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27/07/2014

Onze minutes, roman de Paulo Coelho

Un très beau livre, mais qui traite d’un sujet scabreux, le sens de la sexualité. Qu’est-ce : besoin, plaisir véniel, violence à la manière du marquis de Sade, amour éros ou amour agapé ?

Le sujet est abordé à travers la vie de Maria, jeune brésilienne qui, à Rio de Janeiro, se voit proposer de devenir danseuse à Genève. Rêvant de gloire, elle se14-07-15 Onze minutes_Coelho.jpg retrouve prostituée. Parcours fréquent, mais ce qui compte ce n’est pas ce parcours sociale hélas assez habituel, mais le parcours quasi spirituel que va découvrir progressivement Maria. Elle s’interroge, elle ne se laisse pas faire, elle s’en sort.

Elle  apprend à dissocier l’âme du corps, à ne pas juger et elle s’interdit de tomber amoureuse. Elle pratique son métier en professionnelle avertie. Elle accumule de quoi rentrer au Brésil et acheter une ferme pour ses parents. Elle découvre différent types de clients, mais elle rêve d’un véritable amour et écrit : Le désir profond, le désir le plus réel, c’est celui de s’approcher de quelqu’un. A partir de là, les réactions s’expriment, l’homme et la femme entrent en jeu, mais l’attirance qui les a réuni est inexplicable. C’est le désir à l’état pur. Quand le désir est encore en cet état de pureté, l’homme et la femme se passionnent  pour l’existence, vivent chaque instant avec vénération, consciemment, attendant toujours le moment opportun pour célébrer la bénédiction prochaine.

Deux clients dont elle fait la connaissance sont très opposés. Mais ils sont tous les deux patients. Ils ne se précipitent pas.

Le premier lui enseigne la souffrance comme un stimulateur du plaisir. Pour la première fois, elle va au bout de sa sexualité et éprouve un plaisir qu’elle n’avait jamais goûté. Maria sentit qu’elle entrait dans un trou noir au plus profond de son âme, où la douleur et la peur se mêlaient au plaisir absolu, l’entraînant au-delà de toutes les limites qu’elle avait connues. (…) L’art du sexe est l’art de contrôler la perte de contrôle. Elle note dans son journal intime : La rencontre d’une femme avec elle-même est un jeu qui comporte des risques sérieux. Une danse divine. Quand nous nous rencontrons, nous sommes deux énergies divines, deux univers qui s’entrechoquent. S’il manque à cette rencontre la déférence nécessaire, un univers détruit l’autre.

Le second va lui apprendre tout autre chose : la puissance spirituelle de la sexualité transcendée. « J’ai rencontré un homme, et je suis éprise de lui. Je me suis permis de tomber amoureuse pour la simple raison que je n’attends rien… Il me suffit de l’aimer, d’être avec lui en pensée, et que ses pas, ses mots, sa tendresse donnent des couleurs à cette ville si belle. (…) Tout le monde sait aimer, c’est inné. Quelques-uns le pratiquent naturellement, mais la plupart doivent réapprendre, se rappeler comment on aime et tous sans exception doivent brûler dans le feu de leurs émotions passées, revivre des joies et des douleurs, des chutes et des rétablissements, jusqu’à ce qu’ils parviennent à distinguer le fil directeur qui existe derrière chaque rencontre. Alors les corps apprennent à parler le langage de l’âme : cela s’appelle le sexe, c’est cela que je peux donner à l’homme qui m’a rendu mon âme, même s’il ignore totalement à quel point il compte dans ma vie. C’est cela qu’il m’a demandé, et il l’aura ; je veux qu’il soit heureux. »

N’en disons pas plus. Maria finira par se réconcilier avec elle-même : Je savais que c’était le moment. Tout mon corps se relâcha, je n’étais plus moi-même - je n’entendais plus, ne voyais plus, ne sentais plus le goût de rien – je n’étais que sensation… Ce n’était pas onze minutes, mais une éternité, c’était comme si tous les deux nous sortions de nos corps et nous promenions, dans une joie, une compréhension et une amitié profondes, dans les jardins du paradis. J’étais femme et homme, il était homme et femme. Je ne sais combien de temps cela a duré, mais tout paraissait silencieux, en prière, comme si l’univers et la vie étaient devenus sacrés, sans nom, hors du temps.

26/07/2014

Rodomontade

Silence ! Pas un bruit. Tout est immobile…
La seule vie est dans les pensées.
Et ça s’agite. Une vraie tempête,
Une bouilloire en ébullition !
C’est si rare ce calme intangible,
Cette immuabilité inexorable,
Cette pointe de diamant offerte
Comme un fruit mûr.
J’y goûte avec prudence, inquiet.
Se peut-il que le monde se soit arrêté ?

Une vague plainte, un aboiement,
Comme un regret de vous avertir.
Le chien fidèle vous fait signe.
Tu n’es pas seul éveillé.
Je veille aussi et j’aboie
Pour que tu existes.
Dans ce bouillon de culture, tu es !
Plus rien…L’inexistence…

Je sors et je ne vois rien…
Enfin, quelques minutes plus tard,
Voici au-delà des feuillages
Un nuage qui passe, si lentement,
Si pauvrement, qu’il n’existe pas.
Je ne vois en fait que deux étoiles
Qui apparaissent, puis s’évaporent
Comme un feu de détresse
Ou un avertissement insolite :
« Tiens-toi éveillé ! Entre en toi-même ! »

Que dit-il ? Je suis moi dans ce tout
Et ce tout échappe à mes sens.
Plus rien à toucher, plus rien à goûter,
Plus rien à entendre, plus rien à voir,
Juste l’odeur douçâtre de la lavande,
Immense marée bleue des plateaux
En vagues rectilignes
Pointant leurs épis chatoyants
Vers un ciel jaune de bonté
Et la ligne verte, presque qu’indigo,
Séparant l’épaisseur des pas
De la légèreté des pensées…

Dans ce silence, tout revit
Dans la boite crânienne
Tournant en rond, exposé
A l’immense machine à laver
Qui brasse tout ce qui s’échappe
Du trou intense et noir
Suintant sourdement dans les eaux
Claires et transparentes
Du monde endormi…

Le cul du monde intérieur
Qui pète tes rodomontades !

© Loup Francart

25/07/2014

Hasard ou osmose

Lecture d’un livre impressionnant non pour sa littérature à qui se contente de raconter, mais pour les idées exprimées : Message des hommes vrais au monde mutant, de Mario Morgan, J’ai Lu ou Editions Albin Michel, 1995. Nous en reparlerons, mais pas tout de suite. Il faut le digérer.

Ici, j’étais dans une réalité d’hémisphère droit, peuplée de personnes qui n’utilisaient aucun de mes si importants concepts éducatifs et n’obéissaient pas à mes obligations civilisées. C’étaient des maîtres du cerveau droit, qui utilise la créativité, l’imagination, la connaissance intuitive et les concepts spirituels. Ils ne jugeaient pas nécessaire de s’exprimer verbalement : ils communiquaient par la pensée, la prière, la méditation, donnez à leur méthode le nom que vous voulez. Comme j’avais dû leur paraître ignorante. (…) Je demandai mentalement de l’aide : « JE peux apprendre, je ferai ce qu’il faut. Aidez-moi à trouver de l’eau. Je ne sais pas quoi faire, quoi chercher, quelle direction prendre. » (…) Une autre pensée vint alors : « Sois eau. Sois eau toi-même. Quand tu seras eau, tu trouveras de l’eau. » Je m’ouvris à l’intuition et, fermant les yeux, je m’efforçai de devenir eau. (…) Je crois vraiment que cette première gorgée d’eau tiède me rapprocha plus de notre créateur que toutes les communions à l’église…

Alors, comme j’aime expérimenter, je tentai une expérience. Je suis dans le midi, près du massif de l’Estérel. Tous les matins, je pars dans la montagne, courir et méditer (concentré) ou rêver (débridé). Je pensais à ce livre que j’avais lu la veille et je me dis : « Cherchons quelque chose qui ne se trouve pas vraiment facilement, mais qui, bien sûr, existe. » Et je pensai au thym. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’est pas si facile à trouver sur ces étendues pierreuses sur lesquelles poussent plutôt les chênes lièges, l’Euphorbe, l’Osmonde royale, Cytise, Daphné garou, Salsepareille.

Je pensais : « Fais-toi thym. Fais-toi thym. » Je m’accrochais à la pierre éclatée au soleil, je descendis des canyons profonds, j’escaladais des escarpements, montais vers le ciel et descendais vers dans les vallons. Rien. Devenant thym, j’avais besoin d’humidité. Oui, il faut chercher dans les lieux où passe l’eau lorsqu’il pleut. Encore faut-il les trouver ! Je cherchais, je cherchais et ne trouvais rien. Je pris le chemin du retour. Sur ce chemin pierreux, je vis une rigole, pas vraiment un début de cours d’eau au flanc de la montagne. Je m’arrêtai, instinctivement. Il doit y en avoir ! Je descendis dans l’anfractuosité et ne trouvai rien. Toujours ces herbes assez ressemblantes, mais qui n’ont ni son odeur acidulée et aigre, ni ces petits bouquets de feuilles sur un rameau maigrichon qu’il faut égrainer pour nourrir votre plat de senteur délicieuse. Allons, pourquoi perdre du temps à tout ceci ! Et mes yeux tombent sur une petite pousse de thym rachitique et sans noblesse, mais si odorante. Un balai comme ceux des nettoyeurs de rue à Paris. Trois brins d’écorce sans consistance, mais si voluptueux dans ses effluves qu’on lui pardonne et même que l’on loue sa misère. Je cherchai autour et j’en trouvai quelques autres brins, à l’ombre de plus grandes plantes, poussant modestement, si peu visibles.

Oui, c’est vrai, je m’étais fait thym et j’avais trouvé inconsciemment. Quelle osmose ! Qu’en conclure : rien, c’est parce que l’on veut en tirer un concept qu’on dénature la vérité. Vivons et réjouissons-nous !

Deux jours plus tard je repassais au même endroit. J'y trouvai profusion de thym. Quel comique cet auteur. Qu'a-t-il été raconter !

24/07/2014

La femme

Une femme, c’est le mystère du monde. Elle n’a l’air de rien, elle s’efface devant l’autre, plus fort et plus puissant. Mais elle reste la gardienne de l’ordre naturel. Nos politiques défendent la femme comme égale de l’homme. Mais la femme est bien plus que l’homme. Elle est le contenant, alors que l’homme n’est que le contenu. Elle est matrice de l’univers, un monde en soi qui ne cherche rien, qui ne veut rien, mais qui est dans toute sa splendeur de mystère et d’instantanée.

Tu es l’étrangère, inconnue même de toi-même
Enfant pleurant sur elle-même
Fille qui se découvre autre et en use
Jeune fille, réservée ou fantasque
Qui danse la nuit et sert le jour
Vierge d’un jour, dévêtue de pudeur
Douceur et chaleur recueillies
Qu’un baiser du fond d’elle-même
Amène à la vie de femme
Tu acceptes cette ambiguïté
Je suis et pourtant tu es au-delà
Hors de portée de mes mains ouvertes
De mon regard avide de ta beauté profonde
Et chaque caresse fait fondre
Ce que je croyais être moi
Et qui devient toi, unique et royale
Tu es femme maintenant, devenue forte
Et souple de soumission feinte
Tu es celle qui passe devant moi
Mais reste derrière les ombres
Et regarde nos silhouettes égarées
Alors tu redresses le chemin
Pas par là, mais prenez ici
Elle te laisse partir et t’assoiffer
Puis vient te donner la boisson de l’immortalité

Oui, je t’aime car tu es le refuge
De mon corps impatient
De mon cœur émerveillé
De mon esprit rêveur
De mon âme éclairée
Par ta lumière sacrée

© Loup Francart

23/07/2014

Entre ciel et terre

Entre ciel et terre,
L’odeur argentée des basses eaux
Et la plainte lointaine des oiseaux.
Là voyage l’être,
Au fil de l’horizon bleuté,
Dans le son cristallin du clocher.
L’inconnu entre les mains
Je contemple
La vie et la mort entrelacées.

© Loup Francart

Ile de Ré, un jour d'orage...

22/07/2014

Noosphère

La première pensée, que fut-elle ?

Comment dans cet assemblage de neurones
Est née une idée abstraite, sans consistance ?

Plus qu’une sensation, plus qu’un sentiment
Elle marqua son auteur d’une auréole
Et lui délivra l’avenir de l’humanité

Mais qu’est-ce qu’une première pensée ?
Un premier mot, un premier son,
L’établissement d’un premier rapport
Entre deux objets proches et différents

Serait-ce une étincelle jaillissante
Comme un geyser sorti de terre
Une première réflexion : poule ou œuf
Un premier outil pour séparer,
Le second pour assembler !

Un premier concept émergé de nuit
Dans la froideur d’un ciel scintillant
Devant le vide de l’univers
Le plein d’une terre trop matérielle
Le choc et la rencontre de deux mondes
Qui s’entrecroisent sans se comprendre


Une première création inutile et honnie
Des habitudes inscrites dans la faim
Le danger, le sommeil, la rage
Et qui d’un regard ou d’une ouïe attentive
Fit frissonner la peau poilue
Et entrer dans le monde intérieur
Et grandir un espace non profané

 

Ne dépassons pas le nombre sept
Nombre vivifiant de signification
Il consacre une renaissance
Un autre cycle d’épisodes
Marqué de nouveaux liens
Jusqu’à la dissociation bien-mal

La première pensée fut-elle une souffrance
Ou plus simplement une réjouissance
Ou encore l’atonie d’une non compréhension ?
Mais quand donc est survenue
La seconde idée : en un même lieu ?

Peut-être est-elle née d’un homme
Qui s’interrogeait sur l’existence
D’un autre homme, imaginaire
Et suffoquant de cette absence

Venu du fond des âges, lentement
S’est formé ce nuage impalpable
Qui recouvre l’homme de rosée

Et maintenant une planète s’en empare
S’entoure de rêves ou de mathématiques

Je suis et j’en viens à penser...

© Loup Francart

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C'est vrai, n'oublions pas ! Allez voir le 21 juillet... Parution du livre ...

21/07/2014

Petits bouts de rien

 

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 Les éditions du Panthéon vous font part de la parution du livre

Petits bouts de rien

le 21 juillet 2014

 

272 p. format 13x20cm

Prix de vente:

  • imprimé : 19,40 €  TTC;
  • numérique : en moyenne 15 €, selon les réseaux de distribution. 

Les commandes peuvent être passées :
- Sur le site internet : www.editions-pantheon.fr
- Par courriel adressé à : commande@editions-pantheon.fr  
- Par courrier adressé à : Les Editions du Panthéon
                                     12 rue Antoine Bourdelle  75015 Paris
- Par télécopie au 01 43 71 14 46
- Par téléphone au 01 43 71 14 72 
- Sur Amazon : http://www.amazon.fr/
- A la FNAC : http://livre.fnac.com/

 

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