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14/06/2015

Alain Pontecorvo à la Galerie de l’Europe

Il expose à nouveau à la Galerie de l’Europe (voir le 05/07/2014). Sa peinture n’a pas changé : originale, mais classique, avec une pointe de modernisme dans le choix des sujets, des couleurs et des perspectives.

Admirons la Volkswagen, les têtes derrière et le paysage linéaire au fond. Est-ce vrai, est-ce inventé, est-ce un rêve ? Nul ne le sait. Peut-être pas le peintre lui-même ?

Cette gare (Montparnasse ?) avec sa lumière surréaliste tombant d’un ciel feutré :

Là une vue quotidienne urbaine, mais qui baigne dans une luminosité sans pareille.

Et, toujours, ces ombres qui s’allongent avec un angle de prise de vue (oui, on peut le dire ainsi) insolite qui donne aux ombres une impression de réalité par rapport aux personnages qui semblent irréels.

 

 

GALERIE DE L'EUROPE 

Du 10 juin au 11 juillet 2015

Alain PONTECORVO

Peintures

18/12/2014

Li Siyun, peintre chinois, au salon des beaux-arts (carrousel du Louvre)

Voici ce qu’en dit Michel King, président de la Société Nationale des Beaux-arts (SNBA : cela fait un peu SNCF !).

« Li Siyun est le poète de la solitude. Il réalise les portraits de ses modèles solitaires avec une application attentive qui élabore un convainquant réalisme. La souplesse, les reprises possibles, les glacis savants de la penture à l’huile permettent à celui qui possède toutes ces qualités techniques d’atteindre cette surprenante réalité.

Li Siyun fait l’éloge de la grâce, de la beauté, de l’élégance de jouvencelles chinoises. Vêtues d’habits traditionnels de soie, ceux-ci parfois à demi-abandonnés, elles arrêtent le temps pour notre délectation. Li Siyun est le poète de la réalité rêvée. »

Ce sont de véritables photographies, peintes à la main, avec une délicatesse assez extraordinaire. Malheureusement les photos sont scannées à partir d’un dépliant, ce qui donne cette mauvaise qualité de la reproduction.

Et pourtant, il n’y a pas une seule reproduction sur Internet, ce qui me semble assez extraordinaire. Mais peut-être y a-t-il beaucoup de peintres semblables en Chine ?

 

21/10/2014

John Pugh, un artiste qui trompe son monde

John Pugh est un artiste qui n'a pas froid aux yeux. Il peint des scènes immenses sur des murs encore plus grands et fait apparaître, là où seule la platitude existe, des mondes imaginaires qui sont une deuxième réalité.

Un paysage montagneux, des trains qui circulent, encastré dans le béton, ce voyage se fait dans la tête.

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Une piscine sur le mur, comme une plongée dans un monde mystérieux et banal.

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Quelle drôle de maison? Existe-t-elle?

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La magie du trompe-l'œil reste exemplaire. On pourrait prendre ces escaliers et partir dans un autre monde, celui de l'imaginaire devenu réalité. Les désirs transformés en irréel dur comme du béton et plat comme la main.

05/07/2014

Alain Pontecorvo

 Il expose actuellement à la galerie de l’Europe, une excellente galerie de la rue de Seine (au 55, 75 006). Sa peinture est facile à comprendre. Elle n’est pas intellectuelle, ni recherchée, ni émotionnelle. Elle est, tout simplement, et elle est belle, tout simplement.

 Il aime jouer avec la lumière, avec les contrastes comme en photographie. Parfois il ajoute un angle de vue insolite comme ces « Ombres fantômes » :

Les ombres fantômes.jpg

La vaisselle, un épisode du quotidien tout ce qu’il y a de plus banal, est l’occasion d’une performance de contraste, de couleurs, de reflets. Elle est sublimée et devient objet de méditation.

 

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La gare Montparnasse. Le départ est imminent, il est traité par la lumière qui s’ouvre sur la fuite du temps : partir, c’est mourir un peu. Mais c’est aussi naître à une autre vie.


Un curieux tableau, difficile à interpréter ; Le ciel comme la ville. Il est irréel : la maison de droite n’a pas de profondeur, les rues sont vides, la ville est morte et le ciel se déchire au-dessus des maisons à gauche de la toile. Seul l’horizon avec un ciel bleu et pur au fond de la voie montante laisse une nuance d’espoir.


Passerelle Vaugirard, une vue plongeante dans la lumière du matin ou du soir. Les personnes se déplacent, mais semblent immobiles comme des fantômes. Pas un bruit ne trouble cette vision. Les ombres s’allongent, s’étirent, Bientôt tout s’éteindra.

Enfin, une vue insolite : l’horizontalité par la vitesse (« Vue du train »). Même le ciel se plie au trait. Les nuages s’enfièvrent, lourds de sous-entendus. Sur l’autoroute, un camion rouge ne semble pas avancer.

11/06/2013

Accident

La nuit. Un instant d’inattention. Un choc bruyant et traumatisant. Puis le silence et l’absence de mouvement…

dessin,encre de chine,réalisme,traumatisme

 

Dessin à l’encre de Chine fait une nuit de cafard.

 

16/01/2013

Ferdinand Pelez de Cordova, peintre

Une belle vidéo pour nous présenter Ferdinand Pelez de Cordova, peintre français, né à Paris le 18 janvier 1848 et mort à Paris le 7 août 1913.

http://www.youtube.com/watch?v=iSDys36zg9A

Formé à la peinture académique, il se rebelle assez vite, installe son atelier boulevard de Clichy et s’intéresse au petit peuple qu’il a côtoyé dans son enfance aux Batignolles et à Montmartre. Surnommé le peintre des humbles, il s’adonne à une peinture réaliste, d’abord colorée, puis de plus en plus terne. "Il y a de la boue dans son pinceau", écrit Emile Henriot.

les petits mendiants.jpg

Il croque les marginaux, les exclus, plus particulièrement les femmes et les enfants : les ouvrières au lavoir, l’enfant marchand de citrons, tous fatigués, écrasés, endormis.

Le marchand de citrons.jpg

Mais il fut également le peintre des petites danseuses, des figurantes, qui laissent s’écouler leur vie d’artiste  dans l’intimité des loges où elles s’habillent.

les danseuses 2.jpg

Deux magnifiques tableaux :

1. "Grimaces et misères  ou les saltimbanques", peint en 1888, en fait trois tableaux accolés : les enfants tristes, boudeurs, s’affichant sur la scène ; les clowns adultes et un peu poivrots ; les musiciens, vieux, épuisés, attendant la vie de leur vie de misère. C’est cette juxtaposition qui rend le tableau émouvant, donnant des trois âges de la vie la même impression d’inutilité, de lassitude sans possibilité d’évasion.

Pelez_Grimaces.jpg

Grimaces et misère.jpg

2. Ses "danseuses" sont belles d’innocence, de laisser aller, seules dans leur monde de rêve échoué, juvéniles et déjà vieilles de leur vision de la vie.

Les danseuses 1.jpg

Vous pouvez encore voir la toile « Les saltimbanques » au Petit Palais. Elle est belle, émouvante et contraste avec les autres  toiles qui l’entourent. Pelez était un vrai peintre, habité par un humanisme profond.

10/08/2012

Judit Reigl (2ème partie)

Passons sur la période Guano et abordons tout de suite l’écriture en masse : « La peinture est placée par masses sur la toile. J’avais Ecriture en masse 1964.jpgacheté un matériau qui sert aux maçons : un  noir broyé qui sèche lentement, en profondeur, pendant des années, ainsi je travaillais toujours sur six à huit toiles en même temps. A partir d’un fond blanc, je plaçais sur la toile les mottes de peinture avec un lame souple et arrondie, quelquefois une simple baguette de bois, et je les "montais" ensuite de bas en haut sur la toile, en recouvrant, avec ce noir broyé, les couleurs plus légères placées en dessous. Je savais immédiatement si c’était réussi ou raté, et, dans ce cas, il n’y avait pas de retouche possible. » (Entretien avec Jean-Paul Ameline pour Art in America international review, 04/02/09, inédit en français).

 

Homme.jpgEn 1966, elle se passionne pour les bustes d’homme, jamais peint dans leur entier, mais dans leur force de suggestion : « A partir de février 1966, cette même écriture (abstraite) se métamorphosait indépendamment de ma volonté, plutôt contre celle-ci, en forme de plus en plus anthropomorphe, en torse humain. Imperceptiblement d'abord, puis de plus en plus consciemment après 1970, j'ai essayé d'intervenir, de souligner l'aspect émergeant de ces corps dressés. » (J. Reigl in catalogue de l’exposition Judit Reigl, Paris, Galerie Rencontres, 1973).

 

Les "Déroulement"Déroulement.jpg recherchent la source du mouvement : « [Les] séries qui suivent Déroulement, viennent de la même source d'où sont issues la musique ou la poésie, c'est-à-dire du geste élémentaire, du rythme, du tempo, de la pulsation. » (J. Reigl, Entretien avec Jean-Paul Ameline, 2008, ibid.)

 

 Elle poursuit sur la thématique du corps d’homme (pas des femmes), et c’est le 11 septembre 2001 : « En regardant les images à Chute de corps.jpgla télévision le 11 septembre 2001, j'ai eu comme tout le monde un choc terrible : la destruction des Twin Towers à New-York. Puis j'en ai eu un autre – ahurie – quand les corps commençaient à tomber, car cela me concernait personnellement. Ces corps en chute, c'est exactement ma problématique picturale (depuis les années soixante) qui s'incarnait devant mes yeux sur l'écran. Quelquefois immobilisés par l'arrêt de l'image, les corps semblaient monter autant que descendre, ou bien flotter dans un espace indéterminé. » (J.Reigl - propos recueillis par Claude Schweisguth, Artabsolument, Paris, n°4, printemps 2003).

 

Bravo Judit Reigl, admirable, qui avez eu le courage de traverser la moitié de l’Europe, le plus souvent à pied, pour réaliser votre destinPortrait jeune.jpg de peintre. Vous étiez jeune, pleine de projets et vous les avez réalisés !

On ne peut aimer toutes vos toiles, elles sont tellement diverses. J’aime particulièrement les périodes "Centre de dominance" et "Ecriture en masse". L’un, équilibré, en mouvement permanent, avec de magnifiques noirs qui, formant la couleur principale, mettent en valeur les autres colories ; l’autre, un peu à la manière d’Henri Michaux, taches profondes, lumineuses bien que noires, sortant de la toile pour vous pénétrer et vous séduire.

 

24/03/2012

Les amants du Spoutnik, roman d’Haruki Murakami

 

Au printemps de sa vingt-deuxième année, Sumire tomba amoureuse pour la première fois de sa vie. Cet amour aussi dévastateur qu’une tornade dans une vaste plaine ravagea tout sur12-03-24 Couv Amants_spoutnik.jpg son passage, lançant des choses dans les airs, les réduisant en menus morceaux, les écrabouillant sans ménagement. (…) L’objet de cet amour absolument mémorable était marié, avait dix-sept ans de plus que Sumire et, surtout, était une femme. C’est de là que partit toute cette histoire, et là aussi qu’elle s’acheva (ou presque).

Ainsi commence l’histoire de Sumire, une jeune fille indécrottablement romantique, doublée d’une cynique et d’une têtue. Mais c’est aussi l’histoire du narrateur qui est amoureux de Sumire. Et c’est également, forcément, l’histoire de Miu, la femme fatale, toujours vêtue avec une rare élégance et conduisant une jaguar bleu marine de douze cylindres.

Sumire avait décidé d’écrire et s’était installée dans un petit appartement où elle s’efforçait de réaliser une œuvre complète en y mettant sa passion intérieure. Mais elle n’était pas prête. Il lui manquait l’alliance entre la fiction et le monde, que seule une cérémonie magique peut apporter, par exemple, comme le lui suggéra son ami, asperger sa porte du sang d’un chien. Alors elle décide, sur la demande de Miu, de travailler pour elle. Elles deviennent amies et Miu l’emmène en Grèce pour lui servir de secrétaire. Quelques temps plus tard, le narrateur reçoit un coup de téléphone de Miu : Sumire a disparu, pouvez-vous venir ?

Alors il entreprend le voyage et débarque dans l’île où il fait connaissance de Miu. Au cours des jours suivants, elle lui raconte les journées avec Sumire et la nuit où Sumire tenta de lui dire son amour. Mais Miu la repousse et lui explique la raison de ses cheveux blancs comme neige. Sumire retourne dans sa chambre et, le lendemain matin, a disparu. Miu et le narrateur auront beau tout faire pour retrouver Sumire, elle s’est évanouie. Il finit par retourner au Japon, seul. Il retrouve ses habitudes, sa maîtresse, avec laquelle il rompt. Un jour, il croise Miu en voiture, qui passe telle une coquille vide, comme si la chaleur de la vie avait disparu de sa personne.

Cependant, un jour, le téléphone se mit à sonner :

– Je suis de retour, déclara la voix de Sumire, très sereine, très réelle. Je suis passée par des périodes difficiles, mais j’ai fini par rentrer. On pourrait dire ça aussi pour résumer l’Odyssée d’Homère en mois de cinquante caractères.

 – C’est bien, dis-je.

– C’et bien ? Qu’est-ce que çà veut dire ? J’ai sué sang et eau, traversé des milliers d’épreuves pour revenir jusqu’ici, et toi, tu ne trouves que ça à dire : c’est bien ? Pour un peu, j’en pleurerais ! (…)

–J’avais vraiment envie de te voir, tu sais.

– Moi aussi. C’est quand j’ai cessé de le faire que je l’ai compris. J’ai compris que j’avais besoin de toi. Tu fais parti de moi et moi de toi. Vois-tu, je crois que quelque part, dans un lieu très improbable, j’ai tranché la gorge de je ne sais quel animal. J’ai aiguisé mon couteau et je l’ai fait, avec un cœur de pierre. Symboliquement, comme pour bâtir une porte chinoise. Tu comprends ce que je dis ?

 

Comme d’habitude, l’auteur navigue entre un réel très concret, plein de détails de tous les jours, et des pensées, des sentiments, voire des faits, insolites, inexplicables et qu’il ne cherche pas à expliquer. Cet équilibre entre les deux aspects de la vie telle que la voit Murakami fait le charme discret du livre, sans que l’on sache exactement d’où il vient. On le ferme et l’on se demande si c’est beau. On se dit : c’est tout ? Mais lorsqu’on y repense, on découvre, sans pouvoir le comprendre, qu’une fois de plus Murakami, par une poésie qui ne dit pas son nom, a réussi à charmer ses lecteurs. Mais ils ne savent pas exactement pourquoi ils sont charmés.

 

22/03/2012

Exposition Aleksi Gallen-Kallela, au musée d’Orsay


 

Imatra en hiver, peint en 1885


 

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Le mouvement de l’eau en contraste avec l’immobilité de la neige. Les flots jaunes et sales bourdonnent en écume violente grâce aux petits coups de pinceau qui font éclater les bulles d’eau et d’air. La neige n’est pas sereine non plus. Elle épouse les lignes et les formes de matière, tourmentées en fond de tableau, plus paisibles au premier plan.

Au loin, dans le brouillard, on distingue un pont, passage de l'impassibilité à l’agitation, comme si la neige était elle-même en ébullition, l’eau mordant sans cesse sur la rive et transmettant sa folie à l’inertie des flocons agglomérés, les faisant entrer dans sa danse de fin du monde.

Que s’en dégage-t-il ? Le froid réchauffé par le mouvement des flots, un bouillonnement permanent face au calme silencieux des molécules neigeuses et un entre deux anxieux, incertain de son avenir, le tout noyé sous un brouillard qui occulte la vallée. Une atmosphère de cataclysme, dans l’irréalité.

 

 

Le lac Keitel, peint en 1905

 

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Vu  à quatre ou cinq mètres, un lac quasi sans ride occupe presque tout l’espace de la toile. Au fond, la forêt, puis la montagne. Quelle belle étendue, calme et immobile, toute en reflets. Si l’on s’approche, tout change. Ce sont des traits qui semblent abstraits, de gris en horizontal et de blanc en vertical. On voit de gros pâtés de couleurs. Et pourtant, comme il est tendre et harmonieux vu de plus loin.

 

Orante, peint en 1894

 

Aucune photographie sur Internet concernant ce tableau. Et pourtant, il est beau, d’une beauté intime, soulignée par les taches rouges du sol qui contrastent avec la délicatesse de la très jeune fille nue levant les bras et regardant le ciel. Elle est plus dessinée que réellement peinte. Le sol est fait de trainées rouges vifs, comme si elle se trouvait sur un volcan. Le ciel est illuminé de jaune, les rayons semblant sortir de son visage. Elle est belle d’innocence, de simplicité et de candeur.

 

 

Certes, ces trois tableaux ne donnent aucune idée de l’œuvre de Gallen-Kallela et des différentes périodes de sa vie de peintre. L’exposition met en évidence l’évolution de sa peinture. De très belles toiles, passant de portraits bourgeois aux scènes de vie campagnarde en Finlande, aux paysages de son pays, pour ensuite se tourner vers un symbolisme flamboyant, dont le tableau Orante. L'exposition présente aussi les surprenantes fresques exécutées par l'artiste, d’un style tout neuf, en illustration de l'épopée nationale du Kalevala et une très étonnante série de tableaux réalisés en Afrique.

  

Akseli Gallen-Kallela de son vrai nom Axel Waldemar Gallén (né le 26 avril 1865 à Pori, en Finlande, et mort le 7 mars 1931 à Stockholm, en Suède) est un peintre et graveur finlandais de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Il fut l'un des artistes finlandais les plus connus internationalement. Son œuvre est associée aux styles Nationaliste romantique, symboliste et Réaliste.

(From : http://fr.wikipedia.org/wiki/Akseli_Gallen-Kallela)