bois, murs, etc. De nos jours tout support peut être utilisé, y compris le corps humain, la boue, les déchets, etc. La peinture était le médium de l’art pictural. Elle devient accessoire, utilisée avec d’autres moyens ou même remplacée par le verre, le plastique, l’espace (on met en scène une galerie vide) et bien d’autres choses encore. Tout sert à l’art, tout est art en puissance, ce qui brouille les cartes et contraint les amateurs et professionnels à un élargissement périlleux de leur savoir et de leur conception de l’art. Du coup, l’art apparaît comme dérision, mise en scène, sans aucun effort d’élévation et designification de l'art,art moderne,art contemporain,société,sens de la vie recherche de beauté. Un exemple : Darren Almond travaille sur le passage, la durée et l’expérience du temps. Il analyse le paradoxe qui veut qu’un moment passe lentement ou rapidement selon les circonstances dans lesquelles on se trouve. Il s’intéresse également aux différences entre les représentations analogiques et numériques du temps (Art Now, Taschen, 2005, p.20). Ici l’idée de l’œuvre importe signification de l'art,art moderne,art contemporain,société,sens de la vieplus que sa représentation purement matérialiste telle qu’une pièce avec deux portes et un immense ventilateur au plafond. Autre exemple avec le Body Art : mise en scène photographique de scarification avec une lame de rasoir, de Gina Pane (Azione Psyche, 1974, Performance à la galerie Stadler à Paris).

L’art est aussi protéiforme parce qu’il se veut beaucoup plus proche de la réalité qu’auparavant (les sujets empruntent à tous les aspects de la vie) et, en même temps, séparé de la réalité. Les frontières de l’art repoussent la réalité etsignification de l'art,art moderne,art contemporain,société,sens de la vie permettent d’aller plus loin, dans des zones soit mystérieuses, soit dangereuses parce que choquantes. Maurizio Cattelan exhibe ainsi Hitler à genoux en train de prier, le pape Jean-Paul II,signification de l'art,art moderne,art contemporain,société,sens de la vie couché, tenant sa croix, écrasé par une météorite apparemment tombée du ciel (des éclats de verre sur le sol en témoignent).

Bref, tout est art et rien ne devrait empêcher l’art de conquérir le monde. On peut se demander si ce ne serait pas un des buts inavoués des artistes contemporains. Magnifier le monde et leur personne en les transformant en idéal à atteindre. Ce serait bien sûr un idéal en creux, l’inverse d’une élévation dans laquelle l’artiste sort de lui-même pour devenir universel par sa puissance créatrice. Le nouveau regard de l’art sur le monde serait alors plutôt un regard nombriliste : l’art permet n’importe quoi, pourvu qu’il exalte la propre représentation du monde de l’artiste. C’est bien un mouvement inverse de l’élévation que le marché de l’art est en train de promouvoir, au travers des artistes, des galeristes, des marchands et des spectateurs, voyeurs et autres humains.

14/04/2015

Ombre (poème pour rire)

Tout se trame dans l’ombre
Et sombres sont les nombres
S’échappant de la pénombre

Sorti de l’ombre, tu luis
A l’ombre, tu palis
Dans l’ombre, tu survis

Pourquoi faire de l’ombre aux rieurs ?
De ton ombre as-tu peur ?
Supprime l’ombre, dit le hâbleur

Sans une ombre de requiem
Tu es l’ombre de toi-même
L’ombre portée d’un zérotième

Si différent, tu nous encombres
Serais-tu en surnombre
Sorti, pâle, des décombres ?

Hombre, quel drôle de concombre !

© Loup Francart

13/04/2015

L’art en creux 1

Longtemps l’art est apparu aux hommes comme une construction positive s’échappant au dessus de l’horizon et montant vers le ciel pour émerveiller l’homme et lui montrer la voie de la beauté et donc de la sagesse. L’art dessinait au-dessus du quotidien une ville imaginaire où tout n’était que grâce.

Cette nuit, en un éclair subtil, l’art m’est apparu en creux, s’enfonçant dans le globe, le creusant de sillons profonds. Une inversion de sa recherche primordiale. Quelle image ! Cela signifie-t-il quelque chose ou non ?

En premier lieu, on peut naturellement s’interroger sur la dégradation de la notion d’art. L’art peut-il abaisser ? Quitte à passer pour rétrograde, je pense que oui. Mais cette tendance de l’art a toujours existé. L’art a toujours généré des tricheurs, des voleurs d’idées, des initiateurs de fausses vérités, des profiteurs, un marché et ses conséquences à moyen terme sur la notion d’art. Sans doute cette tendance s’est développée avec l’évolution de la société, les technologies de reproduction, la photographie, l’enregistrement, le cinéma, Internet et tout ce qui permet de reproduire et diffuser l’art, voire de fabriquer de l’art, quel qu’il soit. L’art peut abaisser, dégrader l’homme dès l’instant où il perd de vue sa priorité : l’expression de la beauté.

Mais s’arrêter à cette image négative d’une dégénérescence de l’art resterait surement insuffisant pour expliquer cette vision. La deuxième moitié du XIXème siècle et une bonne partie du XXème siècle a vu s’établir le mouvement moderne.signification de l'art,art moderne, art contemporain, société, sens de la vie Incontesté durant six décennies, il a perdu à son tour sa suprématie, mais il n’a pas été remplacé par une seule et unique orthodoxie. La quatrième de couverture du livre d’Edward Lucie-Smith, intitulé L’art aujourd’hui (Editions Phaidon, 1999), explique que les artistes, les critiques et le public sont désormais confrontés à une situation d’une variété et d’une complexité sans précédent. L’argument central de l’acteur est que le monde de l’art n’est plus hiérarchique, mais pluriel, et que ses structures, si tant est qu’elles existent, sont provisoires. L’art dresse aujourd’hui  dresse la carte d’un monde instable. Pour étayer sa thèse, il établit une cartographie de toutes les tendances de l’art depuis les années 1960-70. Cela passe des survivances de l’art moderne, tels que les suites du pop art, la survivance de l’abstraction, l’art minimal et l’art conceptuel, le Land Art, le Body Art,, le Néo-Dada, le néo-expressionisme, à une analyse géographique : la peinture figurative britannique, le nouvel art de New-York, l’art américain hors de New-York, l’Amérique latine, l’art de la pérestroïka, l’Extrême-Orient, l’art africain et l’art afro-antillais, et enfin une analyse sociologique : les minorités raciales, l’art féministe et l’art homosexuel. Cette profusion de mouvements et de conceptions de l’art s’attaque à l’image même de l’art. L’art s’attache à tout ce qui fait l’homme et non plus seulement à ses impressions, aux sentiments et idées qu’il fait naître dans la société. L’art s’est élargi jusqu’à perdre son âme, pour certains, ou à embrasser le monde, pour d’autres. Il explore tous les aspects de la société et ne cherche plus seulement à en donner une image. Alors, il apparaît normal que de nombreuses facettes de cette nouvelle vision de l’art apparaissent en creux.

(suite à venir)