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12/04/2015

Poème sur la 7ème

https://www.youtube.com/watch?v=9GMAbl1Rz1k

Une déclamation qui sort de l'ordinaire, dite d’une manière énergique et drôle, inusitée, mais émouvante, malgré un mauvais début en 0.16 et 0.28 (mièvre et incertain).

C’est un poème de Philippe Labro. Il existe ou il a existé, même s’il n’est plus déclamé aussi fréquemment.

Oui, c’est vrai, même Johnny Halliday récite ce poème, et pas si mal que ça… Mais sur la fin, cela reste Johnny, avec toute sa violence et sa hargne.

https://www.youtube.com/watch?v=pcqz6MXT7So

 

Qui a couru sur cette plage?
Elle a dû être très belle
Est-ce que son sable était blanc?
Est-ce qu´il y avait des fleurs jaunes
Dans le creux de chaque dune?
J´aurais bien aimé toucher du sable
Une seule fois entre mes doigts
Qui a nagé dans cette rivière?
Vous prétendez qu´elle était fraîche
Et descendait de la montagne?
Est-ce qu´il y avait des galets
Dans le creux de chaque cascade?
J´aurais bien aimé plonger mon corps
Une seule fois dans une rivière
Dites, ne me racontez pas d´histoires!
Montrez-moi des photos pour voir
Si tout cela a vraiment existé
Vous m´affirmez
Qu´il y avait du sable
Et de l´herbe
Et des fleurs
Et de l´eau
Et des pierres
Et des arbres
Et des oiseaux?
Allons, ne vous moquez pas de moi!
Qui a marché dans ce chemin?
Vous dites qu´il menait à une maison
Et qu´il y avait des enfants qui jouaient autour?
Vous êtes sûrs que la photo n´est pas truquée?
Vous pouvez m´assurer que cela a vraiment existé?
Dites-moi, allons, ne me racontez plus d´histoires!
J´ai besoin de toucher et de voir pour y croire
Vraiment, c´est vrai!
Le sable était blanc?
Vraiment, c´est vrai!
Il y avait des enfants
Des rivières
Des chemins
Des cailloux
Des maisons?
C´est vrai?
Ça a vraiment existé?
Ça a vraiment existé, vraiment…

11/04/2015

Fractale

Le mot "fractale" vient du latin "fractus" qui signifie "brisé". En effet, une fractale est un objet géométrique «infiniment morcelé» dont des détails sont observables à une échelle arbitrairement choisie.

En zoomant sur une partie de la figure, on peut retrouver toute la figure, on dit qu’elle est auto similaire.

Même si un certain nombre de choses était déjà connu, on attribue la découverte des fractales à un polytechnicien français, Benoît Mandelbrot (1924 ; 2010).

Ses premières recherches datent de 1964 où il emploie le terme de self-similar lors d'une étude réalisée chez IBM. Mais c’est en 1975 qu’il expose ses travaux et donne le nom de "fractale" dans son ouvrage « Les objets fractals ».

Certains végétaux comme la fougère ou le chou possèdent de splendides fractales qui n’ont pas attendu Mandelbrot pour exister. Les nuages ou les montagnes sont aussi des exemples de fractales mais ceux-là ne présentent pas d’autosimilarité. (From : http://www.maths-et-tiques.fr/index.php/detentes/les-frac...)

1-15-04-10 Fractal 1.jpg

10/04/2015

Pourquoi j'écris ?

Pourquoi j’écris ?
Pour éclairer le monde !

Comme les vers luisants
Un seul n’est pas éclairant
Mais si les écrivains
Se donnaient la main
Quelle magnificence
Dans la luminescence

Certains aiment s’éclairer
Le monde peut en profiter

D’autres éclairent en faisceau
Pointant un lieu falot

La plupart luisent pour eux
Et se regardent comme des dieux

Seuls quelques-uns, enfin
Distillent un lumineux parfum
 
Ils ne sont que les mots
Qui deviennent brûlot
Ils embrasent nos cœurs
Et enflamment nos ardeurs
Alors, dans notre émerveillement
S’ouvre les vannes de l’amant
Un filet d’air frais
Dans la fange des marais

L’écriture, un animal de compagnie
Qui engendre l’harmonie

09/04/2015

Le doute

Si je me trompe, j’en conclus que je suis, car celui qui n’est pas ne peut pas se tromper, et par cela même que je me trompe, je sens que je suis.

Saint Augustin

 

Le doute est intrinsèque à l’homme. Mais aujourd’hui le doute ne permet plus de douter. On ne peut que douter et ne croire à rien. Et ce doute devient, non pas une délivrance, mais un carcan qu’impose l’intelligentsia. « Il est interdit de douter de notre parole. Ne croire en rien, ne s’appuyer sur rien et subtilement sortira la vérité », disent ces personnes. « Ne pas apprendre, ne rien enseigner, confronter, cela seul mène à l’homme nouveau délivré de la hiérarchie de la famille et de la société ».

Quand le doute devient la seule vérité, le monde et l'être régressent. Mais inversement, le monde se porte bien lorsque le doute est le contrepoids de la certitude.

08/04/2015

Trouble 1

Il est peint et il conserve son trouble : des points et lignes noires apparaissent entre les signes blancs et reviennent aussitôt les points et lignes noires en surimpression sur le noir. Ce sont les mystères des illusions d’optique. Elles forment une sorte de toile d'araignée derrière le dessin visible.

Ces points et ces lignes sont des signes de l’invisible derrière le visible. Plus forts que le virtuel, ils existent sans exister. Ils ne sont pas visibles et pourtant on les voit.

peinture,optique art,art cinétique,illusion d'optique 

 Pardonnez la mauvaise photo, mal cadrée !

07/04/2015

Entretiens de François Cheng avec Françoise Siri (Albin Michel, 2015)

François Cheng, poète, essayiste et sage venu de l’autre bout du monde, est devenu l’une des figures les plus appréciées du public.

Au fil de cinq entretiens sur France Culture (À voix nue), Françoise Siri, journaliste, « passeuse » de poésie et créatrice d’événements littéraires, a voulu en savoir plus sur son parcours. De son enfance chinoise à l’Académie française, François Cheng raconte la misère de ses premières années en France et son apprentissage de la langue. Sur un ton très personnel, il dévoile ses sources d’inspiration et sa pensée intime, évoquant la beauté, la mort, le mal – ses thèmes de prédilection – mais aussi la méditation telle qu’il la pratique, l’amitié, l’amour… et même la pâtisserie française dont il se délecte !

Ces entretiens passionnants sont suivis de douze poèmes inédits. Autant de moments de simple et subtile profondeur.

(4ème de couverture)

En premier lieu, il est beau, cet homme. Bien qu’il ait 86 ans, olivre,interview,poésie,roman,langue française,chinen dirait un poupon espiègle. On a envie de le serrer dans nos bras pour le remercier de tout ce qu’il nous donne à travers ses écrits.

En deuxième lieu, il a un regard de bonté. Bien qu’il ait traversé de nombreuses épreuves, il espère toujours de la vie et nous aide à comprendre l’infinie aventure de chaque existence humaine.

En troisième lieu, il est universel. Il n’est pas Chinois, il n’est pas Français, il est l’homme accompli qui a transgressé la matrice originelle et s’est réalisé non pas entre l’Orient et l’Occident, mais dans les deux traditions montrant ainsi l’universalité de la culture.

La mort n’est point notre issue,
Car plus grand que nous
Est notre désir, lequel rejoint
Celui du Commencement,
Désir de vie.

C’est ce qu’il appelle la voie christique : « Pour moi, dans la voie christique, nos désirs et nos espérances, nos épreuves et nos souffrances ne sont pas seulement des données objectives ; ils sont incarnés et pris en charge. Ils trouvent leur réponse dans l’amour absolu. (…) Si l’on ne croit pas à une transcendance, on ne peut pas pardonner. »

Il nous parle des différences entre la poésie chinoise et la poésie française. La première fondée sur les idéogrammes : chaque caractère comptant pour une syllabe, on peut les combiner de façon très libre : deux caractères, trois, quatre… dix, douze… Cet art combinatoire est très développé. Je l’ai un peu introduit en française, en variant la longueur des vers. La seconde fondée sur l’être des mots : je pense par exemple à l’un de mes poèmes qui joue sur la différence entre brisure et brise, la brisure se transforme en brise. Je songe à d’autres exemples comme violette violentée, rouge-gorge égorgé, j’aime combiner les images à partir des sons. (…) Il dit alors un poème consacré à la nuit, par rapport au mot jour :

Nuit qui réunit
Nuit qui désunit
Qui diminue
Qui démunit
Rien qui ne soit jamais aux abois
Aux abois ceux qui s’éveillant se souviennent

Car la nuit avait beau tendre sa toile
Sur l’océan s’est égarée une voile

Nuit qui essuie
Nuit qui guérit
Qui déconseille
Qui désemplit
Rien qui en soit désormais à l’abri
A l’abri ceux qui se souvenant reviennent

Car la nuit s’est déchiré le voile
Une seule flamme unit toutes les étoiles.

Enfin, François Cheng nous parle de la méditation, de la beauté, du mal, de la mort : La beauté procure du sens au plein sens du mot, c’est-à-dire « sensation, direction, signification ». Sensation : la beauté s’éprouve d’abord par la sensation. Direction : attiré par la beauté, on se dirige d’instinct en sa direction. Signification : quand on se dirige dans une direction, notre vie n’est plus une existence absurde, insignifiante, sans but ; elle entre dans la signification, c’est-à-dire qu’elle fait signe au monde et à la transcendance. De fait, c’est la beauté qui nous apprend à aimer.

06/04/2015

Miroir

Pourquoi me regardes-tu ainsi ?
Ai-je heurté ta conscience au point de la briser ?
T’ai-je vidé de l’écume de tes pensées ?

Tu ne peux me voir
Car moi-même, ineffable et serein
Erre dans les plis de mon aventure terrestre
Sans en connaître la sortie

Je vois bien cet œil jaune
Au bout du couloir de l’inconnaissance
Mais que vient-il faire ici
Dans ce fatras encombré

J’ai beau remuer le passé
Envisager l’avenir
Etreindre le présent
Je ne sais rien
Que la légèreté d’une caresse
Que la douceur de sa peau
Que l’ombre de son sourire

Alors je ne suis que le rêve
Qu’on ne contemple qu’une fois

La dernière…

© Loup Francart