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16/12/2020

La musique sacrée : expression de la parole divine (7)

Le verbe engendré et proclamé

Dans le Verbe et par le Verbe, en Christ, Verbe de Dieu, le chrétien découvre Dieu :

 

Il n'y a qu'un seul Dieu,
manifesté par Jésus-Christ, son Fils,
qui est son Verbe sorti du silence...
Ignace d'Antioche

 

             Dieu, en Christ, vient chercher l'humanité pour que l'homme trouve en Christ la déification.

             Nativité : l'immatériel s'incarne, le Verbe se fait chair, l'invisible se fait voir, l'impalpable peut être touché, l'intemporel commence, le Fils de Dieu devient le Fils de l’homme : c'est Jésus-Christ, toujours le même, hier, aujourd'hui et dans les siècles... Voilà la solennité que nous célébrons aujourd’hui : l'arrivée de Dieu chez les hommes, pour que nous allions à Dieu, ou plutôt pour que nous revenions à lui...

Grégoire de Naziance

 

             C'est en Christ que l'homme s'unit à Dieu et cette union est union avec chaque être et avec l'univers. Le Verbe réalise alors en l'homme l'harmonie. Le chant du monde devient le chant des anges. L'âme jubile, chante Dieu en des mots incompréhensibles : c'est le chant en langues, chant subtil, musique céleste d'où la science musicale est absente. Les voix s'harmonisent sans effort ni recherche. La pauvreté devient richesse : l'Esprit prie en nous. 

24/12/2015

Venu au monde

Pour nous préparer à l'avènement :

Tu es venu au monde.jpg

18/12/2015

A vous, fidèles dans le Christ Jésus

Un extrait des Épitres de Saint Paul, mis en musique pour un petit choeur à trois voix :

A vous, fidèles dans le Christ.jpg

03/04/2015

Mes biens-aimés

Un chant composé à 4 voix qui proclame la demeure de Dieu  :

vendredi saint,liturgie,amour,pâques

19/04/2014

Adoramus te - Palestrina - The Stairwell Carollers, Otta

http://www.youtube.com/watch?v=u219h-Y1S1k&feature=re...


Le Christ se dépouilla de lui-même : traduction du verbe grec ekenosen qui signifie « se dépouiller, se vider, s’évider ». Idée d’un plein qui devient réceptacle, d’une forme qui, se suffisant à elle-même, se transforme pour n’avoir de signification que par ce qu’elle peut contenir.

Totalement dépouillé, évidé, le Christ épouse l’univers, le glorifie en se glorifiant, le rend divin. En lui, s’opère la réunion des contraires : l’univers et Dieu, la matière et l’Esprit.

 

18/04/2014

Ta croix, Seigneur

 Chanter la croix du Christ, c'est prier : 

semaine sainte,religion,christianisme,résurrection,mort sur la croix 

 

06/03/2014

Le mercredi des Cendres

Dans le Carême, l'homme fait l'expérience intérieure de la purification du moi :

 

 

1° temps

 

pénitence que le moi s'impose

Le moi se coupe de ses attachements et réalise alors l'obscurité qui règne en lui. Il découvre l'intérieur de lui-même, n'ayant jusqu'alors vécu qu'à l'extérieur.

 

2° temps

 

purification du moi

Coupé de ses attachements, le moi se purifie peu à peu. La bulle de l'être se nettoie par nos efforts et devient transparente. C'est alors que par moments la lumière divine pénètre en nous.

 

3° temps

 

mort à nous-mêmes

Le moi s'est purifié. La bulle est propre, mais se noircit de nouveau à chaque instant. Il faut sans cesse la nettoyer.

 

4° temps

 

illumination

L'esprit devient miroir de la lumière divine. Le moi devenu transparent laisse Dieu agir à travers lui dans le monde et offre le monde à Dieu.

Les textes de la liturgie du Carême sont là justement pour montrer la difficulté de cette quête de Dieu dans laquelle les contraires se rejoignent :

"Qui s'abaisse sera élevé",

"Qui perd sa vie gagnera la vie éternelle".

09/10/2013

Que l’esprit vienne au secours de notre faiblesse

L’Esprit se découvre lorsqu’on atteint le fond de soi-même. Ayant perdu toute richesse et nous découvrant nus, se révèle cette part de nous-mêmes qui n’est plus notre personnalité, mais notre être véritable. C’est comme un grand souffle glacé, un vide ineffable qui, paradoxalement, réchauffe le cœur.

Maranatha est un mot araméen qui signifie "Maître vient" (1 Corinthiens 16:22).

 

Que l'esprit vienne au secours.jpg

© Loup Francart

30/08/2013

Le Seigneur soit avec vous

« Le seigneur soit avec vous »

« Et avec votre esprit »

 

 Cette formule est une formule de salutation sacrée.

La première phrase s’adresse à la fois à Dieu et à l’assistance : à Dieu parce qu’elle lui demande  d’accorder à chacun des fidèles présents la grâce, à l’assistance parce qu’elle est l’expression de l’amour du célébrant qui, ayant découvert l’Esprit, a pour seul désir de le partager avec d’autres. Enfin, si l’on se place du point de vue du fidèle, s’il est disposé à accueillir le Seigneur, la formule est libératrice du moi. Le fidèle seul ne peut accomplir totalement sa transformation. L’aide du célébrant va permettre cette mutation par la seule force la foi.

La formule résume une grande partie du mystère de la messe et explique le caractère sacré du prêtre, intermédiaire, intercesseur entre Dieu et l’homme. Est prêtre, est sacré, celui qui vit en esprit. Dieu lui donne la grâce d’être l’intermédiaire entre lui et ceux qui n’ont pas encore la vie en esprit, soit parce qu’ils l’ont perdu, soit parce qu’ils ne l’ont pas encore connue. Tout homme qui vit en esprit reçoit une mission d’action temporelle dans ce monde. La prêtrise est une de ces missions. Pour que ce rôle qu’il a parmi les hommes soit conforme à la volonté de Dieu, il est nécessaire qu’il s’efforce en permanence de vivre en esprit. Ce don de Dieu, cette grâce, n’est possible qui si sa vie est tendue vers une constante purification.

La réponse des fidèles «  Et avec votre esprit », a aussi deux significations. La première est qu’il s’agit d’une nécessité pour que le sacrifice de la messe soit conforme à la volonté divine. La seconde est que le fidèle contribue à cette purification en demandant à Dieu d’accorder à son ministre la vie en esprit.

Ainsi, le sacrifice de la Messe doit procéder d’une action trinitaire où Dieu, le prêtre et le fidèle vivent un échange permanent et invisible. Le fidèle demande à Dieu la grâce pour le prêtre, le prêtre demande à Dieu la grâce pour le fidèle, Dieu accorde au fidèle sa grâce par l’intermédiaire du prêtre. Ceci s’accomplit par la grâce du Christ qui dispense l’amour du père dans la communion de l’Esprit Saint.

15/08/2013

Nous te saluons

Ce 15 août, saluons la vierge Marie :

 

Nous te saluons, Marie.jpg

08/01/2013

Liturgie, musique et cosmos

« En conclusion de mes réflexions, je citerai une belle parole du Mahatma Gandhi que j’ai trouvé récemment sur un calendrier. Gandhi évoque les trois milieux dans lesquels s’est développée la vie dans le cosmos et note que chacun d’eux porte une façon d’être propre. Dans la mer vivent les poissons, silencieux. Les animaux qui vivent sur la terre ferme crient, tandis que les oiseaux  qui peuplent le ciel chantent. Le silence est le propre de la mer, le propre de la terre ferme, c’est le cri, le propre du ciel le chant. Mais l’homme participe des trois : il porte en soi la profondeur de la mer, le fardeau de la terre et les hauteurs du ciel. C’est pourquoi il est aussi silence, cri et chant

(…) La véritable liturgie, la liturgie de la communion des saints lui (à l’homme) restitue sa totalité. Elle lui réapprend le silence et le chant en lui ouvrant les profondeurs de la mer et en lui apprenant à voler, à participer de l’être  des anges. En élevant le cœur, elle fait retentir à nouveau la mélodie ensevelie. Oui, nous pouvons même dire maintenant, l’inverse : on reconnaît la véritable liturgie à ce qu’elle nous libère de l’agir ordinaire et nous restitue la profondeur et la hauteur, le silence et le chant. On reconnaît la liturgie authentique à ce qu’elle est cosmique et non fonction du groupe. Elle chante avec les anges, elle se tait avec la profondeur du tout, en attente. Et c’est ainsi qu’elle libère la terre, qu’elle la sauve. »

(Benoît XVI, L’esprit de la musique, Editions Artège, 2011, p.100)

 

Est-il nécessaire d’en dire plus ? L’esprit de la musique est un magnifique livre qui fait prendre conscience de la dimension spirituelle de la musique et de son importance dans la liturgie. Et l’on constate que cela n’est pas seulement vrai pour la liturgie chrétienne. Les extraits empruntés à la liturgie bouddhiste que nous vous avons présentés ces jours-ci en montre la réalité universelle.

25/12/2012

Vivre la nativité

Dans sa sagesse, chaque année, l’Eglise nous offre de vivre  et de revivre l’expérience chrétienne.

Car c’est bien à une expérience qu’elle nous invite au-delà de la vision théologique. Chaque année, l’Eglise m’invite à la conversion dans le temps de l’Avent ; chaque année, l’Eglise m’invite à vivre la naissance du Christ en moi ; chaque année, l’Eglise m’invite à mourir à moi-même comme le Christ le fit lors de sa passion ; et chaque année, l’Eglise m’invite à participer à la gloire du Père dans la lumière de la Pâque. Chaque année de ma vie, je suis invité à approfondir ce cycle merveilleux de l’expérience chrétienne. Lié au cycle naturel des saisons, il se déroule en spirale, à l’égal de ma vie humaine, avec ses élans et ses chutes, avec sa puissance et ma pauvreté, avec la distance toujours vécue qu’il y a entre l’expérience de la vie divine en nous et l’expérience de notre pesanteur à la faire perdurer en nous.

La liturgie du temps de Noël nous convie à méditer les trois aspects du mystère de l’Incarnation. D’abord la naissance éternelle du Verbe qui reçoit éternellement la nature divine du Père. C’est à ce titre qu’est lu dans la messe du jour de Noël le prologue de l’évangile de Saint Jean : Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Par lui, tout s’est fait...  Ensuite, la naissance temporelle du Verbe dans l’histoire des hommes : et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous... Enfin, la naissance spirituelle du Verbe en chacun de nous pour donner vie à l’Eglise, corps mystique du Christ : tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.

05/04/2011

Les chants de la messe catholique romaine

 

Le concile Vatican II publia en 1967 une Instruction de la Sacrée Congrégation des Rites sur la musique sacrée dans la liturgie. Cette instruction précisait le degré de participation des fidèles au chant et émettait un certain nombre de recommandations. Depuis, beaucoup de celles-ci ont été ignorées et le chant liturgique, en particulier en France, s'est malheureusement tourné vers la musique profane et populaire, c'est-à-dire la musique de variété. Ce n'était pas la volonté de Vatican II. Le dommage est grand. C'est à peu près comme si l'on avait rasé les cathédrales et églises anciennes, sous prétexte de modernité, pour ne plus accepter que les églises de béton.

 

Cliquez sur  -->     Les chants de la messe catholique romaine.pdf

 

 

01/03/2011

Le chant liturgique

 

         Le chant liturgique est destiné, par sa beauté, à préparer, au sein de la communauté, la rencontre intime avec Dieu.

         Il est d'abord expression communautaire de la foi. Il efface les différences, fait converger les cœurs et les âmes. Uni aux autres, chantant d'une même voix, chacun fait taire sans effort ses préoccupations.

         Plus profondément, il est destiné à devenir prière, à recueillir le cœur et l'esprit par sa tranquille sérénité, par la joie profonde qu'il engendre, une joie dénuée d'émotion et de sentimentalisme. Le chant liturgique suppose un certain oubli, un certain détachement vis à vis de son exécution. Il lave ainsi l'âme de son égocentrisme et la rend transparente.

         Alors se dévoile la réalité profonde de la liturgie. Dans sa beauté, elle ouvre au mystère divin. Elle dilate l'être qui perçoit le don de Dieu. Le chant devient écho de la gloire du ciel, il fait pénétrer dans l'éternité.

 

         Ceci suppose une unité interne des chants : unité destinée non à engendrer la monotonie, mais à préparer le cœur sans le distraire, à favoriser la concentration. C’était bien le cas du chant grégorien, chant liturgique par excellence. Cette unité permet l'entrée dans le mystère. Cependant, elle ne doit pas enfermer l'expression. Dans le chant liturgique, c’est la parole qui donne son rythme au chant et non la musique, ou plutôt, la musique ne crée que le contexte de l’expression de la parole de Dieu et le chant évolue selon le sens et la rythmique des phrases, et le moment de la liturgie. Il doit être très libre, léger, d’un rythme très nuancé, fait d'accélérations et de ralentissements, murmurée ou chantée à pleine voix, en prenant garde de toujours articuler les mots de façon à pénétrer dans le mystère et laisser la parole toucher le cœur.

 

19/01/2011

Les débuts du chant liturgique chrétien

Suite des réflexions sur la musique sacrée (catégorie musique) :

 Le chant liturgique est avant tout proclamation de la parole de Dieu et expression de la foi des hommes. Il est certes lié à la culture du moment, mais est également intemporel. Les premiers chants liturgiques chrétiens sont donc issus de la tradition synagogale, puis ont évolué différemment selon les lieux et leur culture. Quelques éclaircies sur ces débuts :

 

Les débuts du chant liturgique chrétien.pdf

29/12/2010

Réflexions sur la musique sacrée

Il ne s'agit pas de la musique religieuse, mais d'une musique qui fait entrer dans le sacré. On pourrait également l'appeler musique spirituelle, mais le terme sacré fait appel à l'expérience, c'est-à-dire au numineux. Pour Rudolf Otto, le numineux regarde toute expérience non-rationnelle du mystère, se passant des sens ou des sentiments, et dont l'objet premier et immédiat se trouve en dehors du soi. Le numineux est aussi, selon Carl Gustav Jung: "ce qui saisit l'individu, ce qui, venant d'ailleurs, lui donne le sentiment d'être".

Entrons dans cet "absolument autre" par la musique.

La musique sacrée.pdf

 

En préparation, un opuscule sur les différentes traditions de musique sacrée : musique de la Grèce antique, chant grégorien, chant byzantin, musique de l'extrême Orient, musique arabe.