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27/10/2013

Fin

Un fil, ténu, isolé, tendu comme un arc
Il balance entre le ciel et la terre
Et le cœur chavire entre ces deux extrêmes
Le plein des souvenirs et le vide de l’avenir

Qui donc coupera de sa lame aiguisée
Ce hauban secoué par le vent et l’âge
Et laissera partir l’âme purifiée
Vers l’inconnu attendu et craint

La vive force s’est calmée, sereine
Et assume sa faiblesse, gracieusement
Le regard dit encore la volonté
Mais elle est désormais intérieure

Et le souffle de la vie se dérobe
Comme le filet d’eau d’une source
Désormais tarie. Quelques gouttes encore
Et l’âme s’échappe en un soupir

Est-elle passée de l’autre côté ?
A-t-elle franchi le rubicond lumineux
Parcouru le tunnel d’inversion
Où l’envers devient l’endroit ?

Partagé entre le silence et la parole
Chacun est réservé devant le mystère
Une aspiration vers un sourire
Ou l’effondrement d’un rêve ?

© Loup Francart 

26/10/2013

Jesu, meine Freude (Motet BWV 227) de Jean-Sébastien Bach par le Vocalconsort Berlin

http://www.youtube.com/watch?v=a4SKrGYMp7A

 

 

Un moment de pleine paix, un acte d’abandon, l’homme face à l’amour divin, l’agapè, un amour pur qui s’exprime sobrement, à plusieurs voix qui met en évidence son amplitude. L’harmonie chantante n’est perceptible qu’à certains moments, laissant sur d’autres mesures chaque voix indépendante, comme détachée des autres. Et cette succession de passage font du motet un morceau singulier, plein d’inattendus et de variations. L’accompagnement très discret de l’orgue renforce les voix sans jamais les écraser comme c’est souvent le cas.

Alors laissons-nous porter par ce chant magnifique dont les paroles,même si elles sont quelque peu désuètes, oscillent entre l’abandon amoureux et l’impératif moral :

 

Jésus, ma joie, la prairie de mon cœur,

Jésus, mon ornement,

depuis longtemps, ce (mon) cœur est anxieux

et te réclame !

 

Agneau de Dieu, mon fiancé,

hors toi, sur la Terre,

rien ne doit m'être plus cher

25/10/2013

Ni trop, ni trop peu : le juste milieu

Le juste milieu est la voie de Dieu. C’est un équilibre fragile, toujours en suspend, mais combien prometteur, car il prolonge l’intentionnalité de la vie.

Equilibre des forces, équilibre des volontés, équilibre de tout ce qui s’affronte ou au moins s’oppose. Equilibre et non extinction des affrontements par une entropie des forces et des volontés opposées.

L’univers ne nous conduit ni vers la fuite dans l’infini, ni vers le retour au big bang. Il cherche la maîtrise physique, informationnelle et psychique des influences qui concourent à la réalisation de sa divinisation. Telle est l’intentionnalité du créateur.

La création de la noosphère, nappe de pensée enveloppant la biosphère, puis son développement, comme une enveloppe immatérielle, constitue l’outil qui doit permettre cet avènement. Un outil et non une fin.

 

« Par jeu conjugué  de deux courbures, toutes deux de nature cosmique, – l’une physique (rondeur de la Terre), et l’autre psychique (l’attraction du réfléchi sur lui-même) – l’Humanité se trouve prise, ainsi qu’en un engrenage, au cœur d’un « vortex » toujours accéléré de totalisation sur elle-même. » (Teillard de Chardin).

24/10/2013

La galerie Véro-Dodat

DéserEntrée.jpgte, mais splendide, aux boutiques regorgeant d’objets rares, chers ou insolites, la galerie Véro-dodat est une curiosité parisienne, précieuse et bien peignée.

L’entrée est discrète, en particulier dans la rue Jean-Jacques Rousseau. L’autre est plus grandiose de par ses statues qui surmontent le portail.

L’impression de profondeur est donnée par les carreaux de marbre noirs et blancs. On a presqu’envie de se laisser glisser sur les fesses jusqu’à l’autre bout, comme dans un toboggan. La symétrie avec la verrière en fait presqu’une œuvre d’art optique : quelle ligne de fuite parfaite !

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Le plafond de verrière possède cependant quelques peintures du siècle dernier, romantiques comme le reste.  34942688.jpg

 Vous entrez dans un salon aux vitrines strictes, taillées dans le bois et un alliage de cuivre. Elles sont magnifiques, petites fenêtres arrondies en haut, portes somptueuses, éclairages de boules suspendues au-dessus de chaque porte.

Et chaque boutique est souvent un trésor de présentation, parfois d’objets inutiles, comme abandonnées, à la manière des romantiques du XIXème siècle. On s’attend à voir sur un lit de repos une créature rêveuse, pas tout à fait endormie, ni non plus entièrement réveillée. Mais le bruit des pas d’un passant résonant sur le carrelage vous ramène à la réalité : le vide d’un désert grandiose peuplé de cadavres exquis conservés dans leur bocal de verre. 

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Des friandises, bien sûr, ou des produits de beauté 

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Et même des jambes dans tous les sens 

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23/10/2013

Avant le big bang

Avant le big bang, qu’y avait-il ?
Le néant, le vide, l’inexistant ?
Ou le Tout, la vie pleine, le créateur ?

Qui a mis cette étincelle en route ?
Cela craque une allumette
Et tout commence par une explosion

"Au commencement Dieu créa le ciel et la terre"
Rien et deux mondes, le psychique et le physique
Le ciel ne se mesure pas. Il vous prend
Et son parfum vous le fait désirer

"Que la lumière soit et la lumière fut"
Transpercé par ce coup de lance
Le monde se mit à bouger. Première nuit
Plongée dans la matière. Quel dépaysement…

© Loup Francart 

22/10/2013

Suite pour violoncelle N°1 en sol majeur, interprétée par Mischa Maisky

https://www.youtube.com/watch?v=mGQLXRTl3Z0

Le prélude est une onde intuitive au-delà de la musique…

Une vibration troublant la pensée qui ne peut l’évaluer, entraînée par cette danse qui n’en est pas une… Une onde de notes qui s’enchaînent dans une logique absolue sans que l’on puisse la prévoir.

Bach, musicien de l’âme, a réussi la synthèse entre l’intuition musicale et la raison poussée à l’extrême de la logique musicale. Et cette rencontre entre ces deux manières d’aborder le monde lui donne une force sans équivalent encore dans le monde de la musique.

Laissons-nous porter par ces vagues de notes qui nous entraînent dans un ciel plus pur, dénué de nuages, vierge de l’aspérité égocentrique. Nous volons sur la pensée, la contemplant de loin, comme un pilote de Montgolfière, sans bruit, bercé par le vent léger qui nous entraîne au-delà des idées, au-delà des mots dans cet amas de sensations sans formes qui procure les délices d’une connaissance différente, irraisonnée, mais fortement prégnante. C’est un courant d’ondes, une danse sur un fil électrique que l’équilibriste n’ose toucher longuement. Et l’esprit ne se lasse pas de cet intermède qui s’insinue dans tout le corps, le laissant en transe.

Oui, Bach est vraiment le plus grand des musiciens par la synthèse qu’il effectue entre le cœur, vision intuitive d’une mélodie au-delà d’une phrase musicale, et la raison, construction intelligente et ordonnée des notes entre elles.

21/10/2013

Ombres et lumières de Venise : Bernard Bouin

Venise, entourée de sa brume d’ondes et de rêve, mystérieuse comme une femme qui ne se dévoile que prudemment. Elle attire par la tendresse de l’eau et de la lumière qui s’y reflète. Elle rejette par la froideur et l’inaccessibilité de sa masse composée de ruelles et de couloirs.

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Et Venise à nouveau, soleil couchant, dans la gloire de son site exceptionnel, eau, ciel et terre confondus, contraste des lumières, diaphane de l’air, aérien de l’eau, noirceur des terres et de la ville.

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Encore Venise, approchée, domestiquée, laissant voir ses deux campaniles, chiens de garde de sa virginité. Elle ne se dévoile toujours pas, reste sur son quant-à-soi, imprenable, inimaginable, comme un mythe inatteignable, mais vivant, comme une naissance.

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Cette exposition se trouve galerie de l’Europe, 55 rue de Seine, jusqu’au 22 octobre (alors pressez-vous !). Nous en reparlerons, ainsi que du peintre évidemment, qui est Bernard Bouin.