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01/08/2014

Une vague…

Vous êtes là, impuissant, quasiment mort, incapable d’une pensée suivie. Votre esprit erre dans des impasses enchevêtrées les unes dans les autres. Parfois vous vous reprenez : stop ! Mais vous ne faites qu’arrêter cette course sans fin pour qu’elle reprenne de plus belle. Vous vous promenez dans vos souvenirs, dans vos rêves, dans vos ambitions, dans vos déceptions, comme si vous exploriez un grenier immense sans buts, sans finalités définies. Quel maëlstrom !

Puis, en un instant la vague ! Vous ne l’avez pas sentie venir. Elle vous a surpris. Une ondulation qui vous a propulsé dans un autre paysage, plus serein. Vous avez bien perçu cette onde calme, énergique, comme un turbo qui vous fait sortir de vous-même. Vous respirez plus librement, vous regardez par la fenêtre et le jour se lève à peine.

Cette lueur balbutiante vous réjouit, enchante vos neurones, exalte vos papilles, dégage vos bronches. Le monde respire autour de vous et vous le contemplez. Il s’éveille, s’ouvre, s’épanouit, s’enchante de sa propre résurrection. Les objets prennent forme, vous ne percevez pas encore les couleurs, mais vous voyez le blanc sur le noir, la clarté sur l’ombre, la solidité sur l’éphémère. Cette onde bienfaisante n’est qu’un simple tremblement de votre sens intérieur, comme une porte qu’on ouvre doucement et qui laisse passer un filet d’air rafraichissant. Vous ne la sentez pas immédiatement, mais peu à peu elle vous fait glisser dans l’extase de l’ignorance de soi. Et plus vous vous oubliez, plus vous rencontrez le monde et sa magnificence. Vous devenez le monde, vous êtes ce moustique qui tourne autour de vous et que vous ne chassez pas, vous êtes la tourterelle qui réjouit vos oreilles, vous êtes l’arbre tordu qui se dresse vers l’aube. Quelle aération en vous. La transparence s’empare votre être. Mais… Où est-il ? Vous essayez de vous rattacher à vous-même, vous vous palpez, mais vos mains passent au travers de votre corps. Vous touchez la terre poussiéreuse, les feuillages caressants, l’étincelle de la dernière étoile. Vous aspirez à cet au-delà infini qui transforme le ciel en livre du rien et du tout. Et vous demeurez là, immobile, résonnant des bruits de l’éveil, devenu le monde.

Oui, le monde est en vous comme vous êtes en lui. Et cette découverte vous élève au loin, hors de vous et hors du monde.

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