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03/08/2014

La femme, pile ou… face

Vous ne me croirez pas. Ce matin, comme à l’accoutumée, je partis courir dans les rues, le nez au vent, l’haleine fraiche, le pied léger. Mais je n’ai pas les yeux dans ma poche comme ceux qui courent en se concentrant sur eux-mêmes, sans rien voir de ce Paris qui a toujours quelque chose à montrer, voire à dévoiler. Ce fut le cas ce matin. Je m’échauffais doucement, courant en petites foulées, musardant vers une vitrine, regardant pas les fenêtres ouvertes au quatrième étage (les rez-de-chaussée ne sont jamais ouvertes (ça doit cocoter !), observant les passants de dos avant de les considérer de côté, voire de les examiner de face. Une jeune femme marchait élégamment, décontractée, allant dans la vie la tête haute. Je me préparai à la doubler, quand, en m’approchant, je constatai une certaine dissymétrie dans sa démarche. Que se passe-t-il ? me demandai-je. Elle portait une petite robe légère, à mi-cuisse, noire bien sûr, volante et luisante. Tout d’un coup, en m’approchant, je n’en crus pas mes yeux. Si à gauche elle était bien mise et élégante, à droite, sa jambe montait, montait, si haut que l’on voyait non seulement sa cuisse, ferme et galbée, mais également, chose tout de même assez rare à Paris, sa fesse droite, dévoilée, que je ne décrirai pas. Elle allait sans souci, souriant intérieurement, se racontant probablement des histoires, peut-être pensant à ce jeune homme qu’elle avait rencontré la veille dans une de ces invitations à laquelle on se rend pour voir des gens avec qui l’on parle sans  savoir quoi dire. Du coup, je m’arrêtai, me demandant comment j’allais doubler une aussi charmante égérie. Etonnant même… J’arrêtai ma course, fasciné par cette vision insolite, extravagante et peu usitée. Elle poursuivait tranquillement, inconsciente de ses effets. Sa jambe longue comme un canon de fusil, blanche comme une baguette peu cuite, la chair au plus haut tremblante parfois sur un pas moins souple, me laissait béat. Ah, le feu du boulevard ! Dieu soit loué, il est au rouge. Elle n’eut pas à s’arrêter devant les autres passants. Elle traversa en toute dignité, comme si de rien n’était. Pendant ce temps, je me demandais ce que je devais faire. L’arrêter et lui dire discrètement ce qu’il en était. Continuer à courir après m’être amusé quelques instants. Rester derrière elle pour la protéger. Pendant que je m’interrogeais, elle avait traversé la rue et poursuivait sur le trottoir d’en face. Au moment où j’allais moi-même franchir l’asphalte où ne passaient que quelques rares voitures, je la vis poursuivre sa route, toujours digne, encore plus divine, car redevenue symétrique. Entretemps elle s’était aperçue de sa bévue et l’avait corrigée comme si de rien n’était.

Oui, Paris offre toujours quelque chose à voir d’insolite, de drôle, et même parfois d’extraordinaire. Ses femmes restent exemplaires, jamais troublées, l’œil sur l’horizon, jamais inquiétées par un dérangement involontaire qu’elles considèrent comme un épisode sans importance au regard de leur élégance.

02/08/2014

Message des hommes vrais au monde mutant, récit de Marlo Morgan (Albin Michel 1995)

La narratrice, car c’est une femme, une américaine, est invitée par des aborigènes à une réunion en temps qu’invitée d’honneur. Elle se pomponne, monte dans une jeep crasseuse conduite par un homme en short et T-shirt blanc crasseux. Après de nombreuses heures, elle se retrouve au milieu d’un peuple qui l’accueille, qui la purifie et qui lui dit : 

– Viens, on s’en va.
– Où allons-nous ?
– Faire une marche.
– Où, une marche ?
– A travers l’Australie.
– Magnifique ! Et ça prendra combien de temps ?
– Environ trois lunes.
– Vous voulez dire trois mois ?
– Oui, environ trois mois.

L’aborigène lui dit : « Tout va bien. Celui qui a besoin de savoir saura. (…) Tu as été mise à l’épreuve et tu as été accepté. C’est un honneur que je ne peux expliquer. Tu dois faire l’expérience. C’est la chose la plus importante que tu feras dans ta vie ici-bas. C’est pour cela que tu es venue au monde. L’unité divine est à l’œuvre. C’est ton message, je ne puis t’en dire davantage. » Elle suit la tribu, pieds nus, avec un sac en guise de robe, en se sentant captive et victime.

Tout de suite, elle est importunée par les épines qui se plantent dans ses pieds. « Apprends à supporter le mal. Fixe ton attention ailleurs. » Elle subit toutes sortes d’épreuves et constate des choses extraordinaires comme, par exemple, cet homme qui se casse une jambe et qui le lendemain, marche comme vous et moi. Elle perçoit une étrange collusion entre ces hommes et la nature dans une vision d’unité non pas intellectuelle, mais d’émotions, de sentiments et d’attitudes. C’est la différence entre le Vrai Peuple, comme ils s’appellent, et le monde des Mutants, c’est-à-dire le monde dit civilisé, un monde trop rempli d’occupations pour que leurs habitants puissent devenir des êtres. Etre Mutant est une attitude. Un Mutant, c’est quelqu’un qui a perdu ou qui a occulté une très ancienne mémoire et des vérités universelles. Ooota, le seul qui parle anglais, lui explique : « Pour nous, l’Unité divine perçoit les intentions et l’émotion des êtres vivants et s’intéresse moins à ce que nous faisons qu’aux raisons de nos actes. » Il poursuit : « D’après mon peuple, ce que les Mutants appellent Dieu, ils ont du mal à le définir parce qu’ils sont des drogués de la forme. Pour nous, l’Un n’a ni taille, ni forme, ni poids. L’Un est essence, créativité, pureté, amour, énergie illimitée et sans frein. » Elle comprend que la conscience créatrice est en toute chose. Elle est dans les rochers, les plantes, les animaux l’humanité. Selon les croyances tribales, d’Un divin a d’abord créé la femelle, puis le monde a été chanté et est né. L’Unité divine n’est pas une personne, c’est Dieu, puissance suprême, positive et aimante. Il a créé le monde par expansion de l’énergie. »

Elle apprend une autre conception de la vie et de la mort : « Vers cent vingt ou cent trente ans, quand un être humain éprouve le très grand désir de rejoindre l’éternité après avoir interrogé l’Unité divine pour savoir si cette aspiration est pour son plus grand bien, il demande une cérémonie, une célébration de la vie. (…) Après celle-ci, la personne qui veut partir s’assied dans le sable, bloque ses systèmes corporels et, en moins de deux minutes, c’est fini. Il n’y a ni chagrin, ni larmes. » Elle constate également une autre vision de la vieillesse : nos sociétés sont si riches en vieillards irresponsables, amnésiques, détraqués ou séniles, tandis qu’ici, dans la brousse, plus les gens prennent de l’âge, plus ils deviennent sages, plus ils sont estimés et assument un rôle important dans les discussions. Ils sont des exemples à suivre, les véritables piliers du groupe.

Le Vraie Peuple et fait d’attente et d’accueil des dons divins. On lui explique la différence entre les prières des Mutants et la forme de communication utilisée par les aborigènes : par la prière, le Mutant parle au monde spirituel tandis qu’eux font tout le contraire, ils écoutent. Après avoir fait le vide dans leur esprit, ils attendent de recevoir.

Ne poursuivons pas. C’est un livre surprenant, attachant, qui fait penser aux livres de Castaneda ou de James Redfield (la prophétie des Andes). On se pose néanmoins la question, comme pour les deux autres auteurs : où est la vérité ? Ce qu’ils racontent est-il vrai ? Et bien sûr, nous n’avons pas la réponse. Mais… C’est dérangeant…

01/08/2014

Une vague…

Vous êtes là, impuissant, quasiment mort, incapable d’une pensée suivie. Votre esprit erre dans des impasses enchevêtrées les unes dans les autres. Parfois vous vous reprenez : stop ! Mais vous ne faites qu’arrêter cette course sans fin pour qu’elle reprenne de plus belle. Vous vous promenez dans vos souvenirs, dans vos rêves, dans vos ambitions, dans vos déceptions, comme si vous exploriez un grenier immense sans buts, sans finalités définies. Quel maëlstrom !

Puis, en un instant la vague ! Vous ne l’avez pas sentie venir. Elle vous a surpris. Une ondulation qui vous a propulsé dans un autre paysage, plus serein. Vous avez bien perçu cette onde calme, énergique, comme un turbo qui vous fait sortir de vous-même. Vous respirez plus librement, vous regardez par la fenêtre et le jour se lève à peine.

Cette lueur balbutiante vous réjouit, enchante vos neurones, exalte vos papilles, dégage vos bronches. Le monde respire autour de vous et vous le contemplez. Il s’éveille, s’ouvre, s’épanouit, s’enchante de sa propre résurrection. Les objets prennent forme, vous ne percevez pas encore les couleurs, mais vous voyez le blanc sur le noir, la clarté sur l’ombre, la solidité sur l’éphémère. Cette onde bienfaisante n’est qu’un simple tremblement de votre sens intérieur, comme une porte qu’on ouvre doucement et qui laisse passer un filet d’air rafraichissant. Vous ne la sentez pas immédiatement, mais peu à peu elle vous fait glisser dans l’extase de l’ignorance de soi. Et plus vous vous oubliez, plus vous rencontrez le monde et sa magnificence. Vous devenez le monde, vous êtes ce moustique qui tourne autour de vous et que vous ne chassez pas, vous êtes la tourterelle qui réjouit vos oreilles, vous êtes l’arbre tordu qui se dresse vers l’aube. Quelle aération en vous. La transparence s’empare votre être. Mais… Où est-il ? Vous essayez de vous rattacher à vous-même, vous vous palpez, mais vos mains passent au travers de votre corps. Vous touchez la terre poussiéreuse, les feuillages caressants, l’étincelle de la dernière étoile. Vous aspirez à cet au-delà infini qui transforme le ciel en livre du rien et du tout. Et vous demeurez là, immobile, résonnant des bruits de l’éveil, devenu le monde.

Oui, le monde est en vous comme vous êtes en lui. Et cette découverte vous élève au loin, hors de vous et hors du monde.

31/07/2014

Petits bouts de rien

En attente de référencement, les commandes ne fonctionnent pour l'instant que sur :
- Sur le site internet : www.editions-pantheon.fr
- Par courriel adressé à : commande@editions-pantheon.fr
- Par courrier adressé à :
    Les Editions du Panthéon
   12 rue Antoine Bourdelle
   75015 Paris
- Par télécopie au 01 43 71 14 46
- Par téléphone au 01 43 71 14 72 du lundi au jeudi de 9h30 à 13h et de 14h à 18h et le vendredi de 9h30 à 13h et de 14h à 16h30

Pour les commandes :
 - Sur Amazon : http://www.amazon.fr/
 - A la FNAC : http://livre.fnac.com/
Il faut attendre que le référencement soit effectué, soit à partir de la mi-août.

Désolé pour ce contretemps.

30/07/2014

Destinée

Tu veux tout et tu n’as rien
Tu ne veux rien et tu as tout
Quelle différence ?

Tu n’as rien, qu’un corps, un esprit et une âme
Ton corps, tu le sais est vivant
Ton esprit te permet de l’apprécier
Il complote et agit
Ton âme, qu’est-elle ?
Elle flotte, invisible
Comme le parfum d’une jeune fille
Qui va prier le dimanche
Et peu à peu elle devient femme
Puis mère, puis mère de mère
Son âme grandit en douceur
Dans l’amour de ses enfants
Qui, eux-mêmes, prennent sa place
Mais cette âme est Une
Grandiose d’amour partagé
Immortelle de bonheur

Tu veux tout : la terre et le ciel
La voûte étoilée et le puit noir
Entre les deux, tu es
La nuit tu erres en imagination
Le jour tu agis de tout cœur
Entre les deux, tu dors
D’un sommeil lourd d’angoisse
Pour marquer ton territoire
Une ligne entre deux mondes
Comme un trait sur l’horizon
C’est tout ton avoir, un fil de soie tendu
Sur lequel tu trébuches à tout instant
Tu t’y accroches en chantant
Et le chant te délivre. Tu chavires…

Tu ne veux plus rien, même pas toi
Où es-tu dans cette immensité ?
Serais-tu ce grain de poussière
Qui colle à ma chaussure ?
Serais-tu cette lueur vague que je distingue
Dans la nuit chaude et bruyante
Comme un spectre lointain
Qui largue ses amarres et dérive
Dans l’étendue moite et collante ?
Serais-tu ce tapis déroulé
Sur l’ombre de mes sentiments
Qui leur donne cet air penché et bancal
Rien qu’un millilitre d’eau plate
Qui humidifie l’esprit et fait naître une âme
Une vapeur qui fuit au matin de la vie ?

Tu as tout : les murs et le vide
Contenu dans ce cocon douçâtre
Les murs se dressent
Entre la naissance et la mort
Epais de questions, sans hublot
Pas même un regard sur l’au-delà
Aveugle de naissance tu erres
Entre ces extrêmes dans un espace
De fumée odorante, sans visibilité
Dans un temps limité à la vie
Une, indivisible et enivrante…
Reste humble et laisse aller tes pas
Cette quête est ta vocation…
Trouve le trou, creuse-le
 Et évade-toi, toi-même brouillard
Comme la vapeur s’échappe
De la bouilloire de tes pensées

La pression baisse, elle n’a plus de force
Elle est toujours colorée, aguichante
Elle fait miroiter des images, des rêves
Des faits et des vœux, la vie passe
Empreinte de terreur et de miel
Ton nuage s’élève. Il est si maigre
Que tu ne le vois plus
Mais tu es, entier, moins lourd
De tes caprices, de tes ambitions
Seul te retient encore l’espoir
D’une autre aventure, souriante
Puis, peut-être d’une autre
Jusqu’à la fin du cycle et le retour
Du rien dans le tout

Tu veux tout et tu n’as rien
Tu ne veux rien et tu as tout
Il n’y a pas de différence
Tu es, tout et rien
Ce rien est ton soutien
Ce tout est toi-même
Dans l’immensité de ta destinée

© Loup Francart

29/07/2014

Une rencontre inattendue

Le train laisse à loisir le temps de remarquer les détails des êtres, tant leurs petits défauts que leurs avantageuses attitudes ou leur noblesse présumée. Ainsi ce matin, nombreuses étaient les femmes, jeunes ou moins jeunes à monter dans notre wagon à cette dernière gare avant Paris. L’une d’elle s’installa en face de moi, mais de l’autre côté de l’allée centrale. Rien ne la distinguait des autres : visage fatigué, les traits creusés, un nez prééminent, de grosses lunettes d’écaille, les cheveux froufroutants sur les épaules, un jean enserrant fortement des mollets bien faits apparemment, un pull autour de la taille, sans élégance. Elle s’ennuyait, bougeait imperceptiblement, regardant à droite, puis à gauche, puis derrière. Elle ne regardait rien, mais elle avait le plaisir de se remuer. Parfois elle pensait, le menton enserré entre ses doigts tendus, aux bagues étincelantes, et sa main ferme.

Il vint un moment où je la regardais tapotant sur son téléphone mobile et je remarquai alors l’extrême élégance de son avant-bras. Sortait de son corsage sans charme un bras de princesse, jeune, aux courbes rafraichissantes, un poignet aux attaches faisant un angle parfait avec l’avant-bras. Elle utilisait sa main avec rapidité et douceur, semblant effleurer les touches sans avoir besoin d’appuyer. Chaque doigt s’élevait et s’abaissait imperceptiblement et l’on ne voyait que des déplacements d’air, une sorte de film accéléré. Fasciné je la regardais faire, ne reconnaissant pas la femme entrevue auparavant, fade et défraîchie. C’était une divinité venue d’ailleurs qui ne se manifestait que par un bras sublime qui éclipsait toute autre considération. Plus qu’une main de velours, elle personnifiait la caresse par l’élégance de ses comportements, et le reste de son corps disparaissait devant la splendeur de ce bras vivant, léger, aimable et de cette main agile, souple, imprévisible et câline.

Le train freina brutalement, projetant les voyageurs contre ou hors de leur siège. La femme interrompit son texto et changea de position. Elle redevint celle aperçue riant grassement avec ses copines. Le charme était rompu. Je me frottai les yeux, je me mordis les lèvres. C’était fini. L’instant de grâce était passé. La pluie d’étoiles distribuée par un inconnu enjôleur avait poursuivi sa route, afin de terrasser d’autres rêveurs et leur donner à contempler l’invisible derrière le visible. Trois secondes d’enchantement, deux minutes d’extase, trois heures d’incrustation dans la mémoire, trois jours de bonheur gratuit, trois ans de contact avec l’inconnu qui me fit traverser le temps et l’espace et goûter l’éternité. Qui est-ce : moi, lui, soi, nous, le néant, l’unité ou le tout ? Le mystère demeure entier, mais je sais qu'il cache une réalité palpable.

28/07/2014

Les fiançailles

Les fiançailles sont un temps inestimable, un temps hors du temps, un temps d’éternité, avant que l’écoulement de la vie ne plonge à nouveau le couple dans la lutte de la connaissance de soi. Mais cette fois-ci ils feront l’expérience à deux, se soutenant mutuellement.

Il est dommage que la modernité ait évacué cette période privilégiée. A vouloir aller trop vite, on brise la confiance à établir. En effet, le terme fiançailles est de la même étymologie que confiance : le mot vient du latin fidere qui signifie « se fier », « croire ». Les fiançailles sont la reconnaissance de la con-fiance (se fier avec, fidéliser avec) que chacun a pour l’autre.

Les fiançailles comportent deux temps :

Le premier temps consiste à reconnaître en l’autre celui ou celle qui nous aidera à donner, par sa présence et son amour, un sens à notre vie. C’est le moment où l’on se dit la possibilité, le désir et l’espérance de vivre ensemble. Cela suppose une vision globale de la vie : connaissance de son propre passé et du passé de l’autre, sentiment de la présence lumineuse et bienfaisante pour l’être dans l’instant, vision de l’avenir non en tant qu’événement, mais en tant qu’accomplissement de l’être. « C’est en elle ou en lui, que je m’accomplirai ».

Le second temps amène à faire connaître cette espérance et ce choix à la famille, les amis, la société. C’est aussi faire passer l’instant de grâce amoureuse dans la durée. C’est s’engager à se souvenir, à porter attention à chaque instant à l’amour échangé pour qu’il devienne vie pour soi-même, pour l’autre et pour les autres. Ce moment est le passage de l’ouverture aux autres de l’amour qui jusqu’alors avait besoin d’une certaine intimité pour s’éveiller et grandir. La lumière de l’amour étant née, il faut maintenant la faire rayonner, la partager avec les autres, apporter sa pierre à l’édifice fragile de la solidarité humaine.

Les fiançailles vont donc bien au-delà de l’attirance physique, qui bien sûr existe. Elles consistent à se découvrir moralement, spirituellement, à s’unir par la pensée avant de s’unir par le corps. Cette découverte de l’autre, mutuelle, est la source de la confiance qui s’établit entre les deux fiancés. Lorsque la transparence est totale, le moment du mariage est venu. Je te vois nu(e), tu me vois nu(e) et nous avons confiance l’un dans l’autre : je sais que, grâce à toi, je pourrai aller au-delà de moi-même sur le chemin de notre destinée.