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06/07/2014

La couleur de l'avenir

Rouge, noir, blanc, jaune
Tels sont les hommes !
Pourquoi n’y a-t-il pas
Des messieurs verts
Et des femmes bleues ?

Sur le continent de l’imagination
Entre deux tasses de café
J’ai rencontré le prince doré
Dans la lumière de la ville

Il m’a dit sa rencontre
Avec l’élégant professeur
Son regard aviné et craintif
Devant la couleur de la vie
Pourquoi devoir dormir encore
Quand déjà arrive la fin ?

L’homme dans sa couleur
Garde sa transparence
Il est être humain
Vivant et pensant
Et rien ne pourra
L’empêcher de regarder l’autre
Avec des yeux de verre

Oui, nous sommes tous esclaves
De notre couleur de peau
Seuls les sentiments ont la couleur
Des baisers furtifs et odorants
Qui s’envolent certains jours
Dans les sables du désert

Depuis j’erre chaque nuit
Dans une mer de glace
Regardant les bateaux qui fuient
Les femmes qui s’envolent
Et les enfants qui rient

Et moi, seul, isolé,
Je me tourne vers moi-même
Entrouvrant mes plaies
Respirant l’odeur aigre
Des craintes ancestrales…
Qu’attends-tu pour partir
Vers les pays rutilants
Au baume acéré de l’oubli ?

Rien ne sera plus comme avant
Porte ton regard au loin
Lève le bras pour monter
Dans la caravane de la conviction
Et part au loin vers l’inconnu
Où l’homme ne porte
Que la couleur de l'avenir

© Loup Francart

05/07/2014

Alain Pontecorvo

 Il expose actuellement à la galerie de l’Europe, une excellente galerie de la rue de Seine (au 55, 75 006). Sa peinture est facile à comprendre. Elle n’est pas intellectuelle, ni recherchée, ni émotionnelle. Elle est, tout simplement, et elle est belle, tout simplement.

 Il aime jouer avec la lumière, avec les contrastes comme en photographie. Parfois il ajoute un angle de vue insolite comme ces « Ombres fantômes » :

Les ombres fantômes.jpg

La vaisselle, un épisode du quotidien tout ce qu’il y a de plus banal, est l’occasion d’une performance de contraste, de couleurs, de reflets. Elle est sublimée et devient objet de méditation.

 

04_0.jpg

La gare Montparnasse. Le départ est imminent, il est traité par la lumière qui s’ouvre sur la fuite du temps : partir, c’est mourir un peu. Mais c’est aussi naître à une autre vie.


Un curieux tableau, difficile à interpréter ; Le ciel comme la ville. Il est irréel : la maison de droite n’a pas de profondeur, les rues sont vides, la ville est morte et le ciel se déchire au-dessus des maisons à gauche de la toile. Seul l’horizon avec un ciel bleu et pur au fond de la voie montante laisse une nuance d’espoir.


Passerelle Vaugirard, une vue plongeante dans la lumière du matin ou du soir. Les personnes se déplacent, mais semblent immobiles comme des fantômes. Pas un bruit ne trouble cette vision. Les ombres s’allongent, s’étirent, Bientôt tout s’éteindra.

Enfin, une vue insolite : l’horizontalité par la vitesse (« Vue du train »). Même le ciel se plie au trait. Les nuages s’enfièvrent, lourds de sous-entendus. Sur l’autoroute, un camion rouge ne semble pas avancer.

04/07/2014

Qui ai-je rencontré ?

Hier, il m’est arrivé une chose bien étrange. En route pour le quartier latin, en vélo comme à mon habitude, je me suis aventuré dans une petite impasse en pensant gagner du temps. Elle était joyeuse, emplie de restaurants et de magasins sympathiques. J’y croisai d’ailleurs quelques connaissances dont Madeleine que je n’avais pas vue depuis un moment. Enfourchant mon vélo, je repartais vers la sortie lorsque je fus brusquement projeté à terre par un choc entre les deux yeux. J’avais heurté un poteau signalétique portant l’inscription « Interdit aux cycles ». Encore égaré par ma chute, nageant dans un brouillard épais, je décidai de laisser mon vélo et de poursuivre à pied. Je reviendrai le chercher demain.

L’attachant au poteau, je me redressai pour me diriger vers la droite dans une étroite ruelle menant vers la sortie de l’impasse. Quelle ne fut pas ma surprise de voir un cycliste s’engager dans la ruelle de gauche, très décontracté, une main dans la poche, l’autre tenant de manière désinvolte son guidon. Il était habillé comme moi, ce qui m’intrigua. Je le regardai de manière plus détaillée. Même coupe de cheveux, même air un peu détaché et ahuri, mais décidé et allant de l’avant. Mais… Je ne comprends pas… On dirait que c’est moi… Mais oui, il n’y a pas de doute. Je tentai de courir derrière lui, mais il était déjà loin. Revenant sur mes pas, je réfléchis. Un sosie probablement. La chance de rencontrer son sosie est très faible. Je n’avais jusqu’à présent pas vu quelqu’un qui me ressemblait. Cette idée m’amusa. Je refis demi-tour et, en courant, essayai de rattraper l’homme. Peine perdu. Il avait disparu. J’interrogeai un garçon de café. Mais comment lui expliquer que je me cherchais moi-même ? Un client cependant pu me renseigner : « Il est passé là il y a deux minutes. Je l’ai regardé parce qu’il marchait bizarrement. Il semblait glisser sur le macadam. Ça m’a intrigué et puis j’ai pensé à autre chose ! » Je le remerciai et poursuivis dans la ruelle, courant à moitié. Il ne s’était pas trompé. Je le vis à cinquante mètres de là regardant une vitrine. Celle-ci était lumineuse. Un bouddha trônait en devanture, plantureux, doré à souhait. Je me dis : « Il me copie ! Il aime ou fait semblant d’aimer la tranquille sérénité de Siddhārtha Gautama, le plus grand éveillé. »

Il poursuivit sa route, regardant à droite et à gauche les curiosités des boutiques et les passants. Il tenait son vélo à la main et ne semblait pas importuné par son volume et son poids. Ah, il l’attache à une grille. Que va-t-il faire ? Il entra dans une boutique. Je me postai devant la sortie, bien décidé à lui poser la question de sa présence sur les lieux. Il sortit tenant à la main un petit paquet. « Excusez-moi, mais est-il possible d’acheter un double de ce que vous tenez dans la main ? » Il me regarda tranquillement, ne semblant pas comprendre ce que j’entendais par un double. « Oui, bien sûr. Il suffit de le demander. Entrez donc ! » Je l’observais avec curiosité, trouvant la ressemblance étonnante. Il ne semblait pas s’en apercevoir. J’étais pour lui quelqu’un croisé dans la rue avec qui on échange quelques mots anodins. Je voulais en être sûr, aussi lui posai-je la question qui me taraudait : « Excusez-moi, mais j’ai l’impression que nous connaissons. Pas vous ? » « Je ne crois pas. Votre tête ne me dit rien. Peut-être confondez-vous avec quelqu’un d’autre. » Là-dessus il me salua d’une inclinaison de tête et poursuivis sa route. J’en restai interloqué. Comment n’avait-il pas remarqué cette ressemblance extraordinaire entre lui et moi ?

Il reprit sa bicyclette et poursuivit en la tenant par le guidon, tranquillement. Je le regardais, étonné, ébahi même, car c’était bien moi. Certes, me voir sous le jour d’un autre me donna une nouvelle vision de moi-même. Je ne pensais pas ainsi pencher la tête légère chaque fois que je regardais quelque chose qui me plaisait. Je ne pensais pas non plus être si mobile dans mes attitudes, tantôt en ayant l’air fatigué, tantôt complètement éveillé et vif. Une vraie girouette ! Ah, il passe près d’un mendiant. Il poursuit son chemin comme si de rien n’était. Quel chien, pourtant il a de l’argent ! Cette fois il laisse passer une vieille femme qui marche avec lenteur et qui ne le remercie pas. Mais son sourire me dit qu’il n’en est en rien affecté.

Arrivé au bout de l’impasse, il entra dans une sorte de tunnel percé dans une maison et qui permettait de ressortir dans la rue. Je hâtai le pas pour ne pas le perdre de vue, mais à la sortie je le vis qui pédalait avec célérité, semblant prendre le chemin de mon appartement. Je ne vais tout de même pas le retrouver chez moi ! Je pris le métro, laissant mon vélo attaché, car je n’étais pas encore très sûr de mon équilibre. J’arrivai à mon adresse, montai quatre à quatre les escaliers, ouvris la porte de l’appartement. Rien ! J’étais bien seul. J’avoue que je me suis étendu sur mon lit, j’ai fermé les yeux et me suis endormi, épuisé et encore secoué par ma chute.

J’ai même rêvé que je rencontrais mon double, quel drôle de rêve !

03/07/2014

Le mode gagaku (musique de tradition japonaise)

Dans le mode Zokugaku et l’échelle IN, cette musique donne une bonne vision de la musique japonaise traditionnelle.

http://www.youtube.com/watch?v=kx1uw4n575M#t=227


Le gagaku qui signifie musique raffinée est la musique traditionnelle de cour qui peut être destinée au profane comme à la religion. Il apparaît vers le Vème siècle, mais n’est officialisé qu’en 701 avec la création d’un office du gagaku. Il disparaît pratiquement au milieu du XVIe siècle, hormis dans quelques foyers aristocratiques et religieux, pour renaître sous le règne du shogun Ieyasu Tokugawa (1543-1616).

C’est une musique à la mesure du Japon, sobre, équilibrée, méditative et, on peut le dire, terriblement ennuyeuse au bout d’un certain temps. Mais on passe cependant un bon moment à se laisser plonger, sans pensée (à la manière du zen), dans cette soupe remontante, car vous laissant sans voix.

Plus cérémonieuse encore, cette danse, si l’on peut l’appeler ainsi, met en évidence le formalisme introduit à la Cour, à tel point que le règlement devient prison. Mais il y a une certaine beauté à écouter ce style singulier, loin de la musique occidentale.

http://www.youtube.com/watch?v=HCYzU4mUGic

 

02/07/2014

Atonie

Il pleut… Le ciel, chargé de noir et gris
Laisse tomber sa mauvaise humeur
Sieste, pour renouveler l’optimisme
Et faire un pied de nez à la morosité

Réveil des profondeurs, lentes et longues
Les connexions entre les neurones
Lumière et ombres entrelacées
On émerge, sans passion ni émotion

L’œil entrouvert vous dit l’atonie
D’un jour sans fin ni euphorisant
L’oscillomètre redevient plat
Nouvelle plongée dans la nuit

Enfin… Honteux de cette prolongation
Le corps vous pousse à sortir du terrier
La grisaille vous environne, molle
Debout, oui, mais pour quoi faire ?

Alors commence l’errance d’une après-midi
Que rien ne distingue d’un matin
Si ce n’est ce léger décalage
Des images imprimées dans le cerveau

Le chatouillement d’une vibration interne
Vous traverse l’épiderme en bataille
Quelle était bonne cette grotte irréelle
Où vous attendiez, impassible, l’instant

Subtil, révolu, inespéré, ensorcelé
De la soupe épaissie des sensations
En absence d’émotion et de sentiment
Comme le poisson dans son bocal

Allons, secoue-toi ! Remue tes souvenirs
Plonge dans l’eau froide du réel
Lance-toi. Fais jaillir l’étincelle
Et brûle tes réserves de sagesse

Cri…ss… tout se remet en marche…
Les couleurs se ravivent et rosissent
Le cervelet qui transpire, hilare
Les dernières gouttes de l’ennui

Dieu, que l’après-midi fut longue…

© Loup Francart

01/07/2014

Hommage au ballon rond

Pour satisfaire à la mode ou à l'actualité, un hommage au ballon rond vision art contemporain. Le plus ou le moins, blanc ou noir, gagnant ou perdant, que va-t-il devenir ? Comme un phare dans la nuit, il tranche par son calme et sa sérénité. Qui lui donnera le premier coup de pied ?

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30/06/2014

Alex Grey, peintre visionnaire (expo Raw Vision à la Halle Saint Pierre)

Alex Grey, un américain né en 1953, fut agnostique et existentialiste dans sa jeunesse. Une expérience mystique l’oriente vers un art exprimant la transcendance. En 1979, il peint 21 tableaux appelés « Sacred mirrors » qui représentent l’anatomie humaine en liaison avec le monde divin dans une évolution progressive vers la réalisation de soi : le corps est représenté sous forme de couche de rayons X liant les aspects physiques et spirituels de l’homme.

 

 

Une art visionnaire et psychédélique : une vision particulière de l’homme qu’il est difficile de décrire en dehors de l’image transmise par la peinture. Les artistes zen disent que pour peindre la montagne il faut devenir montagne. L’effet miroir : je suis ce que je peins, je peins ce que je suis.

Avec sa femme, ils choisissent le bouddhisme tibétain qui, grâce à une vision hiérarchique de l’homme, dresse un panorama complet des évolutions spirituelles que l’on trouve également tant dans la tradition chrétienne que dans le soufisme ou la kabbale. Dieu est le grand mystère et le cœur de l’être. Il est inexplicable, car au-delà de tout.

Qu’en penser ? Rien. Pourquoi penser à propos du mystère.