10/04/2011
Gisant
On a tort de sourire du héros qui git en scène, blessé à mort et qui chante un air au théâtre. Nous passons des années à chanter en gisant.
Frantz Kafka, Lettres à Milena (Posthume, 1952)
06:54 Publié dans 24. Créations dessins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : encre de chine, dessin, chant | Imprimer
09/04/2011
Je suis la préhistoire
Je suis la préhistoire, l’histoire des histoires
On m’écrit sans majuscule
Mais je possède la tendresse des renoncules
Je ne vis pourtant que le soir
Lorsque la lune montre ses quartiers
Aux yeux effrayés du hibou malchanceux
Qui se branche sur les oliviers
Je n’ai pas plus de raison d’ailleurs
Que la taupe au cri caverneux
05:05 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, littérature | Imprimer
08/04/2011
Ballade pour piano et orchestre, de Gabriel Fauré
From : http://www.ina.fr/audio/PHD07008833/gabriel-faure-ballade-pour-piano-et-orchestre.fr.html
Le piano introduit le thème et l’énonce en rythmant la ballade de la main gauche d’une manière cadencée comme les pas d’un promeneur sur un chemin de terre et pour qui l’orchestre serait le motif de la rêverie, le paysage de paix et de douceur en parcourant le cheminement des images du cerveau.
L’orchestre joue aussi le rôle de catalyseur de la sensation pour entraîner le piano dans une rêverie plus prolongée et irisée comme la pluie qui tombe goutte à goutte sur la surface lisse de l’eau, la violant d’ondes multiples, mais lui donnant la consistance d’une matière palpable.
Il s’agit bien d’une ballade, d’une promenade pourrait-on dire, reposante, dans sa première partie, plus agitée dans la seconde, comme une course d’enfants dans la campagne, dévalant les prés vers une rivière qui court et s’échappe dans le lointain. Le paysage à l’horizon est fait de forêts mystérieuses, mais tendres, au point que l’on a envie de les caresser. Parfois, la ballade est une marche lente, comme si le promeneur s’arrêtait pour regarder le paysage, s’emplissait les sens de bienfaits rayons qui l’enchantent. Puis, le rythme reprend d’une marche, parfois course, vers la liberté retrouvée d’un jour d’été quand les fleurs essaiment encore les prés et que les bourdons s’en donnent à cœur joie pour recueillir leur suc.
07:19 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, ballade | Imprimer
07/04/2011
Palais Royal
Brouhaha habituel des jardins publics : cris d’enfants, conversations d’adultes, raclement des pieds ferrés des chaises sur le sol, titillements sonores des jets d’eau du bassin qui se meuvent en corolles blanches de différentes hauteurs, foisonnement de couleurs et de sons qui donnent l’ambiance insolite de ce jardin enserré entre les galeries du palais édifié pour le cardinal de Richelieu, qui devint ensuite résidence royale puis lieu d’agitation révolutionnaire, pour, après un nouvel intermède royal, recevoir le Conseil d’Etat.
Passage le long des galeries, où un magasin de gants fait étalage de sa marchandise diversifiée, mains mortes pendant dans le vide ou mains dressées comme un sceptre héraldique.
Les promeneurs passent à pas lents, concentrés sur leurs chaussures, faisant crisser le gravier à chaque nouvelle enjambée. Ils errent sans but, avec pour seul plaisir un regard au soleil qui passe près des toits. Certains discutent entre eux, calmement, posément, comme un club d’intellectuels sur une question épineuse. Chacun passe à côté du bouquet fleuri éclairé par le soleil de printemps.
Assis en rond autour de la fontaine, les uns et les autres vaquent à leurs occupations. L’un, lunettes noires couvrantes, les pieds sur la margelle du bassin, téléphone d’un air entendu à un mystérieux correspondant. L’autre lit, dans la même position, un foulard autour du cou, lunettes noires également, la chevelure abondante obscurcissant son visage. En fait, je le découvre avec un temps de retard, c’est une femme. Je l’ai perçu à son geste, féminin malgré tout, bien qu’elle porte la tenue unisexe, blue-jean et tennis. Un autre encore, un homme, c’est certain, toujours dans la même pose, les pieds sur la margelle, jambes tendus, à moitié allongé sur sa chaise, les mains croisées sur le ventre, semble dormir. Il écoute de la musique, ouvrant parfois un œil, peut-être même les deux, les rayons du soleil luisant sur son crâne rasé. Quatre jeunes filles installent leurs chaises à proximité, en uniforme, collants noirs et tennis rouges, le haut leur laissant l’initiative de l’improvisé, chacune d’elles sirotant une boite d’aluminium contenant un jus de citron plus jaune que la normale.
Jeu de reflets de la fontaine dans le rayonnement du soleil, l’eau montant et descendant au gré d’un ordonnateur invisible, s’égrainant à mi-hauteur en mille perles étincelantes avant de retomber sous le poids de la pesanteur. Au pied de ces jets d’eau, la surface bleuissant du bassin se pare de mousse argentée piquetée d’éclaboussures semblant sortir de sa profondeur comme la lave à la surface d’un volcan laisse éclater des bulles de gaz dans lesquelles se noie le regard. Le reste du bassin, par le jeu de la bise et du soleil, est couvert de nénuphars virtuels, bleus clairs, presque gris, flottant sur l’eau et scintillant de légèreté. Le vent parfois projette quelques gouttelettes sur la margelle, jusqu’à couvrir le visage d’une très légère brume qui rafraichit les idées et ramène à la réalité.
Immuable, rien ne bouge autour du bassin, comme immobilisé dans une béatitude intemporelle. Si, cependant ! La femme unisexe s’est métamorphosée en une autre femme ou jeune fille, également unisexe, mais chaussée de boots montant aux lacets jaunes. Même attitude, même foulard enserrant le cou, juste les cheveux moins proliférants, mais lisant également un livre semblable posée sur ses cuisses allongées.
Lentement le soleil descend, rase une première cheminée, puis une deuxième, pour progressivement s’éteindre derrière le toit plat. Il est l’heure de quitter ce moment d’observation et de vagabondage de l’esprit. A regret, je me lève et pars, sans un regard sur le collier de perles du bassin.
06:28 Publié dans 14. Promenades | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : promenade, jets d'eau, impression | Imprimer
06/04/2011
Il rêvait de paysages sublimes
Il rêvait de paysages sublimes,
De grottes sonores et vierges,
De sommets aux émotions douloureuses,
De vallées apaisantes et fragiles,
De canyons rupestres et désertiques,
D’oasis endolories et charmeuses,
De collines chaleureuses et tièdes,
De plages alanguies et iodées,
De ruisseaux débordants et glacés,
De cratères cuisant et soupirant,
De forêts brumeuses et assourdies,
De plaines ouvertes, attendrissantes,
Où se noie le regard hébété
Des vieux et des plus jeunes,
Jusqu’au moment ignoré
Où tout ceci s’éteindra
Pour se concentrer sur le rien
Qui deviendra le tout
L’unique, la fin,
Le commencement,
L’incommensurable délire
De jours sans fin
Et de nuit sans sommeil.
Repose maintenant
Dans l’aurore qui se lève,
Etends tes membres endoloris
Dans le souffle du matin,
Trouve l’herbe odorante,
Pose ta joue sur la pierre ronde,
Et, les yeux ouverts,
Le cœur à vif,
Les doigts de pied croisés,
Endors-toi dans tes rêves d’enfant,
Jusqu’à l’anti-instant
Où la vie bascule,
Et se perd dans l’infini.
07:51 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, littérature | Imprimer
05/04/2011
Les chants de la messe catholique romaine
Le concile Vatican II publia en 1967 une Instruction de la Sacrée Congrégation des Rites sur la musique sacrée dans la liturgie. Cette instruction précisait le degré de participation des fidèles au chant et émettait un certain nombre de recommandations. Depuis, beaucoup de celles-ci ont été ignorées et le chant liturgique, en particulier en France, s'est malheureusement tourné vers la musique profane et populaire, c'est-à-dire la musique de variété. Ce n'était pas la volonté de Vatican II. Le dommage est grand. C'est à peu près comme si l'on avait rasé les cathédrales et églises anciennes, sous prétexte de modernité, pour ne plus accepter que les églises de béton.
Cliquez sur --> Les chants de la messe catholique romaine.pdf
06:06 Publié dans 62. Liturgie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chant liturgique, musique sacrée, liturgie, église catholique | Imprimer
04/04/2011
Prânâyâma
Prânâyâma est un terme sanskrit constitué des deux mots énergie (prana) et vitalité (ayama). Il signifie retenue du souffle de la respiration pour contrôler sa santé physique, émotionnelle et mentale. Le souffle lave le corps des impuretés accumulées dans la vie quotidienne. Il atténue l'impact émotionnel par la prise de recul. Il vide le mental de ses pensées permanentes qui s'entrechoquent. Il révèle l'esprit qui signifie souffle (spiritus) et donne accès à l'invisible.
Ce dessin à l'encre de Chine tente de mettre en évidence la réalité du prânâyâma : allégement du corps et du mental par la pratique contrôlée de la respiration sous la conduite d'un maître.
06:28 Publié dans 24. Créations dessins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dessin, peinture, souffle, esprit, corps | Imprimer